Insee Conjoncture MartiniqueBilan économique 2019 - Martinique

Une trajectoire positive confortée

En 2019, l’économie de la Martinique conforte, en les augmentant, les résultats positifs des années précédentes. Le marché du travail s’améliore avec la baisse du chômage et la hausse de l’emploi salarié. La situation financière des ménages et des entreprises est satisfaisante même si la consommation tend à s’essouffler. L’augmentation des créations d’entreprises est significative (+ 14,6 %). Les trafics, portuaire et aérien, continuent leur embellie malgré une baisse de la fréquentation touristique hotelière. En revanche, l’année aura été marquée par une production agricole morose du fait de la forte sécheresse, et un niveau général des prix en hausse.

Insee Conjoncture Martinique
No 09
Paru le :Paru le18/06/2020
Matthieu Cornut (Insee)
Insee Conjoncture Martinique No 09- Juin 2020

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2019 publiés par l'Insee.
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Cette année, la situation exceptionnelle de la pandémie dans les premiers mois de 2020 introduit une rupture avec la dynamique de 2019 et remet en question les éventuelles prévisions réalisées précédemment. Ainsi, ces bilans rendent également compte de la crise, uniquement sur la période de confinement.

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Cadrage macro-économique - La croissance redémarre en 2018 Bilan économique 2019

Matthieu Cornut (Insee)

La croissance économique de la Martinique atteint 1,2 % en 2018, après la baisse de 0,6 % du PIB l’année précédente. Elle est proche de la croissance guadeloupéenne (+ 1,4 %), mais reste inférieure à la dynamique nationale (1,7 %).

L’investissement continue d’augmenter et les exportations sont en hausse après trois années moroses, contribuant ainsi à la hausse du PIB. La consommation publique repart légèrement à la hausse et la consommation des ménages reste stable.

Insee Conjoncture Martinique

Paru le :18/06/2020

Le produit intérieur brut (PIB) de Martinique atteint 8,9 milliards d’euros en 2018, soit une hausse en volume de 1,2 %. La population, estimée à 368 050 habitants au 1er janvier 2018, continue de décroître. Il en résulte une hausse du PIB par habitant de 2,4 % en euros constants qui atteint 24 460 euros, un montant similaire à celui de Guadeloupe, mais inférieur à la France entière.

La reprise de l’investissement se confirme

L’investissement est le principal moteur de la croissance martiniquaise, puisqu’il augmente de 4,2 % et participe ainsi à la hausse du PIB à hauteur de 0,8 point. Le redressement amorcé en 2017 (+ 2,3 %) se poursuit en 2018, après trois années consécutives de baisse. Les crédits d’investissement accordés aux entreprises (+ 9,9 %) et les crédits immobiliers accordés aux ménages (+ 4,8 %) sont en hausse.

Signe de la bonne santé de l’investissement, la production du secteur de la construction augmente de 2,4 % en volume, suite, en particulier, à la hausse des autorisations de construire délivrées en 2017 et 2018.

La formation brute de capital fixe est davantage orientée vers le renouvellement des équipements et leur mise aux normes, que vers l’augmentation de la capacité de production, comme en témoigne la hausse des immatriculations de voitures utilitaires.

Les exportations repartent à la hausse

Après trois années consécutives de baisse, les exportations de biens et services (hors dépenses des touristes) augmentent de 6,6 % en volume et contribuent pour 0,5 point à la croissance du PIB. Elles ne rattrapent cependant pas le niveau de 2016, qui s’élevait à 705 millions d’euros.

Les secteurs du transport (+ 26,4 %) et des industries agroalimentaires (+ 12,9 %) sont les principaux responsables de ce regain de compétitivité de Martinique. La banane affiche une belle progression (+ 15,1 %), cependant il s’agit simplement d’un redémarrage de la production quelques mois après les dégâts causés par l’ouragan Maria.

En revanche, les exportations de carburants chutent de 24,3 % en volume. La hausse des prix des produits pétroliers permet de limiter la baisse en valeur à 9,7 %.

Les importations de biens et services augmentent modérément (+ 0,5 %), ce qui limite leur contribution à la croissance à – 0,2 point. Comme pour les exportations, c’est le secteur des transports qui est le principal responsable du dynamisme des échanges. Les importations de produits pétroliers chutent, quant à elles, de 9,3 %, mais la forte hausse des cours du pétrole brut (+ 26 %) alourdit la facture des hydrocarbures de 14,2 %.

Les dépenses publiques augmentent légèrement

La dépense hors investissement des administrations publiques est en hausse de 0,8 % en volume, alors qu’elle s’était contractée de 1,7 % en 2017.

Les salaires versés par les administrations, la Sécurité sociale et l’enseignement augmentent de 1,0 %, malgré la stagnation de la valeur du point d’indice pour les fonctionnaires. Ils sont les principaux responsables de la hausse de la consommation publique. Dans le même temps, les consommations intermédiaires utilisées par le secteur public baissent de 7,6 %.

Dans un contexte d’inflation modérée (+ 1,3 %) et de baisse de la population (– 1,1 %), la consommation des ménages progresse peu (+ 0,1 %) et a une influence négligeable sur la croissance.

Cette atonie de la consommation des ménages intervient en dépit d’éléments favorables : les salaires versés aux ménages augmentent de 2,3 % et les encours des crédits à la consommation progressent de 7,7 %. Il en résulte un taux d’épargne des ménages en légère progression (+ 0,9 point), qui s’établit à 25,2 %.

Figure 1Chiffres clésLes principaux agrégats et leur évolution en 2018 (en million d’euros et en %)

Chiffres clés
Valeur (M€) Évolution en %
Volume Prix Valeur Contribution
Produit intérieur brut 8 947 1,2 1,1 2,4 1,2
Consommation des ménages 5 107 0,1 1,0 1,1 0,0
Consommation des administrations publiques 3 934 0,8 1,0 1,8 0,3
Investissement 1 783 4,2 1,3 5,5 0,8
Imports de biens et services 2 969 0,5 0,9 1,4 -0,2
Exports de biens et services 1 135 6,0 1,7 7,8 0,7
Variation de stocks -43 /// /// /// -0,5
  • Source : Insee, Cerom, Comptes rapides.

Figure 2La croissance est de retour en 2018Taux de croissance du PIB en volume (en %)

La croissance est de retour en 2018
Martinique France entière
2013 -1,05 0,6
2014 2,18 1
2015 0,18 1,1
2016 0,33 1,1
2017 -0,58 2,3
2018 1,25 1,7
  • Source : Insee, Cerom, Comptes rapides.

Figure 2La croissance est de retour en 2018Taux de croissance du PIB en volume (en %)

  • Source : Insee, Cerom, Comptes rapides.

Figure 3La reprise de l’investissement se confirmeÉvolution de l’investissement en volume (en %)

La reprise de l’investissement se confirme
Martinique
2013 -2,3
2014 8,3
2015 -4
2016 -4,7
2017 2,3
2018 4,2
  • Source : Insee, Cerom, Comptes rapides.

Figure 3La reprise de l’investissement se confirmeÉvolution de l’investissement en volume (en %)

  • Source : Insee, Cerom, Comptes rapides.

Figure 4Les exportations repartent à la hausseÉvolution des échanges extérieures en volume (en %)

Les exportations repartent à la hausse
Imports Exports
2013 -1,2 4,1
2014 1,7 17,1
2015 1,4 -1,1
2016 3,4 3,4
2017 -2 0
2018 0,5 6
  • Source : Insee, Cerom, Comptes rapides.

Figure 4Les exportations repartent à la hausseÉvolution des échanges extérieures en volume (en %)

  • Source : Insee, Cerom, Comptes rapides.

Figure 5Les dépenses publiques augmentent légèrementÉvolution des dépenses publiques en volume (en %)

Les dépenses publiques augmentent légèrement
Martinique France entière
2013 0,4 1,5
2014 1,7 1,3
2015 0 1
2016 2,2 1,4
2017 -1,7 1,5
2018 0,8 0,8
  • Source : Insee, Cerom, Comptes rapides.

Figure 5Les dépenses publiques augmentent légèrementÉvolution des dépenses publiques en volume (en %)

  • Source : Insee, Cerom, Comptes rapides.

Figure 6La hausse des prix est plus modérée qu’en France métropolitaineÉvolution de l’indice des prix, moyenne annuelle (en %)

La hausse des prix est plus modérée qu’en France métropolitaine
Martinique France
2009 -0,6 0,1
2010 1,5 1,5
2011 2,6 2,1
2012 1,4 2
2013 1,2 0,9
2014 0,8 0,5
2015 0,1 0
2016 -0,2 0,2
2017 0,5 1
2018 1,3 1,8
  • Source : Insee, Cerom, Comptes rapides.

Figure 6La hausse des prix est plus modérée qu’en France métropolitaineÉvolution de l’indice des prix, moyenne annuelle (en %)

  • Source : Insee, Cerom, Comptes rapides.