En 2023 comme en 2022, 242 000 mariages ont été célébrés en France (figure 1), qu’il s’agisse de primo‑mariages ou de remariages. Après une année 2020 fortement marquée par les confinements et les restrictions de rassemblement mis en place en réponse à la crise sanitaire et un nombre de mariages historiquement bas (155 000 mariages) [Papon, 2022], le nombre de mariages a rebondi en 2021 [Papon, 2023], puis a continué à augmenter en 2022. Il atteint en 2022 et 2023 un niveau plus élevé qu’avant la crise sanitaire, alors que la tendance était à la baisse depuis le début des années 2000. Ce niveau relativement élevé peut s’expliquer par un report de certains mariages annulés en 2020. Le rattrapage n’est cependant que partiel : le déficit des mariages en 2020 n’est pas compensé par les niveaux de 2022 et 2023.

Le nombre de pactes civils de solidarité (Pacs) a connu la même évolution : après une chute en 2020, il s’est redressé en 2021 pour atteindre 210 000 Pacs conclus en 2022, un niveau qui dépasse celui antérieur au Covid-19 et qui renoue avec la tendance à la hausse qui prévalait depuis une dizaine d’années.

Après des années 2020 et 2021 marquées par les conséquences de la crise sanitaire, les mariages ont retrouvé à partir de 2022 leur saisonnalité d’avant‑crise (figure 2). Les mariages sont très concentrés autour de l’été : en 2023 comme en 2022, 68 % ont eu lieu sur une période de cinq mois, allant de mai à septembre. Les quatre mois de janvier, février, novembre et décembre ne rassemblent quant à eux que 14 % des mariages.

Les mariages se concentrent en fin de semaine : huit mariages sur dix ont lieu le samedi, et, hors week‑end, les couples s’unissent davantage le vendredi (un mariage sur dix en 2022).

En 2022, 2,8 % des mariages ont uni des personnes de même sexe (figure 3). Depuis 2016, cette part est quasi stable, oscillant autour de 3 %. Elle était un peu plus élevée en 2014 et 2015 en raison d’un « effet de rattrapage » lié à l’ouverture du mariage aux couples de même sexe en mai 2013.

Les premières années qui ont suivi l’ouverture du mariage aux conjoints de même sexe, les mariages de deux hommes étaient plus nombreux que ceux unissant deux femmes : en 2013, 58 % des mariages de couples de même sexe unissaient deux hommes. Ce n’est plus le cas depuis 2019 (48 % en 2022).

En 2022, 5 % des Pacs liaient deux personnes de même sexe.

En 2022, 82 % des personnes qui se marient le font pour la première fois, 17 % ont déjà été mariées mais ont divorcé et 1 % étaient veuves. Ces proportions sont très proches pour les femmes et pour les hommes. En outre, 73 % des mariages sont des primo-mariages pour chacun des époux.

Le statut matrimonial antérieur diffère cependant fortement selon l’âge des mariés (figure 4). La part de primo-mariés décroît, fort logiquement, avec l’âge : avant 35 ans, 97 % des mariés sont des primo-mariés ; entre 35 et 44 ans, cette part est plus faible, mais s’élève à 83 % ; entre 45 et 54 ans, elle est encore de 58 %. Les primo-mariés deviennent minoritaires à partir de 55 ans : 45 % parmi les personnes de 55 ans à 69 ans, et seulement 25 % parmi les personnes âgées de 70 ans ou plus.

La part de personnes veuves parmi les personnes qui se marient est très faible et ne devient significative qu’à un âge avancé. Pour les femmes, elle n’atteint 1 % qu’à 41 ans, et 5 % à 63 ans. Pour les hommes, qui deviennent veufs à des âges plus avancés, ces parts sont atteintes à 49 et 64 ans.

La part de divorcés augmente également avec l’âge des époux. Elle atteint 3 % parmi les mariés âgés de moins de 35 ans, 16 % parmi ceux âgés de 35 à 44 ans et 41 % parmi ceux âgés de 45 à 54 ans. Les divorcés deviennent majoritaires parmi les mariés de 55 ans ou plus (53 %).

En 2012, comme en 2022, dans un peu plus de 80 % des cas, les mariés ne l’avaient jamais été auparavant. Toutefois, depuis 2012, la part de primo-mariés augmente, particulièrement pour les mariés les plus âgés : la part des primo-mariages des personnes de 30 ans était de 95 % en 2012 et elle est passée à 97 % en 2022, alors qu’elle est passée de 73 % à 82 % pour les personnes de 40 ans, et de 41 % à 57 % pour celles de 50 ans. La part des remariages après veuvage ou divorce a quant à elle baissé à chaque âge.

En 2022, parmi les mariages entre conjoints de sexe différent, les femmes sont âgées de 37,3 ans en moyenne et les hommes de 39,8 ans (figure 5). Les femmes se marient donc plus tôt que les hommes, en particulier, 35 % d’entre elles ont moins de 30 ans à leur mariage, contre 26 % pour les hommes. Dix ans plus tôt, en 2012, les femmes se mariaient à 34,0 ans en moyenne et les hommes à 36,7 ans. Confirmant une tendance à la hausse de long terme, l’âge moyen des mariés a ainsi augmenté en dix ans d’un peu plus de trois ans pour les femmes comme pour les hommes. L’écart d’âge entre époux s’est peu réduit en dix ans et atteint 2,5 ans en 2022. En 2022, dans 23 % des mariages, la femme est plus âgée que son conjoint, soit une proportion à peine plus élevée qu’en 2012. Dans 65 % des mariages, l’homme est le plus âgé des conjoints, contre 67 % en 2012.

Pour les primo-mariés, l’âge moyen au mariage est, en 2022, de 34,7 ans pour les femmes et de 36,6 ans pour les hommes. En 2012, il était de 31,3 ans pour les femmes et de 33,3 ans pour les hommes.

L’âge moyen des mariés de même sexe a quant à lui baissé les premières années de l’ouverture du mariage aux conjoints de même sexe : entre 2013 et 2015, il est passé de 43,0 ans à 40,0 ans pour les femmes, et de 49,8 ans à 44,4 ans pour les hommes. Il a ensuite continué à baisser légèrement pour les femmes jusqu’en 2019, à 38,2 ans, alors qu’il s’est globalement stabilisé autour de 44 ans pour les hommes. En 2022, il est de 38,8 ans pour les femmes et de 44,3 ans pour les hommes, soit des âges qui demeurent plus élevés que pour les couples de sexe différent.