Économie et Statistique n° 390 - 2006 Les transferts intergénérationnels des migrants âgés - Les échanges agroalimentaires de 1992 à 2002 - Concentration de la production agricole et croissance des exploitations - Catalogue des articles parus en 2005

Economie et Statistique
Paru le :Paru le01/07/2006
Gérard Thomas
Economie et Statistique- Juillet 2006
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Les échanges agroalimentaires de 1992 à 2002

Gérard Thomas

La longue phase d'expansion des exportations agroalimentaires qui a débuté au milieu des années 1960 avec la mise en place de la PAC s'interrompt pendant la décennie 1990. La rupture est double, affectant la position de la France aussi bien sur les pays tiers que sur l'UE. Concomitante des réformes de la PAC et de la libéralisation progressive des échanges mondiaux, elle n'en est pas pour autant la simple conséquence. L'érosion des parts de marché de la France résulte d'une concurrence renforcée, provenant d'autres États membres (Allemagne, Espagne) comme de pays extra-communautaires, exportateurs traditionnels (Australie, Brésil) ou nouveaux (Russie, Ukraine, Thaïlande). Jusqu'en 2000, la stagnation des positions françaises a pu être masquée par l'essor des ventes de vins (notamment au Japon) et surtout leur très forte valorisation. Depuis cette date, le repli des exportations de vins tranquilles d'appellation, notamment sur le marché britannique, a mis en lumière la fragilisation de l'excédent extérieur agroalimentaire. Après avoir culminé en 1997 à plus de 10 milliards d'euros, la balance commerciale agroalimentaire enregistre un recul régulier, confirmé en 2003 et 2004. Hors boissons, l'excédent a été divisé par plus de deux entre le début des années 1990 et le milieu des années 2000. Les perspectives de la France sur les marchés mondiaux apparaissent fragilisées en raison de son positionnement sur des produits pour lesquels le prix reste ou devient le critère de compétitivité, qu'il s'agisse de produits peu transformés tels que les céréales, le sucre, les viandes de volailles ou de produits plus élaborés tels que les vins. À l'inverse, la progression des produits agroalimentaires de seconde transformation (hors boissons alcoolisées), notamment les gains depuis 1992 sur le marché communautaire, consolide les positions de la France.

Economie et Statistique

No 390

Paru le :01/07/2006