Insee Conjoncture MartiniqueBilan économique 2016 - Martinique

Les voyants de l'économie martiniquaise restent au vert en 2016. Le chômage baisse et l’emploi salarié progresse. La situation financière des ménages est satisfaisante ; l’encours sain de crédit augmente de 3,4 % en raison des taux d’intérêt en baisse. Les consommateurs ont par ailleurs profité d’une inflation quasi nulle (– 0,2 %) et d’une baisse du prix des carburants. Cependant, la baisse du prix du pétrole a entrainé une chute de 13 % des exportations martiniquaises.

Insee Conjoncture Martinique
No 3
Paru le :Paru le23/05/2017
Guy Mystille, Insee
Insee Conjoncture Martinique No 3- Mai 2017
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Emploi salarié - L’emploi salarié en Martinique progresse en 2016 Bilan économique 2016

Guy Mystille, Insee

En Martinique, les secteurs tertiaire marchand et industriel conjuguent tous deux des résultats positifs en termes d’accroissement annuel de l’emploi salarié. Le secteur de la construction participe au contraire d’un effet négatif qui réduit la hausse moyenne de l’exercice 2016 par rapport à 2015.

Insee Conjoncture Martinique

No 3

Paru le :23/05/2017

En Martinique, l’emploi salarié marchand augmente de 1,3 % en moyenne annuelle entre 2015 et 2016. Ce résultat reflète toutefois assez mal un exercice où les saisonnalités ont généré des pertes de postes dans plusieurs secteurs clés de l’économie. Les troisièmes trimestres marquent généralement une transition entre deux périodes actives et mieux porteuses en termes d’emploi. En 2016, ce troisième trimestre ne déroge pas à cette tendance. Le regain est alimenté par un quatrième trimestre plus dynamique, porté par les embauches au sein des sous-secteurs du tertiaire marchand et du secteur de l’industrie.

Le secteur tertiaire marchand, principal vecteur de la hausse

En 2016, le secteur tertiaire marchand progresse de 1,8 % par rapport à l’année 2015. Les secteurs concurrentiels ont évolué de façon différenciée les uns des autres. La progression est notable dans le commerce, plus gros pourvoyeur d’emploi salarié du département, hors fonction publique (1,3 %). Considéré dans ses déclinaisons, l’accroissement d’activité y est manifeste : le commerce et réparation d'automobiles et de motocycles, le commerce de gros, à l’exception des automobiles et des motocycles et surtout le commerce de détail, à l’exception des automobiles et des motocycles ont multiplié les contrats.

Le secteur de l’hébergement et de la restauration est en net regain en 2016 : la hausse de 5,4 % sur une année est cependant davantage imputable au développement des activités de restauration que de celles de l’hôtellerie. Les autres activités de services bouclent une année 2016 avec une moyenne annuelle d’emplois occupés plus forte qu’en 2015 : l’augmentation de 4,2 % est corrélée aux activités du monde associatif, sous-secteur qui exprime des écarts parfois surprenants en termes d’effectifs inscrits.

L’industrie soutient aussi la hausse

La fabrication d’autres produits industriels utilise en moyenne trois milliers de personnes. Celles-ci constituent un stock relativement stable d’un trimestre à l’autre. Ce sous-secteur affiche un accroissement de près de 3,0 % en 2016, par rapport à 2015. Plus versatile en termes d’emplois, l’industrie agroalimentaire mobilise un peu moins de trois milliers d’individus. Entre les deux exercices, ceux-ci sont en hausse plus modérée, portée par la saisonnalité liée au quatrième trimestre.

Une année en demi-teinte dans la construction

Le secteur de la construction a fortement décliné depuis l’année 2009. En dépit de sursauts imputables à la mise en place de gros chantiers, la baisse ne s’est jamais démentie. Les exercices les plus récents témoignent encore des difficultés de survie d’un secteur extrêmement dépendant de la demande publique et privée, et contraint de surcroît par l’insularité. L’exercice 2016 s’est caractérisé par un premier semestre en chute, suivi d’une modeste reprise qui n’a que limité les pertes. Par rapport à l’année 2015, la chute atteint 0,9 %.

Figure 1Chiffres Clés

Chiffres Clés ( ) -
Nombre de salariés (effectifs) Évolution 2015/2016 (%)
Industrie 8 562 0,9
Construction 6 045 -0,9
Tertiaire marchand 50 132 1,8
Total (hors agriculture) 64 738 1,4
Agriculture 4 312 -1,0
Total 69 050 1,3
  • Source : Epure.

Figure 2Secteurs concurrentiels : une fin d'exercice plus favorable en 2016Évolution de l'emploi salarié dans les secteurs concurrentiels (en %)

Indice base 100 au deuxième trimestre 2009
Secteurs concurrentiels : une fin d'exercice plus favorable en 2016 (Indice base 100 au deuxième trimestre 2009) -
Évolution T3 2016 / T4 2016 (en %) Évolution T4 2015 / T4 2016 (en %)
Commerce -0,2 -0,1
Autres activités de services 3,7 6,0
Transport et entreposage 3,8 3,0
Hébergement et restauration 7,1 4,4
Information et communication 3,5 -4,1
Activités financières et d'assurance -0,8 3,3
Activites immobilères -0,7 1,6
Activités Scientifiques et techniques - Services administratifs et de soutien -1,3 -0,4
Ensemble tertiaire marchand 1,3 1,5
  • Note: l'évolution annuelle rapporte les effectifs au 31 décembre 2015 aux effectifs au 31 décembre 2016.
  • Source: Insee, Epure.

Figure 3Des évolutions en dents de scie, image d'un tissu fragileÉvolution de l’emploi salarié marchand aux Antilles-Guyane

Indice base 100 au deuxième trimestre 2009
Des évolutions en dents de scie, image d'un tissu fragile (Indice base 100 au deuxième trimestre 2009) -
Guadeloupe Guyane Martinique
2011T1 107,9 107,9 96,6
2011T2 107,9 106,7 96,6
2011T3 107,4 112,6 97,4
2011T4 106,4 111,2 95,1
2012T1 107,8 113,6 95,1
2012T2 108,3 115,4 95,8
2012T3 104,8 114,3 95,1
2012T4 105,1 116,1 95,6
2013T1 107,8 116,8 97,3
2013T2 106,0 115,2 95,6
2013T3 101,1 114,6 93,7
2013T4 102,3 117,6 94,3
2014T1 103,2 116,6 94,7
2014T2 101,5 116,1 94,3
2014T3 99,5 116,9 94,9
2014T4 100,1 117,1 94,4
2015T1 101,1 118,1 95,6
2015T2 100,5 116,1 95,8
2015T3 99,5 117,4 95,5
2015T4 100,4 120,0 96,9
2016T1 101,9 118,7 97,6
2016T2 101,5 117,8 97,2
2016T3 99,7 117,6 96,7
2016T4 100,2 120,3 97,8
  • Source: Insee, Epure.

Figure 3Des évolutions en dents de scie, image d'un tissu fragileÉvolution de l’emploi salarié marchand aux Antilles-Guyane

  • Source: Insee, Epure.

Figure 4Une année 2016 meilleure que 2015Évolution de l'emploi salarié marchand en Martinique

Indice base 100 au deuxième trimestre 2009
Une année 2016 meilleure que 2015 (Indice base 100 au deuxième trimestre 2009) -
Industrie Construction Tertiaire marchand Ensemble
2011T1 96,4 84,1 99,2 97,0
2011T2 96,7 81,3 99,6 97,0
2011T3 95,2 82,4 100,6 97,7
2011T4 92,3 77,4 98,7 95,2
2012T1 92,7 77,4 98,5 95,1
2012T2 92,8 78,3 99,3 95,9
2012T3 92,2 77,0 98,8 95,2
2012T4 92,0 78,0 99,3 95,7
2013T1 94,9 79,6 100,8 97,4
2013T2 94,7 77,5 98,9 95,7
2013T3 93,6 74,8 97,0 93,8
2013T4 93,2 73,8 98,0 94,3
2014T1 94,8 74,7 98,1 94,8
2014T2 94,0 74,3 97,7 94,3
2014T3 92,4 73,3 99,0 94,9
2014T4 91,6 72,5 98,6 94,4
2015T1 92,7 74,3 99,8 95,7
2015T2 93,8 76,2 99,5 95,9
2015T3 93,1 74,6 99,5 95,6
2015T4 94,3 74,6 101,1 97,0
2016T1 95,4 75,1 101,9 97,7
2016T2 94,6 75,5 101,4 97,3
2016T3 93,3 73,3 101,3 96,8
2016T4 94,1 73,2 102,6 97,8
  • Source: Insee, Epure.

Figure 4Une année 2016 meilleure que 2015Évolution de l'emploi salarié marchand en Martinique

  • Source: Insee, Epure.

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

Mesurer les évolutions de l’emploi salarié marchand

Les emplois salariés font l’objet de déclarations sous forme de Bordereaux de Recouvrement des Cotisations (BRC).

Ces Bordereaux sont adressés par les employeurs aux Unions de Recouvrement de Sécurité Sociale et des Allocations Familiales (Urssaf), puis transmis trimestriellement à l’Insee.

Ils concernent les salariés soumis au régime général de sécurité sociale, à l’exception :

  • des apprentis dont les cotisations sont prises en charge par l’État ;
  • des emplois domestiques ;
  • des fonctionnaires de l’État.

Sur les données issues des BRC, une chaîne de traitement dite Epure (Extension du Projet Urssaf sur les Revenus et l’Emploi) est utilisée pour les départements français d’Amérique depuis 2006. Le champ est restreint aux activités les mieux représentées.

Sont exclus du champ Epure :

  • les caisses de congés payés ;
  • les établissements de vente à domicile ;
  • les administrateurs d’immeubles à l’AFPA.

Finalement, le champ étudié « les établissements marchands de l’industrie, de la construction, du commerce et des services » représente 50 % des 300 000 emplois des DFA en fin septembre 2011 (hors emplois domestiques et personnel militaire dépendant du Ministère de la Défense).

Les données brutes ne sont pas désaisonnalisées. Les résultats sont ici présentés selon la nouvelle Nomenclature Agrégée (NA) 2008, regroupement de la nouvelle Nomenclature d’Activités Française (NAF) destiné à l’analyse économique.

Définitions

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Estimations d'emploi localisées / ESTEL / Estel :

A partir de 2009, les estimations d'emploi annuelles sont calculées à partir du dispositif Estel (Estimations d'emploi localisées), qui se fondent sur l'utilisation des sources administratives en niveau.

Pour les salariés, il s'agit des Déclarations Annuelles de Données Sociales (DADS « grand format ») contenant, en plus des DADS stricto sensu, les données du fichier de paye des agents de l'État et celles des particuliers employeurs).

Pour les non salariés agricoles, les sources mobilisées sont les fichiers de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) et pour les non salariés non agricoles, les fichiers de l'Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale (ACOSS) qui est la Caisse Nationale des Unions de Recouvrement des Cotisations de Sécurité Sociale et d'Allocations Familiales (URSSAF).

Le concept central d'Estel est une synthèse ascendante des sources administratives utilisées avec prise en compte de la multi-activité. Estel mesure l'emploi selon un concept « BIT répertorié » : l'emploi est mesuré sur la dernière semaine de l'année et tout emploi déclaré est comptabilisé.

Le passage à Estel permet la production des estimations d'emploi annuelles à un niveau géographique et sectoriel plus fin que l'ancien système (celui de la zone d'emploi croisée avec le niveau A38 de la nouvelle nomenclature d'activités au lieu du niveau départemental) ; de plus on disposera chaque année de la double localisation au lieu de résidence et au lieu de travail pour les salariés et d'informations sur le sexe et la tranche d'âge quinquennale des travailleurs salariés et non salariés.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

Nomenclature d'activités française / NAF :

La nomenclature des activités économiques en vigueur en France depuis le 1er janvier 2008 est la nomenclature d'activités française (NAF rév. 2). La NAF a la même structure que de la nomenclature d'activités de la Communauté européenne (NACE rév. 2) mais elle comporte un niveau supplémentaire, spécifique à la France, celui des sous-classes.

La NAF rév. 2 comporte cinq niveaux comprenant respectivement : 21, 88, 272, 615 et 732 postes.

La NAF rév. 2 s'est substituée à la NAF rév. 1 datant de 2003 (entrée en vigueur au 1er janvier 2003). La NAF rév. 1 comporte cinq niveaux ayant respectivement 17, 31, 62, 224, et 712 postes .

La NAF rév. 1 avait succédé à la NAF qui était en vigueur depuis le 1er janvier 1993.