Le bilan économique 2014 en Auvergne

En France, en 2014, l'emploi salarié marchand non agricole recule légèrement (- 0,2 %), en raison du faible rythme de croissance de l'activité. En Auvergne, l'année est encore marquée par la crise. L'emploi salarié se stabilise mais le taux de chômage progresse pour atteindre 8,9 % en fin d'année. Les demandeurs d'emploi séniors sont les plus touchés. Le secteur de la construction est particulièrement affecté tant par les destructions nettes d'emploi que les défaillances d'entreprises ou le nombre, en berne, de mises en chantier. Globalement, le revenu des exploitations agricoles se maintient mais les situations divergent selon les activités. Le tourisme auvergnat est lui aussi en difficulté, le nombre de séjours dans les hôtels de la région est à son plus bas niveau depuis 2010.

Insee Conjoncture Auvergne
Paru le :Paru le29/05/2015
F.Bonnet, P Ceyssat, J-B Guittard, Draaf
Insee Conjoncture Auvergne- Mai 2015
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Une année bien orientée pour la production laitière

F.Bonnet, P Ceyssat, J-B Guittard, Draaf

Après une légère sécheresse printanière, les précipitations estivales excédentaires ont eu pour double effet de déprécier la qualité des céréales d’hiver et de favoriser les productions estivales. Les voyants sont au vert dans le secteur laitier alors que la morosité s'installe en production de viande bovine et porcine. La nouvelle baisse des prix des intrants n'a pas suffi à compenser les baisses sectorielles de la valeur des productions. Seuls les éleveurs laitiers et ovins verraient leur résultat augmenter en 2014.

Insee Conjoncture Auvergne

No 5

Paru le :29/05/2015

Cultures végétales : de bons rendements mais pas de qualité

La douceur de début d’année permet aux cultures d’hiver de se développer pour être au stade optimal en sortie d’hiver. Le printemps, plutôt sec, est plus favorable aux colzas qu’aux céréales. Début juillet, un épisode exceptionnel de pluie provoque un début de germination sur pied d’une grande partie des céréales ayant atteint leur maturité dégradant la qualité meunière des blés. Malgré ces problèmes qualitatifs, les rendements sont globalement bons. En blé, ils se situent 4 q/ha au-dessus de la moyenne décennale. Pour le colza, les rendements atteignent 32 q/ha, en progression de 5 q/ha par rapport à 2013.

Les cultures de printemps bénéficient de bonnes conditions de développement, accentuées par les fortes précipitations estivales. Bien que la pluviométrie automnale perturbe les récoltes, les rendements sont particulièrement élevés : pour les betteraves, ils atteignent le record de 97 t/ha, pour le tournesol ils s’élèvent à 28 q/ha et le record régional du rendement du maïs grain est largement battu à 111 q/ha.

En production fourragère, la pousse précoce et correcte de l’herbe est fortement ralentie par le manque d’eau du mois d’avril. Les conditions climatiques très humides du début d’été permettent une forte repousse en arrière-saison. Elles favorisent également le développement des maïs ensilage.

Les prix de vente moyens des productions végétales continuent leur chute en 2014. Ainsi, les prix moyens du blé et du maïs baissent respectivement de 11 % et de 14 % par rapport à l’année précédente.

Productions animales : une année favorable à la production de lait

L’année 2014 est marquée par une forte volatilité du prix du lait. Globalement, le prix moyen du lait payé au producteur en 2014 est en progression de 6 % par rapport à 2013. La production laitière auvergnate progresse de 7 % dans un contexte favorable (prix du lait attractif, prix des aliments raisonnable, climat favorable à la pousse de l’herbe).

En production de bovins destinés à l’engraissement, les cours moyens annuels sont assez proches de ceux de 2013. En production de bovins destinés à l’abattage, les situations sont différentes selon les types d'animaux. En jeunes bovins, la baisse marquée de la consommation aussi bien en France qu'en Italie entraine une érosion continue des cours. Pour les animaux de réforme, la sortie massive des réformes laitières en fin d'année provoque une chute des cours des vaches dans toutes les catégories.

Pour la première fois depuis 25 ans, le troupeau ovin auvergnat se stabilise. Avec une moindre concurrence des animaux britanniques et néo-zélandais, le commerce des agneaux est favorable en 2014. Pour l'Auvergne, le prix des agneaux de bergerie connaît une certaine euphorie tout au long de l'année avec un cours moyen supérieur à 2013 de plus de 2 %. La situation est moins favorable pour les agneaux d'herbe dont les cours chutent en fin d'été.

L'année 2014 restera une année noire pour la production porcine, en France comme en Auvergne. La fermeture du marché russe en début d’année provoque un déséquilibre important entre l'offre et la demande. Après un début d'année plutôt stable, le cours du porc charcutier décroche à partir du mois de juillet. En moyenne annuelle, la cotation perd près de 14 % par rapport à 2013.

Après une année 2013 très positive, les abattages de volailles en Auvergne progressent à nouveau en 2014. Ce dynamisme est dû à l'essor de la volaille fermière d'Auvergne qui ne se dément pas.

Un revenu agricole moyen globalement stable en 2014

En 2014, le coût des intrants nécessaires aux productions agricoles est en retrait de 2,7 % par rapport à 2013 sous les effets conjugués du recul des prix des aliments (– 6,1 %), de l'énergie et des lubrifiants (– 4,7 %) et des engrais (– 3,4 %). Toutefois, cette baisse des coûts ne compense pas globalement la baisse de la valeur de la production.

Ainsi, pour l'année 2014, le résultat courant avant impôts (RCAI) par actif non salarié (UTANS) des moyennes et grandes exploitations auvergnates serait stable. Il atteindrait alors 19 700 €. Cette stabilité cache toutefois des situations très différentes selon les activités.

En grandes cultures, le produit brut moyen des exploitations chuterait de nouveau(– 10 %), notamment à cause de prix encore en baisse pour des produits de qualité souvent médiocre.

En production laitière, l'année est plutôt euphorique avec des volumes de production en constante hausse portés par un prix du lait rémunérateur. Le produit brut moyen des exploitations serait en hausse de 8 % pour s’établir à 26 000 €.

Pour le secteur bovins viande, la baisse des cotations conduirait à un recul important du revenu des éleveurs auvergnats. Le produit brut moyen des exploitations serait en retrait de 7 % par rapport à 2013 alors que les charges sont en hausse.

La situation s'améliorerait dans les élevages ovins grâce à une légère hausse des prix; le résultat moyen atteindrait 20 000 € (+ 23 %). Enfin, dans les exploitations porcines, compte tenu de la chute des prix, le revenu se replierait à 22 000 € (– 18 %).

Figure 1Rendements des principales productions végétales

  • Source : Agreste, Statistique agricole annuelle et FranceAgrimer.

Figure 2Prix « départ exploitation » des principales cultures en Auvergne*

  • * période de référence du 01/07/AA au 31/12/AA.
  • Source : Agreste, Statistique agricole annuelle et FranceAgrimer.

Figure 3Comparaison des livraisons et prix du lait de vache 2013-2014

  • Source : Agreste, SM_lait, EML, SSP FranceAgrimer.

Figure 4Évolution depuis 2010 des indices IPAMPA Auvergne des biens et services de consommation courante

  • Sources : Insee, Agreste.

Figure 5Évolution du RCAI par UTANS pour l'ensemble des moyennes et grandes exploitations (milliers d'euros courants)

  • Source : Comptes prévisionnels de l’agriculture 2014.