Insee Conjoncture MartiniqueBilan économique 2016 - Martinique

Les voyants de l'économie martiniquaise restent au vert en 2016. Le chômage baisse et l’emploi salarié progresse. La situation financière des ménages est satisfaisante ; l’encours sain de crédit augmente de 3,4 % en raison des taux d’intérêt en baisse. Les consommateurs ont par ailleurs profité d’une inflation quasi nulle (– 0,2 %) et d’une baisse du prix des carburants. Cependant, la baisse du prix du pétrole a entrainé une chute de 13 % des exportations martiniquaises.

Insee Conjoncture Martinique
No 3
Paru le :Paru le23/05/2017
Émilie Aubert, DEAL Martinique – SCPDT - Pôle Connaissance
Insee Conjoncture Martinique No 3- Mai 2017
Consulter

Construction - Diminution des autorisations de construire en 2016 Bilan économique 2016

Émilie Aubert, DEAL Martinique – SCPDT - Pôle Connaissance

En 2016, le nombre de logements autorisés à la construction en Martinique, chute de 27 % par rapport à 2015, tandis que le nombre de logements autorisés en France (hors Mayotte) augmente de 14 %. Parmi les 2 540 projets de construction autorisés en 2016, 61,8 % sont des logements individuels et 38,2 % des logements collectifs (y compris des logements en résidence). Entre 2016 et 2015, les autorisations de maisons individuelles restent stables (+ 0,8 %) tandis que le collectif régresse fortement de 51 %.

Insee Conjoncture Martinique

No 3

Paru le :23/05/2017

Au cours des cinq dernières années, les logements individuels représentent 47 % des autorisations délivrées et les logements collectifs 53 % (y compris les logements en résidence).

Durant cette dernière période, les projets ont diminué de 12 % pour atteindre 15 700 autorisations de construire délivrées sur la Martinique, soit 3 140 autorisations de logements en moyenne par an (1 480 autorisations pour des maisons individuelles, 1 660 autorisations pour des appartements et logements en résidence).

La proportion de logements collectifs, particulièrement faible il y a dix ans (un tiers) s'est accrue fortement sur les cinq dernières années (53 %).

Chute des projets de construction pour la CACEM

En 2016, sur le territoire de la Martinique, les mises en chantier de logements représentent 2 500 logements, soit une diminution de seulement 4 % par rapport à 2015. Les logements individuels représentent 47 % et leur part augmente de 23 % par rapport aux logements collectifs (– 20 %) qui atteignent 53 % des mises en chantier en 2016.

De façon générale, les autorisations de construire ont chuté sur tout le territoire de la Martinique mais plus particulièrement dans le centre.

La Communauté d'Agglomération du Centre de la Martinique (CACEM) concentre 47 % des autorisations, en diminution de 33 % par rapport à 2015.

La Communauté d'Agglomération de l'Espace Sud Martinique (CAESM) qui attirait 27 % des réalisations en 2015, voit sa part augmenter de quatre points pour représenter en 2016, 31 % des projets autorisés.

Parallèlement, la Communauté d'Agglomération du Pays Nord Martinique (CAP Nord Martinique) reste stable avec 22 % des autorisations de construire.

Fort-de-France rassemble cependant toujours le plus grand nombre d'autorisations de construire (dont 89 % de collectif), devant les villes de Sainte-Marie et de Schoelcher.

Ces trois communes regroupent à elles seules plus de 40 % des projets de construction en 2016.

Les surfaces de plancher estimées diminuent également

En 2016, 204 551 m² de surfaces de plancher de logements sont enregistrées dans le département, une superficie en baisse de 19 % par rapport à 2015.

Ceci corrobore la diminution du nombre de logements autorisés sur l’année 2016.

Le parc de logement social

Au 1er janvier 2016, le parc locatif des bailleurs sociaux compte 30 859 logements en Martinique, en progression de 2,7 % sur un an soit 799 logements supplémentaires.

En 2015, 681 logements ont été mis en service, soit une progression de 39 % par rapport à 2014 et 100 % d’entre eux sont neufs.

En 2016, 1 094 logements (LLS et LLTS) ont été financés et 525 logements ont été mis en chantier, parmi lesquels 371 logements locatifs sociaux (LLS) et 154 logements locatifs très sociaux (LLTS). Le nombre de livraisons varie d’une année à l’autre selon des délais de réalisations des opérations mais sur les trois dernières années, ces livraisons atteignent environ 600 LLS-LLTS par an en moyenne et atteignent les objectifs fixés en conseil départemental de l’habitat et de l'hébergement. Par ailleurs, en 2016, 1 094 logements LLS-LLTS ont été financés avec une enveloppe LBU équivalente à celle de 2015 soit 407 LLS-LLTS supplémentaires grâce au travail d’ingénierie financière et aux efforts fournis par les organismes de logements locatifs sociaux, la Préfecture, les différents financeurs et la DEAL.

Le financement du logement social

Le financement du logement social est organisé autour de la ligne budgétaire unique (LBU) fongible, faisant l’objet d’une programmation pluriannuelle.

Elle est gérée par le ministère de l’Outre-Mer, la Préfecture et la DEAL en assurent localement la gestion. Ces crédits d’engagement et de paiement portent sur les aides à la pierre pour la réalisation de logements locatifs sociaux (LLS) et logement locatif très sociaux (LLTS), l’accession sociale à la propriété (L.E.S), l’amélioration de l’habitat des propriétaires occupants (A.A.H), le confortement parasismique des logements locatifs sociaux, ainsi que sur la lutte contre l’habitat insalubre (RHI) et le FRAFU (Fonds régional d’aménagement foncier et urbain) pour l’aménagement et l’équipement des terrains. Par ailleurs, la « loi de développement économique pour l’Outre-mer (LODEOM) » permet de mobiliser la défiscalisation immobilière et le crédit d’impôt au profit des opérations de logement social, en complément des crédits de la LBU.

La construction et la gestion des logements sociaux sont assurées par les trois sociétés d’HLM présentes dans le département depuis plus de quarante années (OZANAM,SIMAR, SMHLM) ainsi que par deux sociétés implantées plus récemment (SEMAG, SEMSAMAR).

En 2016, 2 580 logements sociaux ont été financés pour une dotation globale de 41,5 millions d’euros, dont 37 millions d’euros pour le logement (constructions neuves, amélioration de l’habitat, foncier aménagé).

L’effort budgétaire pour le financement se porte à 18,19 millions pour les constructions neuves et le programme d’amélioration de l’habitat atteint 13,14 millions.

Figure 1Chiffres clés du logement

Chiffres clés du logement ( ) -
2015 2016 Évolution 2016/2015 en %
Nombre estimé d’autorisations de construire 3 503 2 537 -27,58
dont logements individuels 1 555 1 568 0,84
dont logements collectifs/résidence 1 948 969 -50,26
  • Source : SoeS, Sitadel, Estimations à fin mars 2017.

Figure 2Baisse des logements autorisés en MartiniqueRépartition des logements autorisés selon le type de construction (indice base 100 en 2009)

Baisse des logements autorisés en Martinique ( ) -
Logements autorisés en France hors Mayotte Logements commencés en France hors Mayotte Logements autorisés en Martinique Logements commencés en Martinique
2009 100 100 100 100
2010 125 120 132 114
2011 136 125 95 138
2012 126 112 84 122
2013 111 108 102 110
2014 100 98 94 98
2015 104 98 101 117
2016 119 109 73 112
  • Source : SoeS, Sitadel, Estimations à fin avril 2017.

Figure 2Baisse des logements autorisés en MartiniqueRépartition des logements autorisés selon le type de construction (indice base 100 en 2009)

  • Source : SoeS, Sitadel, Estimations à fin avril 2017.

Figure 3Des logements collectifs moins nombreuxRépartition des logements autorisés selon le type de construction

en nombre
Des logements collectifs moins nombreux (en nombre) -
Logements individuels Logements collectifs y compris en résidence
2009 2064 1389
2010 2034 2531
2011 1613 1662
2012 1436 1452
2013 1466 2071
2014 1375 1866
2015 1555 1948
2016 1568 969
  • Source : SoeS, Sidatel, Estimations à fin mars 2017

Figure 3Des logements collectifs moins nombreuxRépartition des logements autorisés selon le type de construction

  • Source : SoeS, Sidatel, Estimations à fin mars 2017

Figure 4La CACEM enregistre la plus forte baisseÉvolution de la construction de logement par EPCI (indice base 100 en 2009)

La CACEM enregistre la plus forte baisse ( ) -
CAESM CACEM CAP NORD
2009 100 100 100
2010 116 170 117
2011 95 109 82
2012 77 115 64
2013 106 157 53
2014 90 140 59
2015 77 176 63
2016 64 117 46
  • Source : SoeS, Sitadel, Estimations à fin avril 2017.

Figure 4La CACEM enregistre la plus forte baisseÉvolution de la construction de logement par EPCI (indice base 100 en 2009)

  • Source : SoeS, Sitadel, Estimations à fin avril 2017.

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

La base de données Sit@del2 rassemble les informations relatives aux autorisations de construire (permis accordés) et aux mises en chantier transmises par les services instructeurs (État, collectivités territoriales) au service statistique du Ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer (MEEM). Les mouvements relatifs à la vie du permis (dépôts, autorisations, annulations, modificatifs, déclarations d'ouverture de chantier, déclarations d'achèvement des travaux) sont exploités à des fins statistiques.

Les séries de la construction utilisées pour la conjoncture et le bilan économique sont élaborées à partir de cette base.

En matière de logement, les séries d'estimations en date réelle sont produites mensuellement pour évaluer le nombre d'autorisations et de mises en chantier. Elles visent à retracer dès le mois suivant, l'ensemble des évènements à leur date réelle. Sur la base des données collectées, les séries intègrent une estimation de l'information non encore remontée. Ces séries sont actualisées chaque mois pour prendre en compte les informations les plus récentes. Les estimations en date réelle corrigent des éventuels défauts de collecte des déclarations d'ouverture de chantier.

Pour les locaux non résidentiels, les séries de surface de plancher en date de prise en compte permettent le suivi conjoncturel de ce secteur. Elles agrègent les informations issues des permis (autorisés, commencés, etc.) selon la date d'enregistrement de la donnée dans l'application Sit@del2. Les séries de surface de plancher en date réelle sont utilisées pour les études structurelles. L'information est restituée selon la date effective de l'autorisation ou de la date de la mise en chantier. Ces séries sont présentées nettes des annulations et ne comportent pas d'estimations : elles minorent donc la réalité, spécialement pour les mois de collecte les plus récents.

Sources

Ouvrir dans un nouvel ongletMinistère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer (MEEM)

Les estimations de logements autorisés en date réelle fournissent par anticipation les niveaux d’autorisation à la date de l’événement. Les estimations de logements mis en chantier corrigent le défaut d’exhaustivité observé dans la remontée des annulations et des déclarations d’ouverture de chantier. Les « Logements en résidence » se caractérisent par la fourniture de services individualisés : de loisirs, de restauration, de soins ou autres, en sus du gîte.

Depuis janvier 2015, de nouveaux indicateurs visant à retracer les autorisations et les mises en chantier à leur date réelle sont diffusés. Ces nouvelles séries améliorent le diagnostic conjoncturel produit à partir de la base Sit@del2, en corrigeant notamment les éventuels défauts de collecte. Pour plus d’informations, consulter le site internet du SoeS.

Définitions

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Pour en savoir plus

Ouvrir dans un nouvel ongletDEAL Martinique – SCPDT - Pôle Connaissance - Émilie AUBERT