Bilan économique de Bourgogne

En 2014, l'emploi salarié régional diminue de 0,9 % et le nombre de demandeurs d'emploi progresse encore. Le ralentissement de l'activité affecte tous les secteurs. Plus de la moitié des emplois détruits dans la région se concentrent dans l'industrie, mais les effectifs se replient aussi dans la construction et le tertiaire marchand hors intérim. L'année est aussi difficile dans le transport, avec un nouveau repli du fret routier de marchandises et dans l'agriculture où les variations météorologiques perturbent le développement des cultures. Seule la fréquentation dans les hôtels bourguignons s'inscrit à la hausse. Pourtant, plus de 9 800 entreprises ont été créées en Bourgogne, soit une progression de 2,7 % sur un an alors que les défaillances d'entreprises reculent pour la deuxième année consécutive.

Insee Conjoncture Bourgogne
Paru le :Paru le21/05/2015
Alain Ribault (Insee)
Insee Conjoncture Bourgogne- Mai 2015
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Emploi - L’emploi salarié bourguignon toujours orienté à la baisse

Alain Ribault (Insee)

En 2014, l’économie bourguignonne a détruit 3 200 emplois, soit une baisse de 0,9 % plus prononcée qu’au plan national (- 0,5 %). Tous les départements sont touchés et les suppressions d’emploi affectent tous les secteurs. Mais les postes de travail créés dans l’interim au quatrième trimestre pourraient être le signe d’un frémissement de l’activité économique.

Insee Conjoncture Bourgogne

No 05

Paru le :21/05/2015

L’emploi fléchit à nouveau en Bourgogne

Fin 2014, la Bourgogne compte 346 100 salariés dans les secteurs marchands hors agriculture et particuliers employeurs. Sur un an, l’emploi se contracte de 0,9 %, un repli plus sévère qu’au plan national (- 0,5 %). Sur l’année, 3 200 emplois ont disparu ; il font suite aux 4 400 postes supprimés en 2013. L’emploi baisse dans tous les départements. La détérioration est très marquée dans l’Yonne et en Saône-et-Loire où elle dépasse 1,3 %.

Plus de la moitié des emplois détruits dans la région, soit 1 660, se concentrent dans l’industrie. Parmi eux, 1 000 relèvent du secteur qui rassemble l’industrie pharmaceutique, chimique, la plasturgie, le travail du bois et les industries du papier.

Dans la construction, les effectifs restent orientés à la baisse. Le secteur perd cette année encore 1 300 postes, après les 1 400 supprimés en 2013. Cette baisse des effectifs salariés, de 4 % sur un an, est plus prononcée qu’au plan national où elle atteint 3,5 %.

Les effectifs du tertiaire marchand hors intérim se replient pour la troisième année consécutive. En 2014, le secteur perd près d’un millier d’emplois sur l’année (- 0,5 %) concentrés dans le commerce et les transports. Il profite toutefois d’une embellie au quatrième trimestre, avec une progression de 0,2 % de ses effectifs salariés, soit 430 postes supplémentaires. Sur l'année, l'intérim a créé plus de 700 poste de travail. Cette poussé de l'intérim est très marquée en fin d'année.

Recul de l’emploi salarié dans tous les départements

Le recul de l’emploi salarié frappe une fois de plus tous les départements bourguignons : 1 500 emplois détruits en Saône-et-Loire (- 1,3 %), un millier dans l’Yonne (- 1,4 %), 600 en Côte-d’Or (- 0,4 %) et une centaine dans la Nièvre (- 0,3 %).

Dans l’Yonne, l’emploi s’est replié à partir du troisième trimestre et le sursaut de l’intérim au quatrième trimestre a limité le recul des effectifs. Dans les trois autres départements, les effectifs salariés progressent au quatrième trimestre, après trois trimestres de repli. En Côte-d’Or, cette conjoncture plus favorable est essentiellement due à la forte poussée de l’intérim.

Figure 1Emploi salarié des secteurs principalement marchands

en %
Emploi salarié des secteurs principalement marchands (en %)
Secteur d'activité - NAF rév. 2, 2008 2014 T4 (en milliers) Glissement annuel Glissement annuel moyen 2013/2008 (1)
Bourgogne Bourgogne France métropolitaine Bourgogne France métropolitaine
Industrie 91,6 -1,8 -1,2 -3,1 -2,0
Industrie agro-alimentaire 14,3 -1,7 0,1 -1,6 -0,4
Energie, eau, déchets, cokéfaction et raffinage 8,2 0,7 1,0 0,2 0,2
Biens d'équipement 14,5 -3,0 -1,4 -4,0 -2,8
Matériels de transport 6,4 -0,7 -2,7 -2,2 -2,0
Autres branches industrielles 48,3 -2,0 -1,7 -3,8 -2,9
Construction 31,5 -4,0 -3,5 -3,0 -1,5
Tertiaire marchand 222,9 -0,1 0,1 -0,0 0,3
Commerce 74,4 -0,5 -0,5 -0,8 -0,2
Transports 34,6 -1,4 -0,5 -0,1 -0,3
Hébergement - restauration 19,2 -0,5 0,8 0,1 0,9
Information - communication 5,0 -2,1 0,8 -2,6 0,3
Services financiers 13,6 0,2 0,5 -0,1 0,2
Services immobiliers 4,0 0,0 -0,1 -2,9 -0,5
Services aux entreprises 39,6 0,2 0,8 1,2 0,9
Services aux ménages 16,6 0,3 0,8 0,3 0,7
Intérim 16,1 4,6 0,1 2,1 1,1
Total 346,1 -0,9 -0,5 -1,2 -0,4
  • Note : données CVS.
  • (1) : glissement annuel qu'aurait connu l'emploi salarié du secteur, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Champ : emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

Figure 2Emploi salarié par département et par secteur

en %
Emploi salarié par département et par secteur (en %)
2014T4 (en milliers) Glissement annuel
Industrie Construction Tertiaire marchand dont Commerce dont Intérim Total
Côte-d'Or 127,4 -2,0 -2,9 0,4 -0,7 7,4 -0,4
Nièvre 37,3 -1,6 -5,4 0,9 -0,2 15,2 -0,3
Saône-et-Loire 115,2 -2,0 -2,9 -0,7 -0,5 -0,8 -1,3
Yonne 66,3 -1,1 -7,2 -0,8 -0,6 5,2 -1,4
Bourgogne 346,1 -1,8 -4,0 -0,1 -0,5 4,6 -0,9
  • Note : données CVS.
  • Champ : emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

Figure 3Évolution trimestrielle de l'emploi salarié des secteurs principalement marchands dans la région Bourgogne

en indice base 100 au 2005 T1
Évolution trimestrielle de l'emploi salarié des secteurs principalement marchands dans la région Bourgogne (en indice base 100 au 2005 T1)
Industrie Construction Tertiaire principalement marchand hors intérim dont Commerce Emploi hors intérim Bourgogne Emploi hors intérim France métropolitaine
1er trim. 2005 100 100 100 100 100 100
2e trim. 2005 99,28 101,19 100,12 100,19 99,95 100,07
3e trim. 2005 98,59 101,72 100,31 100,24 99,88 100,12
4e trim. 2005 97,73 102,07 100,25 100,2 99,59 100,24
1er trim. 2006 97,05 102,98 100,27 100,07 99,47 100,38
2e trim. 2006 96,5 103,51 100,5 100,51 99,46 100,75
3e trim. 2006 95,52 104,04 101,01 100,81 99,48 101,15
4e trim. 2006 95,35 105,35 101,07 100,55 99,59 101,29
1er trim. 2007 95,13 105,67 101,39 101,01 99,73 101,74
2e trim. 2007 94,84 106,78 101,4 101,09 99,74 102,09
3e trim. 2007 94,65 108,35 102,11 102,02 100,25 102,54
4e trim. 2007 94,43 109,69 102,15 102,11 100,32 102,8
1er trim. 2008 93,64 110,05 102,73 102,55 100,43 102,87
2e trim. 2008 93,56 110,31 103,06 102,55 100,61 102,75
3e trim. 2008 93,19 111,28 102,97 102,31 100,54 102,67
4e trim. 2008 92,54 110,7 102,81 101,6 100,17 102,44
1er trim. 2009 91,2 110,43 102,35 101,04 99,44 101,83
2e trim. 2009 89,76 109,63 101,88 100,06 98,61 101,27
3e trim. 2009 88,56 109,37 101,74 99,48 98,11 100,82
4e trim. 2009 87,11 108,55 101,9 99,33 97,65 100,73
1er trim. 2010 86,31 107,91 101,97 99,36 97,36 100,47
2e trim. 2010 85,31 107,1 101,67 99,02 96,78 100,36
3e trim. 2010 84,45 105,82 101,91 98,83 96,51 100,42
4e trim. 2010 84,02 104,87 101,9 98,73 96,27 100,49
1er trim. 2011 83,88 104,26 102,24 98,68 96,36 100,76
2e trim. 2011 83,31 103,84 102,53 99,07 96,29 101,03
3e trim. 2011 83,01 103,28 102,69 98,97 96,23 100,95
4e trim. 2011 82,72 102,79 102,78 98,96 96,14 101,09
1er trim. 2012 82,08 101,73 102,75 98,43 95,81 101,19
2e trim. 2012 81,88 100,53 102,88 98,47 95,7 101,19
3e trim. 2012 81,66 99,65 102,86 98,71 95,52 101,07
4e trim. 2012 81,43 99,23 102,74 98,64 95,34 100,88
1er trim. 2013 80,99 97,28 102,29 98,26 94,75 100,74
2e trim. 2013 80,31 96,8 102,01 97,75 94,32 100,42
3e trim. 2013 79,53 95,83 101,94 97,75 93,93 100,37
4e trim. 2013 79,07 95,16 101,96 97,84 93,72 100,36
1er trim. 2014 78,98 94,73 102 98,18 93,67 100,32
2e trim. 2014 78,44 93,79 101,9 97,97 93,35 100,28
3e trim. 2014 77,92 92,34 101,29 97,28 92,68 100,03
4e trim. 2014 77,67 91,39 101,5 97,31 92,63 99,99
  • Note : données CVS.
  • Champ : emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

Figure 3Évolution trimestrielle de l'emploi salarié des secteurs principalement marchands dans la région Bourgogne

  • Note : données CVS.
  • Champ : emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

Figure 4Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

en indice base 100 au 2005 T1
Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire (en indice base 100 au 2005 T1)
Bourgogne France métropolitaine
1er trim. 2005 100 100
2e trim. 2005 100,35 99,88
3e trim. 2005 101,48 101,92
4e trim. 2005 104,82 102,65
1er trim. 2006 108,13 101,71
2e trim. 2006 110,79 107,4
3e trim. 2006 109,37 107,33
4e trim. 2006 110,79 105,39
1er trim. 2007 119,39 114,96
2e trim. 2007 115,71 112,52
3e trim. 2007 116,34 110,89
4e trim. 2007 114,7 109,84
1er trim. 2008 122,61 114,39
2e trim. 2008 115,09 106,36
3e trim. 2008 104,11 99,98
4e trim. 2008 84,72 87,02
1er trim. 2009 66,88 74,44
2e trim. 2009 68,35 75,74
3e trim. 2009 71,52 79,46
4e trim. 2009 78,2 84,02
1er trim. 2010 80,63 88,96
2e trim. 2010 84,29 92,99
3e trim. 2010 90,29 97,12
4e trim. 2010 93,74 100,59
1er trim. 2011 93,69 101,19
2e trim. 2011 99,14 101,78
3e trim. 2011 97,67 100,93
4e trim. 2011 95,57 96,96
1er trim. 2012 96,05 95,66
2e trim. 2012 91,56 92,32
3e trim. 2012 87,1 88,41
4e trim. 2012 85,63 86,38
1er trim. 2013 87,29 88,5
2e trim. 2013 87,13 87,55
3e trim. 2013 91,87 88,99
4e trim. 2013 94 91,91
1er trim. 2014 92,83 89,65
2e trim. 2014 94,21 91,62
3e trim. 2014 90,55 87,87
4e trim. 2014 98,32 91,96
  • Note : données CVS.
  • Champ : emploi intérimaire en fin de trimestre.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

Figure 4Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

  • Note : données CVS.
  • Champ : emploi intérimaire en fin de trimestre.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

Méthodologie :

Les estimations trimestrielles d’emploi salarié dans les secteurs marchands non agricoles en France sont construites selon une méthodologie identique à celle employée au niveau national : les évolutions trimestrielles sont calculées à partir de données administratives, qui sont ensuite recalées pour chaque zone géographique sur les estimations annuelles au 31 décembre.

La source principale des évolutions d’emploi provient de la statistique établie par les Urssaf à partir des réponses des établissements versant des cotisations sociales. En ce qui concerne l’emploi intérimaire, l’indicateur est élaboré par la Dares à partir des déclarations mensuelles des entreprises de travail temporaire adressées à Pôle emploi.

Définitions

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Estimations d'emploi localisées / ESTEL / Estel :

A partir de 2009, les estimations d'emploi annuelles sont calculées à partir du dispositif Estel (Estimations d'emploi localisées), qui se fondent sur l'utilisation des sources administratives en niveau.

Pour les salariés, il s'agit des Déclarations Annuelles de Données Sociales (DADS « grand format ») contenant, en plus des DADS stricto sensu, les données du fichier de paye des agents de l'État et celles des particuliers employeurs).

Pour les non salariés agricoles, les sources mobilisées sont les fichiers de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) et pour les non salariés non agricoles, les fichiers de l'Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale (ACOSS) qui est la Caisse Nationale des Unions de Recouvrement des Cotisations de Sécurité Sociale et d'Allocations Familiales (URSSAF).

Le concept central d'Estel est une synthèse ascendante des sources administratives utilisées avec prise en compte de la multi-activité. Estel mesure l'emploi selon un concept « BIT répertorié » : l'emploi est mesuré sur la dernière semaine de l'année et tout emploi déclaré est comptabilisé.

Le passage à Estel permet la production des estimations d'emploi annuelles à un niveau géographique et sectoriel plus fin que l'ancien système (celui de la zone d'emploi croisée avec le niveau A38 de la nouvelle nomenclature d'activités au lieu du niveau départemental) ; de plus on disposera chaque année de la double localisation au lieu de résidence et au lieu de travail pour les salariés et d'informations sur le sexe et la tranche d'âge quinquennale des travailleurs salariés et non salariés.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

Champ

Les estimations trimestrielles d’emploi salarié dans les secteurs marchands non agricoles en France métropolitaine sont réalisées selon la nomenclature d’activité « NAF rév. 2 ». Le champ est celui des secteurs principalement marchands. Il couvre 15 des 17 postes de la nomenclature d’activité française NAF (secteurs DE à MN et secteur RU hors particuliers employeurs). Il regroupe les activités les plus sensibles à la conjoncture.