Bilan économique 2015 - Guadeloupe
L'activité de la Guadeloupe a été plutôt bien orientée en 2015. L'emploi reste peu dynamique, le chômage toujours aussi élevé, mais des signes positifs sont ressentis sur la consommation des ménages, l'activité, le financement, et la démographie des entreprises. Le commerce et le transport sont plutôt dynamiques, mais l'agriculture a souffert d'une longue sécheresse, et la construction a des carnets de commande très peu remplis.
Commerce extérieur - Stabilité des échanges commerciaux
Jean-Baptiste Berry, Clémentine Garandeau, Insee
Le commerce extérieur de la Guadeloupe s’est stabilisé en 2015, après la contraction de 2014 : le montant des importations est comparable à celui de 2014 et celui des exportations augmente de 2 %. Cette stabilité en valeur du commerce extérieur est concomitante d’une très faible inflation locale, régionale et nationale.
Insee Conjoncture Guadeloupe
No 2
Paru le :15/06/2016
Les importations en 2015 : reflet de l’évolution des prix du pétrole
En 2015, la chute des prix des produits pétroliers a diminué mécaniquement la facture des importations de ces produits : en retrait de 10 %, les importations de produits pétroliers raffinés s’élèvent à 430 millions d’euros, essentiellement en provenance des raffineries de la zone européenne et de la Martinique.
Avec une demande des ménages qui serait en progression modérée, les importations de denrées alimentaires, boissons et produits à base de tabac sont en légère augmentation à + 3 %. La demande intérieure des entreprises en biens d’investissement serait stable en 2015 : les importations de biens d’équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique restent inchangées à hauteur de 410 millions d’euros. Les importations adressées à l’industrie automobile sont en hausse de 11 % : 225 millions d’euros en 2015.
La métropole avec 57 % du montant des importations, reste le principal partenaire de la Guadeloupe en 2015. Derrière la métropole, les pays de l'Union européenne et les États-Unis restent en deuxième et troisième position, et représentent respectivement 12 % et 8 % des importations. Les échanges avec les pays de la zone Caraïbes ont doublé en valeur. Les importations de marchandises en provenance de la Chine sont en faible progression. L’évolution orientée à la baisse des prix des produits pétroliers explique le retrait des importations en provenance de Martinique.
Les exportations en hausse de 2 %
En 2015, les exportations de marchandises sont en hausse de 2 %. Cette évolution s’explique en partie par les variations des volumes de réexpédition de produits pétroliers. Après une année 2014 très dynamique, les ventes de produits de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche sont en retrait de 14 %.
Les exportations vers la métropole, partenaire privilégié de la Guadeloupe, sont en recul en 2015 et représentent moins de la moitié des échanges. Les exportations vers la Martinique occupent toujours la deuxième place, avec 22 % du montant des échanges.
tableauFigure 1 – Chiffres clés du commerce exterieur
2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | |
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Importations | 2 267 | 2 632 | 2 616 | 2 731 | 2 590 | 2 590 |
Exportations | 139 | 248 | 204 | 263 | 205 | 209 |
Solde des échanges de biens | -2 129 | -2 385 | -2 413 | -2 468 | -2 386 | -2 382 |
- Source : Douanes, calculs Insee.
tableauFigure 2 – Repli des importations de produits pétroliers
Importations | Exportations | |||
---|---|---|---|---|
Valeur | Évolution en 2015 | Valeur | Évolution en 2015 | |
AZ - Agriculture, sylviculture et pêche | 57,5 | 9,1 | 33,3 | -14,2 |
DE - Hydrocarbures naturels, autres produits des industries extractives, éléctricité, déchets | 25,8 | -12,6 | 12,6 | 1,5 |
C1 - Denrées alimentaires, boissons et produits à base de tabac | 437,1 | 3,0 | 55,7 | -1,2 |
C2 - Produits pétroliers raffinés et coke | 429,6 | -9,6 | 19,1 | 65,2 |
C3 - Equipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique | 414,3 | 0,8 | 16,3 | -26,1 |
C4 - Matériels de transport | 265,4 | 7,9 | 22,5 | 49,6 |
dont industrie automobile | 225,1 | 10,8 | 4,6 | 8,3 |
C5 - Autres produits industriels | 939,8 | 0,8 | 48,2 | 1,7 |
dont pharmacie | 161,8 | 0,1 | 1,0 | 22,0 |
Autres | 20,9 | 10,2 | 0,8 | 9,4 |
Total | 2 590,4 | 0,0 | 208,6 | 2,0 |
- Source : Douanes, calculs Insee.
tableauFigure 3 – Recul des exportations vers la métropole
France métropolitaine | Martinique | Union européenne hors France | Guyane | Etats-Unis | Caraïbe ACP | Caraïbe hors ACP | Autres | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2010 | 72 | 34 | 14 | 6 | 3 | 2 | 2 | 7 |
2011 | 112 | 69 | 21 | 34 | 2 | 1 | 2 | 7 |
2012 | 126 | 38 | 13 | 9 | 2 | 2 | 4 | 11 |
2013 | 114 | 72 | 10 | 33 | 11 | 2 | 1 | 20 |
2014 | 115 | 47 | 16 | 9 | 3 | 1 | 1 | 13 |
2015 | 99 | 47 | 28 | 9 | 5 | 2 | 2 | 16 |
- Source : Douanes, calculs Insee.
graphiqueFigure 3 – Recul des exportations vers la métropoleRépartition des exportations selon leur destination de 2010 à 2015

- Source : Douanes, calculs Insee.
tableauFigure 4 – Reprise des importations venues de la zone Caraïbe
France métropolitaine | Union européenne hors France | Etats-Unis | Martinique | Chine | Caraïbe ACP | Caraïbe hors ACP | Guyane | Autres | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2010 | 1 379 | 296 | 155 | 78 | 105 | 26 | 45 | 6 | 178 |
2011 | 1 395 | 277 | 308 | 66 | 125 | 89 | 139 | 7 | 227 |
2012 | 1 458 | 293 | 253 | 119 | 104 | 60 | 162 | 8 | 161 |
2013 | 1 476 | 389 | 307 | 73 | 95 | 78 | 138 | 6 | 169 |
2014 | 1 454 | 284 | 244 | 175 | 115 | 47 | 50 | 7 | 213 |
2015 | 1 463 | 308 | 194 | 140 | 120 | 108 | 57 | 7 | 194 |
- Source : Douanes, calculs Insee.
graphiqueFigure 4 – Reprise des importations venues de la zone CaraïbeRépartition des importations selon leur destination de 2010 à 2015

- Source : Douanes, calculs Insee.
Les importations de biens de consommation et d’investissement
L’orientation choisie pour l’analyse du commerce extérieur est de considérer les importations comme composante de l’offre globale de l’économie de la collectivité territoriale, et leur accroissement comme ne réduisant pas mécaniquement l’activité économique. Ainsi la convention comptable qui consiste à considérer les importations comme contribution négative à la croissance n’est pas l’approche privilégiée : les importations n’ont un effet négatif que lorsqu’elles se substituent à la production domestique. L’accent est donc mis sur la composition en biens de consommation et d’investissement importés de la demande domestique.
Commerce mondial et activité économique régionale
En 2015, la baisse spectaculaire des importations dans plusieurs pays dits émergents et pays en développement qui connaissent des difficultés économiques pèse sur le commerce mondial : ce dernier a fortement reculé au premier semestre 2015 avant de rebondir au second semestre à la faveur du rétablissement des échanges en Asie. Sur l’ensemble de l’année, les échanges mondiaux sont moins dynamiques qu’en 2014 : ils progressent de 2,5 %, après + 3,2 % en 2014. En 2015, avec une contraction de - 0,1 %, le rythme de l’activité économique dans la zone Amérique Latine et Caraïbe est le plus faible enregistré depuis les crises majeures des années 1983 et 2009.
Échanges de services et flux touristiques
Les chiffres publiés dans cet article portent sur les échanges de biens enregistrés par les douanes. Toutefois, ceci ne concerne qu’une partie des échanges : en effet, ne sont pas comptabilisés les échanges de services et les dépenses des touristes.
Pour information, les dépenses des touristes et les échanges de services représentaient en 2010 respectivement 36,9 % et 40,4 % du total des exportations. Les échanges de services représentaient cette même année 13,8 % de l’ensemble des importations.
L’espace Caraïbe
L’espace Caraïbe comprend toutes les îles de la Caraïbe, ainsi que les pays d’Amérique Centrale et du Sud qui possèdent une ouverture maritime sur la Caraïbe. Les échanges avec Porto-Rico sont confondus avec ceux des États-Unis faute de données les isolant. On y distingue un groupe de pays signataires de la Convention de Lomé et de l'Accord de Cotonou (pays ACP pour Afrique, Caraïbes et Pacifique) et ceux qui n’en font pas partie (« Pays non-ACP »), dans la mesure où ils ne bénéficient pas du même régime douanier dans leurs relations avec l’Union européenne et donc avec les départements français d’outre-mer.
Documentation
Définitions (pdf, 58 Ko )