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Insee Analyses Guadeloupe · Mars 2024 · n° 79
Insee Analyses GuadeloupeEn Guadeloupe, huit entreprises sur dix créées par des femmes en 2018 sont encore actives trois ans après leur création

Gwenaelle Taupe, Maurice Bilionière (Insee)

En Guadeloupe, trois ans après leur création, 83 % des entreprises créées par des femmes au premier semestre 2018, hors régimes du micro-entrepreneur, sont encore actives. À la création, le règlement des formalités administratives est la principale difficulté rencontrée par les femmes. Le statut de l’entreprise et l’expérience de la créatrice sont des facteurs favorables à la pérennité de l’entreprise. À l’inverse, bénéficier d’un appui ou d’un entourage entrepreneurial influence peu la pérennité.

Le développement de ces jeunes entreprises dépend du niveau des investissements et des actions commerciales menées. En 2021, trois ans après la création de leur entreprise, plus de 220 emplois salariés ont été générées par les entrepreneures et 47 % d’entre elles ont pour objectif d’accroître leur niveau d’activité. Toutefois, face à la crise du Covid-19, 75 % des entreprises créées par des femmes ont connu des difficultés financières et 64 % ont eu recours à l’un des dispositifs d’aide mis en place.

Insee Analyses Guadeloupe
No 79
Paru le :Paru le08/03/2024

En 2021, 83 % des entreprises créées par des femmes trois ans auparavant sont encore actives

En 2018, 4 008 entreprises ont été créées en Guadeloupe dans le secteur marchand non agricole, hors régime du micro-entrepreneur, dont 1 297 au premier semestre. Parmi ces dernières, 37 % l’ont été par des femmes, proportion stable par rapport à 2014. Le domaine d’activité des créatrices est très concentré : 27 % exercent dans le commerce, 16 % dans l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale, 15 % dans l’hébergement et la restauration.

Trois ans après leur création, 83 % des entreprises créées par des femmes au premier semestre 2018 sont encore actives contre 86 % pour celles créées par des hommes (figure 1). Le est le plus élevé dans l’hébergement et la restauration (95 %), suivi de l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale (85 %). Avant la création de leur entreprise, 55 % de ces femmes avaient un emploi et 22 % étaient au chômage. Le taux de pérennité est plus élevé chez les femmes ayant occupé un emploi (87 % contre 83 % pour les femmes au chômage).

La première motivation des femmes pour créer une entreprise est le souhait d’être indépendante, citée par 62 % des créatrices. Viennent ensuite le goût d’entreprendre ou le désir d’affronter de nouveaux défis (40 %) et la perspective d’augmenter ses revenus (25 %). Enfin, pour 22 % des créatrices, le choix a été guidé par la création de leur propre emploi.

Figure 1Taux de pérennité à 1, 2 et 3 ans des entreprises créées au premier semestre 2018

(en %)
Taux de pérennité à 1, 2 et 3 ans des entreprises créées au premier semestre 2018 ((en %))
Pérennité Femme – Guadeloupe Homme – Guadeloupe Femme – France entière
1 an 90 94 94
2 ans 87 89 89
3 ans 83 86 81
  • Champ : entreprises des secteurs marchands non agricoles créées au premier semestre 2018, hors micro-entrepreneurs.
  • Source : Insee, enquête Sine 2018 (interrogations 2018 et 2021).

Figure 1Taux de pérennité à 1, 2 et 3 ans des entreprises créées au premier semestre 2018

  • Champ : entreprises des secteurs marchands non agricoles créées au premier semestre 2018, hors micro-entrepreneurs.
  • Source : Insee, enquête Sine 2018 (interrogations 2018 et 2021).

Les formalités administratives sont l’un des principaux freins à la création d’entreprises pour les femmes

En 2018, neuf créatrices d’entreprises sur dix ont rencontré des difficultés pour mener à bien leur projet. Le règlement des formalités administratives (47 %) et l’obtention d’un financement (25 %) sont les obstacles les plus fréquemment cités (figure 2).

Pour démarrer leur activité, 64 % des créatrices d’entreprise ont débuté avec moins de 8 000 euros pour financer leur projet. Sept créatrices sur dix n’ont recours à aucune source de financement, en dehors de leurs ressources personnelles. Parmi celles qui en ont eu recours, 16 % ont contracté au moins un emprunt bancaire au titre de l’entreprise. Pourtant, le taux de pérennité de l’entreprise croît avec les moyens financiers engagés au démarrage de l’activité : il est de 84 % après trois ans lorsque les créatrices ont pu engager plus de 8 000 euros, contre 79 % lorsqu’elles ont démarré sans aucun moyen financier.

Un quart des créatrices d’entreprises ont bénéficié d’au moins un dispositif d’aide à la création. Parmi ces dispositifs, l’aide aux chômeurs créateurs ou repreneurs d’entreprise (Accre) est le plus fréquent (74 %). Toutefois, bénéficier d’un dispositif d’aide n’influe pas sur le taux de pérennité à 3 ans des entreprises : il reste stable à 83 % pour les femmes et 86 % pour les hommes, avec ou sans aide.

Figure 2Principales difficultés rencontrées lors de la création

(en %)
Principales difficultés rencontrées lors de la création ((en %))
Difficultés rencontrées Femme – France entière Homme – Guadeloupe Femme – Guadeloupe
Ouvrir un compte bancaire professionnel 9 18 16
Fixer le prix de vos produits et services 14 17 17
Établir des contacts avec la clientèle 18 12 18
Connaître la réglementation qui encadre la création d'entreprise 27 21 23
Choisir un statut ou un régime 23 24 23
Être seul comme entrepreneur 22 23 25
Obtenir un financement 18 37 31
Régler les formalités administratives 48 40 47
  • Champ : entreprises des secteurs marchands non agricoles créées au premier semestre 2018, hors micro-entrepreneurs.
  • Source : Insee, enquête Sine 2018 (interrogation 2018).

Figure 2Principales difficultés rencontrées lors de la création

  • Champ : entreprises des secteurs marchands non agricoles créées au premier semestre 2018, hors micro-entrepreneurs.
  • Source : Insee, enquête Sine 2018 (interrogation 2018).

Créer une entreprise en lien avec son métier principal est l’un des principaux facteurs de réussite

Exercer dans un secteur en lien avec le principal métier de la créatrice et avoir une expérience professionnelle dans cette activité sont des facteurs favorables à la pérennité de l’entreprise. Le taux de pérennité est ainsi plus élevé lorsque l’activité de l’entreprise est identique au principal métier (85 %) que lorsque l’activité diffère (82 %). Le taux de pérennité pour les entreprises créées par des entrepreneures expérimentées (plus de trois ans d’expérience) atteint 86 % contre 80 % pour les moins expérimentées (moins de trois ans d’expérience). Ces taux sont respectivement de 88 % et 83 % chez les hommes.

Le statut juridique de l’entreprise influe également sur sa pérennité. Deux créatrices sur trois ont choisi le statut de société (11 points de moins que pour les hommes) et une sur trois celui d’entreprise individuelle hors micro-entrepreneurs. Parmi les sociétés créées par les femmes, 88 % sont encore actives trois ans après contre 73 % des entreprises individuelles, soit des taux comparables à ceux des hommes (figure 3).

S’ajoute à ces facteurs l’âge des femmes au moment de la création : le taux de pérennité à 3 ans s’élève à 89 % pour les plus 50 ans et plus, soit 14 points de plus que pour les moins de 30 ans. La situation personnelle des entrepreneures peut aussi influencer la pérennité de leur entreprise. En effet, le taux de pérennité est plus faible pour les femmes seules (78 %) que pour les femmes en couple avec enfant à charge (86 %).

En revanche, le niveau de formation semble peser négativement sur la pérennité des entreprises. Si la moitié des créatrices possèdent un diplôme supérieur au bac, la pérennité à trois ans de leur entreprise est plus faible (83 %) que pour les non diplômés (91 %). De même, les créatrices qui ont suivi une formation particulière dans le cadre de la réalisation de leur projet (40 % des entrepreneures) voient la pérennité de leur entreprise être plus faible (78 %) que celles qui n’en ont pas suivi (86 %), une situation similaire chez les hommes (84 % contre 88 %),

Figure 3Taux de pérennité à trois ans selon le statut juridique en Guadeloupe et France entière

(en %)
Taux de pérennité à trois ans selon le statut juridique en Guadeloupe et France entière ((en %))
Statut juridique Femme – Guadeloupe Homme – Guadeloupe Femme – France entière
Sociétés 88 91 82
Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs 73 71 80
Ensemble 83 86 81
  • Champ : entreprises des secteurs marchands non agricoles créées au premier semestre 2018, hors micro-entrepreneurs.
  • Source : Insee, enquête Sine 2018 (interrogations 2018 et 2021).

Investir et embaucher participent au développement de l’entreprise

Au cours de leurs trois premières années d’existence, les entreprises créées par des femmes ont investi dans l’achat de matériel nécessaire à la production de biens ou de services (35 %), de matériel bureautique (25 %) et de véhicules à usage professionnel (22 %). Ces investissements ont nécessité un engagement de plus de 30 000 euros pour 36 % des entreprises et moins de 7 500 euros pour 33 % d’entre elles. Durant leur trois premières années d’activité, une entreprise sur trois créées par des femmes rencontre des obstacles pour réaliser ces investissements, dont la moitié par manque de fonds propres. Il convient de noter que la moitié de ces entreprises créées en 2018 sont freinées dans leur volonté d’investissement à cause de la baisse d’activité liée à la pandémie de Covid-19.

Pour se développer, une entreprise doit aussi s’adapter aux évolutions de son environnement. L’utilisation du numérique joue ainsi positivement dans l’essor du projet. La moitié des entreprises pérennes créées par des femmes sont ainsi présentes sur les réseaux sociaux. Pour la moitié des entreprises créées par des femmes, la concurrence directe est stable depuis 2018 alors qu’elle s’est exacerbée pour 44 %. Aussi, pour conserver ou développer leur part de marché, les entrepreneures multiplient les actions commerciales : 40 % effectuent fréquemment du démarchage ou de la prospection (8 points de plus qu’en France entière) et 32 % promotionnent leurs produits au travers de showroom ou de campagnes publicitaires.

Après trois ans d’activité, 25 % des entreprises créées au premier semestre 2018 par des femmes emploient au moins un salarié en plus du chef d’entreprise. Ainsi, fin 2021, 654 personnes travaillent dans ces entreprises encore actives dont 222 salariés. Concernant les perspectives d’embauches, 53 % des créatrices ne pensent pas recruter dans les douze prochains mois (61 % en France entière).

Bénéficier d’un appui ou d’un entourage entrepreneurial influe peu sur la pérennité de l’entreprise

L’entourage entrepreneurial est moins fréquent pour les femmes (66 % en 2018) que pour les hommes (72 %). Pourtant, le taux de pérennité atteint 84 % lorsque les créatrices ont un entourage entrepreneurial (87 % pour les hommes), soit deux points de plus que celles n’ayant pas d’entourage entrepreneurial (82 % contre 85 % pour les hommes). Créer une entreprise est une démarche souvent solitaire. En effet, pour 68 % des créations d’entreprise par une femme, une seule personne est à l’origine du projet, alors que 26 % des projets ont été initiés par deux personnes. Néanmoins, la pérennité de ces entreprises est plus élevée quand il y a deux personnes à l’origine du projet, 86 % contre 83 % pour une femme seule.

Par ailleurs, 80 % des créatrices bénéficient d’un appui pour monter leur projet, principalement de leur entourage personnel, alors que 20 % n’ont aucun appui. Cependant, dans les deux cas, le taux de pérennité est de 83 %. Pour 19 % des entrepreneures, le conjoint participe à la vie de leur entreprise sans être rémunéré, soit une part deux fois supérieure aux entreprises créées par des femmes en France entière. Il en est de même lorsque le créateur est un homme (13 % contre 9 % en France entière).

La moitié des entrepreneures ont pour principal objectif d’accroître l’activité de leur entreprise

Trois ans après leur création d’entreprise, 47 % des entrepreneures désirent avant tout accroître leur niveau d’activité, contre 53 % des entrepreneures en France (figure 4). Cependant, une entreprise pérenne sur cinq créées par une femme se trouve dans une situation difficile trois ans après la création, avec pour seul objectif la sauvegarde de l’entreprise (10 points par rapport aux entreprises créées en 2014).

À horizon de 12 mois, 45 % des entrepreneures prévoient de développer l’activité de leur entreprise et 24 % vont maintenir l’équilibre de celle-ci. Malgré le contexte de pandémie Covid-19 en 2021, 84 % d’entre elles sont satisfaites de la création de leur entreprise, soit un point de moins que les hommes.

Figure 4Objectif du chef d’entreprise trois ans après la création

(en %)
Objectif du chef d’entreprise trois ans après la création ((en %))
Sexe Sauvegarder son entreprise Maintenir son niveau d’activité Accroître son niveau d’activité
Femme – France entière 13 34 53
Homme – Guadeloupe 26 26 48
Femme – Guadeloupe 21 32 47
  • Champ : entreprises des secteurs marchands non agricoles créées au premier semestre 2018, hors micro-entrepreneurs.
  • Source : Insee, enquête Sine 2018 (interrogation 2021).

Figure 4Objectif du chef d’entreprise trois ans après la création

  • Champ : entreprises des secteurs marchands non agricoles créées au premier semestre 2018, hors micro-entrepreneurs.
  • Source : Insee, enquête Sine 2018 (interrogation 2021).

Trois quarts des entreprises ont fait face à des difficultés financières pendant la crise de la Covid-19

Les entreprises créées en 2018 avaient au plus deux ans d’ancienneté lors du début de la pandémie de Covid-19. Parmi celles créées par des femmes et encore actives en novembre 2021, 69 % déclarent avoir subi une chute d’activité liée à cette crise contre 68 % pour les hommes. Du fait de la baisse de leur activité, 75 % ont rencontré des difficultés financières (soit 11 points de plus que les hommes) et 28 % un manque de débouchés (15 points de moins que les hommes).

Face aux difficultés financières, 64 % des entreprises pérennes créées par des femmes ont eu recours à l’un des dispositifs d’aide mis en place lors de la crise sanitaire, soit un point de moins que les hommes (figure 5). En Guadeloupe, le fonds de solidarité pour les indépendants a été plus mobilisé (31 % pour les femmes et 28 % pour les hommes) que le report des échéances sociales ou fiscales (21 % pour les femmes et 16 % pour les hommes). Dans la région, 91 % des entrepreneures ayant eu recours aux aides considèrent que ces dispositifs ont permis de préserver l’activité de leur entreprise, que ce soit partiellement (64 %) ou totalement (27 %). Les hommes sont également plus nombreux à déclarer que ces dispositifs ont permis de préserver leur entreprise (56 % partiellement, 31 % totalement).

Figure 5Taux de recours déclarés à trois dispositifs d’aide mis en place lors de la crise sanitaire

(en %)
Taux de recours déclarés à trois dispositifs d’aide mis en place lors de la crise sanitaire ((en %))
Dispositif d’aide Femme – Guadeloupe Homme – Guadeloupe Femme – France entière
Aucun dispositif d’aide 36 35 32
Indemnisation de chômage partiel 14 21 19
Report des échéances sociales ou fiscales 21 15 31
Fonds de solidarité pour les indépendants 31 28 28
  • Champ : entreprises des secteurs marchands non agricoles créées au premier semestre 2018, hors micro-entrepreneurs.
  • Source : Insee, enquête Sine 2018 (interrogation 2021).

Figure 5Taux de recours déclarés à trois dispositifs d’aide mis en place lors de la crise sanitaire

  • Champ : entreprises des secteurs marchands non agricoles créées au premier semestre 2018, hors micro-entrepreneurs.
  • Source : Insee, enquête Sine 2018 (interrogation 2021).

Encadré - Trois ans après leur immatriculation au premier semestre 2018, seule une micro-entreprise sur six est active

En 2018, 1 584 entreprises sous le régime du micro-entrepreneur ont été créées en Guadeloupe, dont 818 au premier semestre. Parmi ces dernières, 43 % l’ont été par des femmes principalement dans le commerce (19 %), l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale (17 %) et l’hébergement-restauration (17 %). Parmi ces créatrices, 43 % ont choisi le statut de profession libérale, 35 % celui de commerçant et 15 % celui d’artisan.

Après trois ans, 17 % de ces micro-entreprises sont encore actives (38 % en France entière). Ce taux plus faible s’explique en partie par une absence de chiffre d’affaires lors de la première année d’activité (76 % contre 36 % en France entière).

Publication rédigée par :Gwenaelle Taupe, Maurice Bilionière (Insee)

En partenariat avec :

Préfet de la Guadeloupe
Préfet de la Guadeloupe

Sources

Le Système d’information sur les nouvelles entreprises (Sine) est un dispositif permanent d’observation d’une génération de nouvelles entreprises tous les quatre ans. Le champ de l’enquête Sine couvre l’ensemble des créations d’entreprises du premier semestre d’une année donnée, hors micro-entrepreneurs, qui ont vécu plus d’un mois dans l’ensemble des activités économiques marchandes non agricoles. Les entreprises créées sous le régime du micro-entrepreneur font l’objet d’une enquête spécifique. La cohorte 2018 a été de nouveau enquêtée fin 2021 et fin 2023. Cette étude présente des résultats issus de la deuxième interrogations, en novembre 2021.

Définitions

Taux de pérennité à N ans :

Le taux de pérennité à N ans est, pour une année donnée (2018 ou 2014), le rapport entre le nombre d’entreprises créées au cours du premier semestres ayant atteint leur Ne anniversaire et l’ensemble des entreprises créées au cours du premier semestre. Les entreprises sont considérées comme actives à une date donnée si, jusqu’à cette date, elles n’ont pas effectué de formalité de cessation d’activité enregistrée dans le répertoire Sirene ou détectée lors de la collecte de l’enquête Sine.

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Micro-entrepreneur :

Un micro-entrepreneur bénéficie du régime de même nom (appelé auto-entrepreneur jusque 2014), qui offre des formalités de création d'entreprise allégées et un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations sociales et de l'impôt sur le revenu. Il s’applique aux entrepreneurs individuels qui en font la demande, sous certaines conditions.

Le micro-entrepreneur bénéficie ainsi notamment :

– du régime fiscal de la micro-entreprise ;

– du régime micro-social ;

– d'une exonération ou d’une franchise de TVA.

Le régime peut concerner des activités commerciales, artisanales ou libérales, à titre principal ou complémentaire.

Sont exclus du régime :

– les activités rattachées à la Mutualité sociale agricole (MSA) ;

– les professions libérales réglementées ne relevant pas de la caisse de retraite de la Cipav (professions juridiques et judiciaires, professions de santé, experts comptables, agents généraux d’assurance...) ;

– les activités relevant de la TVA immobilière (opérations des marchands de biens, lotisseurs, agents immobiliers…);

– les activités artistiques relevant de la Maison des artistes ou de l’association Agessa ;

– les activités de dirigeant majoritaire d’une entreprise ;

– le cumul avec une activité de travailleur indépendant non salarié déjà immatriculé et relevant de la Sécurité sociale des indépendants.

Le régime de l’auto-entrepreneur a été initialement créé par la loi de modernisation de l'économie (LME) n°2008-776 du 4 août 2008 et est entré en vigueur au 1er janvier 2009.

La loi Pinel du 18 juin 2014 l’a transformé en régime du micro-entrepreneur à partir du 19 décembre 2014. Elle lui a imposé de nouvelles obligations comme l’immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS) pour les commerçants ou au répertoire des métiers (RM) pour les artisans. Elle a également mis fin à l’exonération de la taxe pour frais de chambre consulaire et exigé le paiement de la cotisation foncière des entreprises dès la deuxième année d’activité et non plus à partir de la quatrième année. Elle a aussi prévu la fusion du régime fiscal de la micro-entreprise et du régime micro-social à partir du 1er janvier 2016.

Ainsi, depuis cette date, les entrepreneurs individuels relevant du régime fiscal de la micro-entreprise sont automatiquement soumis au régime micro-social.

Depuis le 1er janvier 2023, les seuils de chiffre d’affaires permettant l’accès au régime fiscal de la micro-entreprise et du régime micro-social ont été doublés. Ils s’appliquent désormais aux entreprises dont le chiffre d’affaires de l’année civile précédente ou de l’avant-dernière année n’excède pas :

- 188 700 euros pour une activité de vente de marchandises, d'objets, d'aliments à emporter ou à consommer sur place, ou de fourniture de logement ;

- 77 700 euros pour une activité de prestations de services ou une profession libérale.

Ce régime doit être distingué de la catégorie des microentreprises définie par l’article 51 de la loi de modernisation de l’économie (LME) et précisée par le décret n° 2008-1354.

Remarque :
  • Depuis janvier 2011, le micro-entrepreneur peut bénéficier du statut de l'entrepreneur individuel à responsabilité limitée (EIRL) en affectant à son activité professionnelle un patrimoine spécifique séparé de son patrimoine personnel. Il conserve toutefois le régime fiscal et social forfaitaire lié au régime de la micro-entreprise.
  • Ce régime doit être distingué à la fois du régime micro-fiscal (dit parfois régime fiscal de la micro-entreprise) ainsi que de la catégorie des microentreprises définie par l'article 51 de la loi de modernisation de l'économie (LME) et précisée par le décret n° 2008-1354.

Pour en savoir plus

(1) Dorolle A., « Les créateurs d’entreprises de 2018 : deux sur trois sont seuls à l’origine du projet de création », Insee Première no1818, septembre 2020 ;

(2) Benhaddouche A., « En Guadeloupe, quatre entreprises pérennes sur dix se sont développées », Insee Analyses Guadeloupe no59, novembre 2022 ;

(3) Baillot A., « Entreprises créées en 2018 : huit sur dix sont encore actives trois ans après leur création », Insee Première no1962, juillet 2023 ;

(4) Juliachs S., « Près de la moitié des micro-entrepreneurs ayant démarré leur activité en 2018 sont encore actifs trois ans après », Insee Première no1963, juillet 2023.