Insee Flash Occitanie · Décembre 2024 · n° 139

En Occitanie, 108 quartiers prioritaires particulièrement pauvres Actualisation 2024 de la géographie prioritaire de la politique de la ville

Dix ans après leur création par la loi Lamy, les contours des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) ont été actualisés au 1^er janvier 2024 (encadré). La nouvelle géographie prioritaire reste fondée sur la concentration de la pauvreté monétaire au sein des villes.

En Occitanie, 393 100 personnes habitent dans l’un des 108 quartiers prioritaires issus de cette actualisation, soit 7 % de la population de la région en 2020 (figure 1). C’est un peu moins qu’en France métropolitaine où 8 % de la population vit en QPV. L’actualisation de la géographie prioritaire conduit à une hausse de la part des habitants en QPV : +1 point en Occitanie comme en France métropolitaine.

La population vivant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville en Occitanie est particulièrement pauvre. La moitié des habitants des QPV (51,0 %) est en situation de pauvreté monétaire en 2021. L’Occitanie est ainsi la région de France métropolitaine où le taux de pauvreté dans ces quartiers est le plus élevé (+6,7 points par rapport au niveau national) (figure 2).

Dans les QPV d’Occitanie, la moitié de la population pauvre vit avec moins de 890 € par mois pour une personne seule ou 1 590 € pour un couple avec un enfant de moins de 14 ans. Ces montants sont nettement inférieurs au seuil de pauvreté qui correspond à un revenu disponible de 1 150 € par mois pour une personne vivant seule et de 2 080 € pour un couple avec un enfant.

Les cinq quartiers prioritaires les plus pauvres de France métropolitaine sont localisés en Occitanie. Dans ces quartiers situés à Perpignan (« Quartier Bas-Vernet Ancien Zus », « Rois De Majorque », « Quartier Champs De Mars »), à Nîmes (« Pissevin-Valdegour ») et à Béziers (« Iranget Grangette »), plus de sept habitants sur dix vivent sous le seuil de pauvreté.

Les niveaux de pauvreté plus élevés dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville d’Occitanie sont en partie liés aux difficultés rencontrées par leurs habitants sur le marché du travail. Les difficultés d’accès à l’emploi et de maintien dans l’emploi sont plus marquées dans les QPV de la région que dans l’ensemble des QPV de France métropolitaine.

En 2020, 40 % des habitants des quartiers prioritaires d’Occitanie âgés de 15 à 64 ans sont inactifs, c’est-à-dire qu’ils n’occupent pas un emploi et n’en recherchent pas (figure 3). Ce niveau est cinq points plus élevé que dans l’ensemble des QPV de France métropolitaine. L’Occitanie se place en deuxième position des régions où il est le plus fort, derrière Provence-Alpes-Côte d’Azur (41 %).

L’Occitanie est aussi la région de France métropolitaine où les habitants des QPV occupent le moins souvent un emploi : seuls 41 % des 15 à 64 ans travaillent. Les taux d’emploi sont encore plus faibles pour les femmes et les étrangers résidant dans les QPV (35 % dans les deux cas).

L’insertion sur le marché du travail est notamment difficile pour les jeunes. Dans les QPV d’Occitanie, seulement 23 % des 15 à 24 ans occupent un emploi. Les jeunes non insérés sur le marché du travail sont nombreux : 30 % des 16-25 ans ne sont ni en emploi ni en formation, soit trois points de plus que dans l’ensemble des QPV de France métropolitaine.

Lorsque les habitants des quartiers prioritaires occupent un emploi, leur situation sur le marché du travail est plus fragile en Occitanie que dans l’ensemble des QPV de France métropolitaine.

Dans la région, 25 % des habitants des QPV en emploi ont un contrat à durée limitée (+2 points par rapport au niveau national) : contrat à durée déterminée (CDD), intérim, apprentissage, stage, contrat aidé.

Le temps partiel est aussi plus répandu dans les QPV d’Occitanie avec 25 % des habitants en emploi à temps partiel (+3 points par rapport au niveau national).

Le faible niveau de diplôme des habitants des quartiers prioritaires contribue à leurs difficultés d’insertion sur le marché du travail. Dans la région comme en France métropolitaine, quatre sur dix n’ont aucun diplôme, soit deux fois plus que dans l’ensemble de la population. Par ailleurs, deux habitants sur dix ont un diplôme inférieur au Bac.

Toutefois, les habitants des QPV sont plus souvent diplômés du supérieur en Occitanie. Deux sur dix déclarent avoir un diplôme de niveau bac+2 ou supérieur en 2020, plaçant l’Occitanie au deuxième rang des régions de France métropolitaine. Les habitants des QPV restent moins diplômés que ceux du reste de l’agglomération qui les englobe [Cohen, Potin-Finette, 2024 ; pour en savoir plus (3)].

Par ailleurs, les jeunes des quartiers prioritaires sont moins souvent scolarisés, encore moins en Occitanie qu’en moyenne en France métropolitaine. Dans la région, 42 % des 15-24 ans résidant en QPV sont sortis du système scolaire (+2 points par rapport au niveau national).