Économie et Statistique n° 451-452-453 - 2012 La modélisation macroéconomique : continuités, tensions

Economie et Statistique
Paru le :Paru le03/01/2013
Muriel Barlet, Marie-Émilie Clerc, Marguerite Garnero, Vincent Lapègue et Vincent Marcus
Economie et Statistique- Janvier 2013
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La nouvelle version du modèle MZE, modèle macroéconométrique pour la zone euro : Des intervalles de confiance pour contrôler les résultats variantiels

Muriel Barlet, Marie-Émilie Clerc, Marguerite Garnero, Vincent Lapègue et Vincent Marcus

MZE (Modèle Zone Euro) a évolué depuis sa version initiale de 2003, cet article en présente la nouvelle version. La rétropolation des séries sur la période 1980-1991 en a allongé la période d'estimation, qui s'étend de 1980 au deuxième trimestre 2008, au lieu de la période 1991-2001 pour la version précédente. Sa structure demeure néoclassique à long terme, contient des éléments keynésiens à court terme. À court terme, l'activité y est déterminée par la demande et l'ajustement des prix et des salaires est graduel. À long terme, les grandeurs vérifient des relations dérivées de la théorie néoclassique. Les coefficients des équations étant estimés avec imprécision, l'incertitude sur les coefficients se reporte sur les résultats des variantes. Pour disposer d'intervalles de confiance permettant d'évaluer leur degré de précision, cet article propose une première application pour un modèle macro-économétrique opérationnel de la méthode de bootstrap non paramétrique développée par Kilian (1998). Cette méthode consiste d'abord à révéler l'existence de biais d'estimation des coefficients à l'aide de calculs d'intervalles de confiance, puis, bénéficiant de cette information, à réestimer ces coefficients et de nouveaux intervalles de confiance centrés autour d'eux. L'analyse des résultats variantiels en devient plus nuancée car il est possible de juger de la significativité de leurs écarts au scénario de référence à tous les horizons. Simulé à l'aide de coefficients ainsi estimés, la nouvelle version du modèle propose des réponses moins inflationnistes aux chocs macroéconomiques usuels que sa version de 2003. Prenant l'exemple de la réponse à une hausse de 1 % de la demande mondiale, le PIB s'accroît de 0,18 % le premier trimestre, l'intervalle de confiance à 95 % étant de 0,13 % à 0,26 %. Les salaires nominaux augmentent de 1,87 % à long terme (contre 4,44 % dans la version de 2003), l'intervalle de confiance à 95 % étant de 1,67 % à 2,10 %.

Economie et Statistique

No 451-453

Paru le :03/01/2013