Comptes de l'agriculture en 2017 Comptes nationaux annuels - base 2014

Chiffres détaillés
Paru le :Paru le05/07/2018
Hélène Casset-Hervio, Guillaume Lubatti et Didier Reynaud
- Juillet 2018

Il s'agit de comptes spécifiques relatifs à la branche « Agriculture » dont les modalités d'élaboration diffèrent de celles des comptes nationaux.

Le compte prévisionnel de l’agriculture en 2017 Estimations au 17 novembre 2017

Hélène Casset-Hervio, Guillaume Lubatti et Didier Reynaud

Documents de travail

No E2017/07

Paru le :14/12/2017

En 2017, la valeur de la production agricole, y compris subventions, se redresse du fait des volumes produits. Pour la production végétale, la hausse des volumes est en grande partie neutralisée par la baisse des prix. La récolte de céréales se rétablit en volume (+ 26,4 %) après les résultats catastrophiques de 2016. À l’inverse, le volume de vin diminue à nouveau nettement en 2017 (− 12,2 %), du fait de conditions météo défavorables. Pour la production animale, les volumes poursuivent leur repli mais les prix progressent sensiblement, en particulier pour le lait (+ 14,0 %).

Dans le même temps, les charges des agriculteurs se réduisent pour la quatrième année consécutive. Cette évolution favorable vient s’ajouter à la hausse de la valeur de la production. Par conséquent, la valeur ajoutée de la branche agricole se raffermit nettement. L’emploi agricole continue par ailleurs à décroître. Au total, d’après les estimations du compte prévisionnel de l’agriculture, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif progresserait de 8,5 % en 2017 et serait quasiment stable sur 2 ans.

Pour comprendre

Le compte de l'agriculture

Le compte spécifique de l'agriculture est un compte de branche. Il retrace l'activité des unités d'activité économique locales (UAEL) exerçant une activité agricole, quelle que soit l'activité principale de l'unité institutionnelle à laquelle elles appartiennent. Il porte sur un champ légèrement différent de celui retenu pour la branche agriculture dans le cadre central de la comptabilité nationale :

  • les établissements produisant des semences certifiées, les entreprises de paysagisme et les jardins familiaux ne font pas partie du compte spécifique, alors qu'ils sont couverts par le cadre central,
  • les activités non agricoles non séparables des exploitations agricoles font partie de la branche agricole du compte spécifique, alors qu'elles n'en font pas partie dans le cadre central. La liste des activités non séparables de l'UAEL agricole est limitée à la fabrication de produits laitiers à la ferme, la champagnisation dans le cadre de l'exploitation viticole, les travaux forestiers des exploitants agricoles, l'agritourisme.

Les séries publiées sont issues des comptes de l'agriculture en base 2010 présentés deux fois par an à la Commission des comptes de l'agriculture de la Nation (CCAN). Les comptes prévisionnels pour l'année en cours sont présentés en décembre. Les comptes provisoires de l'année écoulée sont présentés en juin ou juillet de l'année suivante. Les comptes des deux années qui précèdent sont alors révisés. Les résultats remontent à l'année 1959.

La séquence des comptes

Alors que les comptes de branche du cadre central s'arrêtent au compte d'exploitation, la séquence des comptes CCAN se prolonge au-delà, compte tenu des spécificités de la branche agriculture, qui permettent d'affecter sans ambiguïté certains agrégats comptables à l'activité agricole. Ainsi s'enchaînent le compte de production, le compte d'exploitation et le compte de revenu.

La production (P1) correspond à la production totale de la branche, qu'elle soit marchande ou non marchande. La production est évaluée au moment où elle est effectuée. La production hors subventions (tableau 10.203) est valorisée au prix payé au producteur auquel on soustrait les impôts sur les produits. Les subventions (tableau 10.202) sont présentées séparément compte tenu de l'intérêt qu'elles présentent pour l'agriculture. Elles sont évaluées en montant dû au titre de la production de l'année. Enfin, la production est valorisée au prix de base (tableaux 10.201, 10.204, 10.205, 10.206, 10.207), c'est-à dire au prix payé au producteur, moins les impôts nets sur les produits qu'il reverse, plus les subventions sur les produits qu'il reçoit.

La consommation intermédiaire (P2) correspond à la valeur des biens et services consommés dans le processus de production. Les consommations intermédiaires (tableaux 10.301 à 10.305) sont évaluées au prix d'acquisition, hors TVA déductible. Dans le cas particulier des fourrages, presque exclusivement intraconsommés, l'évaluation est fondée sur des coûts de production.

La valeur ajoutée brute (B1g), solde du compte de production (tableaux 10.101 à 10.103), est égale à la production valorisée au prix de base moins les consommations intermédiaires.

La consommation de capital fixe (P51c) mesure la dépréciation annuelle des actifs fixes liée à l'usure et à l'obsolescence.

Selon que cette estimation est prise en compte ou pas, les agrégats sont qualifiés de nets ou de bruts.

Valeur ajoutée au coût des facteurs = valeur ajoutée + subventions d'exploitation - autres impôts sur la production, dont impôts fonciers (tableaux 10.101 à 10.103).

La valeur ajoutée nette au coût des facteurs est aussi appelée revenu des facteurs de la branche agricole.

L'excédent d'exploitation, solde du compte d'exploitation (tableaux 10.101 à 10.103), est égal à la valeur ajoutée au coût des facteurs moins la rémunération des salariés. Il est aussi appelé revenu mixte, puisqu'il contient implicitement la rémunération du travail non salarié (travail de l'exploitant et de la main-d'œuvre familiale).

Le résultat de la branche agricole est égal à : valeur ajoutée au coût des facteurs - salaires - cotisations sociales à la charge des employeurs - intérêts versés - charges locatives nettes (tableaux 10.101 à 10.103).

Plusieurs indicateurs de résultat (tableau 10.104) sont définis à partir des soldes comptables :

  • l'évolution de la valeur ajoutée au coût des facteurs est rapportée à l'évolution du nombre total d'unités de travail annuel (ou équivalents temps plein) : on obtient ainsi l'évolution de la valeur ajoutée au coût des facteurs par actif (elle est aussi présentée en termes réels, c'est-à-dire déflatée par l'indice de prix du PIB),
  • l'évolution du résultat de la branche agricole est rapportée à celle du nombre d'unités de travail annuel des non-salariés (ou équivalents temps plein) : on obtient l'évolution du résultat de la branche agricole par actif non salarié (elle est aussi présentée en termes réels).