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Insee Analyses Guadeloupe · Novembre 2022 · n° 59
Insee Analyses GuadeloupeEn Guadeloupe, quatre entreprises pérennes sur dix se sont développées

Ali Benhaddouche (Insee)

Près de 65 % des entreprises créées en 2014 sont encore actives cinq ans après, soit un taux légèrement supérieur à celui de la France métropolitaine. Le statut de l’entreprise et l’expérience du créateur sont des facteurs importants pour la pérennité de l’entreprise. Celles qui se sont davantage développées que les autres, les entreprises « dynamiques », représentent quatre entreprises sur dix. Bénéficier d’un appui à la création et maîtriser les outils numériques augmentent les chances de faire prospérer son entreprise. La croissance des jeunes entreprises augmente avec les moyens financiers engagés à leur création, mais aussi avec ceux investis par la suite. Les secteurs de la santé humaine, des activités scientifiques et techniques, de la réparation automobile et du commerce de détail sont les plus propices à leur essor. Le développement de ces entreprises dynamiques ont généré une croissance de l’emploi salarié de 53 %.

Insee Analyses Guadeloupe
No 59
Paru le :Paru le15/11/2022

Les entreprises créées en 2014 profitent d’une conjoncture régionale favorable

Cinq ans après leur création, 64,5 % des entreprises créées en 2014 (hors auto-entrepreneurs) en Guadeloupe sont toujours en activité. La pérennité des entreprises s’est améliorée par rapport aux entreprises créées en 2010 (+ 7,6 points), en particulier grâce à une conjoncture économique régionale plus favorable. Après un recul de 6,6 % en 2009 dû à la crise économique et sociale, le PIB a entamé son redressement en 2014 (pour en savoir plus). En 2015, les créations d’entreprises redémarrent et le nombre de demandeurs d’emploi se stabilise. L’emploi salarié privé mis à mal depuis 2009 repart à la hausse fin 2017, signe visible du redémarrage progressif de l’économie initié en 2014.

La pérennité à cinq ans est plus élevée qu’au niveau national

Dans ce contexte favorable, les entreprises guadeloupéennes créées en 2014 poursuivent un peu plus souvent leur activité cinq ans après leur création qu’au niveau national (62,5 %). C’était l’inverse pour la génération précédente avec un écart favorable au niveau national (56,9 % contre 60,4 %). Les entreprises guadeloupéennes connaissent une phase de fragilité plus importante dans la phase de lancement de leur activité (jusqu’à deux ans après leur création) que leurs homologues françaises, mais elles sont plus résistantes sur les années suivantes (figure 1). Le taux de pérennité à cinq ans des entreprises de la région figure parmi les sept plus élevés des régions françaises avec celui de Martinique, Bourgogne-Franche-Comté, de Bretagne, d’Auvergne-Rhône-Alpes, des Pays de la Loire et de Nouvelle-Aquitaine.

Un fort taux de pérennité ne reflète pas forcément le dynamisme économique de la région, notamment en terme de créations d’entreprises. En effet, un fort taux de créations peut induire une concurrence accrue et ainsi être un frein à la pérennité. En Guadeloupe, le taux de pérennité est élevé mais le territoire fait preuve d’un faible dynamisme entreprenarial. Elle est classée parmi les trois régions les moins créatrices d’entreprise (2,5 % du stock d’entreprises) (figure 2).

Figure 1Taux de pérennité des entreprises crées en 2010 et 2014

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Taux de pérennité des entreprises crées en 2010 et 2014 (en %) - Lecture : En Guadeloupe, 64,5 % des entreprises créées en 2014 sont encore actives après cinq ans. Elles étaient 88,6 % encore actives après un an, 79,4 % après deux ans, 74,6 % après trois ans et 67,4 % après quatre ans.
France 2010 Guadeloupe 2010 France 2014 Guadeloupe 2014
1 an 91,1 87,6 91,5 88,6
2 ans 81,1 73,3 83,1 79,4
3 ans 71,8 64,3 75,2 74,6
4 ans 64,6 59,9 67,7 67,4
5 ans 60,4 56,9 62,5 64,5
  • Lecture : En Guadeloupe, 64,5 % des entreprises créées en 2014 sont encore actives après cinq ans. Elles étaient 88,6 % encore actives après un an, 79,4 % après deux ans, 74,6 % après trois ans et 67,4 % après quatre ans.
  • Champ : entreprises du secteur marchand non agricole créées au premier semestre de l’année de référence, hors micro-entrepreneurs (auto-entrepreneurs avant déc. 2014).
  • Source : Insee, enquêtes Sine 2010 et 2014 – vague 3.

Figure 1Taux de pérennité des entreprises crées en 2010 et 2014

  • Lecture : En Guadeloupe, 64,5 % des entreprises créées en 2014 sont encore actives après cinq ans. Elles étaient 88,6 % encore actives après un an, 79,4 % après deux ans, 74,6 % après trois ans et 67,4 % après quatre ans.
  • Champ : entreprises du secteur marchand non agricole créées au premier semestre de l’année de référence, hors micro-entrepreneurs (auto-entrepreneurs avant déc. 2014).
  • Source : Insee, enquêtes Sine 2010 et 2014 – vague 3.

Figure 2Taux de création et de pérennité dans les régions

en %
Taux de création et de pérennité dans les régions (en %)
Région Taux de création Taux de survie à 5 ans
France entière 2,8 62,5
Guadeloupe 2,5 64,5
Martinique 2,5 72,8
Guyane 3,8 62,0
Réunion 3,9 58,1
Île-de-France 3,0 60,5
Centre-Val de Loire 2,7 61,2
Bourgogne-Franche-Comté 2,2 69,3
Normandie 2,6 62,3
Hauts-de-France 3,0 59,0
Grand Est 2,7 61,4
Pays de la Loire 2,5 65,6
Bretagne 2,4 67,7
Nouvelle-Aquitaine 2,8 64,8
Occitanie 2,8 61,3
Auvergne-Rhône-Alpes 2,9 66,7
Provence-Alpes-Côte d'Azur 2,9 62,1
Corse 2,8 63,6
  • Champ : entreprises du secteur marchand non agricole créées au premier semestre de l’année de référence, hors micro-entrepreneurs (auto-entrepreneurs avant déc. 2014).
  • Source : Insee, Sine 2014 vague 3.

Figure 2Taux de création et de pérennité dans les régions

  • Champ : entreprises du secteur marchand non agricole créées au premier semestre de l’année de référence, hors micro-entrepreneurs (auto-entrepreneurs avant déc. 2014).
  • Source : Insee, Sine 2014 vague 3.

Le statut de l’entreprise et l’expérience du créateur sont facteurs de réussite

La pérennité d’une entreprise est largement influencée par les conditions de sa création et son statut juridique. Ainsi, 80 % des sociétés (qui représentent la moitié des créations d’entreprises) survivent après cinq ans, contre seulement 49 % des entreprises individuelles. Elles cumulent en effet plusieurs facteurs favorables à une meilleure pérennité : elles démarrent avec davantage de moyens financiers et leur statut, jugé plus solide, leur facilite l’accès aux financements. Pour s’inscrire dans la durée, l’insertion dans un réseau de clients ou de fournisseurs ayant encouragé et appuyé la création de l’entreprise est un facteur de réussite, tout comme l’expérience du créateur. Le taux de survie pour les entreprises créées par des entrepreneurs expérimentés (plus de trois ans) atteint ainsi 67 % contre 58 % pour les moins expérimentés (moins de trois ans). En revanche, l’âge du créateur ne semble pas être un gage de pérennité. L’ampleur du projet à son démarrage ne garantit pas non plus la poursuite de l’activité au-delà des 5 premières années sauf pour les forts investissements (au-delà de 160 000 euros au cours des cinq premières années) où le taux de pérennité atteint 79 %.

Près de quatre entreprises pérennes sur dix sont devenues dynamiques

Parmi les entreprises pérennes, celles qui se sont davantage développées que les autres au cours des premières années de leur existence, en matière de chiffre d’affaires ou d’emploi, sont considérées « dynamiques ». En Guadeloupe, quatre entreprises pérennes sur dix peuvent être classées dans cette catégorie (méthodologie). Leur croissance dépend de l’objectif et du profil du créateur, et surtout des moyens financiers investis. Certains de ces facteurs agissent dès le montage du projet, d’autres interviennent plus tard.

Parmi les principales motivations évoquées par les porteurs de projets, assurer son propre emploi constitue l’objectif le plus fréquent pour six créateurs sur dix. Les autres créateurs visent davantage le développement d’un projet au travers d’emplois ou d’investissements et dans ce cas, leur entreprise a 1,5 fois plus de chances d’entrer dans la catégorie des dynamiques.

Le choix du secteur d’activité est capital dans la réussite d’un projet. Les secteurs où la part des entreprises dynamiques est la plus élevée sont ceux où la concurrence entre les entreprises pérennes est moins forte : l’information et la communication (56 %) la santé humaine (58 %), les activités scientifiques et techniques (47 %) la réparation automobile et le commerce de détail (45 %) (figure 3).

Les aptitudes personnelles et techniques, apparaissent également comme déterminantes dans la réussite du projet. Ainsi, lorsque le secteur d’activité de l’entreprise coïncide avec le métier de son créateur, la mobilisation de son savoir-faire est immédiate et se révèle favorable au développement : 41 % des entreprises avec ce profil sont dynamiques, soit six points de plus que les autres.

Reprendre une entreprise déjà existante permet de bénéficier dès le début du projet d’une organisation, d’un savoir-faire et d’une notoriété. Ainsi, 12 % des entreprises dynamiques sont des reprises d’entreprise.

Figure 3Part des entreprises florissantes selon le secteur en Guadeloupe

en %
Part des entreprises florissantes selon le secteur en Guadeloupe (en %)
Secteur d’activité Part de florissantes Poids du secteur
Industrie 41,5 6,2
Construction 36,1 14,7
Commerce, réparation d’automobiles et de motocycles 42,3 18,6
Transports et entreposage 37,8 5,6
Hébergement et restauration 35,8 12,2
Information et communication 55,6 2,7
Banques et assurances 16,7 0,9
Immobilier 36,4 1,7
Activités spécialisées, scientifiques et techniques, administratives et de soutien 40,5 22,3
Administration, enseignement, santé et action sociale 45,6 8,6
Autres services 20,9 6,5
Ensemble 38,8 100,0
  • Source : Insee, Sine 2014 vague 3.

Figure 3Part des entreprises florissantes selon le secteur en Guadeloupe

  • Source : Insee, Sine 2014 vague 3.

Les entreprises dynamiques ont bénéficié plus fréquemment d’un appui à la création

Les entreprises qui bénéficient d’un appui à la mise en place de leur projet amorcent mieux leur démarrage. Les liens tissés avec d’autres entreprises permettent d’avoir rapidement un réseau de fournisseurs, un fond de clientèle et d’installer sa notoriété. Un tiers des entrepreneurs « dynamiques » ont bénéficié de l’aide d’une personne de l’entourage professionnel (clients, fournisseurs, ancien employeur), ou d’un spécialiste du domaine (avocat, conseil juridique, fiscal, expert-comptable…) alors qu’ils ne représentent que le quart des chefs d’entreprises pérennes.

Si quatre entreprises pérennes sur dix ont trouvé les ressources nécessaires à leur développement, pour la grande majorité, les premières années d’activité ont surtout servi à installer l’activité pour assurer cette pérennité. Parmi les créateurs pérennes qui souhaitaient voir leur entreprise se développer, une large part n’a pas encore atteint cet objectif. Six créateurs d’entreprises pérennes sur 10 font état de difficultés pour développer leur entreprise. Les obstacles les plus fréquemment rencontrés renvoient à des questions commerciales (débouché, concurrence…) ou à des problèmes financiers.

L’entourage influence la réussite d’un projet d’entreprise

Baigner dans un entourage entrepreneurial favorise à la fois la création, la pérennité et le développement de son entreprise. Trois-quart des créateurs d’entreprises dynamiques connaissent un entrepreneur contre deux tiers des créateurs d’entreprises pérennes qui ne bénéficient pas d’un tel entourage.

Pour se développer, une entreprise doit aussi s’adapter aux évolutions de son environnement. L’utilisation du numérique joue ainsi positivement dans l’essor du projet : 44 % des entreprises pérennes qui disposent d’un site internet sont dynamiques contre 38 % de celles qui n’en disposent pas. Pourtant, si la moitié des entreprises pérennes disposent d’une vitrine numérique, cette dernière est dans la grande majorité des cas uniquement destinée à présenter l’entreprise.

Investir pour se développer

L’avenir de l’entreprise passe par son développement et dépend fortement des moyens engagés dans les trois premières années pour ajuster les capacités productives à la demande. Près de 60 % des « dynamiques » investissent en cinq ans au moins 15 000 €, contre 40 % des autres entreprises encore en activité en 2019. Ces capacités à investir et à embaucher sont fortement liées à la propension de l’entreprise à générer des bénéfices durant les premières années d’activité, pour en réinvestir une partie ou pour convaincre les créanciers de la rentabilité du projet. La capacité des entreprises « dynamiques » à investir se traduit également par une progression de leur chiffre d’affaires. La moitié d’entre elles réalisent un chiffre d’affaires de 150 000 € ou plus contre à peine une sur cinq pour les autres (figure 4).

Figure 4Répartition des entreprises dynamiques selon leur développement et le montant de leurs investissements

en %
Répartition des entreprises dynamiques selon leur développement et le montant de leurs investissements (en %)
Part des dynamiques Autres
moins de 1 500 € 31,4 68,6
De 1 500 € à < 3 000 € 29,7 70,3
De 3 000 € à < 7 500 € 48,1 51,9
de 7 500 € à < 15 000 € 40,6 59,4
de 15 000 € à < 30 000 € 48,1 51,9
de 30 000 € à < 75 000 € 44,2 55,8
75 000 € et plus 41,7 58,3
  • Champ : entreprises dynamiques ayant réalisé des investissements.
  • Source : Insee, Sine 2014 vague 3.

Figure 4Répartition des entreprises dynamiques selon leur développement et le montant de leurs investissements

  • Champ : entreprises dynamiques ayant réalisé des investissements.
  • Source : Insee, Sine 2014 vague 3.

Après cinq ans, l’emploi salarié progresse de 53 %

Fin 2019, les entreprises créées au premier semestre 2014 rassemblent environ 1,4 % de l’emploi privé total régional. La pérennité des entreprises de la région a un effet direct sur le niveau de l’emploi. Au premier semestre 2014, au démarrage de leur activité, les entreprises emploient près de 700 salariés (et dirigeants salariés). Cinq ans plus tard, les entreprises toujours en activité comptent près de 1 100 salariés. La hausse de l’emploi salarié générée par les entreprises dynamiques l’emporte ainsi sur la baisse de l’emploi salarié induite par les cessations d’activité : les entreprises dynamiques ont créé près de 490 emplois; les cessations d’entreprises en ont détruit 120 (figure 5).

Sur les cinq premières années de vie de ces jeunes entreprises, l’emploi augmente significativement dans les secteurs où la pérennité des entreprises est la plus forte : transport routier de fret de proximité, activités de sécurité privée, services d’aménagement paysager, location de courte durée de voiture, travaux de maçonnerie générale et gros œuvre du bâtiment, travaux de charpente et autres travaux de finition. Il reste relativement stable dans les secteurs du commerce et des activités spécialisées, scientifiques et techniques, où la pérennité des entreprises est faible. Toutefois, c’est dans ces secteurs, où le nombre d’entreprises créées est particulièrement élevé, que les créations d’emplois salariés sont les plus nombreuses : ces trois secteurs concentrent plus d’un tiers de l’emploi salarié créé dans l’ensemble des entreprises pérennes.

Tous secteurs confondus, les embauches ont été plus nombreuses sur les deux dernières années (55 %).

Figure 5Évolution de l'emploi salarié sur cinq ans des entreprises créées en 2014 en Guadeloupe

Évolution de l'emploi salarié sur cinq ans des entreprises créées en 2014 en Guadeloupe - Lecture : dans les entreprises nouvelles de 2014 encore active en 2019, 54 % de l'emploi est issu de l'emploi de 2014, 42 % provient de l'emploi créé par les dynamiques entre 2014 et 2019.
Nombre d'emplois Emploi salarié à la création Emploi créé par les non dynamiques en 2017 Emploi créé par les dynamiques en 2017 Emploi créé par les dynamiques en 2019
2019 581 38 178 270
2017 642 39 178 0
2014 696 0 0 0
  • Lecture : dans les entreprises nouvelles de 2014 encore active en 2019, 54 % de l'emploi est issu de l'emploi de 2014, 42 % provient de l'emploi créé par les dynamiques entre 2014 et 2019.
  • Source : Insee, Enquête Sine 2014 vague 3.

Figure 5Évolution de l'emploi salarié sur cinq ans des entreprises créées en 2014 en Guadeloupe

  • Lecture : dans les entreprises nouvelles de 2014 encore active en 2019, 54 % de l'emploi est issu de l'emploi de 2014, 42 % provient de l'emploi créé par les dynamiques entre 2014 et 2019.
  • Source : Insee, Enquête Sine 2014 vague 3.

Encadré 1 - Les entreprises aidées ne sont pas les plus pérennes

Pour encourager la prise de risque et développer l’entrepreneuriat, des aides financières publiques ont été accordées à une entreprise sur quatre créée en Guadeloupe au 1er semestre 2014, soit presque deux fois moins qu’au niveau national (45 %). Pourtant, leur taux de survie est globalement inférieur (60 %) que celui des autres projets.

L’aide publique la plus répandue dans la région (60 % des aides), Accre (aide au chômeur créant ou reprenant une entreprise), vise explicitement les demandeurs d’emploi (figure 6). Ces derniers réussissent moins facilement, avec un taux de pérennité de 59 %, inférieur de 5,5 points au taux régional. Beaucoup d’entre eux choisissent de créer leur entreprise dans un secteur très concurrentiel tel que le commerce et sous la forme d’entreprise individuelle (65 %), ce qui explique en partie cette faible pérennité.

Plus généralement, les aides publiques sont majoritairement dispensées selon une logique de retour à l’emploi : dans près de la moitié des dossiers, le financement est accordé à une personne au chômage, l’entreprise servant de vecteur pour créer son propre travail. Plus de 40 % des chômeurs aidés ont choisi de créer leur entreprise dans le commerce et 25 % dans les activités de services.

Le règlement des formalités administratives, l’ouverture d’un compte professionnel et l’autorisation de découvert constituent les principales préoccupations citées par près de la moitié des créateurs actifs au terme des cinq ans (40 % en France métropolitaine).

Figure 6Écart de la part de florissantes selon le profil du créateur par rapport à l'ensemble

Écart de la part de florissantes selon le profil du créateur par rapport à l'ensemble - Lecture : en Guadeloupe, la part de florissantes est 1,27 fois plus élevée que dans l’ensemble des jeunes pousses lorsque le créateur est un ancien dirigeant salarié ; elle est 0,94 fois moins élevée lorsque le créateur avait pour objectif d’assurer son propre emploi.
Caractéristiques du créateur Ensemble (valeur moyenne de référence) Écart de la part de florissantes par rapport à l’ensemble
Activité avant la création : indépendant 1 1,23
Activité avant la création : dirigeant salarié 1 1,15
Activité avant la création : salarié hors dirigeant 1 1,17
Activité avant la création : chômeur 1 0,90
Activité avant la création : sans activité professionnelle 1 0,68
Ancien cadre, profession intellectuelle supérieure 1 1,44
Déjà créateur 1 1,15
Activité de l’entreprise=métier du créateur 1 1,14
Autre activité : de dirigeant 1 1,07
Autre activité : rémunérée 1 1,09
Objectif du créateur : développement de l’entreprise 1 1,23
Objectif du créateur : assurer son propre emploi 1 0,94
Situation familiale : en couple avec enfant(s) 1 1,10
Situation familiale : autre 1 1,06
  • Note : La part de florissantes est plus élevée que la moyenne lorsque la valeur est supérieure à 1 et inversement pour les valeurs inférieures à 1.
  • Lecture : en Guadeloupe, la part de florissantes est 1,27 fois plus élevée que dans l’ensemble des jeunes pousses lorsque le créateur est un ancien dirigeant salarié ; elle est 0,94 fois moins élevée lorsque le créateur avait pour objectif d’assurer son propre emploi.
  • Source : Insee, Sine 2014 vague 3.

Figure 6Écart de la part de florissantes selon le profil du créateur par rapport à l'ensemble

  • Note : La part de florissantes est plus élevée que la moyenne lorsque la valeur est supérieure à 1 et inversement pour les valeurs inférieures à 1.
  • Lecture : en Guadeloupe, la part de florissantes est 1,27 fois plus élevée que dans l’ensemble des jeunes pousses lorsque le créateur est un ancien dirigeant salarié ; elle est 0,94 fois moins élevée lorsque le créateur avait pour objectif d’assurer son propre emploi.
  • Source : Insee, Sine 2014 vague 3.

Encadré 2 - Un entrepreneur sur trois est une femme, à la tête de structures aussi pérennes et dynamiques que celles des hommes

Les femmes se lancent moins souvent que les hommes dans l’aventure de l’entreprenariat : une entreprise créée sur trois est dirigée par une femme. Près de six créatrices sur dix ont choisi d’exercer leur activité dans les secteurs du commerce, de l’hébergement et la restauration, ainsi que les services rendus aux entreprises. Elles sont plus souvent diplômées que leurs homologues masculins. La moitié d’entre elles possèdent au moins un diplôme du 1er cycle universitaire contre un tiers pour les hommes. En effet, les professions réglementées, médicales et paramédicales (dans lesquelles les femmes sont plus nombreuses), requièrent plus que le baccalauréat alors que les métiers de la construction concernent souvent des hommes sans diplôme ou avec un diplôme de niveau BEP ou CAP.

Le taux de survie à cinq ans des entreprises créées par des femmes est comparable à celui des entreprises créées par des hommes (63 % contre 65 %). Cette pérennité légèrement plus faible trouve principalement son origine dans la forme juridique choisie (48 % sont des sociétés contre 53 % pour les hommes) et dans la plus faible proportion des créatrices avec une expérience dans le métier supérieure à trois ans (60 % contre 73 % pour les hommes). Elles réussissent mieux que les hommes dans les transports et l’entreposage (+ 23 points), l’industrie et la santé humaine (+ 9 points). En revanche, pour les entreprises qui ont survécu après cinq ans, elles sont aussi nombreuses à développer leur activité (39 %).

Les femmes sont moins nombreuses à bénéficier de l’aide d’un conjoint ou d’un entourage professionnel (19 %) que les hommes (24 %). Leurs motivations portent moins fréquemment sur le désir de développer leur entreprise en termes d’emploi ou d’investissement (42 %) que pour leurs homologues masculins (46 %). Les problèmes rencontrés durant les trois premières années d’existence de l’entreprise sont les plus souvent liés à des difficultés de débouchés et de concurrence (28 %) mais dans des proportions moins importantes que les hommes (33 %).

Publication rédigée par :Ali Benhaddouche (Insee)

Pour comprendre

Des créations aux « dynamiques » en passant par les « pérennes »

Parmi les 1 030 entreprises (hors auto-entrepreneurs) créées au cours du premier semestre 2014 en Guadeloupe, près de 660 sont encore actives fin 2019 et sont dénommées, dans cette étude, « les pérennes ». Pour repérer « les dynamiques » c’est-à-dire les entreprises pérennes qui se sont davantage développées que les autres, quatre critères sont retenus : l’évolution de leur chiffre d’affaires, l’évolution de leur effectif, la tranche de leur chiffre d’affaires et leur effectif. Sont sélectionnées celles dont : le chiffre d’affaires et le nombre d’emplois ont augmenté ; le chiffre d’affaires a augmenté et le nombre d’emplois est stable ; le chiffre d’affaires est stable et le nombre d’emplois a augmenté ; soit près de 320 entreprises. Parmi ces dernières, ne sont retenues que les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur ou égal à 32 900 € au bout de cinq ans, soit 290 entreprises « dynamiques ».

Sources

Le système d’information sur les nouvelles entreprises (Sine) est un dispositif qui suit, tous les quatre ans, une génération de nouvelles entreprises (au sens unités légales), sur les cinq premières années de leur existence. Le champ de cette enquête couvre les créations d’entreprises du 1er semestre 2014, exerçant des activités économiques marchandes non agricoles, ayant vécu au moins un mois. Les entreprises sont enquêtées quelques mois après leur création (interrogation 1), puis 3 ans (interrogation 2) et 5 ans après (interrogation 3). Depuis l’entrée en vigueur du régime de l’autoentrepreneur en 2009 (remplacé en 2015 par le régime du microentrepreneur), le dispositif est composé de deux enquêtes : l’une auprès des autoentrepreneurs et l’autre auprès des autres entreprises, dites classiques. Le champ de cette étude porte sur la cohorte des entreprises « classiques » dont l’échantillon contient 45 000 entreprises en France dont 1 030 en Guadeloupe.

Définitions

Une création d’entreprise correspond à la mise en œuvre de nouveaux moyens de production. Ce concept, harmonisé au niveau européen, inclut aussi la réactivation d’entreprise après une interruption de plus d’un an et la reprise d’entreprise s’il n’y a pas continuité entre la situation du cédant et celle du repreneur, en termes d’activité et de localisation. La notion de création d’entreprise dans les enquêtes Sine est un peu plus restrictive. En effet, sont exclues les entreprises ayant vécu moins d’un mois et les « activations économiques » correspondant à des immatriculations dans Sirene (système informatisé du répertoire national des entreprises et des établissements) avant le 1er janvier de l’année de la génération considérée.

Taux de création : dans cette étude, le taux de création est le rapport entre le nombre d’entreprises (hors auto-entrepreneurs) créées au premier semestre 2014 et le stock d’entreprises au 1er janvier 2015.

Une « personne morale » est un groupement doté de la personnalité juridique, dont la responsabilité principale incombe à l’entreprise et non au créateur. Les principales formes sont les sociétés anonymes (SA), les sociétés à responsabilité limitée (SARL), les sociétés civiles immobilières (SCI), les groupements d’intérêt économique (GIE), les entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée (EURL).

Les entreprises « individuelles » n’ont pas de personnalité juridique propre et il n’y a pas de séparation entre le patrimoine de l’entreprise et celui de l’entrepreneur. L’entreprise « personne physique » regroupe les entreprises individuelles, dont les entreprises individuelles à responsabilité limitée (EIRL).

Le taux de pérennité à cinq ans est le rapport entre le nombre d’entreprises créées au cours du premier semestre 2014 ayant atteint leur cinquième anniversaire et l’ensemble des entreprises créées au premier semestre 2014. Les entreprises cessées puis reprises avec continuité d’activité et d’adresse sont considérées comme pérennes.

Pour en savoir plus

Garandeau C., « L’activité redémarre en 2014 après la crise économique et sociale de 2009 », Insee analyses Guadeloupe n°45, novembre 2020.