Insee FocusSaison touristique d'hiver 2016–2017 Un bilan positif, surtout dans les espaces urbains

Florent Favre, division Services, Jean-Claude Gidrol, pôle de compétence Tourisme, Insee

Dans les hébergements collectifs touristiques de France métropolitaine, la fréquentation de la saison d'hiver 2016–2017 est supérieure de 1,6 % à celle de l'hiver précédent. En Île-de-France, la progression est forte et dépasse la baisse subie un an plus tôt, liée à l’impact des attentats de novembre 2015. En province, en revanche, l’activité diminue, du fait d’une mauvaise saison dans les stations de ski, et malgré une progression dans les espaces urbains. La fréquentation de la clientèle non résidente s’accroît davantage que celle de la clientèle résidente : + 4,2 % contre + 0,7 %.

Insee Focus
No 89
Paru le :Paru le23/06/2017
Florent Favre, division Services, Jean-Claude Gidrol, pôle de compétence Tourisme, Insee
Insee Focus No 89- Juin 2017

Retour de la clientèle en Île-de-France

Lors de la saison d'hiver de décembre 2016 à mars 2017, la fréquentation, mesurée en nombre de , progresse dans les hébergements collectifs touristiques métropolitains (+ 1,6 % par rapport à l'hiver précédent). L’augmentation est nette dans l’hôtellerie (+ 3,7 %), qui représente plus des trois quarts de l’. À l’inverse, la fréquentation des autres hébergements collectifs touristiques (AHCT) continue de se replier (– 2,4 %). La saison hivernale pâtit d’un jour de moins par rapport à l’hiver 2015–2016 (29 février) et, en 2017, le jour de Pâques est situé en avril. L’absence de week-end pascal durant la saison touristique hivernale pèse davantage dans les espaces ruraux et littoraux.

La région Île-de-France accueille 28,5 % des nuitées hivernales (figure 1), dont la moitié dans Paris. La fréquentation y progresse vivement (+ 12,4 % par rapport à l’hiver 2015–2016 ; figure 2) et efface la baisse d’il y a un an (– 8,3 %), liée aux attentats de novembre 2015. Le retour de la est massif (+ 14,9 %), mais ne permet pas de retrouver le niveau d’il y a deux ans (baisse de 2,0 % sur deux ans). La clientèle résidente demeure fidèle (+ 10,2 %, après – 1,9 % il y a un an). Elle est légèrement majoritaire pour le deuxième hiver consécutif.

Figure 1 - Part des différentes zones dans les nuitées de la saison d'hiver 2016-2017

Figure 1 - Part des différentes zones dans les nuitées de la saison d'hiver 2016-2017 -
Nuitées hiver 2016-2017 (en milliers) en %
Île-de-France 22 497 28,5
Urbain de province 23 952 30,3
Littoral 9 280 11,7
Autres espaces 6 176 7,8
Massifs de ski 17 098 21,5
Savoie Tarentaise 6 011 7,6
Savoie Maurienne 2 207 2,8
Savoie, hors Tarentaise et Maurienne 3 261 4,1
Alpes Isère-Drome 1 231 1,6
Alpes du sud 2 086 2,6
Pyrénées 1 298 1,6
Massif central 395 0,5
Jura 346 0,4
Vosges 262 0,3
Total 79 004 100,0
  • Note : les autres espaces regroupent les espaces ruraux, les petites aires urbaines (moins de 10 000 habitants) et les massifs hors ceux de ski.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE, enquêtes de fréquentation dans les hébergements collectifs.

Figure 1 - Part des différentes zones dans les nuitées de la saison d'hiver 2016-2017

  • Note : les autres espaces regroupent les espaces ruraux, les petites aires urbaines (moins de 10 000 habitants) et les massifs hors ceux de ski.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE, enquêtes de fréquentation dans les hébergements collectifs.

Figure 2 - Évolution des nuitées totales de la saison d'hiver 2016-2017, par rapport à la saison d'hiver précédente, dans les grandes zones

en %
Figure 2 - Évolution des nuitées totales de la saison d'hiver 2016-2017, par rapport à la saison d'hiver précédente, dans les grandes zones (en %) -
Nuitées hiver 2017/nuitées hiver 2016
Massifs de ski -8,9
Littoral -2,2
Province -2,1
Autres espaces -0,8
France métropolitaine 1,6
Urbain de province 3,1
Île-de-France 12,4
  • Note : la France métropolitaine comprend l'Île-de-France et la province. Cette dernière est divisée en urbain de province, littoral, massifs de ski et autres espaces.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE, enquêtes de fréquentation dans les hébergements collectifs.

Figure 2 - Évolution des nuitées totales de la saison d'hiver 2016-2017, par rapport à la saison d'hiver précédente, dans les grandes zones

  • Note : la France métropolitaine comprend l'Île-de-France et la province. Cette dernière est divisée en urbain de province, littoral, massifs de ski et autres espaces.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE, enquêtes de fréquentation dans les hébergements collectifs.

Mauvaise saison dans les stations de ski

Dans les stations de ski, la baisse des nuitées est très marquée (– 8,9 % par rapport à l’hiver 2015–2016). Les hôtels comme les autres hébergements ont souffert d’une météo défavorable. Dans l’hôtellerie, le repli de la fréquentation tranche avec la bonne saison d’hiver 2015–2016. Dans les AHCT, qui assurent près des deux tiers de l'offre professionnelle, en hiver, la fréquentation baisse pour la troisième année consécutive. Le manque d’enneigement de début de saison a pénalisé la fréquentation, notamment en décembre (– 18,0 %). La neige tombée en abondance en février n’a pas suffi à renverser la tendance. Le mois de mars a été ensuite particulièrement doux : sa fréquentation recule de 12,0 %.

La baisse des nuitées est générale dans les stations de ski mais inégalement répartie : relativement modérée (– 3,9 % à – 5,8 %) dans les vallées de la Tarentaise, de la Maurienne et du Mont-Blanc, plus forte dans les autres massifs.

Dans les zones urbaines de province, l’activité augmente de 3,1 % (après + 4,5 % à l’hiver 2015–2016). En revanche, la fréquentation se contracte dans l’espace rural (– 0,8 %) et sur le littoral (– 2,2 %), après un hiver 2015–2016 record (respectivement + 7,3 % et + 6,9 %).

Forte progression en Nouvelle-Aquitaine

En province, le nombre de nuitées diminue de 2,1 %, tiré à la baisse principalement par les stations de ski. Celles-ci représentent 69 % des nuitées hivernales en Auvergne-Rhône-Alpes, 25 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur et 22 % en Occitanie. Les baisses de fréquentation y sont donc respectivement de 5,4 %, 3,6 % et 0,6 % (figure 3).

L’activité se replie nettement dans la région des Hauts-de-France (– 4,0 %). Elle avait connu une hausse notable en 2015–2016 avec le séjour temporaire de forces de l’ordre stationnées à Calais, les nuitées 2016–2017 restant plus élevées qu’en 2014–2015 (+ 4,3 %). En Centre-Val de Loire, en Bourgogne-Franche-Comté et en Pays de la Loire, les baisses de fréquentation (– 2,3 %, – 1,6 % et – 0,1 %) n’effacent pas les hausses de l’hiver 2016. Ainsi, sur deux ans, la fréquentation y progresse respectivement de 6,9 %, 4,6 % et 10,0 %.

À l’inverse, l’activité augmente dans cinq régions. La forte hausse des nuitées en Nouvelle-Aquitaine (+ 6,0 %) est tirée par le tourisme urbain (+ 7,2 %) et par le tourisme rural (+ 18,3 %), grâce à l’ouverture récente de quelques grands établissements. En Corse, le modeste tourisme hivernal (par rapport à une saison d’été prépondérante) renoue avec la croissance (+ 5,9 % après – 2,7 %). Dans les trois autres régions, Bretagne, Grand Est et Normandie, la fréquentation est tirée par le tourisme urbain.

Figure 3 - Évolution des nuitées de la saison d'hiver 2016-2017, par rapport à la saison d'hiver précédente, dans les régions

en %
Figure 3 - Évolution des nuitées de la saison d'hiver 2016-2017, par rapport à la saison d'hiver précédente, dans les régions (en %) -
Évolution des nuitées
Auvergne-Rhône-Alpes -5,4
Hauts-de-France -4,0
Provence-Alpes-Côte d'Azur -3,6
Centre-Val de Loire -2,3
Bourgogne-Franche-Comté -1,6
Occitanie -0,6
Pays de la Loire -0,1
Normandie 0,5
Grand Est 1,5
France métropolitaine 1,6
Bretagne 2,5
Corse 5,9
Nouvelle-Aquitaine 6,0
Île-de-France 12,4
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE, enquêtes de fréquentation dans les hébergements collectifs.

Figure 3 - Évolution des nuitées de la saison d'hiver 2016-2017, par rapport à la saison d'hiver précédente, dans les régions

  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE, enquêtes de fréquentation dans les hébergements collectifs.

Retour de la clientèle étrangère en Île-de-France, mais pas dans les stations de ski

La clientèle non résidente est de retour et s’accroît davantage que la clientèle française : + 4,2 % contre + 0,7 % (après respectivement – 6,2 % et + 2,5 % l’hiver précédent). Cet écart provient du rebond de fréquentation en Île-de-France qui concentre la moitié des nuitées des non-résidents. En province, en revanche, le repli de la fréquentation des non-résidents (– 4,1 % après + 1,6 %) est plus marqué que celui des résidents (– 1,5 % après + 3,6 %). En particulier dans les stations de ski, la baisse est un peu plus forte pour les non-résidents (– 10,7 %) que pour les résidents (– 8,1 %).

Sources

L'Insee réalise chaque mois des enquêtes sur la fréquentation des hébergements collectifs touristiques : hôtels et autres hébergements collectifs touristiques (AHCT). Ces derniers comprennent notamment les résidences de tourisme (dont les «  » ), villages de vacances, maisons familiales et auberges de jeunesse. Ils n'incluent pas les hébergements proposés par des particuliers. Ainsi, l'accroissement de l'offre des particuliers au travers de sites internet pourrait peser sur l'évolution des nuitées, en particulier dans certaines zones comme l'agglomération parisienne.

Définitions

La fréquentation en nuitées correspond au nombre total de nuits passées par les clients dans un établissement touristique. Un couple séjournant trois nuits consécutives dans un établissement compte pour six nuitées, de même que six personnes ne séjournant qu'une nuit.

L’offre professionnelle d'hébergement ne comprend pas l’offre des particuliers. Elle est calculée en prenant en compte le parc de chambres/logements existants et leurs dates d'ouverture.

Clientèle française (resp. étrangère) : les touristes résidents (resp. non résidents) sont, par souci de simplification, appelés également touristes français (resp. étrangers).

Les appart’hotels désignent des hébergements permettant de réaliser un minimum de cuisine et pour lesquels les prestations sont légèrement différentes de celle des chambres classiques de l’hôtellerie.

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