Comptes de l'agriculture en 2017 Comptes nationaux annuels - base 2014

Chiffres détaillés
Paru le :Paru le05/07/2018
Guillaume Lubatti, Hélène Casset-Hervio et Didier Reynaud, division Industrie et agriculture, Insee
- Juillet 2018

Il s'agit de comptes spécifiques relatifs à la branche « Agriculture » dont les modalités d'élaboration diffèrent de celles des comptes nationaux.

L’agriculture en 2017 La production se redresse

Guillaume Lubatti, Hélène Casset-Hervio et Didier Reynaud, division Industrie et agriculture, Insee

En 2017, la valeur de la production agricole se redresse (+ 3,2 %), du fait des volumes produits, sans compenser la chute de 2016 (– 6,4 %). Celle de la production végétale augmente de 1,9 % : la forte remontée des volumes est en partie neutralisée par la baisse des prix. En revanche, la valeur de la production animale s’accroît nettement : les volumes poursuivent leur repli, mais les prix, notamment du lait, se redressent fortement.

Les charges des agriculteurs se réduisent pour la quatrième année consécutive. Cette évolution favorable vient s’ajouter à la hausse de la valeur de la production. Par conséquent, la valeur ajoutée de la branche agricole se raffermit nettement. Ainsi, après prise en compte des subventions d’exploitation et déduction des impôts sur la production, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs augmente de 8,2 % après une baisse de 9,0 % en 2016. L’emploi agricole continue par ailleurs à décroître. Le solde des échanges extérieurs de produits agricoles se réduit. La contre-performance à l’exportation s’explique par la mauvaise récolte de céréales de 2016.

Avertissement

Le compte de l’agriculture présenté ici décrit les performances de l’agriculture en tant qu’activité économique. Est estimée notamment la valeur ajoutée, soit la richesse créée par cette activité, équivalent du . Augmentée de l’ensemble des subventions nettes des impôts au titre de son exercice, elle est appelée valeur ajoutée brute au coût des facteurs. Cet indicateur ne constitue pas une mesure du revenu disponible des ménages dont la personne de référence est agriculteur.

La valeur de la production agricole se redresse après sa chute en 2016

En 2017, la valeur de la production de la hors se redresse (+ 3,2 % ; figure 1 et figure 2) sans retrouver son niveau de 2015. Elle augmente pour les produits végétaux et surtout pour les produits animaux. La valeur de la production végétale s’accroît de 1,9 %, le redressement des volumes étant atténué par la baisse des prix. En effet, la récolte de céréales rebondit : elle succède aux récoltes catastrophiques de l’année 2016. À l’inverse, le volume de la production de vin est à nouveau en forte baisse. Pour la production animale, la remontée des prix fait plus que compenser le repli des volumes.

Figure 1 - Contributions à la variation de la valeur de la production hors subventions

en points de %
Figure 1 - Contributions à la variation de la valeur de la production hors subventions (en points de %)
2017/2016 2016/2015
Produits végétaux et services
Céréales 2,5 - 4,7
Plantes industrielles* 0,8 - 0,2
Services 0,1 0,1
Fruits - 0,1 0,2
Fourrages, plantes et fleurs - 0,4 - 0,2
Légumes et pommes de terre - 0,8 0,7
Vin - 0,9 - 0,6
Produits animaux
Lait et autres produits de l'élevage 1,4 - 1,0
Bétail 0,3 - 0,2
Volailles et œufs 0,3 - 0,4
Ensemble (en %) 3,2 - 6,4
  • * Plantes industrielles : oléagineux, protéagineux, betteraves industrielles et autres plantes industrielles.
  • Lecture : la valeur de la production agricole totale hors subventions augmente de 3,2 % en 2017. La production de céréales contribue positivement à cette variation à hauteur de 2,5 points. La production de vin contribue, quant à elle, négativement à hauteur de 0,9 point.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en mai 2018.

Figure 1 - Contributions à la variation de la valeur de la production hors subventions

  • * Plantes industrielles : oléagineux, protéagineux, betteraves industrielles et autres plantes industrielles.
  • Lecture : la valeur de la production agricole totale hors subventions augmente de 3,2 % en 2017. La production de céréales contribue positivement à cette variation à hauteur de 2,5 points. La production de vin contribue, quant à elle, négativement à hauteur de 0,9 point.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en mai 2018.

Figure 2 - De la production à la valeur ajoutée brute au coût des facteurs1

Figure 2 - De la production à la valeur ajoutée brute au coût des facteurs1
Valeur 2017 (en milliards d'euros) Évolution 2017/2016 (en %)
Volume Prix Valeur
Production hors subventions (a) 71,8 + 3,3 - 0,1 + 3,2
  Produits végétaux 41,1 + 6,3 - 4,1 + 1,9
    Céréales 9,5 + 25,0 - 2,1 + 22,4
    Oléagineux,
    protéagineux
2,8 + 18,9 - 6,5 + 11,2
    Betteraves industrielles 1,0 + 36,3 - 7,2 + 26,5
    Autres plantes
    industrielles2
0,7 + 4,3 + 0,8 + 5,1
    Fruits, légumes,
    pommes de terre
8,0 + 5,6 - 11,9 - 7,0
    Vins 11,2 - 9,6 + 4,8 - 5,2
    Fourrages, plantes,
    fleurs
8,0 + 5,7 - 8,3 - 3,1
  Produits animaux 26,0 - 1,0 + 6,8 + 5,7
    Bétail (bovins, porcins,
    ovins, caprins, équidés)
11,3 - 1,5 + 3,6 + 2,1
    Volailles, œufs 4,7 - 2,1 + 7,1 + 4,8
    Lait et autres produits
    de l'élevage
10,0 + 0,1 + 10,5 + 10,6
  Services3 4,7 + 0,2 + 0,8 + 1,0
Subventions sur les produits (b) 1,2 - 3,8 + 3,7 - 0,3
Production au prix de base (c) = (a) + (b) 73,0 + 3,2 + 0,0 + 3,1
Consommations intermédiaires, dont : (d) 43,4 + 0,3 - 2,1 - 1,8
  achats 37,0 - 0,9 - 0,4 - 1,3
Valeur ajoutée brute (e) = (c) - (d) 29,5 + 8,1 + 3,1 + 11,4
Subventions d'exploitation (f) 8,0 - 1,5
Autres impôts sur la production (g) 1,6 + 10,8
  Impôts fonciers 1,0 + 17,2
  Autres 0,6 + 1,7
Valeur ajoutée brute au coût des facteurs (h) = (e) + (f) - (g) 35,9 + 8,2
Emploi agricole4 - 1,0
Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif + 9,3
Prix du produit intérieur brut + 0,7
Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif en termes réels + 8,6
  • 1. Voir .
  • 2. Autres plantes industrielles : tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
  • 3. Services : production des entreprises de travaux agricoles, des coopératives d'utilisation de matériel agricole, services entre agriculteurs, agri-tourisme...
  • 4. Mesuré en unités de travail annuel (équivalent temps plein de l'agriculture).
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en mai 2018.

Production végétale : volumes en hausse, prix en baisse

En volume, la production végétale se redresse (+ 6,3 % ; figure 2) après son fort recul en 2016 (– 9,4 %). La récolte de céréales se rétablit après les résultats catastrophiques de 2016 (figure 3). En effet, en 2017, les conditions climatiques ont été favorables aux rendements, tandis que les surfaces évoluent peu globalement. La progression est également très marquée pour les oléagineux avec une récolte historique pour le colza et le tournesol, en dépit de moindres superficies. La production de betteraves bénéficie d’un bond des surfaces semées dans le contexte de suppression des quotas. La production de vin est en revanche à nouveau en net recul (– 9,6 %) en raison, notamment, du gel de printemps qui a touché plusieurs bassins importants.

Le prix de la production végétale (hors subventions sur les produits) repart à la baisse (– 4,1 %). Cette tendance est commune à la plupart des produits végétaux (figure 4). Traditionnellement soumis à de fortes variations annuelles, le prix de la pomme de terre s’effondre (– 31,5 %), du fait d’une offre en forte hausse. Celui des légumes diminue également (– 2,6 %). À l’inverse, le prix du vin continue à se renchérir sous l’effet du niveau historiquement bas de la production.

Figure 3 - Contributions à la variation du volume de la production hors subventions

en points de %
Figure 3 - Contributions à la variation du volume de la production hors subventions (en points de %)
2017/2016 2016/2015
Produits végétaux et services
Céréales 2,8 - 3,8
Plantes industrielles* 1,1 - 0,2
Services 0,0 0,1
Fruits 0,0 - 0,1
Fourrages, plantes et fleurs 0,7 - 0,3
Légumes et pommes de terre 0,7 - 0,1
Vin - 1,6 - 1,1
Produits animaux
Lait et autres produits de l'élevage 0,0 - 0,3
Bétail - 0,2 0,0
Volailles et œufs - 0,1 - 0,4
Ensemble (en %) 3,3 - 6,1
  • * Plantes industrielles : oléagineux, protéagineux, betteraves industrielles et autres plantes industrielles.
  • Note : l’ordre des produits est identique à celui de la figure 1.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en mai 2018.

Figure 3 - Contributions à la variation du volume de la production hors subventions

  • * Plantes industrielles : oléagineux, protéagineux, betteraves industrielles et autres plantes industrielles.
  • Note : l’ordre des produits est identique à celui de la figure 1.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en mai 2018.

Figure 4 - Contributions à la variation du prix de la production hors subventions

en points de %
Figure 4 - Contributions à la variation du prix de la production hors subventions (en points de %)
2017/2016 2016/2015
Produits végétaux et services
Céréales - 0,3 - 1,0
Plantes industrielles* - 0,4 0,0
Services 0,1 0,1
Fruits - 0,1 0,3
Fourrages, plantes et fleurs - 1,0 0,1
Légumes et pommes de terre - 1,4 0,8
Vin 0,7 0,4
Produits animaux
Lait et autres produits de l'élevage 1,3 - 0,8
Bétail 0,5 - 0,3
Volailles et œufs 0,4 - 0,1
Ensemble (en %) - 0,1 - 0,3
  • * Plantes industrielles : oléagineux, protéagineux, betteraves industrielles et autres plantes industrielles.
  • Note : l’ordre des produits est identique à celui de la figure 1.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en mai 2018.

Figure 4 - Contributions à la variation du prix de la production hors subventions

  • * Plantes industrielles : oléagineux, protéagineux, betteraves industrielles et autres plantes industrielles.
  • Note : l’ordre des produits est identique à celui de la figure 1.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en mai 2018.

Production animale : baisse des volumes, hausse marquée des prix

La production animale se replie à nouveau en volume (– 1,0 %). Pour les gros bovins, elle est en retrait par rapport au niveau de 2016 (– 3,0 %). La production de volailles pâtit cette année encore d’une épizootie d’influenza aviaire (– 4,0 %). En revanche, la production d’œufs augmente (+ 3,0 %). La collecte de lait est en très légère hausse grâce à un rebond sur les derniers mois de l’année.

Le prix de la production animale (hors subventions) se redresse pour la première fois en quatre ans (+ 6,8 %). Celui du porc continue à se raffermir sur la lancée de 2016 (+ 6,6 %), malgré un repli à partir de mai. Le prix du lait s’oriente nettement à la hausse (+ 11,3 %), à la faveur d’une demande dynamique et d’une production en recul au niveau mondial depuis la mi-2016. De ce fait, la tendance s’inverse après deux années consécutives de baisse ; toutefois, les prix de 2017 restent inférieurs à ceux de 2014. La hausse du prix des œufs s’accélère très fortement en fin d’année, en raison de la crise du Fipronil (+ 26,8 % en moyenne annuelle).

Les dépenses en intrants fléchissent à nouveau sous l’effet de la baisse des prix

En 2017, la valeur des diminue de 1,8 % par rapport à 2016. Elle continue ainsi de décroître, après avoir atteint un point haut en 2013. En effet, les volumes se redressent légèrement (+ 0,3 %), mais les prix sont à nouveau en baisse (– 2,1 %).

En 2017, l’allègement de la facture des agriculteurs provient principalement des achats d’engrais et de l’alimentation animale. Pour l’alimentation animale, le recours à des aliments produits au sein même de l’exploitation s’accentue (+ 7,1 % en volume). En parallèle, le prix de valorisation de ces aliments diminue fortement, notamment celui des fourrages (– 12,4 %) et du maïs grain (– 4,5 %). Les achats d’aliments pour animaux auprès des industries agro-alimentaires évoluent peu (– 0,3 % en valeur) : ceux de tourteaux baissent de 7,6 % en valeur, tandis que ceux de pulpes de betterave déshydratées rebondissent (+ 26,8 %).

Les dépenses en engrais et amendements destinés à la récolte 2017 se replient fortement (– 17,3 %). Les volumes consommés diminuent nettement sous l’effet des mauvaises récoltes de 2016 ; seules les livraisons d’engrais simples phosphatés et potassiques augmentent. Parallèlement, les prix fléchissent fortement pour tous les types d’engrais (– 11,5 % pour l’ensemble). Les prix des pesticides baissent légèrement (– 0,9 %).

À l’inverse, après plusieurs années de recul (– 22,4 % entre 2013 et 2016), la facture énergétique repart à la hausse (+ 9,5 %). Dans le sillage du cours du pétrole, le prix du gazole non routier rebondit de 18,2 % et celui du gazole routier de 11,7 %. La hausse de prix est plus mesurée pour le gaz naturel (+ 4,6 %) et l’électricité (+ 0,4 %).

La valeur ajoutée au coût des facteurs se redresse nettement en 2017

En 2017, la de la branche agricole augmente (+ 11,4 %), sous l’effet du redressement de la production au – c’est-à-dire y compris les subventions sur les produits – (+ 3,1 %) et du nouveau repli des consommations intermédiaires (figure 2). La production rebondit également en volume (+ 3,2 %), alors que les prix restent globalement stables. Les intrants se stabilisent en volume et leur prix diminue (– 2,1 %). Ainsi, les effets des évolutions de la production et des consommations intermédiaires se cumulent et conduisent à une nette hausse de la valeur ajoutée.

En 2017, les s’élèvent à 8,0 milliards d’euros, en baisse de 124 millions par rapport à 2016. Ce repli s’explique principalement par celui de l’aide découplée (paiement de base et paiement vert) et aussi par celui des aides aux éleveurs avec la fin des dispositifs mis en place lors de la crise de l’élevage de 2015 et 2016. Ces baisses ne sont pas compensées par la hausse de l’indemnisation des calamités agricoles.

Après prise en compte des subventions d’exploitation et des impôts, la progresse de 8,2 % en 2017. Comme le volume de l’emploi agricole décroît tendanciellement, la augmente de 9,3 %. En , elle se redresse de 8,6 %, après la baisse de 8,2 % en 2016 (figure 5).

Figure 5 - Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif de la branche agricole en termes réels*

indice 100 en 2000
Figure 5 - Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif de la branche agricole en termes réels* (indice 100 en 2000)
Année Valeur ajoutée brute
au coût des facteurs
par actif en termes réels
Moyenne mobile
sur 3 ans
2000 100,0 99,5
2001 100,7 100,6
2002 101,1 100,8
2003 100,7 101,5
2004 102,7 100,9
2005 99,3 103,2
2006 107,6 108,2
2007 117,7 111,3
2008 108,7 107,4
2009 95,8 108,6
2010 121,2 114,5
2011 126,4 125,3
2012 128,3 123,4
2013 115,5 122,6
2014 124,0 122,5
2015 128,1 123,3
2016 117,7 124,6
2017 127,8
  • * Voir définitions.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en mai 2018.

Figure 5 - Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif de la branche agricole en termes réels*

  • * Voir définitions.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en mai 2018.

Encadré 1 - Échanges extérieurs : l’excédent continue à baisser

En 2017, le solde des échanges extérieurs de produits agricoles s’élève à 0,4 milliard d’euros, en recul de 0,8 milliard par rapport à 2016. Les exportations diminuent de 3,4 % (soit – 0,4 milliard) et les importations s’accroissent de 3,1 % (soit + 0,4 milliard). La contre-performance à l’exportation s’explique essentiellement par la nouvelle chute des ventes de céréales (– 0,7 milliard, soit – 11,8 % ; figure) : la mauvaise récolte 2016 pèse sur les ventes du premier semestre 2017. La hausse des importations est principalement due à celles de fruits (+ 0,2 milliard) et de légumes (+ 0,6 milliard).

Échanges extérieurs de céréales

en milliards d'euros
Échanges extérieurs de céréales (en milliards d'euros)
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Importations 0,4 0,4 0,3 0,4 0,5 0,4 0,5 0,5
Exportations 5,7 7,7 6,7 8,0 6,7 7,2 5,6 4,9
Solde 5,4 7,3 6,3 7,6 6,2 6,7 5,1 4,4
  • Source : Douanes.

Échanges extérieurs de céréales

  • Source : Douanes.

Encadré 2 - Rappel sur le compte 2017

Les données présentées ici concernent le compte 2017 provisoire de l’agriculture.

Par rapport au compte prévisionnel publié en décembre 2017, l’évolution de la valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif en termes réels a été révisée de + 0,9 point (hausse de 8,6 % au lieu de 7,7 %). Cette révision résulte principalement :

  • d’une révision à la hausse de la valeur de la production et de son évolution (+ 3,2 % contre + 2,4 %), principalement du fait des volumes ;
  • d’une révision à la hausse de l’évolution des consommations intermédiaires ;
  • d’une révision à la baisse de l’évolution des subventions.

Sources

Le compte français de l’agriculture est établi selon la méthode et les concepts du Système européen des comptes (SEC). Le compte provisoire 2017 repose sur des informations disponibles en mai 2018.

Définitions

Le produit intérieur brut (PIB) de la branche agricole est égal à la valeur ajoutée brute, augmentée des impôts et diminuée des subventions sur les produits.

La branche agricole est le regroupement de toutes les unités d’activité économique qui exercent les activités suivantes : culture de végétaux (y compris maraîchage et horticulture), élevage d’animaux, activités de travaux agricoles à façon, chasse et activités annexes. Outre les exploitations agricoles, les unités caractéristiques de la branche comprennent les groupements de producteurs (coopératives) produisant du vin et de l’huile d’olive et les unités spécialisées qui fournissent des machines, du matériel et du personnel pour l’exécution de travaux agricoles à façon.

Les subventions à l’agriculture comprennent les subventions sur les produits (aides associées à certains types de production), qui ont pour la plupart disparu en 2010, et les subventions d’exploitation, entièrement restructurées dans le cadre de la PAC 2015, telles que le paiement de base (DPB), le paiement vert (aide agro-environnementale), les aides pour calamités agricoles.

La valeur ajoutée brute au coût des facteurs est obtenue par ajout des subventions d’exploitation et déduction des impôts sur la production. Son évolution peut être rapportée à celle du nombre d’unités de travail annuel total (ou équivalents temps plein) : on obtient ainsi l’évolution de la valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif.

Les consommations intermédiaires correspondent aux biens et services qui entrent dans le processus de production.

La valeur ajoutée brute est égale à la production valorisée au prix de base dont on retranche les consommations intermédiaires.

La production au prix de base est égale à la production valorisée au prix auquel vend le producteur, plus les subventions sur les produits qu’il perçoit, moins les impôts spécifiques sur les produits qu’il reverse.

Elle est aussi calculée en termes réels, c’est-à-dire déflatée par l’indice de prix du produit intérieur brut (PIB), qui couvre l’ensemble du champ de l’économie. Ainsi, l’évolution d’un résultat calculée en termes réels est positive ou négative selon qu’elle est supérieure ou inférieure à l’évolution générale des prix. Il s’agit d’une moyenne qui résulte d’une grande diversité de situations individuelles.

Pour en savoir plus

« Comptes de l'agriculture en 2017 », Chiffres détaillés, Insee, juillet 2018.

Casset-Hervio H., Lubatti G. et Reynaud D., « L’agriculture en 2017 - Rapport présenté à la Commission des comptes de l'agriculture », Documents de travail n° E2018/04, Insee, juillet 2018.

Lubatti G., Casset-Hervio H. et Reynaud D., « Les comptes prévisionnels de l’agriculture pour 2017 – La production se redresse », Insee Première n° 1680, décembre 2017.

Berthier D., Debauche É. et Meinzel P., « Les comptes de la Nation en 2017 – Le PIB accélère (+ 2,2 % après + 1,2 %), le pouvoir d’achat des ménages augmente modérément », Insee Première n° 1697, mai 2018.

Pour comprendre

Le compte de l'agriculture

Le compte spécifique de l'agriculture est un compte de branche. Il retrace l'activité des unités d'activité économique locales (UAEL) exerçant une activité agricole, quelle que soit l'activité principale de l'unité institutionnelle à laquelle elles appartiennent. Il porte sur un champ légèrement différent de celui retenu pour la branche agriculture dans le cadre central de la comptabilité nationale :

  • les établissements produisant des semences certifiées, les entreprises de paysagisme et les jardins familiaux ne font pas partie du compte spécifique, alors qu'ils sont couverts par le cadre central,
  • les activités non agricoles non séparables des exploitations agricoles font partie de la branche agricole du compte spécifique, alors qu'elles n'en font pas partie dans le cadre central. La liste des activités non séparables de l'UAEL agricole est limitée à la fabrication de produits laitiers à la ferme, la champagnisation dans le cadre de l'exploitation viticole, les travaux forestiers des exploitants agricoles, l'agritourisme.

Les séries publiées sont issues des comptes de l'agriculture en base 2010 présentés deux fois par an à la Commission des comptes de l'agriculture de la Nation (CCAN). Les comptes prévisionnels pour l'année en cours sont présentés en décembre. Les comptes provisoires de l'année écoulée sont présentés en juin ou juillet de l'année suivante. Les comptes des deux années qui précèdent sont alors révisés. Les résultats remontent à l'année 1959.

La séquence des comptes

Alors que les comptes de branche du cadre central s'arrêtent au compte d'exploitation, la séquence des comptes CCAN se prolonge au-delà, compte tenu des spécificités de la branche agriculture, qui permettent d'affecter sans ambiguïté certains agrégats comptables à l'activité agricole. Ainsi s'enchaînent le compte de production, le compte d'exploitation et le compte de revenu.

La production (P1) correspond à la production totale de la branche, qu'elle soit marchande ou non marchande. La production est évaluée au moment où elle est effectuée. La production hors subventions (tableau 10.203) est valorisée au prix payé au producteur auquel on soustrait les impôts sur les produits. Les subventions (tableau 10.202) sont présentées séparément compte tenu de l'intérêt qu'elles présentent pour l'agriculture. Elles sont évaluées en montant dû au titre de la production de l'année. Enfin, la production est valorisée au prix de base (tableaux 10.201, 10.204, 10.205, 10.206, 10.207), c'est-à dire au prix payé au producteur, moins les impôts nets sur les produits qu'il reverse, plus les subventions sur les produits qu'il reçoit.

La consommation intermédiaire (P2) correspond à la valeur des biens et services consommés dans le processus de production. Les consommations intermédiaires (tableaux 10.301 à 10.305) sont évaluées au prix d'acquisition, hors TVA déductible. Dans le cas particulier des fourrages, presque exclusivement intraconsommés, l'évaluation est fondée sur des coûts de production.

La valeur ajoutée brute (B1g), solde du compte de production (tableaux 10.101 à 10.103), est égale à la production valorisée au prix de base moins les consommations intermédiaires.

La consommation de capital fixe (P51c) mesure la dépréciation annuelle des actifs fixes liée à l'usure et à l'obsolescence.

Selon que cette estimation est prise en compte ou pas, les agrégats sont qualifiés de nets ou de bruts.

Valeur ajoutée au coût des facteurs = valeur ajoutée + subventions d'exploitation - autres impôts sur la production, dont impôts fonciers (tableaux 10.101 à 10.103).

La valeur ajoutée nette au coût des facteurs est aussi appelée revenu des facteurs de la branche agricole.

L'excédent d'exploitation, solde du compte d'exploitation (tableaux 10.101 à 10.103), est égal à la valeur ajoutée au coût des facteurs moins la rémunération des salariés. Il est aussi appelé revenu mixte, puisqu'il contient implicitement la rémunération du travail non salarié (travail de l'exploitant et de la main-d'œuvre familiale).

Le résultat de la branche agricole est égal à : valeur ajoutée au coût des facteurs - salaires - cotisations sociales à la charge des employeurs - intérêts versés - charges locatives nettes (tableaux 10.101 à 10.103).

Plusieurs indicateurs de résultat (tableau 10.104) sont définis à partir des soldes comptables :

  • l'évolution de la valeur ajoutée au coût des facteurs est rapportée à l'évolution du nombre total d'unités de travail annuel (ou équivalents temps plein) : on obtient ainsi l'évolution de la valeur ajoutée au coût des facteurs par actif (elle est aussi présentée en termes réels, c'est-à-dire déflatée par l'indice de prix du PIB),
  • l'évolution du résultat de la branche agricole est rapportée à celle du nombre d'unités de travail annuel des non-salariés (ou équivalents temps plein) : on obtient l'évolution du résultat de la branche agricole par actif non salarié (elle est aussi présentée en termes réels).