Insee
Insee Conjoncture Guyane · Juillet 2021 · n° 14
Insee Conjoncture GuyaneBilan économique 2020 - Guyane

En 2020, l’économie guyanaise subit, comme les autres régions françaises, les conséquences de la pandémie mondiale : son PIB devrait subir une baisse de 4 %, dû au confinement du printemps. Cet impact touche une économie qui suit une dynamique positive depuis plusieurs années, qu’elle doit surtout aux besoins importants d’une population en forte croissance. De plus, les dispositifs d’aides gouvernementales associés à l’importance du secteur public en Guyane permettent d’amortir le ralentissement de l’activité. Ainsi, l’emploi est peu affecté, la hausse des prix est contenue et la consommation se redresse après le confinement.

Insee Conjoncture Guyane
No 14
Paru le :Paru le08/07/2021

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2020 publiés par l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.

Consulter

Démographie d’entreprises - La création d’entreprise résiste à la crise Bilan économique 2020

Lauvaux Marion (Insee)

Avec 1 856 nouvelles entreprises créées en 2020, les créations d'entreprises augmentent de 1,1 % par rapport à l'année précédente. Elles restent à un niveau élevé malgré la crise sanitaire. La forte croissance du régime des microentrepreneurs permet ainsi à certains secteurs de résister. Les immatriculations augmentent dans le secteur du commerce, de l’hébergement, de la restauration et des transports ainsi que dans les services aux particuliers.

Géographiquement, la majorité de ces créations reste localisée dans l’agglomération de Cayenne, ce qui ne contribue pas au rééquilibrage de la démographie des entreprises en Guyane.

Insee Conjoncture Guyane

No 14

Paru le :08/07/2021

En Guyane en 2020, le nombre de créations d'entreprises s'établit à 1 856, en augmentation de 1,1 % par rapport à 2019, malgré la crise sanitaire. Ce niveau, au plus bas au premier semestre, a atteint au second semestre un niveau inégalé depuis 2013. Les créations d’entreprises sont au plus haut depuis 3 ans, avec plus de 1 800 créations chaque année. En 2020, les créations d’entreprises sont également en hausse en France métropolitaine (+ 4 %) et en Guadeloupe (+ 0,2 %). En revanche, en Martinique, elles se replient de 1,0 % (figure 1).

Les micro-entrepreneurs en forte progression

Le régime des micro-entrepreneurs est le seul qui progresse cette année (+ 29,3 %). Il représente la moitié des créations avec près de 900 nouveaux micro-entrepreneurs.

L’attractivité de ce régime a été améliorée ces dernières années suite au relèvement des seuils de chiffres d’affaires autorisés. Comme au niveau national, pendant la crise, les emplois ubérisés ont attiré des personnes qui n’avaient plus d’activité (figure 2).

Cette croissance provient du secteur des services, notamment le commerce, l’hébergement, la restauration et les transports (+ 93,8 %). Elle atteint un niveau inégalé jusqu’alors comme pour les services aux particuliers (+ 26,0 %). Le secteur secondaire, qui n’a pas recours à ce régime, subit le ralentissement dû à la crise, et particulièrement la construction dans laquelle le nombre de créations chute de 36,2 %.

Les créations d'entreprises individuelles classiques se replient fortement cette année (- 32,6 %) et ne représentent plus que 14 % des entreprises créées en 2020. Elles sont en fort recul dans tous les secteurs d’activités sauf dans celui de l’industrie et des services aux particuliers.

Les créations de sociétés baissent de 7,4 % par rapport à 2019. Les sociétés représentent 38 % de l’ensemble des créations d’entreprises, en diminution de trois points par rapport à l’année précédente. Seules les immatriculations de sociétés dans le secteur de l’industrie augmentent (+ 3 %) (figure 3).

La création reste soutenue dans les services

En 2020, la dynamique de créations d’entreprises dépend du secteur d’activité. Elle est très forte dans les secteurs du commerce, de l’hébergement, de la restauration, des transports  et des services aux particuliers alors que dans le secteur de la construction elle s’effondre. Ainsi, plus d’une nouvelle entreprise sur trois fait partie du secteur du commerce, de l’hébergement, de la restauration, des transports . C’est le secteur dont les immatriculations ont le plus augmenté cette année (+ 19,4 %). Avec plus de 650 créations, ce secteur atteint un niveau inégalé jusqu’alors. Cette forte progression est directement liée au régime des micro-entrepreneurs, en augmentation de 93,8 %. Les entreprises individuelles classiques sont au contraire en fort recul (- 42,7 %). La création de sociétés, formes peu présente dans les secteurs créateurs, se rétracte également (- 2,1 %) (figure 4).

Les entreprises de « services aux entreprises » représentent également 27 % de l’ensemble des entreprises créées. Les créations sont en baisse de 9,1 % sur un an. dans ce secteur, seules les immatriculations de micro-entrepreneurs résistent (+ 8,1 %) et atteignent leur plus haut niveau depuis 2012. En revanche, les créations d’entreprises individuelles classiques et de sociétés sont en fort repli (- 50 % et - 13 %). Les créations d’entreprises individuelles classiques n’ont jamais été aussi faibles dans ce secteur.

Dans le secteur des services aux particuliers, les immatriculations augmentent de 13,2 % et atteignent un niveau record (335 créations). Elles comptent pour 18 % de l’ensemble des créations de l’année. Seules les immatriculations de sociétés baissent (- 5,3 %) alors que celles des micro-entrepreneurs augmentent fortement de 26 %, comme, dans une moindre mesure, celles des entreprises individuelles classiques (+ 2,4 %).

Dans le secteur de la construction, après deux très bonnes années , l’année 2020 a mis un coup d’arrêt à la dynamique de créations, qui baissent de 24,4 %. Toutes les formes juridiques souffrent, particulièrement les entreprises individuelles classiques (- 44,6 %) et les micro-entrepreneurs (- 36,2 %).

Dans l’industrie, les créations d’entreprises ne représentent que 7 % du total des entreprises créées en 2020. Pour autant, elles sont en augmentation de 1,6 % sur un an. Seules les immatriculations de micro-entrepreneurs reculent (- 2,3 %). Les créations dans les autres formes juridiques sont en hausse : 7,1 % pour les entreprises individuelles classiques et 3 % pour les sociétés.

L’île de Cayenne reste le centre de gravité des créations d’entreprises

La localisation des entreprises créées en 2020 reste fortement déséquilibrée au bénéfice de Cayenne et de sa périphérie. La grande majorité des entreprises sont localisées dans la Communauté d’Agglomération du Centre Littoral (78 %). En 2020, 79 % des nouvelles immatriculations d’entreprises y sont localisées alors qu’elle ne concentre que 52 % de la population guyanaise en âge de travailler (15-64 ans).

Les entreprises de la Communauté de Communes des Savanes (CCDS) représentent 11 % des entreprises de Guyane. Les créations dans la CCDS représentent 10 % des créations guyanaises cette année.

Dans les deux autres EPCI de Guyane, les entreprises sont sous-représentées au regard de la population, en particulier dans l’Ouest. La création d’entreprises dans la Communauté de Communes de l’Ouest Guyanais est un enjeu important au vu de sa forte croissance démographique. En 2020, le besoin en entreprises demeure croissant, pourtant, la création d’entreprises reste faible : la population de l’Ouest représente un tiers des habitants de Guyane en âge de travailler alors que seules 10 % des créations concernent ce territoire. Moins de 10 % des entreprises de Guyane sont localisées dans l’Ouest.

La population de la Communauté de Communes de l’Est Guyanais représente 2 % de la population de 15 à 64 ans et moins de 1 % des créations concernent ce territoire. Seul 1 % des entreprises guyanaises se situent dans l’Est.

Créations en augmentation, défaillances en baisse

Au 31 décembre 2019, la Guyane compte 16 985 entreprises actives. Le global en 2020 est de 10,9 %, stable par rapport à l’année dernière. La Guyane est par ailleurs la région où le taux de création d’entreprises est le plus élevé.

En 2020, les liquidations ont été particulièrement faibles : 43 entreprises en ont fait l’objet. Les défaillances d’entreprises sont en diminution de 45,6 % par rapport à 2019. Ce phénomène est également visible au niveau national. Les aides mises en place lors de la pandémie ont maintenu en activité des entreprises qui, sans elles, auraient été en grande difficulté. Les défaillances risquent d’arriver plus tard en 2021 ou 2022 quand les aides s’arrêteront et qu’il faudra rembourser les Prêts Garantis par l’État.

Les défaillances ne recouvrent pas l’ensemble des cessations d’activité des entreprises. Pour faire l'objet d’une procédure judiciaire en liquidation, l’entreprise doit avoir des actifs comme des moyens de production ou des salariés. Les défaillances ne concernent donc qu’une infime partie des cessations d’entreprises (figure 5).

Figure 1Créations d'entreprises

en %
Créations d'entreprises (en %)
Sociétés Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs Régime de micro-entrepreneur Ensemble
Évolution 2020/2019 Évolution 2020/2019 Évolution 2020/2019 Créations en 2020 (nombre) Évolution 2020/2019
Guyane -7,4 -32,6 29,3 1 856 1,1
France entière -0,2 -13,5 9,2 848 164 4,0
  • Note : données brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 2Demandes de création d'entreprises sous régime de micro-entrepreneur

en %
Demandes de création d'entreprises sous régime de micro-entrepreneur (en %)
Industrie Construction Commerce, transport, hébergement et restauration Services aux entreprises Services aux particuliers Ensemble
Évolution 2020/2019 Évolution 2020/2019 Évolution 2020/2019 Évolution 2020/2019 Évolution 2020/2019 Créations en 2020 (nombre) Évolution 2020/2019
Guyane -2,3 -36,2 93,8 8,1 26,0 897 29,3
France entière 13,4 9,2 32,2 0,4 -6,9 548 114 9,2
  • Note : données brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 3Créations d'entreprises - Guyane

Créations d'entreprises - Guyane
Sociétés Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs Micro-entrepreneurs
2010 457 467 1 012
2011 608 424 965
2012 869 391 1 000
2013 714 656 582
2014 598 571 646
2015 591 339 679
2016 606 336 563
2017 585 252 510
2018 806 330 677
2019 752 390 694
2020 696 263 897
  • Note : nombre de créations brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 3Créations d'entreprises - Guyane

  • Note : nombre de créations brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 4Évolution par secteur du nombre de créations d'entreprises entre 2019 et 2020 - Guyane

en %
Évolution par secteur du nombre de créations d'entreprises entre 2019 et 2020 - Guyane (en %)
Sociétés Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs Micro-entrepreneurs Ensemble
Ensemble -7,4 -32,6 29,3 1,1
Industrie 3 7,1 -2,3 1,6
Construction -9,7 -44,6 -36,2 -24,4
Commerce, transport, hébergement, restauration -2,1 -42,7 93,8 19,4
Services aux entreprises -13 -50 8,1 -9,1
Services aux particuliers -5,3 2,4 26 13,2
  • Note : données brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 4Évolution par secteur du nombre de créations d'entreprises entre 2019 et 2020 - Guyane

  • Note : données brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 5Défaillances d'entreprises

Défaillances d'entreprises
Défaillances 2020 (nombre) Évolution 2020/2019 (%)
Guyane 43 -45,6
France entière 31 277 -38,9
  • Note : données brutes, en date de jugement.
  • Source : Banque de France, Fiben (extraction du 19 avril 2021).
Publication rédigée par :Lauvaux Marion (Insee)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Taux de création d'entreprises :

le taux de création d'entreprises est le rapport du nombre des créations d'entreprises d'une année N au stock d'entreprises au 31 décembre de l'année N-1.

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Cessation d'entreprise :

Il s'agit de l'arrêt total de l'activité économique de l'entreprise.

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance avec la notion plus large de cessation. Les liquidations qui font suite à une défaillance ne représentent qu'une partie, variable avec le temps et le secteur d'activité, de l'ensemble des cessations.

Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Micro-entrepreneur :

Un micro-entrepreneur bénéficie du régime de même nom (appelé auto-entrepreneur jusque 2014), qui offre des formalités de création d'entreprise allégées et un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations sociales et de l'impôt sur le revenu. Il s’applique aux entrepreneurs individuels qui en font la demande, sous certaines conditions.

Services rendus aux entreprises :

Les services rendus aux entreprises regroupent globalement les activités scientifiques et techniques et les services administratifs et de soutien.

Services rendus aux particuliers :

Les services aux particuliers se caractérisent par la mise à disposition d'une prestation technique ou intellectuelle principalement à destination des particuliers (ou ménages), même si certains d’entre eux concernent également les entreprises.

Nomenclature d'activités française / NAF :

La nomenclature des activités économiques en vigueur en France depuis le 1er janvier 2008 est la nomenclature d'activités française (NAF rév. 2). La NAF a la même structure que de la nomenclature d'activités de la Communauté européenne (NACE rév. 2) mais elle comporte un niveau supplémentaire, spécifique à la France, celui des sous-classes.

La NAF rév. 2 comporte cinq niveaux comprenant respectivement : 21, 88, 272, 615 et 732 postes.

La NAF rév. 2 s'est substituée à la NAF rév. 1 datant de 2003 (entrée en vigueur au 1er janvier 2003). La NAF rév. 1 comporte cinq niveaux ayant respectivement 17, 31, 62, 224, et 712 postes .

La NAF rév. 1 avait succédé à la NAF qui était en vigueur depuis le 1er janvier 1993.

Nomenclature agrégée 2008 / NA 2008 :

Avec le passage à la NAF rév. 2 (nomenclature d'activités française révisée au 1er janvier 2008), la nomenclature économique de synthèse (NES) associée à la NAF rév. 1 disparaît en tant que telle. En effet, cette nomenclature strictement française ne permettait pas de comparaisons internationales car elle ne s'emboîtait pas dans l'arborescence de la CITI et de la NACE.

La NAF rév. 2 contient deux niveaux agrégés « standard » : les sections et divisions en, respectivement, 21 et 88 postes. Ces niveaux sont communs à la nomenclature internationale d'activités CITI rév. 4, à la nomenclature européenne d'activités NACE rév. 2 et à la NAF rév. 2.

Il était toutefois nécessaire de disposer de niveaux de regroupements supplémentaires pour répondre aux besoins de l'analyse économique et de la diffusion en matière de données de synthèse.

Sept niveaux d'agrégation sont ainsi associés à la NAF rév. 2, dénommés « A xx » où xx représente le nombre de postes du niveau. Ils constituent la nomenclature agrégée (NA) :

· A 10 : niveau international, regroupement de sections ;

· A 17 : niveau français intermédiaire entre les niveaux A 10 et A 38.

Au niveau des sections (A 21), l'industrie manufacturière est détaillée en cinq postes et, inversement, certaines activités de services sont regroupées.

· A 21 : sections, niveau standard de l'arborescence de la NAF rév. 2 ;

· A 38 : niveau international, intermédiaire entre sections et divisions ;

· A 64 : niveau européen, intermédiaire entre les niveaux A 38 et divisions (A 88), provisoire ;

· A 88 : divisions, niveau standard de l'arborescence de la NAF rév. 2 ;

· A 129 : niveau français intermédiaire entre les niveaux divisions (A 88) et groupes.

Entreprise :

L'entreprise est la plus petite combinaison d'unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d'une certaine autonomie de décision, notamment pour l'affectation de ses ressources courantes.

Établissement / Siret :

L'établissement est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services : ce peut être une usine, une boulangerie, un magasin de vêtements, un des hôtels d'une chaîne hôtelière, la « boutique » d'un réparateur de matériel informatique...