En 2016, après quatre années de stabilité, l'ensemble des trafics passagers des ports et aéroports de Corse (croisiéristes compris) repartent à la hausse. Ils progressent de 8 % sur un an avec 8,9 millions de voyageurs au départ et à l'arrivée (figure 1). Les trafics croisières augmentent très fortement (+ 50 % sur un an) grâce au port d’Ajaccio qui franchit la barre du million de croisiéristes et traite 87 % de ce marché cette année.

Avec 7,73 millions de passagers, les trafics aériens et maritimes (hors croisières) croissent de 3 % et enregistrent un nouveau record historique ; 72 % de ces trafics annuels continuent à être assurés durant la saison estivale, de mai à septembre. Les trafics avec l’étranger progressent pour la 4^e année consécutive (+ 4 % par rapport à 2015) et les lignes françaises se reprennent avec + 3 % (après - 0,1 % en 2015 et - 3 % en 2014).

Les trafics passagers (hors croisières) augmentent mais de manière inégale : la hausse est soutenue dans l’aérien, elle est beaucoup plus modeste dans le maritime. Structurellement ces deux modes de transport tendent à converger sur ces dernières années, tendance accentuée par l’arrivée des compagnies aériennes Low Cost (figure 2).

Les trafics aériens progressent de façon continue depuis 2004. Ils gagnent ainsi 1,4 million de voyageurs en 12 ans, soit + 60 %. En 2016, ils croissent de 6 % sur un an atteignant un nouveau record annuel de 3,7 millions de voyageurs (figure 3).

Les trafics aériens des compagnies Low Cost, multipliés par 2,9 en cinq ans, captent 1,1 million de passagers. En hausse de 21,5 % par rapport à 2015, ils assurent 91 % de la croissance annuelle du trafic aérien. Ils représentent désormais 30 % de la desserte aérienne de la Corse et sont orientés à 71 % sur la France.

Les trafics Low Cost progressent dans tous les aéroports insulaires mais à des rythmes différents : + 25 % pour Figari contre seulement + 1 % pour Calvi. Les trafics totaux augmentent le plus dans les aéroports de Figari (+ 9 %) et de Bastia (+ 8 %). La hausse est plus modeste à Ajaccio (+ 4 %) et Calvi (+ 1%).

Les lignes françaises progressent de 5 %. Les trafics sur Paris gagnent des voyageurs (+ 4,5 %), ceux sur Marseille et Nice sont en recul (- 2 % et - 7 %). Les autres destinations continuent à se développer (+ 18 %). En 2016, elles assurent 27 % du trafic national contre 11 % en 2010. En six ans, les trafics y ont été multipliés par 3,2. Les lignes étrangères augmentent de 12 % cette année, avec notamment + 29 % sur la Suisse, + 20 % sur l’Allemagne tandis que les trafics sur la Belgique reculent de 8 %.

Après cinq années de baisse, les trafics maritimes repartent modestement à la hausse : + 0,8 % par rapport à 2015 avec plus de 4 millions de passagers. Cette hausse concerne aussi bien les trafics français qu’italiens (figure 3).

Elle est due à l'ouverture de nouvelles lignes, notamment à Porto-Vecchio et à Bastia. Le port de Porto-Vecchio double ainsi ses trafics grâce à de nouvelles dessertes sur Nice, Toulon et la Sardaigne (92 300 passagers gagnés contre 33 400 pour l’ensemble de la Corse). Bastia progresse de 3 %, avec une nouvelle ligne sur Nice. Tous les autres ports sont en baisse, en particulier Propriano (- 16 %) et L’Île-Rousse (- 11 %).

Côté continent français, les ports de Marseille et Toulon perdent des passagers (- 5 % et - 2 %), celui de Nice en gagne (+ 10 %).

Dans le domaine maritime, l’année 2016 est marquée par des transformations notables au niveau des armements et de la desserte portuaire : la SNCM a été reprise en janvier par la MCM qui l’a à son tour cédée à Corsica Linea en avril ; la Blu Navy reprend la Saremar en avril ; enfin, l’exploitation du port de Calvi a été suspendue à partir d’août pour des raisons de sécurité, du fait de l’état d’urgence.

Avec 2,9 millions de passager en 2016, la Corsica Ferries assure 71 % des trafics maritimes. Elle est stable sur un an. Seules deux compagnies progressent : la Moby Lines (+ 27 %) et la Méridionale (+ 8 %). Corsica Linea perd 17 % de la clientèle de la SNCM de 2015 et la Saremar/Blu Navy recule de 10 %.

En 2016, avec 2,2 millions de tonnes de nettes transportées, entrées et sorties cumulées, les trafics maritimes de marchandises diminuent de 0,8 % par rapport à l'année précédente. A l'exception du trafic roulier, cette baisse du trafic de marchandises touche tous les types de fret (figure 4). Elle est notamment importante pour les entrées d'hydrocarbures (- 18 %). Le trafic roulier (entrées + sorties) augmente de 5 % sur un an avec + 5 % sur la France et + 3 % sur l'Italie.