Insee Flash Auvergne-Rhône-AlpesUn important parc hôtelier à l’activité très saisonnière

Philippe Mossant, Insee

Auvergne-Rhône-Alpes dispose de la deuxième capacité d’accueil en hôtel. La durée d’ouverture des hôtels est la plus courte des régions françaises, après la Corse. L’offre se complète d’un important parc de résidences de tourisme, notamment en Savoie. Malgré la présence d’hôtels de luxe, la qualité moyenne du parc n’est pas plus élevée qu’en France. Très implantés dans la gamme économique, les hôtels de chaîne sont peu présents parmi les 5 étoiles de la région. Si la majorité des capacités d’accueil se situent en zone urbaine, les stations de ski occupent une place importante. L’activité y est très saisonnière et la qualité du parc élevée.

Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes
No 38
Paru le :Paru le25/09/2018
Philippe Mossant, Insee
Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes No 38- Septembre 2018

Avec 2 800 établissements au 1er janvier 2018, le parc hôtelier d’Auvergne-Rhône-Alpes est le plus important de France. Ses hôtels offrent 31 chambres en moyenne par établissement, une taille comparable à la plupart des autres régions de province. Les hôtels franciliens sont en revanche deux fois plus gros. La capacité d’accueil d’Auvergne-Rhône-Alpes est de 86 500 chambres d’hôtel, loin derrière l’Île-de-France (156 400 chambres) mais devant Paca ou l’Occitanie.

Seuls 4 hôtels sur 10 sont ouverts à l’année

En Auvergne-Rhône-Alpes, seuls 40 % des hôtels sont ouverts toute l’année, le plus faible taux des régions françaises après la Corse. En effet, la fréquentation touristique dans la région est marquée par une forte saisonnalité, surtout dans les départements savoyards. En Savoie, une chambre d’hôtel est ouverte 7,5 mois dans l’année en moyenne, contre un peu plus de 10 mois dans la région. La saisonnalité est forte aussi en Ardèche et, dans une moindre mesure, dans le Cantal. En pondérant le nombre de chambres au prorata de la durée d’ouverture de l’hôtel, la capacité d’accueil d’Auvergne-Rhône-Alpes est de 73 100 chambres à l’année. La région reste en deuxième position, mais l’écart avec l’Île-de-France s’accroît, 95 % des hôtels franciliens étant ouverts à l’année. La taille moyenne des hôtels s’établit alors à 26 chambres ouvertes à l’année par établissement (figure 1).

Figure 1Moins d’hôtels ouverts à l’année en SavoieTaille moyenne des hôtels et taille moyenne pondérée par la durée d’ouverture, par département

Moins d’hôtels ouverts à l’année en Savoie
en nombre de chambres ouvertes à l’année en nombre de chambres
Ardèche 14 19
Haute-Loire 14 16
Cantal 15 19
Savoie 21 33
Haute-Savoie 22 29
Drôme 23 24
Allier 25 27
Puy-de-Dôme 26 29
Ain 27 28
Isère 27 31
Loire 33 34
Rhône 55 56
Auvergne-Rhône-Alpes 26 31
France hors Île-de-France 29 32
France 33 36
  • Note de lecture : en Auvergne-Rhône-Alpes, les hôtels disposent de 31 chambres en moyenne. Tous les hôtels n’étant pas ouverts à l’année, on pondère la taille moyenne au prorata de la durée d’ouverture des hôtels. Par exemple, un hôtel de 100 chambres ouvert 6 mois dans l’année est compté pour 50 chambres à l’année. Dans ces conditions, la taille moyenne des hôtels de la région est de 26 chambres à l’année.
  • Source : Insee, enquête hébergements collectifs 2018, en partenariat avec la DGE et les partenaires territoriaux

Figure 1Moins d’hôtels ouverts à l’année en SavoieTaille moyenne des hôtels et taille moyenne pondérée par la durée d’ouverture, par département

  • Note de lecture : en Auvergne-Rhône-Alpes, les hôtels disposent de 31 chambres en moyenne. Tous les hôtels n’étant pas ouverts à l’année, on pondère la taille moyenne au prorata de la durée d’ouverture des hôtels. Par exemple, un hôtel de 100 chambres ouvert 6 mois dans l’année est compté pour 50 chambres à l’année. Dans ces conditions, la taille moyenne des hôtels de la région est de 26 chambres à l’année.
  • Source : Insee, enquête hébergements collectifs 2018, en partenariat avec la DGE et les partenaires territoriaux

Les résidences de tourisme, importante alternative aux hôtels en Savoie

Ces capacités d’accueil ne représentent toutefois qu’une partie de l’offre d’hébergement touristique, qui comporte également les campings (95 100 emplacements dans la région), les résidences de tourisme et hébergements assimilés (177 500 lits), les villages vacances et maisons familiales (56 500 lits) et les auberges de jeunesse, centres internationaux de séjour et centres sportifs (7 500 lits). Par ailleurs, les résidences secondaires alimentent en partie le parc des gîtes ou les offres de location de logements de particuliers. En Auvergne-Rhône-Alpes, les résidences de tourisme et assimilés sont très implantées, la région proposant un quart des capacités nationales de ce type de structures. Elles présentent parfois un mode de fonctionnement très proche des hôtels. La Savoie, avec 102 000 lits de résidences de tourisme, est de très loin le premier département de France. Ses capacités d’accueil dépassent le cumul de celles des trois départements suivants (Var, Haute-Savoie et Alpes-Maritimes).

Quatre palaces… et beaucoup d’hôtels 2 étoiles

Les hôtels de luxe (classés en 4 ou 5 étoiles) proposent 14 300 chambres à l’année dans la région et représentent 20 % de l’offre totale. Sur ce point, Auvergne-Rhône-Alpes est largement distancée par l’Île-de-France (36 %) et Paca (30 %), mais se place devant toutes les autres régions. Sur les 14 établissements de province ayant obtenu la distinction « Palace », qui distingue les hôtels les plus raffinés, quatre sont situés dans la région, tous en Savoie. En moyenne, la qualité du parc des hôtels d’Auvergne-Rhône-Alpes est toutefois proche de la moyenne nationale hors Île-de-France. En particulier, dans le milieu de gamme, qui représente 63 % des capacités, les hôtels 2 étoiles sont légèrement surreprésentés au détriment des 3 étoiles (figure 2). Une partie des hôtels n’ont pas effectué la démarche de classement, payante et non obligatoire. Ces hôtels non classés sont de petite taille (17 chambres par établissement en moyenne).

Figure 2Les hôtels de 2 ou 3 étoiles proposent 60 % des capacités d’accueilRépartition des chambres ouvertes à l’année, selon la catégorie (en %)

Les hôtels de 2 ou 3 étoiles proposent 60 % des capacités d’accueil
Auvergne-Rhône-Alpes France France hors Île-de-France
non classé 14 13 14
1 étoile 3 4 4
2 étoiles 26 22 25
3 étoiles 37 38 38
4 étoiles 17 20 16
5 étoiles 2 3 3
Ensemble des hôtels 100 100 100
  • Source : Insee, enquête hébergements collectifs 2018, en partenariat avec la DGE et les partenaires territoriaux

Figure 2Les hôtels de 2 ou 3 étoiles proposent 60 % des capacités d’accueilRépartition des chambres ouvertes à l’année, selon la catégorie (en %)

  • Source : Insee, enquête hébergements collectifs 2018, en partenariat avec la DGE et les partenaires territoriaux

Des hôtels de grand luxe majoritairement indépendants

Les chaînes hôtelières ont pris une place croissante au fil des ans. Trois hôtels sur dix appartiennent à une chaîne (source). Plus gros que la moyenne et plutôt situés dans des lieux à fréquentation régulière, ils pèsent pour 41 % des chambres ouvertes à l’année. Ils sont particulièrement implantés dans la gamme économique (hôtels 1 étoile), où ils ont supplanté les hôtels indépendants. Contrairement aux autres régions, les chaînes sont peu présentes parmi les hôtels 5 étoiles en Auvergne-Rhône-Alpes. La plupart des grandes enseignes nationales de l’hôtellerie se retrouvent dans les hôtels appartenant à une chaîne intégrée mais également parmi des indépendants en franchise.

La région concentre 67 % des chambres d’hôtel des stations de ski de France

Dans la région, 15 300 chambres à l’année sont situées dans des stations de ski (figure 3). Auvergne-Rhône-Alpes est de très loin la première région française sur ce plan puisque deux tiers des chambres d’hôtel en station de ski en France sont localisées dans la région. Les hôtels des stations de ski régionales sont tournés vers le haut de gamme, très demandé par la clientèle étrangère notamment. On trouve ainsi en station 52 % des capacités régionales d’hôtels 5 étoiles, alors qu’elles ne représentent que 21 % de l’offre totale. Les hôtels de station sont plus souvent indépendants, et neuf fois sur dix leur activité est saisonnière.

La majorité des chambres d’hôtel sont toutefois situées dans de grandes unités urbaines. La Métropole de Lyon offre à elle seule 13 600 chambres à l’année, soit 19 % des capacités régionales. Les hôtels y sont de plus grande taille que dans l’ensemble de la région et presque toujours ouverts à l’année.

Les espaces ruraux et petites unités urbaines hors stations de ski proposent 17 % des capacités hôtelières de la région. La plupart sont situées en zone de massif, notamment dans les départements auvergnats. Il s’agit d’hôtels de plus petite taille, dont l’activité est deux fois sur trois saisonnière. Quatre hôtels sur dix, représentant 28 % des chambres, n’y ont pas entrepris la démarche de classement.

Figure 3L’offre haut de gamme concentrée dans les stations de skiCapacité des hôtels et catégorie la plus élevée disponible par commune

  • Source : Insee, enquête hébergements collectifs 2018, en partenariat avec la DGE et les partenaires territoriaux

Sources

L’enquête auprès des hébergements collectifs permet la description du parc. Elle concerne les hôtels de 5 chambres ou plus, les campings de 10 emplacements ou plus et les autres hébergements collectifs touristiques. Elle n’inclut pas les hébergements proposés par des particuliers.

On distingue les chaînes hôtelières des réseaux d’hôteliers indépendants. Dans les chaînes, la tête de réseau possède tout ou partie des entreprises exploitant l’enseigne (en propre ou en franchise).

Le zonage utilisé est celui des espaces touristiques nationaux.

Pour en savoir plus

« Tourisme – Une fréquentation touristique record », Bilan économique 2017, Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes n° 13, mai 2018

« Une activité touristique fortement concentrée dans les zones de montagne », Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes n° 17, juillet 2016

« En 2014, une chambre d’hôtel sur deux appartient à une chaîne », Insee Première n° 1553, juin 2015