Économie et Statistique n° 433-434 - 2010

Les inégalités d'accès à l'enseignement supérieur - L'emploi et les salaires des enfants d'immigrés - Lieu de résidence et discrimination salariale - L'IPC, miroir de l'évolution du coût de la vie en France ?

Economie et Statistique
Paru le :Paru le06/01/2011
Marie-Émilie Clerc et Élise Coudin
Economie et Statistique- Janvier 2011
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L'IPC, miroir de l'évolution du coût de la vie en France ? Ce qu'apporte l'analyse des courbes d'Engel

Marie-Émilie Clerc et Élise Coudin

L'Indice des Prix à la Consommation (IPC) vise à mesurer l'évolution générale des prix à qualité de produits constante. Il est aussi utilisé comme mesure de l'évolution du coût de la vie quand il sert à l'indexation de revenus ou de contrats privés. Il est donc important de s'assurer que cet indice est un bon indicateur de l'évolution du coût de la vie. On se propose ainsi de tester, dans le cas français, l'existence d'une divergence entre l'IPC et l'évolution du coût de la vie en s'appuyant sur la comparaison intertemporelle des courbes d'Engel relatives à la consommation alimentaire. Celles-ci retracent la part de la consommation alimentaire dans le budget des ménages en fonction du pouvoir d'achat, part qui est décroissante avec le revenu. Sous l'hypothèse que les courbes d'Engel théoriques sont constantes au cours du temps, le déplacement des courbes observées traduit une divergence entre l'évolution de l'indice des prix et celle du véritable coût de la vie. Cette méthodologie est reprise de Costa (2001) et Hamilton (2001). On l'applique aux données françaises en mobilisant les séries de l'IPC et les enquêtes Budget de famille de 1979 à 2006. L'analyse est conduite par catégorie de ménages. Un éventail de techniques est utilisé : techniques robustes à l'influence trop forte de certaines observations, instrumentation contre les erreurs de mesure et l'endogénéité du total des dépenses, techniques de recalage pour corriger d'éventuelles mauvaises déclarations. Les résultats diffèrent selon que l'on travaille sur les données issues directement de l'enquête ou sur celles recalées sur les agrégats des comptes nationaux. Même si ces résultats ne peuvent pas avoir de valeur normative, l'analyse intertemporelle des courbes d'Engel ne conforte donc pas la thèse selon laquelle l'IPC français aurait sous-estimé l'évolution du coût de la vie entre 1979 et 2006.

Economie et Statistique

No 433-434

Paru le :06/01/2011