En 2022, 4,9 millions d’entreprises employant plus de 15 millions de salariés en équivalent temps plein (ETP) composent les secteurs marchands non agricoles et non financiers français (incluant toutefois les exploitations forestières, les auxiliaires de services financiers et d’assurance et les holdings) (figure 1). Le tissu productif marchand est fortement concentré : un peu plus de 300 grandes entreprises (GE) occupent 28 % du total des salariés et contribuent à 32 % de la valeur ajoutée (VA). À l’opposé, plus de 4,7 millions de microentreprises (MIC) emploient 17 % des salariés et génèrent 19 % de la valeur ajoutée. Entre ces deux extrêmes, les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les petites et moyennes entreprises (PME) hors microentreprises représentent respectivement 25 % et 29 % de la part des salariés et participent pour 26 % et 23 % à la valeur ajoutée.

Sur le champ plus restreint des secteurs principalement marchands, non agricoles et non financiers, qui compte près de 4 millions d’entreprises, 96 % sont des microentreprises (dont 1,5 million bénéficient du régime du micro‑entrepreneur) qui ne réalisent pourtant que 12 % du chiffre d’affaires et 16 % de la valeur ajoutée de l’ensemble (figure 2). À l’inverse, les ETI et GE, très peu nombreuses (moins de 0,2 % des entreprises), représentent les deux tiers du chiffres d’affaires total (respectivement 29 % et 38 %), ainsi que 26 % et 34 % de la valeur ajoutée totale. Les PME, quant à elles, représentent 21 % du chiffre d'affaires total.

Plus de la moitié des entreprises des secteurs principalement marchands, non agricoles et non financiers exercent leur activité principale dans les services marchands (55 %), mais ne représentent que 19 % du chiffre d’affaires total et un tiers de la valeur ajoutée (35 %) (figure 3). À l’inverse, seules 8 % des entreprises appartiennent au secteur industriel, alors qu’elles génèrent 32 % du chiffre d’affaires et 25 % de la valeur ajoutée totale.

Selon la catégorie d’entreprise considérée, les activités exercées par les entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers sont assez différentes. Les activités exercées par les microentreprises sont tournées essentiellement vers les services (56 % des entreprises) et le commerce (18 %). Pour autant, le chiffre d’affaires généré est plus équilibré entre services et commerce et représente un peu plus du tiers chacun dans ces deux secteurs. 7 % des microentreprises ont une activité principalement industrielle, avec une prépondérance pour l’artisanat commercial (notamment les boulangeries-pâtisseries) et génèrent un chiffre d’affaires du même ordre (8 %). Cette structure reflète des activités essentiellement centrées autour d’un marché de proximité.

À l’opposé, les ETI et GE se distinguent des autres catégories d’entreprises par leur orientation industrielle, en particulier manufacturière. Ainsi, 29 % des ETI et 36 % des GE appartiennent au secteur industriel et réalisent respectivement 33 % et 46 % du chiffre d’affaires ainsi que 34 % et 31 % de la valeur ajoutée de leur catégorie.

Moins industrielles que les ETI et les GE, les PME hors microentreprises se répartissent de façon un peu plus équilibrée que les autres catégories d’entreprises dans les grands secteurs d’activité : pour plus de 37 % d’entre elles, leur activité principale est tournée vers les services, tandis que 26 % exercent dans le commerce, 16 % dans l’industrie et 16 % dans la construction. C’est dans le secteur du commerce (et en particulier dans le commerce de détail en magasin non spécialisé) que les PME réalisent la plus grande part de leur chiffre d’affaires (41 %). Elles y réalisent 23 % de leur valeur ajoutée. À l’inverse, les services marchands concentrent seulement 24 % du chiffre d’affaires des PME, mais 39 % de leur valeur ajoutée (les activités juridiques et comptables y sont particulièrement bien représentées).

Compte tenu de leur orientation industrielle, les ETI et les GE jouent un rôle essentiel dans le commerce extérieur. Elles réalisent, ensemble, 88 % du chiffre d’affaires à l’export des entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers (respectivement 28 % et 60 %), notamment car elles appartiennent fréquemment à un groupe international (figure 4). Ces exportations concernent principalement le secteur de l’industrie (66 % des exportations des ETI et GE) et dans une moindre mesure le commerce (16 %) et les transports (9 %).

Les PME représentent une part beaucoup plus faible (10 %) du total des exportations, essentiellement concentrées dans l’industrie et le commerce.

Les microentreprises, tournées vers une économie de proximité, ne pèsent que pour 2 % dans le total des exportations. Le chiffre d’affaires à l’export est souvent réalisé par des petites entités spécialisées dans les activités d’import-export du commerce de gros ou dans les services de conseil (gestion, ingénierie, informatique, etc.).

Les entreprises peuvent être indépendantes ou alors appartenir à un groupe de sociétés français ou bien à une multinationale qui peut être sous contrôle français ou étranger.

Cette structure de l’organisation et du contrôle des entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers est étroitement liée à la catégorie à laquelle elles appartiennent. Ainsi, si la quasi-totalité des microentreprises sont indépendantes (97 %), les PME hors microentreprises se partagent entre entreprises indépendantes (50 %) et celles appartenant à un groupe français (43 %) ou plus rarement à une multinationale (8 %) (figure 5).

Les ETI et les GE sont en revanche majoritairement détenues par un groupe français ou une multinationale. Plus précisément, les ETI appartiennent pour 41 % d’entre elles à un groupe franco-français et 53 % à une multinationale soit française (28 %), soit étrangère (25 %). Ces ETI sont en moyenne composées de 11 unités légales. Enfin, les GE appartiennent presque toujours à une multinationale, française (pour 67 %) ou étrangère (30 %). Elles sont plus grandes et composées en moyenne de 81 unités légales. Les multinationales sous contrôle français, qu’elles soient PME, ETI ou GE emploient en moyenne plus de salariés que les autres types d’organisation et de contrôle.

De par leurs activités orientées vers l’industrie, les GE, et en particulier celles sous contrôle français, ont davantage d’immobilisations corporelles par salarié que les ETI, les PME ou les microentreprises. Elles dégagent également une plus forte valeur ajoutée par salarié (productivité apparente) et versent des salaires plus élevés de 15 % par rapport à ceux des PME et de 10 % par rapport à ceux des microentreprises. Les GE et les ETI présentent des taux de marge plus élevés (respectivement 29 % et 27 %) que ceux des PME (22 %), et plus particulièrement les GE multinationales sous contrôle français (30 %), ce qui est cohérent avec une intensité capitalistique plus élevée.