Économie et Statistique n° 451-452-453 - 2012 La modélisation macroéconomique : continuités, tensions

Economie et Statistique
Paru le :Paru le03/01/2013
Benjamin Carton et Thibault Guyon
Economie et Statistique- Janvier 2013
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Désendettement en union monétaire : un modèle structurel

Benjamin Carton et Thibault Guyon

Cet article propose un modèle d'équilibre général représentant deux économies en union monétaire, avec une politique monétaire unique mais des politiques budgétaires individuelles. L'une, la plus petite, conduit un plan de stabilisation de sa dette publique. Le modèle suppose des ménages non ricardiens pour lesquels il n'est pas indifférent que les dépenses publiques soient financées par la dette plutôt que par l'impôt. Ils sont de deux types: les uns, dits « keynésiens », consomment la totalité de leur revenu disponible à la Galí et al. (2007) ; les autres sont représentés par des générations imbriquées à la Yaari (1965) et Blanchard (1985). La calibration veille à ce que l'équilibre stationnaire reflète des ratios entre grands agrégats réalistes pour des pays avancés. Mais l'objet n'est pas d'évaluer un plan de consolidation adopté par un pays particulier, par exemple dans le contexte européen actuel, d'autant que le modèle ne reproduit pas les caractéristiques d'une crise financière, telles que la limitation de l'accès au crédit, les défauts d'agents, des prix qui ne reflètent pas les fondamentaux…. Sous ces réserves, cinq mesures de stabilisation de la dette publique sont simulées : hausses de la TVA, des cotisations sociales (employés puis employeurs), baisses de la générosité du système de retraite, des dépenses publiques. Dans tous les cas, le multiplicateur keynésien est positif la première année (la réduction du déficit public bride la croissance). À court-terme, une baisse du déficit public ex ante de 1 point de PIB se traduit par une baisse du PIB allant de 0,3 point (cas d'une hausse de cotisations employeurs) et 0,9 (cas d'une baisse des dépenses publiques). À plus long terme, la réforme des retraites, la hausse de la TVA ou la réduction de la dépense publique sont de meilleurs instruments que la hausse des cotisations sociales employeurs ou employés.

Economie et Statistique

No 451-453

Paru le :03/01/2013