Séries longues sur les salaires dans le secteur privé Base Tous salariés - Insee Résultats

Chiffres détaillés
Insee Résultats
Paru le :Paru le26/07/2021
Emmanuel Berger, Émeline Clé (Insee)
Insee Résultats- Juillet 2021

Le pouvoir d’achat du salaire net dans le secteur privé a progressé de 13,1 % entre 1996 et 2018

Emmanuel Berger, Émeline Clé (Insee)

Entre 1996 et 2018, le salaire net moyen en équivalent temps plein des salariés du secteur privé a augmenté de 13,1 %, en euros constants, soit de 0,6 % par an en moyenne. Le salaire des ouvriers a progressé plus rapidement que celui des autres catégories socioprofessionnelles. Les disparités salariales ont légèrement diminué en deux décennies, du fait de leur réduction parmi la moitié des salariés les moins rémunérés. L’écart de salaire moyen entre femmes et hommes est de 16,3 % en 2018, il s’est réduit d’un quart depuis le milieu des années 1990.

Insee Focus

No 230

Paru le :09/04/2021

Les salaires ont augmenté de 0,6 % par an en moyenne entre 1996 et 2018

Entre 1996 et 2018, le annuel net moyen (EQTP) des salariés du secteur privé, apprentis et stagiaires inclus (sources), a augmenté de 13,1 % en , soit de 0,6 % en moyenne par an (figure 1a) ; il atteint 27 980 euros en 2018 (figure 1c). Pour les seuls salariés à temps complet, pour lesquels les données sont disponibles sur plus longue période, le a progressé de 2,0 % en moyenne par an depuis 1951 : particulièrement dynamique pendant les Trente Glorieuses et jusqu’au deuxième choc pétrolier (+ 4,3 % en moyenne par an jusqu’en 1978), il a ensuite ralenti (+ 0,5 % en moyenne par an sur la période 1978-2018) (figure 1b).

Figure 1a - Évolution du salaire annuel net moyen en EQTP entre 1996 et 2018

indice base 100 en 1996
Figure 1a - Évolution du salaire annuel net moyen en EQTP entre 1996 et 2018 (indice base 100 en 1996) - Lecture : entre 1996 et 2018, le salaire annuel net moyen en euros constants a augmenté de 13,1 %.
Salaire annuel net moyen
en euros courants
Salaire annuel net moyen
en euros constants
Inflation
1996 100,0 100,0 100,0
1997 101,8 100,6 101,2
1998 103,4 101,6 101,8
1999 105,6 103,1 102,3
2000 107,8 103,6 104,0
2001 110,3 104,3 105,7
2002 112,6 104,4 107,8
2003 115,0 104,5 110,0
2004 117,6 104,6 112,4
2005 120,9 105,7 114,5
2006 123,2 105,9 116,3
2007 127,1 107,6 118,0
2008 131,0 107,9 121,4
2009 132,7 109,3 121,5
2010 135,4 109,8 123,3
2011 138,7 110,2 125,9
2012 140,9 109,7 128,4
2013 141,8 109,5 129,5
2014 143,2 110,0 130,2
2015 144,9 111,3 130,2
2016 145,7 111,7 130,4
2017 148,6 112,7 131,8
2018 151,8 113,1 134,2
  • Lecture : entre 1996 et 2018, le salaire annuel net moyen en euros constants a augmenté de 13,1 %.
  • Champ : salariés du secteur privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation, apprentis et stagiaires ; hors salariés de l'agriculture et des particuliers-employeurs. France métropolitaine de 1996 à 1999, France depuis 2000.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2018, séries longues sur les salaires.

Figure 1a - Évolution du salaire annuel net moyen en EQTP entre 1996 et 2018

  • Lecture : entre 1996 et 2018, le salaire annuel net moyen en euros constants a augmenté de 13,1 %.
  • Champ : salariés du secteur privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation, apprentis et stagiaires ; hors salariés de l'agriculture et des particuliers-employeurs. France métropolitaine de 1996 à 1999, France depuis 2000.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2018, séries longues sur les salaires.

Les changements dans la structure des emplois ont eu un rôle majeur dans la dynamique du salaire moyen

Les salariés sont de plus en plus qualifiés et la répartition des emplois par secteur d’activité a évolué. L’ des emplois, ici défini par la catégorie professionnelle et le secteur d’activité, explique environ 55 % de la hausse du salaire moyen depuis 1996, l’évolution des salaires à catégorie socioprofessionnelle et secteur donnés expliquant le reste. En effet, les cadres représentent 21 % des salariés dans le secteur privé en 2018, contre 13 % vingt ans auparavant, tandis que la part des ouvriers s’est réduite de 38 % à 30 %. La répartition des emplois par secteur d’activité, avec le déclin de l’industrie (16 % des salariés en 2018 contre 29 % en 1996) et l’essor des services (58 % contre 46 %), modifie aussi la structure des emplois.

Après avoir baissé entre 1996 et 2009, les disparités salariales ont légèrement progressé depuis

Entre 1996 et 2018, le salaire médian (D5), qui partage les salariés en deux groupes d’effectifs égaux, a augmenté de 10,7 % en euros constants, soit de 0,5 % en moyenne par an. Pour le premier décile (D1), niveau de salaire au-dessous duquel se situent les 10 % de salariés les moins rémunérés, la croissance est un peu plus forte : + 15,3 % sur la période, soit de + 0,6 % en moyenne par an. De même, à l’opposé de l’échelle salariale, le neuvième décile (D9), niveau au-dessus duquel se situent les 10 % de salariés les mieux rémunérés, a davantage augmenté que la médiane : + 13,7 % sur la période, soit de + 0,6 % en moyenne par an. Le rapport interdécile D9/D1, qui mesure la dispersion des salaires, s’établit à 2,98 en 2018, un niveau légèrement inférieur à celui de 1996 (- 0,05 point) (figure 2). Il s’était toutefois replié davantage entre 1996 et 2009 (– 0,16 point), avant d’augmenter de nouveau depuis. Cette baisse résulte principalement de la réduction des disparités salariales dans la moitié inférieure de la distribution, le rapport D5/D1 se repliant de 0,06 point sur la période. En revanche, dans la moitié supérieure de la distribution, la dispersion des salaires, mesurée par le ratio D9/D5, a augmenté de 0,05 point.

Figure 2 - Distribution du salaire annuel net en EQTP

Figure 2 - Distribution du salaire annuel net en EQTP - Lecture : en 2018, le rapport interdécile D9/D1 est de 2,98.
D9 / D1 D9 / D5 D5 / D1
1996 3,03 1,97 1,54
1997 2,99 1,96 1,53
1998 2,95 1,95 1,51
1999 2,97 1,97 1,51
2000 2,99 1,99 1,50
2001 2,97 2,00 1,49
2002 2,94 1,98 1,48
2003 2,94 1,98 1,48
2004 2,91 1,98 1,47
2005 2,88 1,98 1,45
2006 2,88 1,98 1,46
2007 2,90 1,98 1,46
2008 2,88 1,97 1,46
2009 2,87 1,96 1,46
2010 2,89 1,97 1,47
2011 2,90 1,98 1,47
2012 2,90 1,98 1,46
2013 2,91 1,98 1,47
2014 2,94 2,00 1,47
2015 2,96 2,01 1,47
2016 2,97 2,01 1,47
2017 2,97 2,02 1,47
2018 2,98 2,02 1,48
  • Note : D1 = 1er décile, D5 = médiane et D9 = 9e décile.
  • Lecture : en 2018, le rapport interdécile D9/D1 est de 2,98.
  • Champ : salariés du secteur privé et des entreprises publiques, y  compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation, apprentis et stagiaires ; hors salariés de l'agriculture et des particuliers-employeurs. France métropolitaine de 1996 à 1999, France depuis 2000.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2018, séries longues sur les salaires.

Figure 2 - Distribution du salaire annuel net en EQTP

  • Note : D1 = 1er décile, D5 = médiane et D9 = 9e décile.
  • Lecture : en 2018, le rapport interdécile D9/D1 est de 2,98.
  • Champ : salariés du secteur privé et des entreprises publiques, y  compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation, apprentis et stagiaires ; hors salariés de l'agriculture et des particuliers-employeurs. France métropolitaine de 1996 à 1999, France depuis 2000.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2018, séries longues sur les salaires.

Depuis 1996, le salaire des ouvriers a davantage progressé que celui des autres catégories socioprofessionnelles

Entre 1996 et 2018, le salaire annuel net moyen en EQTP des ouvriers a augmenté de 15,3 %, soit de 0,6 % en moyenne par an en euros constants (figure 3) ; il s’élève à 21 460 euros en 2018. Plus dynamique que celui des autres catégories socioprofessionnelles, il évolue à un rythme proche de celui du Smic net pour un temps plein (+ 0,7 % en moyenne par an entre 39 heures par semaine en 1996 et 35 heures en 2018). Le salaire moyen des employés (20 470 euros en 2018) a un peu moins progressé que celui des ouvriers sur la même période (+ 0,4 % en moyenne par an en euros constants). Les salaires d’une partie des employés et des ouvriers, notamment les moins qualifiés, sont proches du Smic et peuvent bénéficier de ce fait de ses revalorisations, directement ou par un effet de diffusion, au travers notamment d’accords de branches.

Le salaire des cadres (50 600 euros en 2018) a augmenté en moyenne de 0,2 % par an. Parce qu’ils intègrent une part variable liée à la performance individuelle ou collective plus forte que pour les autres catégories de salariés, les salaires des cadres sont les plus sensibles aux chocs conjoncturels : s’ils ont bénéficié des plus fortes hausses au début des années 2000, leurs salaires ont en revanche davantage baissé de 2009 à 2013, à la suite de la crise économique de 2008, et ils progressent depuis à un rythme moindre que ceux des employés et des ouvriers. Enfin, le salaire des professions intermédiaires (28 480 euros en 2018) est resté relativement stable année après année entre 1996 et 2018. Il n’a progressé que de 0,1 % par an en moyenne sur l’ensemble de la période.

Figure 3 - Évolution du salaire annuel net moyen en EQTP par catégorie socioprofessionnelle

en euros constants, indice base 100 en 1996
Figure 3 - Évolution du salaire annuel net moyen en EQTP par catégorie socioprofessionnelle (en euros constants, indice base 100 en 1996) - Lecture : entre 1996 et 2018, le salaire annuel net moyen en équivalent temps plein (EQTP) des ouvriers a augmenté de 15,3 % en euros constants.
Ensemble Cadres
y compris chefs d'entreprise
Professions intermédiaires Employés Ouvriers
1996 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
1997 100,6 100,5 100,1 100,7 100,9
1998 101,6 100,9 100,2 101,9 101,4
1999 103,1 103,4 100,7 102,4 102,4
2000 103,6 105,2 100,7 101,8 102,6
2001 104,3 106,1 100,1 102,4 103,4
2002 104,4 106,3 100,0 102,5 104,1
2003 104,5 105,6 100,0 102,4 104,6
2004 104,6 105,1 99,5 102,0 105,1
2005 105,7 106,1 100,0 103,1 106,3
2006 105,9 106,4 100,5 103,4 105,8
2007 107,6 108,7 101,5 104,3 107,3
2008 107,9 108,0 101,4 104,4 108,6
2009 109,3 106,3 101,4 105,6 110,9
2010 109,8 107,6 101,6 105,5 110,7
2011 110,2 105,8 101,5 106,7 113,5
2012 109,7 104,8 100,3 105,9 112,9
2013 109,5 103,5 99,9 106,2 112,6
2014 110,0 104,0 100,6 107,1 113,1
2015 111,3 105,1 101,1 108,0 114,4
2016 111,7 105,4 101,2 108,0 114,6
2017 112,7 105,6 102,2 108,7 115,1
2018 113,1 105,4 101,7 108,7 115,3
  • Lecture : entre 1996 et 2018, le salaire annuel net moyen en équivalent temps plein (EQTP) des ouvriers a augmenté de 15,3 % en euros constants.
  • Champ : salariés du secteur privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation, apprentis et stagiaires ; hors salariés de l'agriculture et des particuliers-employeurs. France métropolitaine de 1996 à 1999, France depuis 2000.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2018, séries longues sur les salaires.

Figure 3 - Évolution du salaire annuel net moyen en EQTP par catégorie socioprofessionnelle

  • Lecture : entre 1996 et 2018, le salaire annuel net moyen en équivalent temps plein (EQTP) des ouvriers a augmenté de 15,3 % en euros constants.
  • Champ : salariés du secteur privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation, apprentis et stagiaires ; hors salariés de l'agriculture et des particuliers-employeurs. France métropolitaine de 1996 à 1999, France depuis 2000.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2018, séries longues sur les salaires.

Les salaires dans l’industrie ont été plus dynamiques que dans les autres secteurs d’activité

Entre 1996 et 2018, le salaire annuel net moyen en EQTP dans l’industrie a augmenté de 21,5 %, soit de 0,9 % en moyenne par an en euros constants, et plus rapidement que pour l’ensemble du secteur privé (figure 4). Il s’élève en 2018 à 30 990 euros. Dans la construction, où il est de 25 090 euros en 2018, la hausse a atteint 0,6 % en moyenne par an. Dans le commerce, il a progressé au même rythme en se maintenant à un niveau un peu plus élevé, 25 660 euros en 2018. Dans les services, il s’est accru de 0,4 % en moyenne par an, pour atteindre 28 150 euros en 2018. Cette moyenne recouvre toutefois de grandes disparités de niveau et d’évolution selon les activités : le salaire moyen a augmenté par exemple de 0,3 % en moyenne par an dans les transports, pour atteindre 26 840 euros, contre + 0,9 % par an dans les services financiers, où il s’élève à 42 240 euros en 2018.

Figure 4 - Évolution du salaire annuel net moyen en EQTP par secteur d’activité

en euros constants, indice base 100 en 1996
Figure 4 - Évolution du salaire annuel net moyen en EQTP par secteur d’activité (en euros constants, indice base 100 en 1996) - Lecture : entre 1996 et 2018, le salaire annuel net moyen en EQTP dans l’industrie a augmenté de 21,5 % en euros constants.
Ensemble Industrie Construction Commerce Services
1996 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
1997 100,6 101,2 100,2 100,6 100,4
1998 101,6 102,6 100,5 101,7 100,9
1999 103,1 104,1 101,5 103,2 102,6
2000 103,6 104,5 102,1 103,5 103,2
2001 104,3 105,6 103,0 104,3 104,2
2002 104,4 105,8 103,9 103,2 104,2
2003 104,5 106,9 103,3 103,5 103,8
2004 104,6 107,6 104,4 103,7 103,6
2005 105,7 108,8 105,0 104,9 104,7
2006 105,9 109,6 105,1 105,1 104,8
2007 107,6 111,6 107,7 107,1 106,3
2008 107,9 111,8 108,1 106,8 106,5
2009 109,3 113,3 110,4 108,6 107,6
2010 109,8 114,2 111,1 109,9 107,7
2011 110,2 115,6 111,1 110,3 107,9
2012 109,7 115,6 110,4 109,8 107,2
2013 109,5 116,1 111,0 109,3 106,6
2014 110,0 117,3 110,9 110,5 106,9
2015 111,3 119,0 112,4 111,7 108,0
2016 111,7 120,1 113,6 112,7 107,9
2017 112,7 121,0 114,5 113,7 109,1
2018 113,1 121,5 114,1 114,4 109,4
  • Lecture : entre 1996 et 2018, le salaire annuel net moyen en EQTP dans l’industrie a augmenté de 21,5 % en euros constants.
  • Champ : salariés du secteur privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation, apprentis et stagiaires ; hors salariés de l'agriculture et des particuliers-employeurs. France métropolitaine de 1996 à 1999, France depuis 2000.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2018, séries longues sur les salaires.

Figure 4 - Évolution du salaire annuel net moyen en EQTP par secteur d’activité

  • Lecture : entre 1996 et 2018, le salaire annuel net moyen en EQTP dans l’industrie a augmenté de 21,5 % en euros constants.
  • Champ : salariés du secteur privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation, apprentis et stagiaires ; hors salariés de l'agriculture et des particuliers-employeurs. France métropolitaine de 1996 à 1999, France depuis 2000.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2018, séries longues sur les salaires.

L’écart salarial entre femmes et hommes s’est réduit d’un quart en vingt ans

En 2018, le salaire annuel net moyen des femmes est de 25 110 euros et celui des hommes de 30 020 euros. Une salariée gagne ainsi en moyenne en EQTP 16,3 % de moins que son homologue masculin (figure 5). Cet écart résulte pour partie des différences de structure des emplois des femmes et des hommes, notamment par secteur et niveau de qualification. Il s’est réduit de près de 6 points, soit d’un quart, par rapport à son niveau de 1996. Le salaire net moyen des femmes a progressé plus rapidement que celui des hommes sur la période : + 0,8 % par an en moyenne pour les premières, contre + 0,5 % pour les seconds. La réduction de l’écart salarial entre femmes et hommes résulte notamment de la hausse de la part des femmes parmi les emplois les plus qualifiés (en particulier parmi les cadres, leur part passant de 24 % en 1996 à 36 % en 2018), même si elles demeurent minoritaires parmi les emplois les mieux rémunérés.

Figure 5 - Écart de salaire net moyen en EQTP entre les femmes et les hommes et part des femmes parmi les cadres depuis 1996

en %
Figure 5 - Écart de salaire net moyen en EQTP entre les femmes et les hommes et part des femmes parmi les cadres depuis 1996 (en %) - Lecture : en 2018, le salaire annuel net moyen des femmes en équivalent temps plein (EQTP) est inférieur de 16,3 % à celui des hommes et la part des femmes parmi les cadres est de 35,8 %.
Écart de salaire
entre femmes et hommes
Part des femmes
parmi les cadres
1996 22,3 23,8
1997 21,7 24,2
1998 21,2 24,7
1999 21,1 25,1
2000 21,3 25,6
2001 21,2 26,5
2002 21,2 26,9
2003 20,9 27,4
2004 20,9 28,1
2005 20,3 28,6
2006 20,0 29,2
2007 20,2 29,8
2008 20,2 30,4
2009 19,5 32,7
2010 19,3 32,1
2011 19,1 33,1
2012 18,8 33,6
2013 18,5 33,9
2014 18,0 34,3
2015 18,0 34,8
2016 17,6 35,2
2017 16,7 35,3
2018 16,3 35,8
  • Lecture : en 2018, le salaire annuel net moyen des femmes en équivalent temps plein (EQTP) est inférieur de 16,3 % à celui des hommes et la part des femmes parmi les cadres est de 35,8 %.
  • Champ : salariés du secteur privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation, apprentis et stagiaires ; hors salariés de l'agriculture et des particuliers-employeurs. France métropolitaine de 1996 à 1999, France depuis 2000.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2018, séries longues sur les salaires.

Figure 5 - Écart de salaire net moyen en EQTP entre les femmes et les hommes et part des femmes parmi les cadres depuis 1996

  • Lecture : en 2018, le salaire annuel net moyen des femmes en équivalent temps plein (EQTP) est inférieur de 16,3 % à celui des hommes et la part des femmes parmi les cadres est de 35,8 %.
  • Champ : salariés du secteur privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation, apprentis et stagiaires ; hors salariés de l'agriculture et des particuliers-employeurs. France métropolitaine de 1996 à 1999, France depuis 2000.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2018, séries longues sur les salaires.

Sources

Les bases Tous salariés sont des bases statistiques sur l’ensemble des salariés, le niveau de leurs rémunérations, leurs caractéristiques et celles de leurs établissements, produites annuellement à partir des déclarations administratives de leurs employeurs. Sur le champ du secteur privé, ces déclarations sont principalement les déclarations annuelles de données sociales (DADS, jusqu’en 2016) et les déclarations sociales nominatives (DSN, à partir de 2017) que les entreprises adressent à l’administration, et que l’Insee retraite ensuite. Les salariés du secteur agricole, les agents du secteur public, les salariés des particuliers-employeurs sont exclus de cette étude. Les bénéficiaires de contrats aidés et de professionnalisation sont en revanche inclus. Enfin, les apprentis et stagiaires sont également inclus dans cette étude afin de disposer de séries sur longue période sur un champ homogène au fil des années ; cette différence de périmètre explique les légers écarts entre les niveaux de salaire présentés ici et ceux – mensualisés – exposés par Sanchez Gonzalez et Sueur (2020). Une observation de salaire correspond à un poste salarié, soit un individu dans un établissement une année donnée (un individu présent dans deux établissements est donc comptabilisé dans deux postes distincts).

Les séries longues sur les salaires sont issues des bases Tous salariés, à partir desquelles des évolutions ont été chaînées à méthodologie constante pour éviter les ruptures de séries. L’ensemble des séries longues, dont certaines d’entre elles remontent jusqu’en 1951, sont mises à disposition dans l’Insee Résultats associé à cette publication. Ces séries ont vocation à être réactualisées chaque année.

Définitions

Le salaire net (de prélèvements sociaux) est le salaire que perçoit effectivement le salarié avant prélèvement de l’impôt sur le revenu. Il s’obtient en retranchant du salaire brut les cotisations sociales salariales, la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Calculé à partir du salaire net fiscal, il ne comprend pas la participation et l’intéressement placés sur un plan d’épargne entreprise, car ceux-ci ne sont principalement pas imposables, mais il comprend les cotisations patronales pour les assurances complémentaires santé obligatoires.

Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est un salaire converti à un temps plein pendant toute l’année, quel que soit le volume de travail effectif. Pour un agent ayant occupé un poste de travail durant six mois à 80 % et ayant perçu au total 10 000 euros, le salaire en EQTP est de 10 000/(0,5*0,8)=25 000 euros par an. Pour calculer le salaire moyen en EQTP ou sa distribution, tous les postes, y compris ceux à temps partiel, sont pris en compte au prorata de leur volume de travail effectif (soit 0,5*0,8=0,4 EQTP dans l’exemple précédent).

Les évolutions en euros constants sont calculées en référence aux évolutions de l’indice des prix à la consommation (y compris tabac) de l’ensemble des ménages.

Le pouvoir d'achat du salaire est la quantité de biens et de services que l'on peut acheter avec une unité de salaire. Son évolution est liée à celles des prix et des salaires. C'est ainsi que, si les prix augmentent dans un environnement où les salaires sont constants, le pouvoir d'achat diminue alors que si la hausse des salaires est supérieure à celle des prix, le pouvoir d'achat pourra augmenter.

L’évolution du salaire moyen se décompose en un effet de structure et une évolution à structure constante, obtenue en calculant l’évolution du salaire moyen sans modification des effectifs des groupes de salariés définis ici par la catégorie socioprofessionnelle (4 modalités) et le secteur d’activité (4 modalités). Compte tenu des changements intervenus dans les nomenclatures de professions (en 2003 notamment) et d’activité (en 2003 et 2008 notamment), les groupes de salariés utilisés pour décomposer l’évolution du salaire moyen sont définis à des niveaux plus agrégés que ceux publiés par Sanchez Gonzalez et Sueur (2020).

Les rapports interdéciles sont des indicateurs de dispersion ou d’inégalité de distribution du critère. Le rapport interdécile entre le 9e et le 1er décile (D9/D1) mesure les disparités entre le haut et le bas de la distribution du critère dans la population ; le rapport entre la médiane et le 1er décile (D5/D1) mesure la dispersion dans la moitié basse de la distribution, et le rapport entre le 9e décile et la médiane (D9/D5) rend compte des disparités dans la moitié haute.

Pour en savoir plus

« Les salaires dans le secteur privé et les entreprises publiques en 2018 », Insee Résultats, à paraître.

Sanchez Gonzalez J., Sueur E., « En 2018, le salaire net moyen dans le secteur privé augmente de 0,4 % en euros constants », Insee Première n° 1828, décembre 2020.

Georges–Kot S., « Écarts de rémunération femmes-hommes : surtout l’effet du temps de travail et de l’emploi occupé », Insee Première n° 1803, juin 2020.

Berger E., Bonnet O., « Les hauts salaires dans le secteur privé - Davantage de directeurs que de traders et de footballeurs », Insee Première n° 1800, mai 2020.

Sources

Séries longues sur les salaires en France

Les séries longues de salaires nets annuels en équivalent temps plein (EQTP) d’une part, des temps complets d’autre part, sont élaborées à partir des données issues des bases « Tous salariés ». Ces bases sont elles-mêmes constituées à partir de deux principales sources administratives :

  • les déclarations sociales nominatives (DSN) ;
  • les déclarations annuelles de données sociales (DADS).

Les DADS, qui existent depuis 1951 (puis les DSN depuis 2017), sont des déclarations sociales administratives de quasiment tous les établissements employeurs auprès des régimes général et agricole de sécurité sociale, sur les rémunérations versées à chacun de leurs salariés.

L’ensemble de ces séries longues de salaires a fait l’objet d’une rétropolation, c’est-à-dire de traitements statistiques consistant à ajuster les observations passées pour corriger des diverses ruptures liées aux changements de sources (par exemple, passage des DADS aux DSN principalement en 2017), aux changements de nomenclatures (par exemple, passage à la nomenclature d’activités française NAF rév.2 en 2008), à des changements de concept (par exemple, intégration des cotisations patronales de complémentaire santé obligatoires - CPCSO - en 2013 dans l’assiette sur laquelle s’appuie le calcul du salaire net), etc. En d’autres termes, les séries ont été ajustées de sorte que les évolutions qu’elles mesurent reflètent la réalité économique des dynamiques salariales et non les effets dus à des changements de la mesure statistique.

Les séries longues de salaires nets annuels en équivalent temps plein (EQTP) sont disponibles sur une période remontant à 1996 ; celles de salaires nets annuels des temps complets sont disponibles sur plus longue période, certaines remontant même jusqu’en 1951. Par ailleurs, deux ruptures de série majeures mais anciennes n’ont pu être corrigées : celle liée au changement de la nomenclature de professions et catégories socioprofessionnelles de 1982 et celle liée au changement de la nomenclature d’activités de 1993. Deux jeux de séries longues dans chacune de ces deux anciennes nomenclatures et disponibles sur des périodes s’arrêtant respectivement en 1982 et 1992 sont toutefois laissées à disposition de l’utilisateur dans la présente publication (tableaux TC02A et TC04A/TC05A).

Les séries longues en lien avec les paramètres salariaux légaux (Smic, plafond de Sécurité sociale, taux de prélèvements sociaux, etc.) sont calculées par l’Insee directement à partir des valeurs fixées par la législation sociale. Les séries longues relatives au salaire horaire de base des ouvriers sont produites par la Dares à partir de l’enquête Acemo (Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre).

Sauf mention contraire explicite, les séries de salaires (niveaux ou évolutions de salaires) sont exprimées en euros courants, c’est-à-dire non corrigées de l’inflation. En particulier, les deux jeux de séries évoqués supra et s’arrêtant en 1982 et 1992 sont, comme toutes les autres séries, convertis en euros même si la monnaie nationale en vigueur sur les périodes concernées était le franc.

Les séries de salaires explicitement présentées comme étant exprimées en euros constants sont corrigées de l’inflation : elles reflètent l’évolution du pouvoir d’achat des salaires. À titre d’exemple, un salaire annuel passant de 20 000 euros à 21 000 euros entre deux dates augmente de 5% en euros (courants) ; si l’inflation sur la même période est également de 5%, le salaire sera resté stable en euros constants ; en d’autres termes, son pouvoir d’achat aura stagné.

Définitions

Poste de travail :

Dans les statistiques d'emploi et de salaire, un poste de travail (ou poste) correspond à la relation entre un salarié et un établissement pendant une période donnée. Ainsi, un salarié qui travaille dans deux établissements (à une date donnée ou sur une certaine période, par exemple une année) occupe deux postes. Inversement, plusieurs contrats de travail entre le salarié et le même établissement (à une date donnée ou successivement sur une certaine période) ne constituent qu'un seul poste.
Remarque :
Le poste de travail est l’unité statistique de base pour les résultats issus des bases « Tous salariés », Siasp (système d'information des agents du secteur public), Clap (connaissance locale de l'appareil productif) et Flores (fichier localisé des rémunérations et de l’emploi salarié), qui succède à Clap à partir de 2017.
Les séries longues de salaires étant élaborées à partir des bases Tous salariés, l’unité statistique de base pour leur construction est également le poste de travail.

Salaire :

Le salaire est le paiement du travail convenu entre un salarié et son employeur au titre du contrat de travail dans le secteur privé et pour les agents contractuels dans la fonction publique, ou de l’emploi pour les fonctionnaires.
Il comprend le salaire de base (ou traitement indiciaire dans la fonction publique) mais aussi les primes, la rémunération des heures supplémentaires ou complémentaires effectuées, l’épargne salariale (intéressement, participation, abondement), d’autres indemnités et rémunérations annexes (indemnité de résidence, supplément familial, etc.) et les avantages en nature.
Le salaire brut correspond à l’intégralité des sommes perçues par le salarié avant déduction des cotisations salariées de sécurité sociale, de la contribution sociale généralisée (CSG) et de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Le salaire net (de prélèvements sociaux) est le salaire que perçoit effectivement le salarié (en espèces ou en nature). Il est net de toutes cotisations sociales, de CSG et de CRDS mais pas du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu.
Rapporté à une unité de volume de travail qui peut être une heure ou un équivalent temps plein, le salaire horaire ou le salaire en EQTP permettent de comparer des emplois ou des postes de travail de durée et de temps de travail différents.

Champ

Les séries longues de salaires nets annuels en équivalent temps plein et des temps complets portent, depuis 2000 sur la France hors Mayotte. Les variations de champ géographique dans le passé (liées à la disponibilité de données dans les départements d’outre-mer) sont précisées dans chaque tableau contenant les séries.

Ces séries portent sur l’ensemble des salariés du secteur privé et des entreprises publiques, à l’exclusion des salariés du secteur agricole et des particuliers-employeurs. Leur champ inclut en particulier les bénéficiaires de contrats aidés ou de professionnalisation. En outre, à la différence des données publiées dans l’ Insee Première n°1828 sur les salaires du privé en 2018 et de celles - hors séries longues - mises à disposition dans l’outil de datavisualisation associé, le champ des séries longues publiées dans cet Insee Résultats inclut également les apprentis et stagiaires, afin de disposer d’un champ homogène sur longue période.

Pour en savoir plus

Insee, Outil de datavisualisation des salaires dans le secteur privé.

Frel Cazenave É., Guggemos F., « Avec le dispositif de chômage partiel, les revenus professionnels des salariés n’ont, en moyenne, pas baissé en 2020 », in Emploi, Chômage, Revenus du Travail, coll. « Insee Références », juin 2021.

Sanchez Gonzalez J., Sueur É., « En 2019, le salaire net moyen dans le secteur privé a progressé de 1,2 % », Insee Première n° 1863, juin 2021.

Berger E., Clé É., « Le pouvoir d’achat du salaire net dans le secteur privé a progressé de 13,1 % entre 1996 et 2018 », Insee Focus n° 230, avril 2021.

Sanchez Gonzalez J., Sueur É., « En 2018, le salaire net moyen dans le secteur privé augmente de 0,4 % », Insee Première n° 1828, décembre 2020.

Frel Cazenave É., Guggemos F., « Prime exceptionnelle de pouvoir d’achat en 2019 : entre hausse des salaires et aubaine pour les entreprises », in Emploi, Chômage, Revenus du Travail, coll. « Insee Références », juillet 2020.

Georges-Kot S., « Écarts de rémunération femmes-hommes : surtout l’effet du temps de travail et de l’emploi occupé », Insee Première n° 1803, juin 2020.

Berger E. Bonnet O., « Les hauts salaires dans le secteur privé. Davantage de directeurs que de traders et de footballeurs », Insee Première n° 1800, mai 2020.