Fréquentation touristique de l’été 2017 Un fort rebond par rapport à 2016, un léger déficit par rapport à 2015
Au cours de la saison d’été, la fréquentation touristique a nettement rebondi en Île-de-France (+ 12,7 %) par rapport à 2016, année noire. Cette hausse s’observe pour toutes les clientèles, résidente en France ou étrangère, et profite à la quasi-totalité des départements de la région. Tous les types d’hébergement en bénéficient. Toutefois, l’Île-de-France est, avec Provence-Alpes-Côte d’Azur, la région où la fréquentation touristique reste légèrement en deçà de celle de la saison 2015.
La fréquentation estivale francilienne en hausse de 12,7 % en 2017
L’impact des attentats de novembre 2015 en Île-de-France et de l’été 2016 sur la Côte d’Azur tend à s’estomper. Après une perte d’attractivité certaine l’an dernier, la région francilienne redevient prisée par les touristes. Au cours de la saison d’été 2017, les hébergements collectifs touristiques ont enregistré une fréquentation de 43,5 millions de nuitées. Cela représente presque 5 millions de nuitées supplémentaires par rapport à l’été 2016, soit une hausse de 12,7 %, après une baisse de 12,4 % en 2016 par rapport à 2015 (figure 1). Malgré ce rebond, la fréquentation touristique de l’été 2017 reste en deçà de celle de 2015 (500 000 nuitées en moins, soit - 1,2 % par rapport à 2015).
tableauFigure 1 – La fréquentation touristique de l’Île-de-France progresse de 12,7 %Nombre de nuitées au cours de la saison d’été 2017 et évolution par rapport à 2016 (en %)
Nuitées saison 2017 | Évolution des nuitées saison d’été 2017/2016 | |||||
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Nuitées totales (en milliers) | Part des nuitées étrangères | Totales | Étrangères | dont mois d'août Totales | dont mois d'août Étrangères | |
Hôtels + Campings + AHCT* | ||||||
Paris | 20 918 | 68,5 | 14,2 | 15,8 | 17,4 | 17,5 |
Hauts-de-Seine | 3 795 | 48,1 | 13,7 | 10,7 | 9,5 | 3,3 |
Seine-Saint-Denis | 3 068 | 42,9 | 17,5 | 19,6 | 16,9 | 17,4 |
Val-de-Marne | 2 422 | 41,0 | 12,8 | 1,7 | 12,8 | 0,7 |
Seine-et-Marne | 7 157 | 61,4 | 11,1 | 9,0 | 7,4 | 5,0 |
Yvelines | 2 059 | 34,6 | 6,9 | -3,2 | 1,6 | -3,8 |
Essonne | 1 449 | 34,6 | -0,9 | -6,3 | 1,7 | -6,6 |
Val-d'Oise | 2 679 | 40,9 | 12,1 | 9,1 | 4,8 | -1,8 |
Île-de-France | 43 546 | 57,8 | 12,7 | 12,3 | 12,3 | 10,8 |
France métropolitaine | 307 153 | 31,7 | 6,1 | 6,7 | 4,3 | 5,2 |
Hôtels | 36 473 | 60,3 | 11,6 | 14,3 | 12,8 | 14,5 |
Non classés | 2 521 | 38,6 | 32,1 | 20,9 | 24,9 | 16,3 |
1 ou 2 étoiles | 7 064 | 48,9 | 0,7 | 11,4 | 3,7 | 12,8 |
3 étoiles | 13 567 | 59,1 | 12,7 | 15,7 | 14,3 | 14,9 |
4 ou 5 étoiles | 13 321 | 71,7 | 13,7 | 13,6 | 14,5 | 14,5 |
Campings | 1 620 | 66,4 | 1,2 | 0,1 | -6,3 | -3,6 |
AHCT* | 5 453 | 38,1 | 24,9 | 0,2 | 19,7 | -7,6 |
- * Autres hébergements collectifs touristiques.
- Source : Insee, en partenariat avec la DGE et les Comités Régionaux du Tourisme (CRT).
Tous les types d’hébergement - hôtels, campings ou autres hébergements collectifs touristiques (AHCT) - profitent de ce regain de fréquentation, dans des proportions cependant différentes. Pour les hôtels de la région, qui reçoivent 84 % de la clientèle, la hausse de fréquentation s’élève à 11,6 %. Toutefois, les hôtels classés 1 ou 2 étoiles en ont moins profité (+ 0,7 %), mais ils avaient aussi légèrement mieux résisté l’an dernier.
Tous types d'hébergements confondus, les nuitées françaises progressent dans les mêmes proportions que les nuitées étrangères (respectivement + 13,3 % et + 12,3 %). C’est aussi le cas en province (+ 5,1 % et + 4,9 %) (figure 2). Résidents et étrangers ont également plus séjourné dans les hôtels franciliens (+ 7,8 % et + 14,3 %). La fréquentation étrangère rebondit plus nettement, en rattrapage du fort déficit observé l’an dernier par rapport à 2015 (- 16,1 % contre - 6,4 % pour la clientèle française).
tableauFigure 2 – L’Île-de-France, une région à nouveau attractiveÉvolution des nuitées du mois de l’année N par rapport au mois de l’année N-1 (en %)
Français en province | Étrangers en province | Français en Île-de-France | Étrangers en Île-de-France | |
---|---|---|---|---|
Avril 2015 | 3,9 | 9,6 | 2,4 | -7,2 |
Mai 2015 | 6,6 | 15,2 | 2,3 | -1,0 |
Juin 2015 | 0,7 | -4,8 | 6,0 | 0,4 |
Juillet 2015 | 7,9 | 5,5 | 6,4 | 3,5 |
Août 2015 | 1,9 | -4,5 | 0,1 | -0,7 |
Septembre 2015 | 2,8 | 0,5 | 3,7 | 0,6 |
Avril 2016 | 2,8 | -22,1 | -3,1 | -20,4 |
Mai 2016 | -8,5 | -1,5 | -3,9 | -12,8 |
Juin 2016 | -2 | -0,6 | -7,0 | -13,6 |
Juillet 2016 | 2,4 | -6,2 | -5,5 | -16,9 |
Août 2016 | -1,1 | 3,2 | -10,1 | -23,4 |
Septembre 2016 | 2,7 | -4,0 | -4,8 | -11,6 |
Avril 2017 | 15,5 | 38,8 | 11,2 | 30,6 |
Mai 2017 | 3,3 | -12,9 | 11,1 | 4,2 |
Juin 2017 | 10,1 | 8,1 | 15,3 | 11,8 |
Juillet 2017 | 1,6 | 2,4 | 19,0 | 8,6 |
Août 2017 | 3,4 | 4,1 | 15,1 | 10,8 |
Septembre 2017 | 5,6 | 5,5 | 8,5 | 12,0 |
- Source : Insee, en partenariat avec la DGE et les Comités Régionaux du Tourisme (CTR).
graphiqueFigure 2 – L’Île-de-France, une région à nouveau attractiveÉvolution des nuitées du mois de l’année N par rapport au mois de l’année N-1 (en %)
La hausse de la fréquentation de l’été 2017 bénéficie à tous les départements de la région francilienne sauf l’Essonne (- 0,9 %). En province, seule une dizaine de départements voient aussi leur fréquentation légèrement diminuer. Paris, département le plus touché au cours de la saison 2016 (- 15,3 % par rapport à 2015, soit - 3,3 millions de nuitées), voit revenir la clientèle (+ 14,2 % en 2017 par rapport à 2016) sans pour autant retrouver le niveau de 2015 : il manque 700 000 nuitées par rapport à cette saison. La Seine-Saint-Denis connaît la plus forte progression (+ 17,5 % par rapport à l’an dernier, soit 450 000 nuitées supplémentaires). C’est, avec le Val-d’Oise, le seul département de la région à progresser par rapport à 2015 (respectivement + 12,4 % et + 6,5 %).
Le mois d’août, particulièrement mauvais l’an dernier (- 1,5 million de nuitées dans la région en 2016, soit - 19,2 % par rapport au mois d’août 2015) n’a pas retrouvé, en 2017, son niveau de 2015 (- 9,2 %, soit 700 000 nuitées de moins), malgré le rebond par rapport à l’an dernier (+ 12,3 %). Par rapport à 2015, la clientèle étrangère n’est venue en plus grand nombre que dans la Seine-Saint-Denis (+ 2,0 %). Partout ailleurs, la perte reste importante, en particulier dans les Yvelines (- 31,0 %) et le Val-de-Marne (- 28,5 %).
La clientèle étrangère est de retour
Après avoir nettement marqué le pas l’an dernier, la clientèle étrangère est de retour dans la région (figure 3). Les deux pays les plus pourvoyeurs de touristes ont cependant réagi différemment : les États-Unis, avec plus de 3,8 millions de nuitées, sont ainsi les seuls à en totaliser plus qu’en 2015 (+ 0,5 %). Le Royaume-Uni est le seul à totaliser moins de nuitées au cours de cette saison 2017 qu’en 2016 (- 1,2 %, soit environ 50 000 nuitées manquantes). Le déficit par rapport à 2015 se creuse encore et atteint presque 600 000 nuitées.
Ailleurs en Europe, l’Italie, malgré un léger sursaut par rapport à l’an dernier (+ 7,7 %), connaît l’évolution la plus négative par rapport à 2015 (- 30,3 %). L’Allemagne et la Belgique retrouvent quasiment leur niveau d’il y a deux ans (- 0,3 % et - 0,7 %). Enfin, pour les Espagnols et les Néerlandais, le déficit reste marqué (respectivement - 8,4 % et - 10,2 % par rapport à 2015).
La fréquentation des touristes japonais et chinois reste en retrait par rapport à l’été 2015 (respectivement - 26,7 % et - 13,1 %) même si elle se redresse nettement par rapport à 2016 (+ 18,2 % et + 15,5 %).
tableauFigure 3 – Des étrangers qui retrouvent le chemin de l’Île-de-FrancePrincipales nationalités en millions de nuitées
Saison 2017 | Saison 2016 | Saison 2015 | |
---|---|---|---|
États-Unis | 3,840 | 3,307 | 3,819 |
Royaume-Uni | 2,963 | 3,000 | 3,536 |
Espagne | 1,820 | 1,575 | 1,987 |
Allemagne | 1,712 | 1,420 | 1,718 |
Chine | 1,576 | 1,365 | 1,813 |
Pays-Bas | 1,006 | 0,926 | 1,120 |
Italie | 0,962 | 0,893 | 1,381 |
Belgique | 0,851 | 0,740 | 0,857 |
Japon | 0,533 | 0,450 | 0,727 |
Suisse | 0,503 | 0,427 | 0,548 |
- Source : Insee, en partenariat avec la DGE et les Comités Régionaux du Tourisme (CTR).
graphiqueFigure 3 – Des étrangers qui retrouvent le chemin de l’Île-de-FrancePrincipales nationalités en millions de nuitées
Sources
L’Insee réalise mensuellement des enquêtes sur la fréquentation des hébergements collectifs touristiques : hôtels, campings et autres hébergements collectifs touristiques (AHCT). Ces derniers comprennent notamment les résidences de tourisme (dont appart’hôtel), villages de vacances, maisons familiales et auberges de jeunesse. Ils n’incluent pas les hébergements proposés par des particuliers.
Pour les campings, à compter de 2017, l’interrogation démarre en avril sur tout le territoire et dure jusqu’en septembre. Les données d’avril 2010 à 2016 ont été estimées pour les régions dont la collecte démarrait en mai.
Ces enquêtes sont réalisées en partenariat avec la DGE et les Comités régionaux et départementaux du tourisme.
Définitions
La saison d’été couvre les mois d’avril à septembre.
La clientèle peut être soit résidente en France (dont le lieu d’habitation habituel est localisé en France, désignée comme « clientèle française » par souci de simplification) soit non résidente (« clientèle étrangère »).
Les nuitées (ou fréquentation) correspondent au nombre total de nuits passées par les clients. Un couple séjournant trois nuits consécutives dans un hôtel compte pour six nuitées, de même que six personnes ne séjournant qu’une nuit.
Pour en savoir plus
Millet N., « Au troisième trimestre 2017, la fréquentation touristique continue d’augmenter (+ 4,1 % sur un an, après + 9,9 %) », Insee, Informations Rapides n° 295, novembre 2017.
Favre F., Gidrol J-C., « Saison touristique d’hiver 2016-2017 - Un bilan positif, surtout dans les espaces urbains », Insee Focus n° 89, juin 2017.
Franceschi P., « Les logements touristiques de particuliers proposés par internet », Insee Analyses n° 33, février 2017.
Rabadeux D., « Fréquentation touristique de l’été 2016 - Les deux tiers du repli national imputables à l’Île-de-France », Insee Flash Île-de-France n° 13, novembre 2016.