Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-AlpesBilan économique 2018 - Auvergne-Rhône-Alpes

En 2018, l’économie poursuit sa dynamique en Auvergne-Rhône-Alpes, sur la lancée de l’année précédente. L’emploi salarié continue de croître et le chômage poursuit son recul. Les créations d'entreprises atteignent un nouveau record et concernent tous les secteurs. Celui de la construction est cependant marqué par un repli du secteur résidentiel. Le transport est dynamique avec un trafic routier et aérien à nouveau en hausse. La fréquentation touristique de la région reste très élevée, avec toutefois une augmentation plus modérée qu’en 2017. Le bilan est plus contrasté pour l’agriculture, en lien avec des conditions climatiques difficiles.

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes
No 18
Paru le :Paru le06/06/2019
Fabien Mulot, Yves Pothier, Dreal Auvergne-Rhône-Alpes
Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes No 18- Juin 2019

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2018 publiés par l'Insee.
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Énergie-climat - Une pollution à l’ozone qui persiste Bilan économique 2018

Fabien Mulot, Yves Pothier, Dreal Auvergne-Rhône-Alpes

L’année 2018 est particulièrement chaude, alors que la pluviométrie est proche de la moyenne. Plusieurs épisodes d’inondations interviennent au cours de l’année. La pollution aux particules se réduit mais la concentration d’ozone évolue peu. La consommation d’électricité diminue. La filière photovoltaïque est en hausse importante.

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes

No 18

Paru le :06/06/2019

Pour la cinquième année consécutive, la température moyenne dépasse en 2018 celle d’une année normale de la période de référence 1981-2010. L’écart atteint 1,5 degré en 2018, avec notamment une période de canicule du 24 juillet au 8 août (figure 1). Tous les départements sont concernés, avec un écart à la normale qui dépasse partout 1 degré. Lyon, Ambérieu-en-Bugey, Chambéry et Bourg-Saint-Maurice connaissent même des excédents de près de 2 degrés. L’année 2018 présente une pluviométrie excédentaire de janvier à juin, qui compense un fort déficit en été et en automne. Les précipitations annuelles sont ainsi proches de la moyenne, mais restent plus faibles à Aurillac, Grenoble et Vichy.

Figure 1Une nouvelle année chaudeÉcart à la normale 1981-2010 de l’ensoleillement, de la pluviométrie et de la température en Auvergne-Rhône-Alpes 2010-2018

Une nouvelle année chaude - Note de lecture : en 2018, la température moyenne est de 12,8°C contre une moyenne 1981-2010 de 11,3°C, soit un ratio de 1,14.
Année Durée d'ensoleillement Quantités de précipitations Température moyenne Normale
2010 0,97 1,01 0,94 1,00
2011 1,12 0,85 1,10 1,00
2012 1,03 1,03 1,03 1,00
2013 0,92 1,11 0,97 1,00
2014 0,97 1,14 1,11 1,00
2015 1,12 0,89 1,10 1,00
2016 0,97 1,01 1,05 1,00
2017 1,09 0,82 1,07 1,00
2018 1,00 0,98 1,14 1,00
  • Note de lecture : en 2018, la température moyenne est de 12,8°C contre une moyenne 1981-2010 de 11,3°C, soit un ratio de 1,14.
  • Source : Météo France

Figure 1Une nouvelle année chaudeÉcart à la normale 1981-2010 de l’ensoleillement, de la pluviométrie et de la température en Auvergne-Rhône-Alpes 2010-2018

  • Note de lecture : en 2018, la température moyenne est de 12,8°C contre une moyenne 1981-2010 de 11,3°C, soit un ratio de 1,14.
  • Source : Météo France

Plusieurs épisodes d’inondations

160 communes font l’objet d’arrêtés de catastrophe naturelle en 2018. Ce chiffre est comparable à celui des cinq années antérieures. Il ne comprend pas les mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols, dont les arrêtés paraissent plus tardivement. En début d’année, la tempête Eleanor occasionne inondations, mouvements de terrains et avalanches en Isère, Savoie et Haute-Savoie. Le mois de juin est particulièrement orageux, provoquant des inondations dans une grande partie de la région, dont le nord de l’Isère.

Baisse des concentrations de particules dans l’air

Le nombre de jours d’activation des dispositifs d’information ou d’alerte pollution diminue chaque année. Ces procédures, mises en œuvre en cas de concentrations excessives des polluants les plus néfastes pour la santé humaine, se traduisent par des actions de communication, voire des consignes de restriction des activités. Elles sont déclenchées pendant 30 jours en 2018, soit une baisse de 32 % par rapport à la moyenne des cinq années antérieures (figure 2).

Figure 2La qualité de l'air s'amélioreNombre de jours d’activation du dispositif d’information ou d’alerte pollution PM₁₀, O₃, NO₂, SO₂ en Auvergne-Rhône-Alpes

La qualité de l'air s'améliore
Nombre de jours d'activation
2011 92
2012 76
2013 85
2014 53
2015 59
Bilan au 31/12/2016 43
Bilan au 31/12/2017 38
Bilan au 31/12/2018 30
  • Source : ATMO Auvergne-Rhône-Alpes

Figure 2La qualité de l'air s'amélioreNombre de jours d’activation du dispositif d’information ou d’alerte pollution PM₁₀, O₃, NO₂, SO₂ en Auvergne-Rhône-Alpes

  • Source : ATMO Auvergne-Rhône-Alpes

Ce repli est dû aux particules fines d’un diamètre inférieur à 10 micromètres. Ces PM10, qui étaient jusque récemment responsables de la quasi-totalité des jours d’information ou d’alerte, n’en représentent plus que la moitié en 2018. Leur concentration baisse de 34 % de 2007 à 2017. La plus grande partie des émissions de PM10 est liée aux appareils de chauffage au bois, dont les performances s’améliorent. La douceur hivernale participe aussi à cette baisse. Les véhicules, surtout diesel, émettent également des PM10. Les dispositions mises en place (normes Euro, zones de faible émission...) se traduisent par une diminution du nombre des véhicules les plus polluants en circulation.

La situation est plus alarmante pour l’ozone. Pour ce gaz, responsable de la moitié des épisodes de pollution de 2018, le nombre de jours d’activation des dispositifs d’information ou d’alerte ne diminue pas. Sa concentration croît de 14 % entre 2007 et 2017. La formation d’ozone est en effet favorisée par l’élévation des températures.

La consommation d’électricité en baisse

Malgré le développement démographique, la croissance économique et l’augmentation de la part de l’électricité dans le mix énergétique régional (+ 0,3 point par an depuis 1990), la consommation d’électricité se replie de 0,9 % en 2018 dans la région. Les températures clémentes ainsi que l’amélioration de la performance énergétique des appareils électriques, des bâtiments et de l’industrie participent à cette baisse.

Forte progression du photovoltaïque

Après avoir chuté en 2017, la production d’électricité renouvelable bondit de 27 % en 2018 (figure 3).

En Auvergne-Rhône-Alpes, les barrages représentent 90 % de la production d’électricité renouvelable en 2018. Près de 43 % de l’électricité hydraulique produite au niveau national vient de la région. Les capacités de production en hydraulique connaissent peu d’évolution depuis la fin des années 1990. En revanche, après une année de sécheresse, les ressources en eau plus abondantes en 2018 permettent un rebond de la production (+ 29 %).

Figure 3La production d'énergie renouvelable bondit après le point bas de 2017Production et puissance installée des filières électriques renouvelables en Auvergne-Rhône-Alpes

La production d'énergie renouvelable bondit après le point bas de 2017
Filière Production (GWh) Évolution (2018/2017) (%) Poids en France (%) Puissance installée (MW) Évolution (2018/2017) (%) Poids en France (%)
Éolien 1 072 6 4 553 11 4
Photovoltaïque 1 031 16 10 930 20 11
Hydraulique 26 901 29 43 11 614 0 46
Bioénergies 736 11 10 181 5 9
Total 29 740 27 27 13 278 2 26
  • Source : RTE

Hors hydraulique, le parc se développe (+ 15 % de puissance installée), permettant une augmentation de la production de 11 %.

La production d'électricité éolienne atteint 1 072 GWh en 2018, soit une croissance de 6 %, identique à celle de la France métropolitaine. La capacité de production de la filière augmente de 11 % (figure 4), avec de nouvelles installations dans la Drôme et le Puy-de-Dôme. La région ne représente cependant que 4 % de la puissance installée d’électricité éolienne de l’Hexagone.

Figure 4Lente montée en puissance de l'éolien en Auvergne-Rhône-AlpesÉvolution de la puissance installée en électricité éolienne (Mw)

Lente montée en puissance de l'éolien en Auvergne-Rhône-Alpes
Auvergne-Rhône-Alpes France métropolitaine
2009 271 4 572
2010 280 5 760
2011 334 6 715
2012 357 7 536
2013 357 8 157
2014 376 9 313
2015 402 10 325
2016 443 11 762
2017 500 13 559
2018 553 15 108
  • Source : RTE

Figure 4Lente montée en puissance de l'éolien en Auvergne-Rhône-AlpesÉvolution de la puissance installée en électricité éolienne (Mw)

  • Source : RTE

La production d'électricité photovoltaïque s’accroît de 16 % par rapport à 2017 et s’établit à 1 031 GWh. Cette augmentation s’explique à la fois par un ensoleillement généreux au cours de l’année et par une croissance de la puissance installée (+ 20 %) deux fois plus forte qu’au niveau national (figure 5). C’est dans l’Allier, la Drôme et en Isère que la progression des capacités est la plus importante. La région représente 11 % de la puissance photovoltaïque raccordée de l’Hexagone, pour 12 % de sa surface.

Figure 5Forte progression du photovoltaïqueÉvolution de la puissance installée en électricité photovoltaïque (Mw)

Forte progression du photovoltaïque
Auvergne-Rhône-Alpes France métropolitaine
2009 23 194
2010 116 872
2011 298 2 585
2012 410 3 727
2013 474 4 368
2014 583 5 296
2015 647 6 196
2016 703 6 773
2017 775 7 661
2018 930 8 527
  • Source : RTE

Figure 5Forte progression du photovoltaïqueÉvolution de la puissance installée en électricité photovoltaïque (Mw)

  • Source : RTE

La production d’électricité issue de la bioénergie renouvelable (biomasse), est de 736 GWh (+ 11 %). La puissance installée progresse de 5 % et représente 9 % du niveau national. En particulier, la capacité de production d’électricité à partir du biogaz, issu de la fermentation des matières organiques, progresse de 5 % en 2018, contre + 6 % pour la métropole. Avec 62 installations, Auvergne-Rhône-Alpes produit 8 % de l’électricité issue du biogaz en France. La filière se décline également en énergie thermique. Sept installations, essentiellement des unités de méthanisation, injectent du biométhane dans les réseaux de gaz naturel, après épuration du biogaz. Leur capacité de production est de 72 GWh par an, en progression de 9 % par rapport à 2017.