Insee Analyses Auvergne-Rhône-AlpesSavoie : entre vallées urbanisées et montagnes touristiques

Medhy Martin, Philippe Bertrand, Insee

La Savoie se caractérise par sa dualité entre l’est montagneux, peu peuplé et l’ouest urbanisé au cœur du sillon alpin. Le département gagne moins d’habitants qu’auparavant, voire en perd dans l’est. De nombreux jeunes partent pour leurs études et la population vieillit plus rapidement qu’en moyenne régionale. Les échanges avec les territoires environnants sont intenses. En particulier, la Savoie participe au desserrement résidentiel des aires urbaines haut-savoyardes. Les navettes en direction des aires d’Annecy et de Grenoble contribuent, avec les nombreux emplois touristiques, à l’équilibre du marché du travail et au faible taux de chômage. L’activité saisonnière, très majoritairement d’hiver, induit de l’emploi précaire et la pluriactivité des non-salariés. L’économie repose sur des établissements de taille modeste, mais relativement pérennes dans le temps. Les activités présentielles se développent, en lien avec le tourisme. L’agriculture, élevage et viticulture essentiellement, mise sur la qualité de ses produits transformés.

Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes
No 84
Paru le :Paru le25/07/2019
Medhy Martin, Philippe Bertrand, Insee
Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes No 84- Juillet 2019

La Savoie est un des départements les plus montagneux de France : 86 % de ses communes sont classées en zone de montagne. Avec une altitude allant jusqu’à 3 855 mètres, le relief savoyard se compose de hautes montagnes dominant de profondes vallées. Les trois principales, la Tarentaise, la Maurienne et la partie centrale du sillon alpin (Chambéry – Aix-les-Bains), accueillent les principaux axes de communication. La Savoie se trouve ainsi dotée de voies autoroutières et de voies ferrées facilitant l’accès aux équipements, mais aussi aux stations de ski pourvoyeuses d’une forte activité touristique. Avec un total de 635 000 lits, le département accueille le quart de la capacité touristique d’Auvergne-Rhône-Alpes. En comparaison, c’est légèrement plus qu’en Haute-Savoie (631 000 lits). Près de 92 % de la capacité touristique relève de résidences secondaires. La Savoie est ainsi le quatrième département de France métropolitaine (derrière les Alpes-Maritimes, le Var et l’Hérault) pour le nombre de résidences secondaires.

Une démographie contrainte par le relief

Au 1er janvier 2015, 428 000 personnes vivent en Savoie, soit 5,4 % de la population d’Auvergne-Rhône-Alpes. La densité de population, faible dans l’ensemble, se révèle très disparate entre l’ouest et l’est (figure 1). En effet, de 68 habitants par km² sur l’ensemble du département, elle atteint 138 habitants par km² dans les bassins de vie de l’ouest à dominante urbaine ou périurbaine. Les communes les plus peuplées, Chambéry, Aix-les-Bains et Albertville, se sont développées au cœur des grandes vallées du sillon alpin et de la Combe de Savoie. En revanche, dans les bassins de vie à dominante touristique (méthodologie) de l’est très montagneux, la densité se réduit à 24 habitants par km². La population se concentre essentiellement dans les aires d’influence de petites villes de Tarentaise (Bourg-Saint-Maurice, Aime-la-Plagne, Moûtiers) et de Maurienne (Saint-Jean-de-Maurienne, Modane) et un tiers réside dans des communes isolées hors de l’influence des villes.

Figure 1La population savoyarde concentrée dans les vallées de l’ouest du départementDensité de la population communale

  • Source : Insee, Recensement de la population 2015

La population du département a connu une forte croissance sur les cinquante dernières années (+ 61 % entre 1962 et 2015). Cet essor est plus important que celui de la région (+ 49 %) et de la France métropolitaine (+ 39 %). Cependant, il s’essouffle ces dernières années. Dans les années 1960, la population progressait de + 1,4 % par an. L’augmentation est plus modérée par la suite avec deux reprises dans les années 1980 et 2000. Entre 2010 et 2015, l’évolution ralentit avec + 0,6 % par an en moyenne (+ 0,8 % dans la région), au plus bas depuis 1962.

Ce ralentissement s’explique d’une part par un tassement du solde naturel, avec moins de naissances et plus de décès, et d’autre part par un effet très sensible des migrations résidentielles. Les jeunes de moins de 30 ans tendent à quitter le département pour effectuer leurs études ou trouver un premier emploi. La Savoie est confrontée comme beaucoup de départements au vieillissement accru de sa population (figure 2). Si la moyenne d’âge de la Savoie, de 38,1 ans, était identique à celle d’Auvergne-Rhône-Alpes et de la France métropolitaine en 1999, elle se trouve plus élevée en 2015 avec 41,3 ans (40,4 pour la région et 40,7 ans pour la France). En 2015, 9,4 % de la population savoyarde est âgée de 75 ans ou plus (9,2 % en Auvergne-Rhône-Alpes). En prolongeant les tendances actuelles, cette part passerait à 18,3 % en 2050 (15,4 % dans la région).

Figure 2Un vieillissement plus prononcé en SavoiePyramides des âges en Savoie et dans la région

en ‰
Un vieillissement plus prononcé en Savoie (en ‰)
Âge Savoie Auvergne-Rhône-Alpes
Hommes Femmes Hommes Femmes
0 5,39 5,24 5,87 5,69
1 5,41 5,13 6,01 5,73
2 5,56 5,49 6,19 5,88
3 5,80 5,52 6,29 6,04
4 5,90 5,54 6,34 6,02
5 6,01 5,79 6,34 6,12
6 6,40 6,01 6,48 6,15
7 6,08 5,87 6,49 6,15
8 6,30 5,99 6,43 6,10
9 6,29 5,73 6,46 6,13
10 6,12 6,00 6,40 6,08
11 6,42 5,96 6,34 6,03
12 6,17 6,26 6,36 6,18
13 6,34 5,93 6,36 6,09
14 6,36 6,21 6,33 6,05
15 6,30 5,94 6,32 5,96
16 6,35 5,89 6,29 5,93
17 6,60 5,79 6,23 5,93
18 6,19 5,04 6,35 5,98
19 5,40 4,75 6,13 5,83
20 5,34 4,99 6,00 5,83
21 5,46 5,12 5,95 5,71
22 5,25 5,18 5,91 5,72
23 5,31 5,15 5,91 5,79
24 5,67 5,26 5,86 5,83
25 5,86 5,34 5,80 5,74
26 5,82 5,25 5,81 5,87
27 5,60 5,72 5,88 5,93
28 5,83 5,75 5,90 6,03
29 5,63 5,60 5,87 6,02
30 5,89 5,70 6,05 6,19
31 5,87 5,75 6,07 6,23
32 5,88 6,13 6,24 6,38
33 6,24 6,25 6,23 6,52
34 6,10 6,00 6,26 6,46
35 6,25 6,21 6,25 6,33
36 6,33 6,19 6,15 6,24
37 6,42 6,36 6,08 6,13
38 6,07 5,91 6,15 6,19
39 6,46 6,59 6,32 6,29
40 6,59 6,68 6,55 6,56
41 6,69 6,76 6,72 6,75
42 7,60 6,97 7,00 6,88
43 7,30 7,33 6,93 6,92
44 7,33 7,20 6,93 6,99
45 7,14 7,24 6,87 6,88
46 7,14 7,39 6,86 6,87
47 7,16 7,08 6,76 6,86
48 7,37 7,28 6,77 6,86
49 7,39 7,19 6,86 6,96
50 7,29 7,17 6,75 6,85
51 7,31 6,83 6,67 6,88
52 6,83 7,03 6,53 6,73
53 7,08 7,17 6,47 6,64
54 6,52 7,20 6,28 6,55
55 6,82 6,70 6,27 6,46
56 6,73 6,70 6,13 6,39
57 6,36 6,55 6,02 6,32
58 6,50 6,52 5,95 6,32
59 6,22 6,47 5,86 6,35
60 6,38 6,66 5,79 6,28
61 6,12 6,50 5,71 6,16
62 6,13 6,22 5,75 6,21
63 5,87 6,50 5,79 6,25
64 6,02 6,63 5,76 6,26
65 5,87 6,41 5,73 6,25
66 5,87 6,20 5,64 6,19
67 5,49 6,00 5,35 5,90
68 4,97 5,55 5,05 5,54
69 4,72 5,36 4,66 5,14
70 4,31 4,85 4,22 4,68
71 4,00 4,15 3,76 4,21
72 3,75 4,47 3,55 4,04
73 3,48 3,93 3,46 3,91
74 3,19 4,02 3,27 3,84
75 3,19 4,08 3,12 3,78
76 2,97 3,77 2,98 3,76
77 3,07 3,93 2,94 3,77
78 2,97 3,92 2,81 3,71
79 2,73 3,70 2,62 3,71
80 2,76 3,85 2,59 3,65
81 2,79 3,54 2,46 3,59
82 2,35 3,63 2,23 3,47
83 1,98 3,41 2,07 3,40
84 1,92 3,01 1,89 3,21
85 1,60 3,02 1,67 3,06
86 1,43 2,88 1,50 2,85
87 1,35 2,57 1,28 2,57
88 1,15 2,34 1,10 2,32
89 0,99 2,07 0,94 2,08
90 0,75 1,84 0,79 1,81
91 0,72 1,69 0,63 1,59
92 0,50 1,37 0,48 1,35
93 0,36 1,02 0,36 1,02
94 0,23 0,75 0,24 0,76
95 0,15 0,51 0,15 0,55
96 0,12 0,36 0,09 0,34
97 0,05 0,24 0,05 0,22
98 0,03 0,2 0,03 0,17
99 0,02 0,13 0,02 0,13
100 0,07 0,28 0,06 0,29
  • Source : Insee, Recensement de la population 2015

Figure 2Un vieillissement plus prononcé en SavoiePyramides des âges en Savoie et dans la région

  • Source : Insee, Recensement de la population 2015

Dans les bassins de vie de l’est du département, le vieillissement est plus prononcé et la population diminue. À l’image des autres zones touristiques de montagne, les jeunes adultes partent étudier dans les villes dotées de cursus d’enseignement supérieur. Les jeunes familles avec enfants partent également. Les difficultés à trouver un emploi stable, à cause de la désindustrialisation des vallées, ou un logement adapté peuvent expliquer ce phénomène. Dans ces territoires de l’est, le nombre de logements sociaux a baissé de 3 % entre 1999 et 2015, contre + 14 % pour l’ensemble des résidences principales et + 25 % pour les résidences secondaires. Ces dernières représentent les deux tiers du parc de logements.

Des échanges intenses avec les territoires environnants

Les migrations résidentielles concernent chaque année 6 % des habitants, qui entrent ou sortent du département. En 2014, 13 800 personnes sont arrivées en Savoie et 13 100 en sont parties. La Savoie n’étant limitrophe d’aucune autre région française, les migrations s’effectuent principalement avec le reste de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Le desserrement des aires urbaines haut-savoyardes, particulièrement celles de Cluses, Thonon-les-Bains, Sallanches et du Genevois français, entraîne un gain net de 500 nouveaux habitants en Savoie. Les échanges avec l’Isère sont équilibrés. L’arrivée de retraités et d’actifs compense le départ des étudiants vers les universités grenobloises. En revanche, la Savoie perd chaque année 400 habitants, dont beaucoup d’étudiants, dans ses échanges avec le Rhône.

Outre les migrations résidentielles, les navettes quotidiennes pour raison professionnelle avec les départements avoisinants sont soutenues. Le sud de la Haute-Savoie jouit d’une forte attractivité pour les Savoyards. Chaque jour, 4 800 actifs se déplacent pour travailler dans le pôle urbain d’Annecy, tandis qu’inversement, 1 500 Annéciens s’acheminent vers la Savoie. Les unités urbaines de Rumilly, Faverges, Sallanches et Saint-Félix attirent aussi de nombreux actifs savoyards. Plus au sud, ils se tournent vers les emplois de l’unité urbaine de Crolles et du pôle de Grenoble : 3 800 sorties pour 1 800 entrées.

Si 23 500 Savoyards vont travailler chaque jour hors de la Savoie, 22 900 actifs viennent de l’extérieur pour y travailler, notamment dans le secteur du tourisme. Ces derniers sont, pour certains d’entre eux, des saisonniers qui logent sur place de façon temporaire et ne sont pas des navetteurs à proprement parler. Au final, le nombre des emplois localisés en Savoie et celui des actifs occupés qui résident de façon permanente dans le département s’équilibrent.

Un chômage faible, mais des conditions d’emploi plus précaires

En 2015, la Savoie compte 189 200 emplois, soit 6 % de l’emploi régional. Depuis 2010, l’emploi a évolué de manière un peu plus favorable que dans la région : + 1,7 % (+ 1,3 % en Auvergne-Rhône-Alpes). L’activité saisonnière des montagnes savoyardes et les échanges avec les pôles d’emploi des départements limitrophes contribuent à limiter le nombre de demandeurs d’emploi. Depuis 35 ans, le taux de chômage est inférieur à celui de la région. En 2015, il s’élève à 7 % (8 % en Auvergne-Rhône-Alpes et 9 % en France métropolitaine). Le chômage de longue durée touche peu de personnes, seulement 3 % des actifs (5 % dans la région et 6 % en France métropolitaine).

L’aspect touristique du département génère une certaine précarité des conditions de travail. L’emploi touristique pèse, en moyenne, 15 % dans l’emploi total de la Savoie (autour de 4 % en Auvergne-Rhône-Alpes et en France métropolitaine). Cette part monte à 39 % à l'est du département. Le tourisme alimente ainsi en moyenne 27 600 emplois dont 21 100 dans l’est. Quarante-six communes sont dotées d’un domaine skiable. La saison d’hiver domine largement, avec un pic à 41 000 emplois, et les secteurs de l’hébergement, de la restauration, du commerce, des transports (incluant les remontées mécaniques) sont les plus gros pourvoyeurs d’emplois. Au total, 16 % des salariés savoyards sont en contrat à durée déterminée (moins de 10 % dans la région et en France métropolitaine), et la proportion monte à un tiers dans les bassins de l’est (contre 11 % dans la partie ouest).

Les non-salariés sont également surreprésentés. Ils comptent pour 14 % de l’ensemble des actifs savoyards (12 % en Auvergne-Rhône-Alpes et 11 % en France métropolitaine). Le travail non salarié est plus fréquent dans la partie est (21 %) que dans la partie ouest (12 %). Le tourisme d’hiver génère de nombreux emplois dans la santé (médecins, kinésithérapeutes) ou l’éducation sportive (moniteurs de ski). Ainsi, en Savoie, 15 % des non-salariés exercent une activité d’enseignement de discipline sportive et d’activités de loisirs, souvent en profession libérale. Dans le département, 29 % des non-salariés relèvent du statut libéral, contre 22 % en Auvergne-Rhône-Alpes. Toutefois, à l’exemple des guides de montagne ou des moniteurs de ski, ce sont souvent des pluriactifs qui cumulent leur activité avec un emploi salarié ou bien sont le reste du temps agriculteurs.

Des établissements plutôt de petite taille mais assez pérennes

Au 1er janvier 2017, 48 100 établissements sont en activité en Savoie, soit 7,7 % des établissements régionaux. Leur nombre, hors auto-entrepreneurs, augmente peu depuis le milieu des années 2000, mais ils sont relativement pérennes. En effet, 70 % sont actifs depuis plus de trois ans (67 % en Auvergne-Rhône-Alpes) et 56 % depuis plus de 5 ans (52 % dans la région).

Les plus gros établissements relèvent surtout d’administrations publiques : hôpital de Chambéry, Département de Savoie, Commune de Chambéry et université Savoie-Mont-Blanc. Parmi les 5 établissements de plus de 1 000 postes, un seul est privé (Ugitech), et parmi les 16 de plus de 400 postes, 5 sont privés (GE Grid Solutions, Trimet France, Centre d’ingénierie hydraulique (électricité de France) et Société des trois vallées) (figure 3). Les grands établissements hors domaine public étant peu nombreux, ils concentrent moins d’emplois par rapport à la région et la France. Les établissements de 50 postes ou plus regroupent 35 % des postes en Savoie, 44 % dans la région et 47 % en France métropolitaine.

Figure 3Les gros établissements surtout localisés dans le sillon alpinLocalisation des établissements de plus de 200 postes hors administration

  • Source : Insee, Clap 2015

Une activité présentielle prédominante en lien avec le tourisme

Depuis le développement du tourisme en Savoie, la part de l’emploi dans les activités présentielles destinées à la satisfaction des besoins locaux a toujours été plus importante dans le département que dans la région ou en France. Comme ailleurs, cette part continue de progresser, en relation avec le développement des services à la population et les pertes d’emplois dans les activités productives. L’emploi présentiel constitue 73 % de l’ensemble de l’emploi en 2015 et 59 % en 1975 (respectivement 64 % et 49 % en Auvergne-Rhône-Alpes).

Par rapport à la région, une forte spécificité des activités liées au tourisme se dégage surtout à l’est avec les stations de ski, et dans une moindre mesure à l’ouest avec le tourisme balnéaire du lac du Bourget et le thermalisme. En tête, les activités d’hébergement, de restauration, des arts, de spectacles et récréatives, immobilières et de transport (remontées mécaniques) sont surreprésentées (figure 4). À lui seul, le secteur de l’hébergement et de la restauration représente 7,5 % des emplois de la Savoie et 7,4 % de la richesse dégagée. Dans la partie est, il constitue 16,4 % des emplois et 17,5 % de la richesse dégagée. De même, les activités de transport, dont les remontées mécaniques, dégagent 11,5 % de la richesse dans le département (7 % des emplois), et 18,5 % dans l’est (10,5 % des emplois). Cependant, l’emploi de saisonniers venant de l’extérieur du département entraîne un exode d’une partie des salaires provenant de ces activités. Ainsi, par exemple, 44 % des salaires dans la restauration et l’hébergement sont versés à des personnes n’habitant pas le département de façon permanente.

Figure 4L’hébergement-restauration, un secteur très spécifique à la SavoieSpécificités économiques de la Savoie par rapport à Auvergne-Rhône-Alpes

L’hébergement-restauration, un secteur très spécifique à la Savoie - Note de lecture : la part relative de l’hébergement et la restauration dans l’emploi salarié est 2,6 fois plus importante en Savoie qu’en Auvergne-Rhône-Alpes. Ce secteur représente 19 300 postes.
NAF 38 Indice de spécificité Nombre de postes
Fabrication de produits en caoutchouc et en plastique ainsi que d'autres produits minéraux non métalliques  0,53 1 611
Activités financières et d'assurance 0,77 3 780
Enseignement 0,83 11 320
Activités juridiques, comptables, de gestion, d'architecture, d'ingénierie, de contrôle et d'analyses techniques 0,85 5 796
Activités pour la santé humaine 0,88 9 633
Hébergement médico-social et social et action sociale sans hébergement 0,90 10 957
Fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac 0,93 3 496
Activités de services administratifs et de soutien 0,95 7 140
Administration publique 1,00 15 187
Commerce ; réparation d'automobiles et de motocycles 1,02 22 578
Gestion eau, déchets et dépollution 1,09 1 447
Construction 1,11 11 735
Autres activités de service 1,13 3 830
Fabrication équipements électriques 1,21 1 757
Métallurgie et fabrication de produits métalliques à l'exception des machines et des équipements 1,22 5 647
Production et distribution d'électricité, de gaz, de vapeur et d'air conditionné 1,27 2 220
Transports et entreposage 1,32 12 708
Activités Immobilières 1,37 2 337
Arts, spectacles et activités récréatives 1,63 3 042
Hébergement et restauration 2,62 19 313
  • Note de lecture : la part relative de l’hébergement et la restauration dans l’emploi salarié est 2,6 fois plus importante en Savoie qu’en Auvergne-Rhône-Alpes. Ce secteur représente 19 300 postes.
  • Champ : emploi salarié.
  • Source : Insee, Clap 2015

Figure 4L’hébergement-restauration, un secteur très spécifique à la SavoieSpécificités économiques de la Savoie par rapport à Auvergne-Rhône-Alpes

  • Note de lecture : la part relative de l’hébergement et la restauration dans l’emploi salarié est 2,6 fois plus importante en Savoie qu’en Auvergne-Rhône-Alpes. Ce secteur représente 19 300 postes.
  • Champ : emploi salarié.
  • Source : Insee, Clap 2015

Parmi les activités spécifiques du département, apparaît en plus, par rapport à la France métropolitaine, la fabrication d’équipements électriques, la métallurgie et la fabrication de produits métalliques, activités typiques que l’on retrouve ailleurs dans le sillon alpin. Aussi, la production et distribution d’électricité provenant de l’énergie hydro-électrique produite par les barrages se démarque en profitant du relief et de l’abondance d’eau.

L’emploi industriel, caractéristique des activités productives, a chuté de 32 % depuis 1975 mais moins que sur l’ensemble de la région (– 42 %) et de la France métropolitaine (– 48 %). L’est du département est nettement plus touché avec une diminution équivalente à celle de la région. L’aspect montagneux au relief difficile ne favorise pas l’installation d’entreprises productives qui nécessite souvent de l’espace et surtout un accès facilité aux grandes voies de communication pour faire circuler les marchandises. En revanche, l’ouest a mieux résisté à la désindustrialisation. Le recul de l’emploi industriel n’y est que de 28 % sur la même période.

L’agriculture mise sur la qualité

Moins spécifique de l’activité économique du département mais bien présente, l’agriculture savoyarde mise sur la qualité de ses produits. L’activité agricole s’oriente majoritairement vers l’élevage. En 2010, 59 % des exploitations sont exclusivement dédiées à l’élevage, et principalement des bovins pour le lait. Ovins et caprins sont également très présents sur le territoire. Les grandes cultures et la viticulture, principalement localisées à l’ouest, représentent chacune 11 % des exploitations.

Près d’une exploitation sur deux produit sous signe officiel de qualité, notamment appellations d’origine protégée et dans une moindre mesure, indications géographiques protégées. Sont concernés en particulier les fromages : Beaufort dans la partie est de la Savoie, chevrotin et Tome des Bauges dans le massif des Bauges, Gruyère dans l’ouest du département et Reblochon au nord. Dans les grandes vallées du lac du Bourget et de la Combe de Savoie, les viticulteurs élèvent les appellations du vin de Savoie et de la roussette de Savoie. Enfin, la zone de production de la Noix de Grenoble s’étend jusqu’au sud de la Combe de Savoie. Encore peu répandue, l’agriculture biologique poursuit son développement à l’image des départements voisins (80 exploitations recensées en Savoie).

Pour comprendre

Pour l’étude, la Savoie a été divisée en deux parties :

  • à l’ouest, les bassins de vie à dominante grande ville (Chambéry et Annecy pour sa partie savoyarde), celui à dominante ville moyenne (Albertville) et ceux à dominante périurbaine.
  • à l’est, les bassins de vie à dominante touristique avec un nombre de lits touristiques pour 100 habitants supérieur à 200.

Figure 5Profil des bassins de vie

Pour en savoir plus

« Le micro-entrepreneuriat, source de croissance et de transformation de l’emploi non salarié », Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes n° 80, mai 2019

« Un emploi saisonnier fortement lié au tourisme d’hiver », Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes n° 76, février 2019

« Savoie : entre grandes aires urbaines dynamiques et territoires de montagne en déclin démographique », Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes n° 52, janvier 2019

« Un important parc hôtelier à l’activité très saisonnière », Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes n° 38, septembre 2018

« L’économie des zones de montagne », Insee Dossier Auvergne-Rhône-Alpes n° 1, juin 2017