Notes et points de conjoncture de l'année 2020 Des analyses régulières pour éclairer les conséquences de la crise sanitaire

 

Note de conjoncture
Paru le :Paru le15/12/2020
Note de conjoncture- Décembre 2020
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Introduction du directeur général de l’Insee

Note de conjoncture

Paru le :15/12/2020

Ce Point de conjoncture est le septième publié par l’Insee depuis le 26 mars. C’est aussi le dernier sous cette forme d’ici septembre : cet été, l’Insee assurera un commentaire approfondi à l’occasion de la publication des enquêtes de conjoncture les 23 juillet et 27 août. Un Point de conjoncture plus complet sera ensuite préparé début septembre.

Ces quatre derniers mois, l’accès et l’exploitation de données à haute fréquence ont permis de prendre assez tôt la juste mesure de la chute d’activité liée au confinement. Ils ont également permis de confirmer que la sortie de confinement avait un effet mécanique rapide sur la reprise de l’activité, même si le déconfinement et la reprise sont plus progressifs que n’ont été le confinement et l’arrêt de l’activité dans certains secteurs.

Parallèlement à ces Points de conjoncture, l’Insee continue de publier les indicateurs conjoncturels usuels, la plupart d’entre eux selon une périodicité mensuelle. Les indicateurs relatifs à l’activité suivent et suivront évidemment un profil commun, très lié au calendrier du confinement : première chute en mars, accentuée en avril, amorce de reprise en mai, confirmée en juin. Ce choc inédit dans sa soudaineté et son ampleur permettra du reste aux conjoncturistes de mieux connaître la dynamique de certains de ces indicateurs ; ainsi les déclarations de TVA utilisées de façon privilégiée comme indicateur de l’activité dans les services sont sans doute dans certains secteurs un peu plus lissées que l’activité contemporaine effective.

Les profils trimestriels seront eux aussi marqués par le calendrier du confinement. Cette période a pesé pour un sixième dans les comptes du premier trimestre, elle pèsera pour près de la moitié dans les comptes du deuxième trimestre. Et le chiffre de chute de l’activité au deuxième trimestre, que nous estimons aujourd’hui à – 17 % et qui fera l’objet d’une première publication des comptables nationaux de l’Insee à la fin de ce mois de juillet, masque une reprise graduelle, mais nette, notamment à partir de la mi-mai.

Pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire, nous présentons aujourd’hui une prévision pour les trimestres à venir. Traditionnellement, la Note de conjoncture de l’Insee a pour horizon, à partir de juin, la fin de l’année ; nous nous appuyons à cet effet sur les enquêtes de conjoncture menées auprès des entreprises des différents secteurs d’activité, car les anticipations des entreprises sont d’ordinaire assez fiables à horizon de trois ou six mois. L’incertitude exceptionnelle liée aux conditions sanitaires nous a amenés à suspendre cet exercice du fait de sa grande fragilité. Mais il nous a semblé que nous pouvions aujourd’hui nous appuyer à nouveau sur les réponses des entreprises pour éclairer la fin de l’année. Plus que les enquêtes mensuelles usuelles, c’est l’enquête spécifique menée depuis mars à l’initiative de la Dares qui nous semble donner une information utile, à condition bien entendu que la situation sanitaire ne connaisse pas de dégradation.

On peut ainsi d’ores et déjà anticiper que l’ordre de grandeur de la baisse du PIB en 2020 pourrait être d’une dizaine de points, voire un peu moins. Mais il est absurde de dire que l’on serait de ce fait revenu dix ans en arrière. Car cette baisse en moyenne annuelle est bien entendu liée principalement à la chute connue pendant les mois de confinement. Si l’économie n’en sort pas indemne, il est probable qu’elle reviendra dans les mois à venir à un niveau plus proche de celui qui prévalait avant le confinement. Les indicateurs que nous commentons aujourd’hui confirment la solidité de la consommation depuis la mi-mai et une reprise significative dans tous les secteurs autres que ceux, tels le transport aérien ou les spectacles, qui sont encore contraints par les mesures de prévention de la pandémie.

L’Insee remercie tous ses partenaires qui lui ont permis d’accéder à des données à haute fréquence, en espérant bien poursuivre ces coopérations : elles seront encore utiles à l’avenir. Les outils traditionnels que sont les enquêtes de conjoncture devraient retrouver un pouvoir prédictif, elles seront analysées de façon approfondie chaque mois. Les statistiques afférentes au deuxième trimestre, qu’il s’agisse des comptes trimestriels (dont la première estimation sera publiée le 31 juillet) ou de l’emploi (le 7 août) et du chômage (le 13 août), feront l’objet de commentaires détaillés puisque le confinement a un impact majeur sur ces chiffres. Enfin, l’Insee essaiera d’apporter le plus d’informations possible pour rendre compte de la diversité des situations, tant au sein des entreprises qu’au sein des ménages.

 

Jean-Luc Tavernier