Insee Conjoncture CorseBilan économique 2017 - Corse

2017, année de la reprise

En Corse, l’année 2017 est celle de la reprise. La croissance annuelle de l’emploi salarié se poursuit et les déclarations d'embauches augmentent. Le taux de chômage recule pour s'établir à 9,6 % de la population active. Néanmoins, le nombre de demandeurs d’emploi progresse, en particulier chez les seniors.
Les entreprises enquêtées par la Banque de France indiquent une hausse de leur chiffre d'affaires supérieure aux attentes. De même, les CA et les investissements des entreprises soumises à TVA montrent des signes de reprise soutenue. La création d’entreprises est dynamique, en lien avec développement des nouvelles sociétés, et les défaillances repartent à la baisse.
Si ces indicateurs économiques sont au vert, c'est notamment grâce au bilan positif du tourisme. Le trafic global de passagers atteint un nouveau record et les hébergements touristiques marchands bénéficient d’une meilleure fréquentation, tirée par la clientèle française. Cela dynamise le commerce, moteur de la croissance régionale.
La construction de logements neufs tend à s'améliorer avec des autorisations de construire qui retrouvent un niveau quasi record. L'agriculture, victime d'un déficit pluviométrique, de températures élevées et de sécheresse des sols, fait état de nombreuses filières en souffrance.

Insee Conjoncture Corse
No 20
Paru le :Paru le31/05/2018
Céline Maïsani, Arnaud Huyssen, Direccte de Corse
Insee Conjoncture Corse No 20- Mai 2018
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Chômage - Après une année 2016 encourageante, le marché du travail se dégrade en 2017 Bilan économique 2017

Céline Maïsani, Arnaud Huyssen, Direccte de Corse

En 2017, le taux de chômage régional recule (- 1,0 point) tandis que le nombre de demandeurs d’emploi augmente de 3,6 % (catégories ABC). La situation se dégrade cette année encore pour les seniors alors que les jeunes profitent toujours de la tendance favorable de 2016. Les offres d’emploi collectées par pôle emploi progressent, notamment celles proposant un contrat en CDI ou en CDD de plus de 6 mois (+ 67 %).

Insee Conjoncture Corse

No 20

Paru le :31/05/2018

Recul du chômage en Corse en 2017

Fin 2017, le taux de chômage régional s’établit à 9,6 % de la population active. Il se replie pour la 3e année consécutive (- 1,0 point sur un an) mais de façon moins marquée qu’au niveau national (- 1,1 point). Il demeure ainsi supérieur à celui de France métropolitaine (+ 1,0 point) (figure 1). La Corse reste au 4e rang des régions métropolitaines les plus touchées par le chômage.

Figure 1Évolution trimestrielle du taux de chômage

en % de la population active
Évolution trimestrielle du taux de chômage (en % de la population active)
Corse France métropolitaine
1er trim. 2005 9,0 8,3
2e trim. 2005 9,3 8,4
3e trim. 2005 9,3 8,6
4e trim. 2005 9,2 8,7
1er trim. 2006 9,2 8,7
2e trim. 2006 9,2 8,6
3e trim. 2006 9,3 8,5
4e trim. 2006 8,8 8,0
1er trim. 2007 8,8 8,1
2e trim. 2007 8,5 7,8
3e trim. 2007 8,3 7,6
4e trim. 2007 7,9 7,1
1er trim. 2008 7,7 6,8
2e trim. 2008 7,6 7,0
3e trim. 2008 7,6 7,1
4e trim. 2008 7,7 7,4
1er trim. 2009 8,0 8,2
2e trim. 2009 8,2 8,8
3e trim. 2009 8,4 8,8
4e trim. 2009 8,8 9,1
1er trim. 2010 8,8 9,0
2e trim. 2010 8,8 8,9
3e trim. 2010 8,9 8,8
4e trim. 2010 9,0 8,8
1er trim. 2011 9,1 8,8
2e trim. 2011 9,0 8,7
3e trim. 2011 9,2 8,8
4e trim. 2011 9,3 9,0
1er trim. 2012 9,3 9,1
2e trim. 2012 9,5 9,4
3e trim. 2012 9,4 9,4
4e trim. 2012 9,9 9,7
1er trim. 2013 10,1 9,9
2e trim. 2013 10,3 10,1
3e trim. 2013 10,3 9,9
4e trim. 2013 10,2 9,8
1er trim. 2014 10,2 9,8
2e trim. 2014 10,5 9,8
3e trim. 2014 10,8 10,0
4e trim. 2014 11,1 10,1
1er trim. 2015 11,0 10,0
2e trim. 2015 11,3 10,2
3e trim. 2015 11,1 10,1
4e trim. 2015 10,8 9,9
1er trim. 2016 10,9 9,9
2e trim. 2016 10,6 9,7
3e trim. 2016 10,4 9,7
4e trim. 2016 10,6 9,7
1er trim. 2017 10,3 9,3
2e trim. 2017 10,0 9,1
3e trim. 2017 10,0 9,3
4e trim. 2017 9,6 8,6
  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 1Évolution trimestrielle du taux de chômage

  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

La baisse du taux de chômage est un peu plus importante en Haute-Corse (- 1,1 point) qu’en Corse-du-Sud (- 1,0 point). Fin 2017, le taux de chômage de la Haute-Corse s’établit à 10,0 % et celui de la Corse-du-Sud atteint 9,1 %, soit un écart de 0,9 point (figure 2).

Figure 2Taux de chômage

en % de la population active
Taux de chômage (en % de la population active)
2016 T4 2017 T1 2017 T2 2017 T3 2017T4 (p) Évolution 2017T4/2016T4 (en points de %)
Corse-du-Sud 10,1 9,8 9,5 9,7 9,1 -1,0
Haute-Corse 11,1 10,8 10,4 10,3 10,0 -1,1
Corse 10,6 10,3 10,0 10,0 9,6 -1,0
France métropolitaine 9,7 9,3 9,1 9,3 8,6 -1,1
  • p : données provisoires.
  • Notes : données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Après une année d’embellie la demande d’emploi repart à la hausse

En 2017, la situation du marché du travail se détériore malgré une année 2016 plutôt encourageante. En effet, fin décembre, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi n’ayant exercé aucune activité dans le mois (catégorie A) atteint 21 560 personnes, soit 400 demandeurs d’emploi de plus qu’en décembre 2016 (+ 2,0 %, données brutes).

Cette dégradation du marché du travail est encore plus marquée pour l’ensemble des demandeurs d’emploi immédiatement disponibles pour travailler (catégories ABC). En effet, leur nombre progresse de 3,6 % sur un an pour s’établir à 26 360 personnes (figure 3).Cette hausse est plus importante qu’en métropole (+ 2,5 %) et se concrétise par un nombre de demandeurs d’emploi en Corse, jamais atteint jusqu’alors.

Le paradoxe apparent qui affiche simultanément un recul du taux de chômage et une augmentation du nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi, tient en grande partie au dynamisme de la population active. En Corse, l'effet combiné d'un apport migratoire important et d'une hausse du taux d'activité entraîne une hausse de la population active plus rapide que le nombre d’emploi créés. Ce phénomène accroît mécaniquement le nombre de demandeurs d’emploi mais pas le taux de chômage qui rapporte le nombre de chômeurs à la population active.

Figure 3Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Demandeurs d'emploi au 31/12/2017 (en milliers) Évolution 2017/2016 (en %) (1)
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C Catégorie A
Hommes 12,1 10,3 1,2 0,3
Femmes 14,3 11,3 5,6 3,5
Moins de 25 ans 3,5 2,9 -0,6 -2,2
25 à 49 ans 15,9 12,8 2,6 0,8
50 ans ou plus 6,9 5,8 8,3 7,1
Inscrits depuis un an ou plus 7,3 nd 5,5 nd
Corse 26,4 21,6 3,6 2,0
France métropolitaine 5 683,2 3 523,6 2,5 -0,2
  • nd : données non disponibles.
  • (1) : évolution de l'indicateur entre le 31/12/2016 et le 31/12/2017.
  • Note : données brutes.
  • Sources : Pôle emploi ; DARES.

Les plus diplômés ne sont pas épargnés

Cette détérioration touche particulièrement les plus diplômés aux qualifications les plus élevées. En effet, le nombre de demandeurs d’emploi ayant un diplôme supérieur au baccalauréat progresse de 7,3 %, soit deux fois plus rapidement qu’en moyenne régionale. À l’inverse, les non diplômés sont les seuls à voir leur nombre diminuer. En parallèle, les demandeurs d’emploi ayant une qualification de cadres, techniciens ou agents de maîtrise sont en hausse de 8,7 % alors que ceux ayant une qualification de manœuvres ou ouvriers spécialisés reculent de 4,5 %.

Seuls les jeunes sont préservés de cette dégradation du marché du travail

À l’inverse des autres classes d’âges, le nombre de demandeurs d’emploi âgés de moins de 25 ans poursuit la baisse amorcée en 2016 (- 0,6 %).

La situation reste en revanche préoccupante pour les seniors. L’augmentation du nombre de trimestres nécessaires pour valider une retraite à taux plein et le recul progressif de l’âge de départ entraînent une inscription plus longue à Pôle emploi. La situation des seniors est particulièrement difficile sur l’île. Cette année encore, la Corse est en effet la région qui enregistre la plus forte progression pour ce public (8,3 % sur un an contre 4,8 % au niveau national). En cinq ans, le nombre de demandeurs d’emploi âgés de 50 ans ou plus a ainsi doublé (figure 4).

Figure 4Évolution des demandeurs d’emploi en fin de mois en catégories A, B, C en région Corse

Indice base 100 fin 2007
Évolution des demandeurs d’emploi en fin de mois en catégories A, B, C en région Corse (Indice base 100 fin 2007)
Hommes Femmes Moins de 25 ans 25 à 49 ans 50 ans ou plus
2007 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
2008 101,9 100,2 107,9 98,1 106,6
2009 128,2 117,6 136,6 115,7 135,9
2010 139,4 126,4 144,2 124,0 155,7
2011 146,8 136,0 156,8 129,3 176,2
2012 163,8 147,8 165,5 140,6 209,3
2013 184,4 160,8 170,0 154,6 249,7
2014 213,2 178,7 180,3 174,1 300,8
2015 222,5 186,6 179,8 180,9 328,4
2016 221,5 184,7 167,6 176,8 351,6
2017 224,2 195,0 166,5 181,4 380,7
  • Note : données brutes.
  • Source : STMT – Pôle emploi ; Dares.

Figure 4Évolution des demandeurs d’emploi en fin de mois en catégories A, B, C en région Corse

  • Note : données brutes.
  • Source : STMT – Pôle emploi ; Dares.

Net repli du nombre de sortants des listes de Pôle emploi en 2017

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi augmente du fait, à la fois, de la hausse du nombre d’entrées et de la diminution des sorties. Sur l’ensemble de l’année, les demandeurs d’emploi sortis des listes de Pôle emploi sont en net recul (- 2,0 %, soit - 700 sorties sur un an). Alors que les désinscriptions pour reprises d’emploi déclarées restent soutenues (+ 900 sorties sur un an), les sorties suite à un défaut d’actualisation ou à une entrée en stage baissent. Dans le même temps, les inscriptions progressent (+1,0 %, soit + 370 entrées), portées en partie par celles pour reprise d'activité. Ce motif concerne notamment les personnes en recherche d'activité après un stage.

Évolution favorable des offres d’emploi

Sur l’ensemble de l’année 2017, plus de 19 300 offres sont collectées par Pôle emploi, soit une progression de 30 % par rapport à l’année 2016. La tendance est bien orientée pour toutes les offres mais plus particulièrement pour celles proposant un emploi durable (CDI et CDD de plus de 6 mois). Elles représentent plus de quatre offres d’emploi sur dix et sont en progression de 67 % par rapport à 2016.

Forte hausse de l’activité partielle en Haute-Corse

En 2017, en Corse, près de 210 000 heures ont été chômées au titre de l’activité partielle, soit 19 % de plus sur un an. Cette hausse est le résultat des intempéries survenues en Haute-Corse fin 2016 et qui a eu des répercussions tout au long de l’année 2017. Ainsi, en 2017 en Haute-Corse, le nombre d’heures chômées augmente de 46 % alors qu’il baisse de 16 % en Corse-de-Sud. Grâce à ce dispositif, les entreprises ont bénéficié d’une allocation permettant de garantir aux salariés une indemnisation égale à 70 % de leur salaire brut pendant les heures non travaillées.

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Remarque :

Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».

En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.

L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur les listes de France Travail est soumise à certaines conditions, mais les demandeurs d’emploi peuvent être ou non indemnisés, certains peuvent occuper un emploi. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, ils sont regroupés en cinq catégories :

  • catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;
  • catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
  • catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) ;
  • catégorie D : demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie, etc.), y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;
  • catégorie E : demandeurs d'emploi non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Remarque :

Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du travail (BIT).