Économie et Statistique n° 451-452-453 - 2012 La modélisation macroéconomique : continuités, tensions

Economie et Statistique
Paru le :Paru le03/01/2013
Jean-Pierre Laffargue, Pierre Malgrange et Pierre Morin
Economie et Statistique- Janvier 2013
Consulter
Sommaire

La « nouvelle synthèse néoclassique » : une introduction

Jean-Pierre Laffargue, Pierre Malgrange et Pierre Morin

Les modèles keynésiens nouveaux dits de la « nouvelle synthèse néoclassique » se revendiquent de reposer sur une conception rigoureuse de l'économie. Ils s'inscrivent dans le courant de la macroéconomie qui a arrimé l'analyse de la conjoncture aux théories de la croissance à long terme, et qui avait donné naissance au courant des cycles réels. Tous prolongent la critique de Lucas, selon laquelle seule l'identification des paramètres du problème de décision des agents permet d'éviter les erreurs associées aux lectures directes des régularités économétriques. Seule cette identification permet d'éviter les situations d'équivalence observationnelle, quand un même « fait empirique » peut relever de plusieurs théories, appelant des actions totalement divergentes de la politique économique. En proposant des fondements rigoureux aux ajustements de court terme, ce que l'ancienne génération de la « première synthèse néoclassique » le plus souvent ne faisait qu'ébaucher, ces modèles affichent une ambition élevée. Pour rendre compte des fluctuations, ils introduisent des « chocs », de types divers, qui revendiquent également des fondements micro-économiques. De ces chocs résultent des équilibres intertemporels « perturbés ». Ils conduisent en outre à être attentifs à ce qui a trait à la cohérence entre comportements décrits dans un modèle. Ces modèles ont souvent l'inconvénient de se présenter sous une apparence complexe et touffue, qui rend leur appropriation malaisée. À partir d'un modèle simple typique de ce courant, celui présenté par Peter N. Ireland en 2004, nous présentons les caractéristiques de base de cette modélisation, en la situant relativement à d'autres synthèses de la macroéconomie. À partir de cette structure de base, des enrichissements permettent l'approfondissement des problèmes soumis à l'analyse macroéconomique, avec parfois des difficultés pour faire cohabiter exigence de cohérence, et souci de réalisme.

Economie et Statistique

No 451-453

Paru le :03/01/2013