Bilan économique 2015 - Guyane
En 2014, l'économie de la Guyane était en croissance soutenue, portée par l'activité intense du secteur spatial. Cette évolution favorable en Guyane se fait dans un contexte mondial encore morose. En France, la croissance reste faible même si elle se consolide. En revanche, la zone Amérique latine et Caraïbes traverse de grandes difficultés (- 0,1 %). Les deux pays voisins de la Guyane, le Surinam et le Brésil, sont en pleine crise politique. Dans ce contexte, l'économie guyanaise reste portée par le secteur spatial et l'investissement des entreprises et des ménages, qui ne compensent qu'en partie la stagnation de l'emploi, la faible commande publique et une consommation des ménages en berne.
Chômage - Un taux de chômage élevé mais stable
Marcelle Jeanne-Rose, Daaf
En Guyane, en 2015, le taux de chômage est stable à 21,9 %. Les femmes sont plus touchées. Leur taux de chômage est de neuf points supérieur à celui des hommes. Fin 2015, le nombre de demandeurs d'emploi toutes catégories confondues s'élève à 25 300, en progression de 3,6 % sur un an. Malgré ces difficultés sur le marché du travail, le nombre de contrats aidés est en baisse entre 2014 et 2015.
Insee Conjoncture Guyane
No 2
Paru le :15/06/2016
Le nombre de chômeurs au sens du BIT (définitions) reste stable en Guyane. Le taux de chômage (définitions) augmente de 0,4 point et atteint 21,9 % de la population active en 2015. Il est inférieur de 1,8 point à celui de la Guadeloupe et supérieur de 3 points à celui de la Martinique. En France hexagonale, le taux de chômage est beaucoup plus faible que dans les DFA avec seulement 10,3 %.
Une situation plus précaire pour les jeunes et les femmes
Malgré une légère baisse, le taux de chômage des femmes demeure bien plus élevé que celui des hommes. Il s'élève à 26,6 %, soit près de 9 points de plus que les hommes. Cet écart est particulièrement marqué pour les moins de 25 ans. Les obstacles pour intégrer le monde du travail semblent plus difficiles à franchir pour les jeunes femmes ; près de 55 % d’entre elles se retrouvent au chômage à ces âges, contre 40 % pour les hommes. Même si l’écart se réduit pour les 25-49 ans, la différence est tout de même de 10 points.
La situation s’est dégradée pour les moins de 25 ans avec un taux de chômage qui passe de 40 % en 2014 à 46,7 % en 2015. Alors qu’il était jusqu’à maintenant le plus faible des DFA, le taux de chômage des jeunes en Guyane rattrape celui de la Martinique. A l’inverse, pour les 50 ans et plus, le contexte évolue positivement avec une légère baisse de 1,8 point sur un an.
Le niveau de diplôme reste un rempart pour échapper au chômage. Les personnes sans diplôme ont un taux de chômage cinq fois plus important que les titulaires d'un bac + 2, avec respectivement 34,6 % et 7,5 %. Les personnes sans diplôme ont un taux de chômage cinq fois plus important que les titulaires d'un bac + 2, avec respectivement 34,6 % et 7,5 %.
Les femmes sont plus souvent touchées par le chômage de longue durée : 13,3 % d’entre elles sont au chômage depuis deux ans ou plus. Même lorsqu'ils ont un emploi, les femmes et les jeunes sont plus souvent en situation de précarité. Ils sont ainsi souvent à temps partiel : 22 % des femmes (contre seulement 9 % des hommes) et 29 % des jeunes. Cette situation de temps partiel est le plus fréquemment subie : plus de 60 % d'entre eux souhaitent travailler plus.
La demande d’emploi en hausse
Le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) des catégories ABC (définitions), s'élève à 25 300 personnes. Il progresse de 2,7 % sur un an. Même si les femmes sont majoritaires parmi les demandeurs d'emploi (57,2 %), leur nombre augmente plus fortement chez les hommes en 2015.
Seule catégorie en baisse, la demande d'emploi des jeunes de 15 à 24 ans diminue de 7,6 %. Le nombre de demandeurs d'emploi augmente fortement chez les plus de 50 ans (+ 10,8 %). Fin 2015, 21,2 % des demandeurs d'emploi ont plus de 50 ans, alors qu'en 2014, leur part était de 19,7 %.
Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits depuis plus d'un an progresse de 4,3 % en 2015. Cette hausse est deux fois moins rapide qu’en 2014.
L’augmentation du nombre de demandeurs d'emploi est moins forte dans la catégorie A (+ 1,4 %) que dans les autres catégories. Comme pour l'ensemble des demandeurs d'emploi, l'année 2015 a été plus favorable pour les 15-24 ans (– 8 % dans les DEFM de catégorie A) que pour les personnes âgées de plus de 50 ans (+ 9,8 %).
De moins en moins de contrats aidés
Le nombre de contrats aidés s'élève à 8 117 en 2015 en diminution de 12 % par rapport à 2014. L'accompagnement des jeunes a notamment été divisé par deux entre 2014 et 2015. Les aides à l'emploi dans le secteur non marchand sont aussi en repli de 14 %.
En revanche, elles sont en forte hausse (+ 40 %) dans le secteur marchand. L'écart entre les deux secteurs se resserre. En 2014, il y avait 7 contrats aidés dans le secteur non marchand pour 1 contrat dans le secteur marchand. En 2015, le rapport est passé à 4 contrats aidés non marchands pour 1 contrat aidé marchand.
tableauFigure 1a – Chiffres clés du chômage des 15 ans et plus
Taux de chômage 2015 (en %) | Variation en point 2015/2014 | |
---|---|---|
Ensemble | 21,9 | -0,4 |
Hommes | 17,8 | 0,9 |
Femmes | 26,6 | -1,9 |
- Source : Insee, enquête Emploi en continu 2015.
tableauFigure 1b – Demandeurs d'emploi en 2015
Demandeurs d'emploi 2015 (en nombre) | Evolution 2015/2014 ( en %) | |
---|---|---|
Ensemble catégories A, B, C | 25,3 | 2,7 |
Moins de 25 ans | 3,5 | -7,6 |
De 25 à 49 ans | 16,4 | 2,7 |
50 ans ou plus | 5,4 | 10,8 |
- Source : Pôle emploi-DARES, STMT.
tableauFigure 2 – Le nombre de demandeurs évolue peu
Catégories A | Catégories A,B,C | |
---|---|---|
2007 | 11,7 | 12,9 |
2008 | 12,8 | 14,1 |
2009 | 14,6 | 16,2 |
2010 | 16,2 | 18,0 |
2011 | 16,9 | 18,7 |
2012 | 18,9 | 21,0 |
2013 | 21,2 | 23,2 |
2014 | 22,3 | 24,6 |
2015 | 22,9 | 25,3 |
- Source : Pôle emploi-DARES, STMT.
graphiqueFigure 2 – Le nombre de demandeurs évolue peu

- Source : Pôle emploi-DARES, STMT.
tableauFigure 3 – Le nombre de demandeurs seniors en hausse
Demandeurs d'emploi au 31/12/2015 (en milliers) | Glissement annuel (1) (en %) | |||
---|---|---|---|---|
Catégories A, B, C | Catégorie A | Catégories A, B, C | Catégorie A | |
Hommes | 10,7 | 9,8 | 4,5 | 3,1 |
Femmes | 14,6 | 13,1 | 1,5 | 0,1 |
Moins de 25 ans | 3,5 | 3,2 | -7,6 | -8,3 |
25 à 49 ans | 16,4 | 14,8 | 2,7 | 1,1 |
50 ans ou plus | 5,4 | 4,9 | 10,8 | 9,8 |
Inscrits depuis plus d'un an | 8,6 | nd | 4,3 | nd |
Guyane | 25,3 | 22,9 | 2,7 | 1,4 |
France métropolitaine | 5 551,7 | 3 638,5 | 4,9 | 2,4 |
- nd : données non disponibles.
- (1) : évolution de l'indicateur entre le 31/12/2014 et le 31/12/2015.
- Sources : Pôle emploi ; DARES.
tableauFigure 4 – Des contrats aidés en baisse
2014 | 2015 (p) | |
---|---|---|
Contrats en alternance | 42 | 159 |
Emploi marchand aidé | 533 | 747 |
dont Contrat unique d'insertion (CUI) - Contrat Initiative Emploi (CIE) | 176 | 139 |
dont Emplois d'Avenir | 257 | 288 |
Emploi non marchand aidé | 3691 | 3182 |
dont Contrat unique d'insertion (CUI) - Contrat d'Accomp. à l'Emploi (CAE) | 3054 | 2640 |
dont Emplois d'Avenir | 613 | 518 |
Accompagnement des jeunes | 850 | 444 |
- p : données provisoires.
- Source : Dares.
tableauFigure 5 – Chômage au sens du BIT en 2015
Hommes | Femmes | Ensemble | |
---|---|---|---|
Sans diplôme| ou CEP | 27,6 | 42,4 | 34,6 |
Brevet| des collèges,| CAP, BEP | 12,8 | 33,3 | 21,0 |
Baccalauréat | 15,0 | 18,0 | 16,5 |
Bac+2 | 9,1 | 5,7 | 7,5 |
Diplôme| supérieur |au Bac+2 | 1,7 | 1,6 | 1,6 |
- Source : Enquête Emploi en Continu 2015.
graphiqueFigure 5 – Chômage au sens du BIT en 2015

- Source : Enquête Emploi en Continu 2015.
tableauFigure 6 – L'emploi plus précaire pour les jeunes et les femmes
Hommes (p) | Femmes (p) | 15-24 ans (p) | Ensemble (p) | |
---|---|---|---|---|
Temps complet | 90,8 | 77,8 | 70,9 | 85,1 |
Temps partiel | 9,2 | 22,2 | 29,1 | 14,9 |
Taux de sous-emploi | 6,4 | 13,5 | 18,8 | 9,5 |
- (p) : données provisoires.
- Source : Insee, enquête Emploi en continu 2015.
tableauFigure 7 – 18 000 chômeurs guyanais au sens du BIT
Hommes (p) | Femmes (p) | Ensemble (p) | |
---|---|---|---|
Actifs | 43,9 | 38,3 | 82,2 |
Actifs ayant un emploi | 36,1 | 28,1 | 64,2 |
Chômeurs | 7,8 | 10,2 | 18,0 |
Inactifs | 29,5 | 41,3 | 70,7 |
Ensemble | 73,3 | 79,6 | 153,0 |
- (p) : données provisoires.
- Source : Insee, enquête Emploi en continu 2015.
Chômeurs et demandeurs d’emplois
Entre 2014 et 2015, le nombre de chômeurs au sens du BIT est resté quasiment stable en moyenne annuelle. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (définitions) inscrits à Pôle emploi à légèrement progressé. Si ces deux indicateurs évoluent souvent dans le même sens, ils peuvent aussi diverger. Cette différence s’explique alors en partie par la hausse concomitante du « halo » autour du chômage. Il est ainsi possible que, face aux difficultés rencontrées sur le marché du travail, certaines personnes inscrites à Pôle emploi ne cherchent plus activement d’emploi ou déclarent ne plus souhaiter travailler, s’éloignant ainsi du marché du travail.
Sources
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Définitions
Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).
Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).
On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...
Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.
Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.
Taux de chômage
Taux de chômage (BIT)
Activité partielle / Chômage partiel
Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.
Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.
Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.
Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».
En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.
L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...
Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM
Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD
Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.
Catégories de demandes d'emploi établies par Pôle Emploi
Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur les listes de France Travail est soumise à certaines conditions, mais les demandeurs d’emploi peuvent être ou non indemnisés, certains peuvent occuper un emploi. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, ils sont regroupés en cinq catégories :
- catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;
- catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
- catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) ;
- catégorie D : demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie, etc.), y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;
- catégorie E : demandeurs d'emploi non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).
Population active (BIT)
La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.
Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du travail (BIT).
Pour en savoir plus
Documentation
Définitions (pdf, 58 Ko )