Insee Conjoncture Pays de la LoireBilan économique 2017 - Pays de Loire

En 2017, la croissance française est solide : le PIB progresse en volume de 2,2 %, après + 1,2 % en 2016. L’activité progresse dans tous les secteurs dans les Pays de la Loire, comme en France métropolitaine. Les effectifs salariés augmentent nettement dans la région (+ 2,8 %), davantage qu’au niveau national (+ 1,6 %), confirmant la reprise amorcée en 2015. En 2017, la région crée 26 000 emplois salariés dans les secteurs principalement marchands. Le tertiaire marchand tire encore l'emploi régional, la reprise de 2016 se confirme dans l'industrie. L'emploi repart dans la construction après de nombreuses pertes depuis la crise de 2008. Les créations d'entreprises sont au plus haut depuis 2010.
Le repli du taux de chômage dans les Pays de la Loire s'amplifie en 2017. Il s’établit à 7,3 % de la population active au 4e trimestre.

Insee Conjoncture Pays de la Loire
No 20
Paru le :Paru le31/05/2018
Olivier Jean, Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt
Insee Conjoncture Pays de la Loire No 20- Mai 2018
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Agriculture - Des embellies fragiles et éphémères Bilan économique 2017

Olivier Jean, Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt

En 2017, les rendements en céréales s’améliorent, mais les récoltes mondiales importantes pèsent sur les cours. L’abondance de l’offre légumière engendre des chutes de prix et des crises conjoncturelles. En viticulture, le millésime 2017 est réduit en volume mais excellent en qualité. La forte demande mondiale en matières grasses fait exploser les cours du beurre et, par ricochet, les prix du lait à la production se redressent. En porc, l’embellie de 2016 se poursuit début 2017, suivie d’une érosion régulière des prix. Le marché des bovins est contrasté entre celui des femelles, en difficulté, et celui des mâles, très porteur. Épargnée par la crise du fipronil, la production française d’œufs profite de la forte demande européenne.

Insee Conjoncture Pays de la Loire

No 20

Paru le :31/05/2018

Grandes cultures : un bilan en demi-teinte

En matière de rendements, pour la région, 2017 restera une bonne année pour les céréales à paille (blé, orge d’hiver, avoine) et le maïs, et surtout une année record en colza et tournesol (figure 1). La demande en céréales et oléagineux est dynamique. Cependant, les cours des graines restent à des niveaux sensiblement inférieurs aux prix quinquennaux, en raison de l’offre pléthorique et de la hausse de l’euro par rapport au dollar.

La fin de campagne 2016-2017 est laborieuse en pommes mais satisfaisante en poires. Le début de campagne 2017-2018 se caractérise par une bonne tenue des prix. Avec des productions importantes obligeant parfois les opérateurs à des destructions de cultures, l’activité légumière est marquée par des crises conjoncturelles en poireau primeur, mâche, concombre, melon, tomate et salade.

Les vendanges sont précoces, exceptionnelles qualitativement mais en baisse quantitativement. Compte tenu de stocks 2016 déjà faibles, les ventes se négocient à des prix élevés.

Flambée des cours du beurre

Au premier semestre, le prix peu incitatif et les trésoreries affectées par deux années de crise freinent la production de lait. L’atonie de la demande en poudre de lait et des stocks considérables engendrent une chute des prix jusqu’au niveau d’intervention. Les industriels diminuent alors leur fabrication de poudre de lait et de son coproduit, le beurre. A contrario, le dynamisme du marché des fromages pousse les producteurs à privilégier la transformation de lait en fromage, plus lucratif, au détriment de celle en beurre-poudre de lait. La très forte demande mondiale en matières grasses génère alors une pénurie de beurre et une flambée des cours. Par ricochet, les prix du lait à la production s’améliorent (figure 2). Au troisième trimestre, stimulées par une meilleure rémunération, les productions européenne et française reprennent. La collecte régionale annuelle est légèrement inférieure à celle de 2016.

Porc : une embellie de courte durée

L’amélioration observée depuis mi-2016 se poursuit au premier trimestre 2017 sous l’impulsion d’une demande encore assidue à l’export. La Chine, dont la production augmente à nouveau, ralentit ses achats de porc. Au deuxième semestre, le ralentissement progressif des exportations et le manque de dynamisme de la consommation intérieure ne peuvent pas absorber l’offre à nouveau croissante de fin d’année. Ceci pèse sur les cours jusqu’à atteindre un prix plancher. Ce repli régulier est toutefois compensé par la bonne tenue des cours au premier trimestre. Au final, le prix moyen annuel dépasse de 6 % celui de 2016 (figure 3). Malgré un prix de l’aliment stable, la baisse du prix du porc au second semestre ampute la marge des éleveurs. En seconde partie d’année, le point d’équilibre n’est plus assuré dans de nombreuses exploitations porcines. Les tonnages régionaux d’animaux abattus reculent de 2,3 % en 2017.

Un marché contrasté pour les bovins femelles, porteur pour les mâles

Après un engorgement du marché en 2016, les abattages de vaches laitières diminuent, engendrant une hausse des prix. À l’inverse, l’afflux de vaches allaitantes dans les abattoirs, face à une demande peu intéressée, entraîne un tassement des cotations en fin d’année.

Ce marché des bovins femelles, dissymétrique, tranche avec celui des bovins mâles, très porteur. Les cotations des jeunes bovins atteignent un très haut niveau en raison d’une offre modérée et d’une demande à l’export redevenue dynamique. Avec une consommation en berne, les abattages régionaux et nationaux des veaux de boucherie se replient. Les prix sont inférieurs à ceux de 2016.

L’œuf français profite de la crise du fipronil

En 2017, la production d’œufs de consommation croît, mais insuffisamment pour satisfaire la forte demande européenne pour les œufs français épargnés par la crise du fipronil. Sur l’année, l’indice des prix à la production progresse de 37 %.

Les abattages régionaux de poulets progressent, tandis que ceux de dindes, canards gras, et pintades sont en net recul. Le prix à la production des volailles et la consommation des ménages diminuent. La filière lapins reste morose : volumes abattus et consommation poursuivent leur repli. Des problèmes sanitaires persistent, occasionnant pertes et surcoûts de vaccination pour les producteurs.

En 2017, la moyenne annuelle de l’indice du prix d’achat des moyens agricoles augmente de 1 %, portée par la hausse du poste énergie (figure 4).

Figure 1Grandes cultures : surfaces, rendements et productions dans les Pays de la Loire en 2017 et évolutions

Grandes cultures : surfaces, rendements et productions dans les Pays de la Loire en 2017 et évolutions
Surface (en ha) Évolution par rapport à la moyenne 2012-2016 (en %) Rendement (en q/ha) Évolution par rapport à la moyenne 2012-2016 (en %) Production (en milliers de quintaux) Évolution par rapport à la moyenne 2012-2016 (en %)
Céréales (691 490 ha) dont :
Blé tendre 391 040 2 72 3 28 155 5
Orge d'hiver 70 970 19 67 2 4 755 22
Orge de printemps 5 800 6 50 – 7 290 – 1
Triticale 34 780 -31 61 4 2 122 – 29
Blé dur 33 030 13 65 2 2 147 15
Avoine 6 730 31 62 14 417 50
Maïs grain 119 110 – 17 94 9 11 196 – 9
Oléoprotéagineux (134 670 ha) dont :
Colza 80 210 21 39 17 3 128 42
Tournesol 29 230 – 4 31 27 906 22
Pois protéagineux 12 610 50 38 0 479 50
Maïs fourrage 261 560 – 4 127 3 33 218 – 2
  • Sources : Agreste, Statistique agricole annuelle provisoire ; FranceAgriMer Pays de la Loire.

Figure 2Prix du lait de vache dans les Pays de la Loire (en euros/1000L, primes comprises, retenues et taxes déduites)

Prix du lait de vache dans les Pays de la Loire (en euros/1000L, primes comprises, retenues et taxes déduites)
2015 2016 2017
Janvier 336 307 350
Février 332 302 344
Mars 318 296 334
Avril 313 296 330
Mai 309 292 326
Juin 318 288 327
Juillet 328 285 345
Août 342 295 355
Septembre 339 301 370
Octobre 335 322 364
Novembre 329 332 372
Décembre 325 336 368
  • Source : Enquête Mensuelle Laitière SSP – FranceAgriMer.

Figure 2Prix du lait de vache dans les Pays de la Loire (en euros/1000L, primes comprises, retenues et taxes déduites)

  • Source : Enquête Mensuelle Laitière SSP – FranceAgriMer.

Figure 3Cotation régionale des porcs charcutiers (en euros/kg de carcasse)

Cotation régionale des porcs charcutiers (en euros/kg de carcasse)
2015 2016 2017
Janvier 1,32 1,30 1,54
Février 1,37 1,33 1,60
Mars 1,46 1,34 1,65
Avril 1,47 1,35 1,77
Mai 1,46 1,41 1,73
Juin 1,53 1,56 1,72
Juillet 1,60 1,69 1,72
Août 1,63 1,70 1,69
Septembre 1,60 1,74 1,58
Octobre 1,48 1,66 1,46
Novembre 1,36 1,53 1,42
Décembre 1,29 1,53 1,40
  • Note : taux de muscle des pièces d'au moins 60 %.
  • Source : Cotation FranceAgriMer - Région Ouest (commission de Nantes).

Figure 3Cotation régionale des porcs charcutiers (en euros/kg de carcasse)

  • Note : taux de muscle des pièces d'au moins 60 %.
  • Source : Cotation FranceAgriMer - Région Ouest (commission de Nantes).

Figure 4Prix des intrants (base 100 en 2010)

Prix des intrants (base 100 en 2010)
Indice général des produits intrants Énergie et lubrifiants Engrais et amendements Aliments des animaux
janv.-10 97,3 95,5 92,0 95,8
févr.-10 97,5 94,7 94,6 96,0
mars-10 97,8 97,3 96,7 95,6
avr.-10 98,3 99,3 98,0 95,3
mai-10 98,5 99,1 98,7 95,1
juin-10 98,6 99,7 97,2 95,3
juil.-10 98,6 97,0 96,7 96,5
août-10 99,7 97,9 98,0 99,7
sept.-10 101,6 100,2 103,3 104,1
oct.-10 103,2 103,2 106,1 107,3
nov.-10 104,0 105,6 108,5 109,0
déc.-10 104,9 110,5 110,3 110,3
janv.-11 106,5 112,6 115,4 113,3
févr.-11 108,0 114,6 119,3 116,4
mars-11 109,4 119,8 121,8 118,2
avr.-11 109,9 120,7 122,4 118,6
mai-11 109,3 115,1 122,0 118,5
juin-11 109,4 114,5 120,8 119,0
juil.-11 109,7 117,1 121,5 118,6
août-11 109,4 115,8 122,6 117,7
sept.-11 109,6 118,5 124,5 116,9
oct.-11 109,4 118,9 126,2 115,5
nov.-11 109,1 121,3 127,4 114,1
déc.-11 109,0 122,5 127,3 113,2
janv.-12 108,7 121,0 127,3 112,5
févr.-12 109,4 123,2 127,9 113,5
mars-12 110,1 125,2 128,5 114,9
avr.-12 110,6 123,0 128,3 116,4
mai-12 110,7 116,8 127,3 118,9
juin-12 110,4 109,5 125,8 120,0
juil.-12 112,0 117,0 125,9 123,0
août-12 114,7 124,8 126,8 129,1
sept.-12 116,1 125,5 127,9 133,1
oct.-12 117,0 125,4 128,7 134,8
nov.-12 117,2 123,8 129,0 136,2
déc.-12 117,2 119,4 129,1 136,7
janv.-13 117,3 120,0 129,0 136,9
févr.-13 117,5 122,8 129,1 136,3
mars-13 117,0 119,3 129,4 135,3
avr.-13 116,2 114,2 129,2 134,4
mai-13 115,8 113,4 128,3 133,4
juin-13 115,6 116,5 122,8 132,8
juil.-13 115,2 118,3 119,4 131,5
août-13 114,5 120,2 118,8 128,8
sept.-13 113,9 121,2 117,6 126,7
oct.-13 113,2 118,6 114,6 124,8
nov.-13 112,8 119,8 113,3 123,6
déc.-13 112,9 121,6 113,0 123,4
janv.-14 113,1 119,5 115,1 123,5
févr.-14 113,2 118,4 117,9 123,6
mars-14 113,2 116,8 119,6 123,8
avr.-14 113,3 116,2 121,2 124,0
mai-14 113,3 115,7 121,3 124,0
juin-14 113,1 117,4 118,3 123,6
juil.-14 112,5 116,8 115,8 122,3
août-14 111,9 115,5 115,8 120,7
sept.-14 111,2 115,8 116,4 118,8
oct.-14 110,3 111,2 117,3 116,7
nov.-14 109,6 108,6 118,1 115,3
déc.-14 108,8 99,9 119,1 115,2
janv.-15 108,5 93,4 121,2 115,7
févr.-15 109,8 102,4 123,2 116,6
mars-15 110,1 103,7 124,1 117,0
avr.-15 110,3 103,9 124,6 117,0
mai-15 110,3 104,9 123,6 116,7
juin-15 109,8 102,5 119,3 116,4
juil.-15 109,5 98,8 118,2 116,6
août-15 109,3 93,8 118,3 117,2
sept.-15 109,1 95,1 117,9 116,7
oct.-15 109,2 94,8 118,2 116,0
nov.-15 109,0 94,4 117,8 115,4
déc.-15 108,2 87,6 117,7 115,1
janv.-16 107,8 85,2 117,0 114,6
févr.-16 107,5 85,0 116,5 113,7
mars-16 107,3 88,1 115,4 112,4
avr.-16 107,0 88,6 113,7 111,4
mai-16 107,2 93,4 110,0 110,7
juin-16 107,2 94,8 104,7 111,2
juil.-16 106,9 92,7 101,3 111,7
août-16 106,8 91,2 99,8 111,8
sept.-16 106,8 92,4 99,1 111,6
oct.-16 107,1 96,2 99,0 111,1
nov.-16 107,0 94,6 99,8 111,0
déc.-16 107,8 101,4 102,8 111,2
janv.-17 108,1 101,4 106,1 111,7
févr.-17 108,6 101,9 108,0 112,6
mars-17 108,6 99,7 108,7 112,9
avr.-17 108,7 100,6 109,0 112,7
mai-17 108,4 97,6 106,6 112,4
juin-17 107,9 94,6 101,7 112,2
juil.-17 107,8 95,3 99,7 112,0
août-17 107,9 97,0 99,8 111,7
sept.-17 108,1 99,7 101,2 111,2
oct.-17 108,3 101,3 103,9 110,5
nov.-17 108,4 103,7 105,0 109,9
déc.-17 108,4 104,2 105,9 109,6
  • Note : l’indice moyen de l’année 2010 est égale à 100.
  • Sources : Insee ; Agreste.

Figure 4Prix des intrants (base 100 en 2010)

  • Note : l’indice moyen de l’année 2010 est égale à 100.
  • Sources : Insee ; Agreste.

Pour en savoir plus

« Ouvrir dans un nouvel ongletBilan de l’année agricole 2017 », DRAAF des Pays de la Loire, mars 2018.