Les salaires dans le secteur privé et les entreprises publiques en 2020 Base Tous salariés - Insee Résultats
Les salaires bruts dans le secteur privé en 2020 Synthèse
En 2020, en France, les salariés du secteur privé (y compris les entreprises publiques) perçoivent en moyenne 39 582 euros bruts en équivalent temps plein soit 3 299 euros bruts par mois et un salaire brut horaire moyen de 21,4 euros. Les femmes gagnent en moyenne 15,0 % de moins que les hommes.
Attention, le contexte de la crise sanitaire rend plus difficile l’analyse des salaires en 2020 et sa comparaison avec les années précédentes. D’une part le recours au dispositif d’activité partielle afin d’indemniser les salariés dont les emplois étaient suspendus a été massif. Or les indemnités de chômage partiel sont considérées comme des revenus de remplacement et non comme du salaire, elles sont donc exclues des calculs, à la fois des salaires et des heures rémunérées. D’autre part ce recours a été très différent selon les caractéristiques des emplois et notamment selon les catégories socio-professionnelles, ce qui a ainsi modifié la structure des emplois et le niveau moyen des salaires.
- En 2020, le salaire brut en équivalent temps plein atteint en moyenne 39 582 euros par an
- Le salaire brut en EQTP des femmes est inférieur de 15,0 % à celui des hommes
- Les salaires horaires bruts moyens sont très dispersés selon les secteurs celui des hommes
- Le salaire brut horaire moyen est 44 % plus élevé en Île-de-France qu’en province
En 2020, le salaire brut en équivalent temps plein atteint en moyenne 39 582 euros par an
En 2020, en France hors Mayotte, les salariés du secteur privé (y compris les entreprises publiques) perçoivent en moyenne 39 582 euros bruts par an en équivalent temps plein (EQTP), soit 3 299 euros bruts par mois. La moitié d’entre eux perçoivent un salaire brut annuel en EQTP inférieur à 31 104 euros (médiane). En termes horaires, le salaire brut moyen s’élève à 21,4 euros, après 20,6 euros en 2019. Cette augmentation doit toutefois s’analyser au regard du contexte de la crise sanitaire de 2020 et de la modification exceptionnelle de la structure des emplois qui en a résulté. En effet, pendant la crise sanitaire les emplois momentanément suspendus en raison du recours au dispositif d’activité partielle étaient en moyenne moins qualifiés : les ouvriers et les employés ont davantage été concernés que les cadres qui exercent plus souvent des fonctions télétravaillables. Ces salariés les moins qualifiés et les moins rémunérés ont donc temporairement été sortis du calcul des salaires, augmentant mécaniquement le niveau moyen du salaire des salariés restants. Pour en savoir plus, voir à ce sujet l’Insee Première « Les salaires dans le secteur privé en 2020 – Des évolutions atypiques du fait de la crise sanitaire », Joan Sanchez Gonzalez, Éléonore Sueur (Insee)
Le salaire brut en EQTP des femmes est inférieur de 15,0 % à celui des hommes
En 2020, dans le secteur privé (y compris les entreprises publiques), le salaire brut en EQTP des femmes est inférieur de 15,0 % à celui des hommes : 35 891 euros contre 42 213 euros en moyenne (figure 1). Cet écart provient en partie des différences de catégorie socioprofessionnelle. Notamment, alors que 24,4 % des hommes occupent des postes de cadre, cette part est inférieure d’environ 5 points parmi les femmes (19,6 %). La condition d’emploi joue également sur ces inégalités de salaires : près d’un quart des femmes (22,3 %) n’occupe pas un poste à temps complet, alors que ce n’est le cas que de moins d’un homme sur dix (9,1 %).
Les cadres ont les salaires les plus hétérogènes : le rapport interdécile des salaires annuels bruts en EQTP (rapport entre le 9ᵉ décile et le 1ᵉʳ décile) est de 3,3 tandis qu’il est inférieur ou égal à 2,3 pour les autres catégories socioprofessionnelles. Du fait notamment de leur sous-représentation parmi les cadres, les salaires des femmes sont moins dispersés que ceux des hommes : le rapport interdécile est de 2,9 pour les femmes contre 3,3 pour les hommes.
Les salaires horaires bruts moyens sont très dispersés selon les secteurs celui des hommes
Les services financiers, la production et la distribution d’énergie ainsi que les télécommunications sont les secteurs d’activité avec les salaires en moyenne les plus élevés. Le salaire horaire brut moyen y atteint au moins 32 euros, soit plus d’une fois et demie la moyenne de l’ensemble des secteurs. Les emplois y sont notamment plus qualifiés : la part de cadres et professions intermédiaires (en EQTP) y varie de 78,1 % à 86,4 %, soit une part près de deux fois plus élevée que dans l’ensemble des emplois du secteur privé (43,2 %).
À l’opposé, dans l’action sociale et l’hébergement-restauration, le salaire horaire brut moyen est nettement moins élevé que dans l’ensemble des secteurs (inférieur à 15 euros). Dans ces secteurs, la proportion de cadres n’atteint pas 9 %, contre 22,4 % pour l’ensemble des salariés du secteur privé. En contrepartie, dans ces secteurs, la part des ouvriers et des employés est nettement supérieure à la moyenne (de 66,8 % à 80,1 %, contre 56,8 % en moyenne).
Outre ces disparités sectorielles, le salaire horaire brut augmente avec la taille de l’établissement : 17,7 euros en moyenne dans les entreprises de 1 à 9 salariés, 19,9 euros dans celles de 10 à 49 salariés et 30,5 euros dans les entreprises de 500 salariés ou plus.
Le salaire brut horaire moyen est 44 % plus élevé en Île-de-France qu’en province
Les différences de salaires entre l’Île-de-France et la province sont très marquées : en Île-de-France, le salaire brut horaire moyen d’un salarié du secteur privé est de 27,8 euros, soit 44 % plus élevé qu’en province métropolitaine (19,3 euros). C’est notamment parce que l’Île-de-France concentre davantage de cadres et de secteurs les plus rémunérateurs. Ces écarts sont aussi liés à des prix à la consommation ou du foncier plus élevés en région parisienne qu’ailleurs en métropole.
Pour les mêmes raisons, le salaire moyen est relativement plus élevé dans les régions couvrant les grandes métropoles notamment les régions Auvergne-Rhône-Alpes (20,5 euros) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (20,0 euros). À l’opposé, les rémunérations brutes horaires sont en moyenne les plus faibles en Bretagne et en Bourgogne-Franche-Comté (18,5 euros) ainsi qu’en Corse (17,8 euros).
Dans chacun des DOM (hors Mayotte), le salaire brut horaire moyen est inférieur à celui de la métropole. Avec 19,6 euros, la Guyane a le salaire brut horaire moyen le plus élevé des DOM, suivi de la Guadeloupe et de la Martinique (19,1 euros) et de La Réunion (17,7 euros).
Définitions
Le chômage partiel (ou activité partielle) est un dispositif permettant à une entreprise qui réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité de ne pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés. Le système d’indemnisation du chômage partiel procure un revenu de remplacement aux salariés soumis à ce dispositif dont le salaire a été de ce fait diminué.
Avertissement
Le secret statistique
Dans les tableaux, le « S » indique une case masquée pour cause de secret statistique.
Pour les tableaux au lieu de résidence, les critères sont les suivants :
- aucune case ne doit comporter moins de 5 salariés ;
- aucun salarié ne doit représenter plus de 80 % de la masse salariale de la case.
Pour les tableaux au lieu de travail, les critères sont les suivants :
- en plus des deux critères précédents, aucune case ne doit se rapporter à moins de 3 établissements (ou entreprises) ;
- un établissement (ou une entreprise) ne doit pas représenter plus de 85 % de la grandeur étudiée dans la case.
La Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (Cnil) a, dans sa délibération
N° 98-005 du 27 janvier 1998, émis un avis favorable sur le dossier relatif au traitement
et à la diffusion des DADS. Cette autorisation a été élargie à l’exploitation de l’ensemble
des salariés et de leurs employeurs début 2006.
Le traitement de données à caractère personnel relatif à la déclaration sociale
nominative (DSN) a été créé par le Décret 2013-266 du 28 mars 2013 relatif à la déclaration
sociale nominative (articles 3 et suivants). Ce décret est régulièrement actualisé
pour suivre les évolutions de la norme DSN.
L’utilisation de déclarations ou de sources administratives à des fins statistiques
est préconisée par le code de bonnes pratiques de la statistique européenne dans le
but d’alléger la charge statistique des déclarants. En France, ceci était rendu possible
par la loi n° 51-711 de 1951 relative à l’obligation, à la coordination et au secret
en matière de statistique et a été réaffirmé récemment par la loi n° 2016-1321 de
2016 pour une République numérique.
Le règlement général sur la protection des données ou RGPD (règlement (UE) 2016/679)
a modifié les règles d’utilisation des données. Les traitements effectués pour la
constitution des bases « Tous salariés » sont conformes aux obligations définies par
le RGPD et par la loi informatique et libertés.En ce qui concerne la diffusion des
données, aucun tableau destiné à la diffusion externe ne doit permettre l'identification
directe ou indirecte d'un salarié ou d'un établissement.
Sources
Les données utilisées sont issues de la base Tous salariés.
Déclaration sociale nominative / DSN
La déclaration sociale nominative est une formalité administrative obligatoire pour
toutes les entreprises privées relevant du régime général ou du régime agricole de
sécurité sociale depuis le premier janvier 2017. La DSN repose sur la transmission
unique, mensuelle et dématérialisée des données issues de la paie et sur des signalements
d’événements.
Les données transmises dans la DSN sont le reflet de la situation d’un salarié
au moment où la paie a été réalisée. En complément, elle relate les événements survenus
(maladie, maternité, changement d’un élément du contrat de travail, fin de contrat
de travail…) dans le mois ayant eu un impact sur la paie. Aussi, la DSN véhicule les
informations liées à la vie du salarié dans l’entreprise comme le contrat de travail,
les rémunérations perçues, les primes reçues ou les arrêts de travail.
Le champ de la DSN concerne les entreprises du secteur privé du régime général
et du régime agricole de Sécurité sociale employant des salariés. Elle se généralisee
à l'ensemble des employeurs comme ceux de la fonction publique. Ceux qui ne sont pas
concernés par la DSN doivent déposer une déclaration de données sociales / DADS.
Déclaration annuelle de données sociales / DADS
La déclaration annuelle des données sociales (DADS) est une formalité déclarative
que doit accomplir toute entreprise employant des salariés, en application de l'article
R243-14 du code de la Sécurité sociale (Décret du 24 mars 1972) et des articles 87.240
et 241 de la loi 51-711 du 7 juin 1951 du code Général des Impôts.
Dans ce document (obligatoire pour toutes les entreprises jusqu'en 2016 et remplacé
progressivement par la déclaration sociale nominative (DSN) depuis 2017) commun aux
administrations fiscales et sociales, les employeurs, y compris les administrations
et les établissements publics, fournissent annuellement et pour chaque établissement,
la masse des traitements qu'ils ont versés, les effectifs employés et une liste nominative
de leurs salariés indiquant pour chacun, le montant des rémunérations salariales perçues.
Le champ des DADS couvre l'ensemble des employeurs et de leurs salariés, à l'exception
des agents des ministères, titulaires ou non, des services domestiques (division 97-98
de la NAF rév. 2) et des activités extra-territoriales (division 99 de la NAF rév.
2).
Liste des sigles
- Urssaf : Union pour le Recouvrement des cotisations de Sécurité Sociale et d'Allocations Familiales
- CPAM : Caisse Primaire d'Assurance Maladie
- Cram : Caisse Régionale d'Assurance Maladie
- Ircantec : Institution de Retraite complémentaire des Agents Non Titulaires de l'État et des Collectivités publiques
- Unedic : Union Nationale pour l'Emploi Dans l'Industrie, le Commerce et l'agriculture
- CNRACL : Caisse Nationale de Retraite des Agents des Collectivités Locales
- DGFIP : Direction Générale des Finances Publiques
- DADS : Déclaration Annuelle de Données Sociales
- DSN : Déclaration sociale nominative
Définitions
Les résultats sont fournis par condition d'emploi qui est la qualification du poste selon le taux d’activité : Postes à temps complet ou postes à temps non complet.
Dans les statistiques d'emploi et de salaire, un poste de travail (ou poste) correspond à la relation entre un salarié et un établissement pendant une période donnée. Ainsi, un salarié qui travaille dans deux établissements (à une date donnée ou sur une certaine période, par exemple une année) occupe deux postes. Inversement, plusieurs contrats de travail entre le salarié et le même établissement (à une date donnée ou successivement sur une certaine période) ne constituent qu'un seul poste.
Le concept de poste principal permet de ne compter qu'un seul poste par salarié. Le poste principal d'un salarié est le poste le plus rémunérateur. Le concept de poste « annexe » permet d’écarter de certaines statistiques les postes dont le volume de travail et le niveau de rémunération associés sont faibles.
Dans le cas général, on considère qu’un poste est « non annexe » si la rémunération est supérieure à 3 SMIC mensuels ou si la durée d'emploi dépasse 30 jours et 120 heures et que le rapport nombre d'heures/durée est supérieur à 1,5.
Le poste de travail est l’unité statistique de base pour les résultats issus des fichiers « Tous salariés », DADS (déclarations annuelles de données sociales), Siasp (système d'information des agents du secteur public), Clap (connaissance locale de l'appareil productif) et Flores (fichier localisé des rémunérations et de l’emploi salarié), qui succède à Clap à partir de 2017.
Le salaire est le paiement du travail convenu entre un salarié et son employeur au titre du contrat de travail dans le secteur privé et pour les agents contractuels dans la fonction publique, ou de l’emploi pour les fonctionnaires.
Il comprend le salaire de base (ou traitement indiciaire dans la fonction publique) mais aussi les primes, la rémunération des heures supplémentaires ou complémentaires effectuées, l’épargne salariale (intéressement, participation, abondement), d’autres indemnités et rémunérations annexes (indemnité de résidence, supplément familial, etc.) et les avantages en nature.
Le salaire correspond à un « prix ». Rapporté à une unité de volume de travail qui peut être une heure (salaire horaire) ou un équivalent temps plein (salaire en EQTP), il permet de comparer des emplois ou des postes de travail de durée et de temps de travail différents.
Le suivi annuel des salaires mobilise plusieurs sources construites à partir des déclarations sociales ou des données administratives. Les informations relatives au secteur privé sont issues des déclarations sociales nominatives (DSN), qui succèdent aux données annuelles de données sociales (DADS). Les informations relatives à la fonction publique sont issues depuis 2009 du système d’information sur les agents des services publics (Siasp), alimenté principalement par les fichiers mensuels de paye de l’État pour les agents civils de la fonction publique de l’État (FPE) et par les DADS, puis les DSN, pour ceux de la fonction publique territoriale (FPT), de la fonction publique hospitalière (FPH) et de certains établissements publics relevant de la FPE.
Deux enquêtes statistiques complètent ces sources administratives : l’enquête de l’Insee sur le Coût de la main‑d’oeuvre et la structure des salaires (Ecmoss) ainsi que l’enquête de la Dares sur l’Activité et les conditions d’emploi de la main‑d’oeuvre (Acemo).
Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est un salaire converti à un temps plein pendant toute l'année, quel que soit le volume de travail effectif. Par exemple, pour un agent ayant occupé un poste de travail pendant six mois à 80 % et ayant perçu un total de 10 000 euros, le salaire en EQTP est de 10 000/(0,5*0,8) = 25 000 euros par an.
Pour calculer le salaire moyen en EQTP ou sa distribution, tous les postes y compris les postes à temps partiel sont pris en compte au prorata de leur volume de travail effectif (soit 0,5*0,8=0,4 EQTP dans l'exemple précédent).
Champ
Les salaires annuels et les effectifs sont issus des déclarations sociales nominatives (DSN) et des déclarations annuelles de données sociales (DADS) sur le champ des salariés du secteur privé et des entreprises publiques.
Cette exploitation exclut :
- les agents du secteur public, les salariés du secteur agricole et les salariés des particuliers employeurs ;
- les apprentis, les stagiaires ;
- les agriculteurs salariés (catégorie socioprofessionnelle commençant par 1) ;
- les salariés ayant un nombre d'heure nul ;
- le département de Mayotte.
Depuis 2012, les bénéficiaires d'emplois aidés et les chefs d'entreprises salariés de leur entreprise ont été intégrés dans le champ de la publication.
Evolution méthodologique :
Les déclarations annuelles de données sociales (DADS) que les entreprises adressent
aux administrations sont remplacées progressivement par les déclarations sociales
nominatives (DSN) depuis le millésime 2017.
Pour le millésime 2020, seules 1 % des données du champ privé proviennent des
DADS alors que celles de 2017 étaient issues pour partie de DSN (environ 75 % des
entreprises) et pour partie de DADS (25 % des entreprises). Dans ce contexte de changement
progressif des sources d'informations, l'Insee a refondu ses traitements statistiques
(voir onglet documentation de l’insee résultat 2017).
Pour en savoir plus
« Les salaires dans la fonction publique territoriale », Insee Première, n° 1915, juillet 2022.
« Description des emplois salariés en 2020 », Fichiers détail, octobre 2022.
« Emploi, chômage, revenus du travail », Insee Références, Édition 2022.
« Les salaires dans le secteur privé en 2020 », Insee Première, n° 1898, avril 2022.
« Les salaires dans la fonction publique de l’État », Insee Première, n° 1914, juillet 2022.
« En 2020, l’emploi continue d’augmenter dans la fonction publique, notamment dans le versant hospitalier », Insee Première, n° 1897, mars 2022.