Insee Conjoncture GuyaneBilan économique 2015 - Guyane

En 2014, l'économie de la Guyane était en croissance soutenue, portée par l'activité intense du secteur spatial. Cette évolution favorable en Guyane se fait dans un contexte mondial encore morose. En France, la croissance reste faible même si elle se consolide. En revanche, la zone Amérique latine et Caraïbes traverse de grandes difficultés (- 0,1 %). Les deux pays voisins de la Guyane, le Surinam et le Brésil, sont en pleine crise politique. Dans ce contexte, l'économie guyanaise reste portée par le secteur spatial et l'investissement des entreprises et des ménages, qui ne compensent qu'en partie la stagnation de l'emploi, la faible commande publique et une consommation des ménages en berne.

Insee Conjoncture Guyane
Paru le :Paru le15/06/2016
Nicolas Surais, Jeanne Da-Silvera, DEAL Guyane - Rémi Charrier, Insee
Insee Conjoncture Guyane- Juin 2016

Construction - Un parc social en progression rapide

Nicolas Surais, Jeanne Da-Silvera, DEAL Guyane - Rémi Charrier, Insee

Au 1er janvier 2015, le patrimoine locatif social de la Guyane poursuit son expansion et atteint 15 715 logements. La région dispose de 63 logements sociaux pour 1 000 habitants. Près de la moitié des logements sont situés sur les communes de Cayenne et de Kourou. La dynamique de construction est très forte sur le territoire de la CACL. Les financements sont importants en 2015 et devraient permettre au parc de poursuivre sa croissance.

Insee Conjoncture Guyane

No 02

Paru le :15/06/2016

En Guyane, le parc locatif social compte 15 715 logements au 1er janvier 2015. Il est en forte expansion : 885 logements de plus qu'au 1er janvier 2014, soit une augmentation de 6 %. En 2013, le nombre de logements sociaux avait déjà augmenté de manière soutenue bien que légèrement plus faible (+ 5,1 %). La croissance du parc est plus importante en Guyane que dans le reste de la France. Le nombre de logements sociaux augmente de 1,6 % au niveau national et de 4,2 % dans les autres collectivités d'outre-mer (COM).

Un déficit structurel de logements sociaux

Cet investissement des pouvoirs publics permet de mieux répondre à une demande croissante en logements sociaux. Celle-ci est liée à la forte croissance démographique et à la fréquente précarité des ménages. La population de Guyane dispose de 63,8 logements pour 1 000 habitants au 1er janvier 2015 contre 62,4 pour 1 000 habitants un an plus tôt. Si le nombre de logements sociaux par habitant augmente régulièrement, il demeure largement inférieur à celui de la France entière (72,6) et des COM (77,2).

Pour rattraper la moyenne nationale, la Guyane devrait disposer de 2 000 logements supplémentaires, soit un parc de 17 770 logements sociaux. Pour rattraper la moyenne des DOM, il faudrait 3 125 logements supplémentaires, soit un parc de 18 841 logements sociaux.

Plus de la moitié du parc à Cayenne et à Kourou

Le parc de logements sociaux se situe essentiellement sur le littoral. La communauté d'agglomération du centre littoral (CACL) concentre 64 % du parc guyanais, la communauté de communes des savanes 21 %, la communauté de communes de l'ouest guyanais 13 % et la communauté de communes de l'est guyanais 2 %.

À l'intérieur de ces zones, les logements sociaux sont inégalement répartis. Les cinq communes les plus peuplées de Guyane concentrent à elles seules 86 % du parc de logements sociaux : Cayenne (36 %), Kourou (19 %), Saint-Laurent-du-Maroni et Matoury (11 %) et Rémire-Montjoly (9 %).

Le parc progresse à l'ouest

Les nouvelles constructions de logements sociaux se font en grande majorité sur le territoire de la CACL (71,5 % des livraisons en 2014). La dynamique est particulièrement forte à Macouria (zones de Soula et de Sainte-Agathe) et Rémire-Montjoly.

L’Ouest guyanais devient le deuxième secteur de construction de logements sociaux, notamment à Saint-Laurent-du-Maroni et à Mana. La croissance démographique est particulièrement vive dans cette zone et les besoins en logements très importants. Enfin autour de Kourou, la construction de logements sociaux est faible depuis 2010.

Un taux de vacance élevé

Le taux de vacance reste élevé, 7 % au 1er janvier 2015. Ce chiffre est d’autant plus inquiétant qu’il progresse de 1 point par rapport à 2014 et demeure très supérieur à la moyenne nationale (3,1%) et à la moyenne des COM (3,4%). Une partie de cette vacance est due au délai entre la livraison du logement au cours de l’année 2014 et l'arrivée de l'occupant.

Des financements en hausse

Au cours de l’année 2014, 21 M€ ont été consacrés à la construction et à la réhabilitation des logements sociaux, soit 20 % de plus qu’en 2013. Avec l’Opération d’Intérêt National (définitions), l’État s’est engagé à accroître de façon significative les crédits mis à disposition pour encourager la production de logements en Guyane.

Ainsi, en 2015, l’État a octroyé 43 M€ d'autorisations d'engagement de crédits (définitions) en faveur de la construction et de la réhabilitation des logements locatifs sociaux, soit une progression de 104 % de l’enveloppe par rapport à 2014.

Figure 1Le parc social augmente de 5,9 % entre 2014 et 2015 - Nombre de logements sociaux au 1er janvier et évolution en %

Le parc social augmente de 5,9 % entre 2014 et 2015 - Nombre de logements sociaux au 1er janvier et évolution en %
2014 2015 Évolution 2014/2015
Logements sociaux 14 830 15 715 5,9
  • Source : RPLS DEAL

Figure 2La parc social gagne 2 000 logements en quatre ans

Nombre de logements sociaux
La parc social gagne 2 000 logements en quatre ans (Nombre de logements sociaux)
Nombre de logements sociaux
2012 13155
2013 14074
2014 14830
2015 15715
  • Source : RPLS DEAL

Figure 2La parc social gagne 2 000 logements en quatre ans

  • Source : RPLS DEAL

Figure 3La vacance est plus élevée en Guyane

en %
La vacance est plus élevée en Guyane (en %)
Guyane Ensemble des DOM France entière
Taux de vacance 7 3,4 3,1
  • Source : RPLS DEAL

Figure 3La vacance est plus élevée en GuyaneTaux de vacance des logements

  • Source : RPLS DEAL

Figure 4Baisse de la contruction de locaux non résidentiels - Construction autorisée de locaux non résidentiels selon le type

Baisse de la contruction de locaux non résidentiels - Construction autorisée de locaux non résidentiels selon le type
Guyane France métropolitaine
Surfaces autorisées en 2015 (en milliers de m²) Évolution 2015/2004 (%) Évolution moyenne annuelle 2014/2009 (1) Évolution 2015/2004 (%) Évolution moyenne annuelle 2014/2009 (1)
Artisanat 1 -29,6 13,1 -6,3 3,1
Bureaux 7 28,1 -28,7 4,7 -0,3
Commerce 11 27,5 -2,9 1,9 -3,4
Entrepôt 7 13,3 -1,5 8,2 1,4
Exploitation agricole ou forestière 40 57,4 58,3 15,4 -7,2
Hébergement hôtelier 1 -31,9 5,4 32,8 -2,7
Industrie 10 350,6 -4,2 3,2 -3,6
Service public ou d'intérêt collectif 10 -75,7 15,2 -11,7 -5,5
Ensemble 86 -4,2 4,2
  • (1) : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de locaux, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Note : données brutes provisoires en date réelle.
  • Source : SOeS, Sit@del2, résultats au 13 avril 2016.

Figure 5Forte augmentation du financement du logement social en 2015

Forte augmentation du financement du logement social en 2015
Autorisations d'engagement
2008 18,96
2009 18,7
2010 19,92
2011 20,62
2012 20,98
2013 17,43
2014 20,95
2015 43,04
  • Source : SAUCL DEAL

Figure 5Forte augmentation du financement du logement social en 2015Montant en millions d’€ des autorisations d'engagement

  • Source : SAUCL DEAL

Figure_6Augmentation de 6 % du parc locatif social - Évolution des logements sociaux entre 2014 et 2015 en Guyane

Définitions

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Documentation

Définitions (pdf, 58 Ko )