France, portrait social Édition 2023

Cet ouvrage dresse un panorama des inégalités sociales dans plusieurs domaines. La satisfaction dans la vie et le bien-être, l’état de santé des jeunes et leur consommation de substances psychoactives, la proximité sociale des personnes en couple, les inégalités de niveau de vie et de patrimoine, les inégalités d’orientation à la fin du collège et les inégalités en matière de santé, en France et en Europe sont ainsi abordés en mobilisant les nomenclatures socioéconomiques ou socioprofessionnelles, dont la nouvelle PCS Ménage ou encore les classes d’emploi.

Par ailleurs, deux dossiers analysent le niveau de vie des ménages en 2022, année marquée par une forte inflation.

Insee Références
Paru le :Paru le23/11/2023
France, portrait social- Novembre 2023
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Protection sociale en Europe

Insee Références

Paru le :23/11/2023

En 2020, les atteignent en moyenne 32 % du produit intérieur brut (PIB) au sein de l’Union européenne (UE) (figure 1). Cette part est la plus élevée en France (38 %) ; elle atteint voire dépasse 33 % en Italie, en Autriche, en Allemagne, au Danemark, aux Pays-Bas et en Belgique. A contrario, elle est inférieure à 20 % dans les pays baltes et dans la majorité des pays de l’Est. Elle est la plus faible en Irlande (16 %). Les écarts reflètent des différences de niveaux de vie, mais également la diversité des systèmes nationaux de protection sociale. Entre 2019 et 2020, la part des dépenses de protection sociale dans le PIB a augmenté dans tous les pays de l’UE, du fait de dépenses exceptionnelles liées à l’épidémie de Covid-19 (financement du chômage partiel, aides spécifiques à destination des personnes les plus fragilisées par la crise sanitaire et sociale). Cette hausse atteint 6 points à Chypre, quasiment autant en Espagne, et dépasse les 5 points à Malte et en Italie. Elle est de 4,6 points pour la France. À l’opposé, la Hongrie affiche une hausse plus limitée de 1,6 point.

Figure 1 – Prestations sociales en 2020

Figure 1 – Prestations sociales en 2020 - Lecture : En 2020, en France, la dépense totale de protection sociale équivaut à 38,1 % du produit intérieur brut (PIB), 43,5 % sont consacrés au risque vieillesse et survie.
Pays Répartition des prestations sociales selon le risque couvert
(en % du total des prestations)
Dépenses totales de protection sociale
(en % du PIB)
Vieillesse, survie Maladie, soins de santé Invalidité Famille, enfance Chômage Logement, exclusion sociale
Allemagne 37,3 34,8 8,6 11,7 5,4 2,3 33,0
Autriche 47,5 25,1 5,6 9,1 11,0 1,9 34,0
Belgique 44,5 26,6 8,8 7,4 8,9 3,8 32,7
Bulgarie 47,3 30,1 8,5 9,0 3,8 1,4 18,7
Chypre 44,3 25,3 3,1 5,3 15,8 6,2 24,1
Croatie 42,7 33,1 9,5 9,2 4,2 1,4 24,1
Danemark 40,2 21,9 15,8 10,8 4,6 6,8 32,9
Espagne 47,8 27,1 6,2 5,3 12,0 1,5 30,0
Estonie 39,1 26,7 11,0 12,8 9,7 0,7 19,2
Finlande 45,4 22,4 9,2 9,8 7,1 6,0 31,9
France 43,5 28,1 6,2 7,0 9,1 6,1 38,1
Grèce 63,0 21,2 3,9 5,4 4,8 1,6 29,4
Hongrie 45,9 31,3 5,2 11,1 3,0 3,7 18,3
Irlande 29,7 39,3 5,1 8,4 13,0 4,6 15,5
Italie 55,2 22,3 5,3 3,8 9,1 4,4 34,3
Lettonie 45,4 29,6 8,2 9,9 6,0 0,9 17,4
Lituanie 39,9 30,0 7,2 11,4 9,6 1,9 19,5
Luxembourg1 38,0 25,8 11,0 15,7 6,6 2,9 24,2
Malte 42,7 30,5 3,4 4,7 16,7 2,1 19,9
Pays-Bas 40,9 35,1 9,1 4,5 3,6 6,8 32,8
Pologne 48,4 24,0 6,8 16,2 3,2 1,5 23,7
Portugal 54,6 26,7 6,8 5,3 5,8 0,9 27,5
Roumanie 53,0 29,1 5,2 11,3 0,9 0,5 17,7
Slovaquie 45,6 30,7 8,3 9,9 4,4 1,1 19,6
Slovénie 44,0 33,7 4,8 7,5 6,4 3,6 26,0
Suède 44,8 28,8 9,1 10,1 3,7 3,6 29,3
Tchéquie 45,3 34,4 5,9 8,7 4,1 1,5 22,0
UE 44,2 29,1 7,3 8,3 7,3 3,7 31,7
  • 1. Les données relatives au Luxembourg ne sont pas entièrement comparables aux autres pays car environ 40 % des bénéficiaires de prestations vivent en dehors du pays (travailleurs frontaliers notamment).
  • Lecture : En 2020, en France, la dépense totale de protection sociale équivaut à 38,1 % du produit intérieur brut (PIB), 43,5 % sont consacrés au risque vieillesse et survie.
  • Source : Eurostat, Sespros (extraction des données en juin 2023).

Les pensions de vieillesse et de survie (la survie recouvrant principalement les pensions de réversion) représentent partout, excepté en Irlande, la première dépense de protection sociale. En moyenne, la part des dépenses de vieillesse et survie dans le total des versées a diminué de 2 points entre 2019 et 2020 au sein de l’UE. En 2020, elles représentent 44 % des prestations sociales. Cette part est particulièrement élevée dans certains pays du Sud : 55 % au Portugal et en Italie et 63 % en Grèce. Elle est aussi élevée en Roumanie (53 %) et en Pologne (48 %). À l’autre extrémité, l’Irlande y consacre 30 % de ses prestations sociales, en raison de la jeunesse de sa population. La France occupe une position intermédiaire (44 %).

Les dépenses de maladie et de soins de santé constituent la deuxième dépense sociale. Leur part varie de 21 % en Grèce à 39 % en Irlande, et s’élève à 28 % en France. Les dépenses consacrées aux autres risques restent plus modestes. La France consacre 6 % de ses prestations sociales à l’invalidité, contre 7 % en moyenne européenne (16 % pour le Danemark). Le risque famille et enfance est également proche de la moyenne européenne pour la France (7 %, contre 8 % dans l’UE), les pays du Sud, à l’exception de la Croatie, se situant en deçà. Entre 2019 et 2020, la part du chômage dans les dépenses de protection sociale a augmenté dans tous les pays de l’UE, en raison notamment du recours sans précédent au chômage partiel, pour lutter contre les effets de la crise sanitaire. En 2020, la France y consacre 9 % de ses prestations sociales (+3 points par rapport à 2019), contre 7 % dans l’UE, ces parts allant de 1 % en Roumanie à 17 % à Malte.

La protection sociale est financée soit par des cotisations sociales, soit par des recettes fiscales, sous forme de et d’. En 2020, 19 pays de l’UE financent majoritairement leur protection sociale par des cotisations sociales (figure 2). Cependant, la part des recettes budgétaires et fiscales augmente dans la majorité des pays depuis une dizaine d’années, la base d’imposition de ces dernières étant plus large que celle des cotisations sociales assises sur les seuls revenus du travail. C’est le cas en France depuis les années 1990 (création de la CSG en 1991, puis montée en puissance en 1998 et 2018, affectation croissante de taxes comportementales ou d’autre nature et de contributions dues par les entreprises).

Figure 2 – Part des cotisations sociales dans les recettes de protection sociale en 2020

en %
Figure 2 – Part des cotisations sociales dans les recettes de protection sociale en 2020 (en %) - Lecture : En 2020, en Espagne, les cotisations sociales représentent 52,1 % des recettes de protection sociale.
Pays Part des cotisations sociales
dans les recettes de protection sociale
Roumanie 75,4
Slovaquie 74,1
Estonie 72,2
Tchéquie 71,9
Hongrie 64,7
Allemagne 64,2
Slovénie 61,5
Autriche 59,8
Pologne 58,0
Pays-Bas 56,5
Lettonie 56,0
Croatie 55,6
Bulgarie 55,4
Chypre 54,5
UE 27 54,1
Belgique 53,9
France 52,4
Espagne 52,1
Lituanie 51,0
Luxembourg 48,6
Suède 46,0
Grèce 45,5
Italie 45,4
Portugal 44,6
Finlande 44,2
Irlande 36,2
Malte 25,5
Danemark 20,2
  • Note : Cotisations des employeurs et des personnes protégées (salariés, travailleurs indépendants, retraités ou autres personnes).
  • Lecture : En 2020, en Espagne, les cotisations sociales représentent 52,1 % des recettes de protection sociale.
  • Source : Eurostat, Sespros (extraction des données en juin 2023).

Figure 2 – Part des cotisations sociales dans les recettes de protection sociale en 2020

  • Note : Cotisations des employeurs et des personnes protégées (salariés, travailleurs indépendants, retraités ou autres personnes).
  • Lecture : En 2020, en Espagne, les cotisations sociales représentent 52,1 % des recettes de protection sociale.
  • Source : Eurostat, Sespros (extraction des données en juin 2023).

Définitions

Les dépenses de protection sociale comprennent la fourniture des prestations sociales, les coûts administratifs et autres dépenses. La fourniture de prestations en représente l’essentiel.

Les prestations sociales sont des transferts, en espèces ou en nature, aux ménages qui sont destinés à alléger la charge financière que représente pour ceux-ci la protection contre un certain nombre de risques ou de besoins (liés à la maladie, la vieillesse, le logement, etc.). Ils sont effectués dans le cadre de l'assurance sociale par l'intermédiaire de régimes (publics ou privés) organisés de façon collective ou bien, en dehors de ces régimes dans le cadre de l'assistance sociale, par des unités des administrations publiques ou des institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM).

Les contributions publiques sont constituées de versements de l’État et des collectivités locales aux régimes de protection sociale. Elles sont prélevées sur l’ensemble des recettes fiscales et ne constituent donc pas des recettes affectées.

Les impôts et taxes affectés (Itaf) sont des prélèvements obligatoires explicitement affectés au financement de la protection sociale. Il existe une cinquantaine d’Itaf en France, parmi lesquels la contribution sociale généralisée (CSG), les taxes sur les tabacs et les alcools et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS).

Pour en savoir plus

Ouvrir dans un nouvel ongletLa protection sociale en France et en Europe en 2021 – édition 2022, coll. « Panoramas de la Drees - Social », décembre 2022.