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Insee Analyses Hauts-de-France · Septembre 2022 · n° 139
Insee Analyses Hauts-de-FranceAvec davantage de ménages modestes, la région plus vulnérable face à l’inflation

Kévin Fusillier (Insee)

En juillet 2022, le taux d’inflation a atteint 6,1 % sur un an, un niveau inédit depuis le milieu des années 80. Cette situation résulte principalement de l’augmentation des prix de l’énergie et de l’alimentation. L’inflation affecte différemment les ménages selon la structure de leur consommation. En particulier, elle frappe plus intensément les plus modestes et les ménages qui supportent d’importantes dépenses énergétiques, en lien avec les déplacements domicile-travail et le chauffage de leur logement. Or, plus d’un quart de la population régionale est considérée comme modeste et près d’un ménage sur cinq est en situation de vulnérabilité énergétique. En outre, les actifs des Hauts-de-France utilisent plus fréquemment leur voiture pour travailler. Dans les zones les plus éloignées des pôles urbains, notamment dans l’est de la région, une partie de la population fait face à une double vulnérabilité : celle liée au revenu et celle liée à l’habitat.

Insee Analyses Hauts-de-France
No 139
Paru le :Paru le06/09/2022

Une hausse des prix à la consommation inédite depuis 1985

En France, les ont continué d’augmenter sensiblement ces derniers mois : la hausse sur un an atteint 6,1 % en juillet 2022, après 5,8 % en juin 2022 et 5,2 % en mai (figure 1). Il s’agit de niveaux inédits depuis le milieu des années 80. Il convient en effet de remonter à 1985 pour retrouver un taux avoisinant 6 %. Toutefois, son niveau actuel reste loin de ceux atteints lors des deux premiers chocs pétroliers des années 70, l’inflation grimpant alors parfois au-delà de 10 %.

Figure 1Évolution de l'indice des prix à la consommation en glissement annuel

en %
Évolution de l'indice des prix à la consommation en glissement annuel (en %)
Période Taux d’inflation
janv.-1991 3,3
févr.-1991 3,4
mars-1991 3,3
avr.-1991 3,1
mai-1991 3,3
juin-1991 3,5
juil.-1991 3,8
août-1991 3,2
sept.-1991 2,6
oct.-1991 2,7
nov.-1991 3,3
déc.-1991 3,0
janv.-1992 2,6
févr.-1992 2,8
mars-1992 2,9
avr.-1992 2,8
mai-1992 2,8
juin-1992 2,5
juil.-1992 2,2
août-1992 2,0
sept.-1992 2,2
oct.-1992 1,9
nov.-1992 1,6
déc.-1992 1,9
janv.-1993 2,1
févr.-1993 2,0
mars-1993 2,2
avr.-1993 2,2
mai-1993 2,0
juin-1993 2,0
juil.-1993 2,1
août-1993 2,2
sept.-1993 2,2
oct.-1993 2,1
nov.-1993 2,1
déc.-1993 2,1
janv.-1994 1,8
févr.-1994 1,8
mars-1994 1,5
avr.-1994 1,6
mai-1994 1,7
juin-1994 1,7
juil.-1994 1,6
août-1994 1,6
sept.-1994 1,6
oct.-1994 1,7
nov.-1994 1,6
déc.-1994 1,6
janv.-1995 1,7
févr.-1995 1,7
mars-1995 1,8
avr.-1995 1,7
mai-1995 1,6
juin-1995 1,6
juil.-1995 1,5
août-1995 2,0
sept.-1995 2,0
oct.-1995 1,9
nov.-1995 2,0
déc.-1995 2,1
janv.-1996 1,9
févr.-1996 2,0
mars-1996 2,4
avr.-1996 2,4
mai-1996 2,4
juin-1996 2,3
juil.-1996 2,3
août-1996 1,6
sept.-1996 1,6
oct.-1996 1,7
nov.-1996 1,5
déc.-1996 1,7
janv.-1997 1,8
févr.-1997 1,6
mars-1997 1,0
avr.-1997 0,9
mai-1997 0,9
juin-1997 1,0
juil.-1997 1,0
août-1997 1,5
sept.-1997 1,4
oct.-1997 1,0
nov.-1997 1,3
déc.-1997 1,1
janv.-1998 0,6
févr.-1998 0,8
mars-1998 0,9
avr.-1998 1,0
mai-1998 0,9
juin-1998 1,0
juil.-1998 0,8
août-1998 0,6
sept.-1998 0,4
oct.-1998 0,4
nov.-1998 0,2
déc.-1998 0,2
janv.-1999 0,2
févr.-1999 0,2
mars-1999 0,3
avr.-1999 0,4
mai-1999 0,4
juin-1999 0,3
juil.-1999 0,4
août-1999 0,5
sept.-1999 0,7
oct.-1999 0,8
nov.-1999 0,9
déc.-1999 1,3
janv.-2000 1,5
févr.-2000 1,4
mars-2000 1,5
avr.-2000 1,2
mai-2000 1,4
juin-2000 1,7
juil.-2000 1,8
août-2000 1,8
sept.-2000 2,1
oct.-2000 2,0
nov.-2000 2,1
déc.-2000 1,6
janv.-2001 1,2
févr.-2001 1,4
mars-2001 1,3
avr.-2001 1,8
mai-2001 2,3
juin-2001 2,1
juil.-2001 2,0
août-2001 1,8
sept.-2001 1,5
oct.-2001 1,7
nov.-2001 1,2
déc.-2001 1,4
janv.-2002 2,3
févr.-2002 2,1
mars-2002 2,1
avr.-2002 2,0
mai-2002 1,5
juin-2002 1,4
juil.-2002 1,6
août-2002 1,9
sept.-2002 1,8
oct.-2002 1,9
nov.-2002 2,2
déc.-2002 2,3
janv.-2003 2,0
févr.-2003 2,6
mars-2003 2,5
avr.-2003 2,0
mai-2003 1,8
juin-2003 2,0
juil.-2003 1,9
août-2003 1,9
sept.-2003 2,1
oct.-2003 2,1
nov.-2003 2,2
déc.-2003 2,2
janv.-2004 2,0
févr.-2004 1,7
mars-2004 1,7
avr.-2004 2,1
mai-2004 2,6
juin-2004 2,5
juil.-2004 2,4
août-2004 2,4
sept.-2004 2,1
oct.-2004 2,1
nov.-2004 2,1
déc.-2004 2,1
janv.-2005 1,5
févr.-2005 1,7
mars-2005 1,9
avr.-2005 1,9
mai-2005 1,6
juin-2005 1,7
juil.-2005 1,7
août-2005 1,8
sept.-2005 2,1
oct.-2005 1,9
nov.-2005 1,6
déc.-2005 1,6
janv.-2006 2,1
févr.-2006 1,8
mars-2006 1,5
avr.-2006 1,7
mai-2006 2,1
juin-2006 2,0
juil.-2006 1,9
août-2006 1,9
sept.-2006 1,3
oct.-2006 1,1
nov.-2006 1,4
déc.-2006 1,5
janv.-2007 1,2
févr.-2007 1,0
mars-2007 1,2
avr.-2007 1,3
mai-2007 1,1
juin-2007 1,2
juil.-2007 1,1
août-2007 1,2
sept.-2007 1,5
oct.-2007 2,0
nov.-2007 2,4
déc.-2007 2,6
janv.-2008 2,8
févr.-2008 2,8
mars-2008 3,2
avr.-2008 3,0
mai-2008 3,3
juin-2008 3,6
juil.-2008 3,6
août-2008 3,2
sept.-2008 3,0
oct.-2008 2,7
nov.-2008 1,6
déc.-2008 1,0
janv.-2009 0,7
févr.-2009 0,9
mars-2009 0,3
avr.-2009 0,1
mai-2009 -0,3
juin-2009 -0,5
juil.-2009 -0,7
août-2009 -0,2
sept.-2009 -0,4
oct.-2009 -0,2
nov.-2009 0,4
déc.-2009 0,9
janv.-2010 1,1
févr.-2010 1,3
mars-2010 1,6
avr.-2010 1,7
mai-2010 1,6
juin-2010 1,5
juil.-2010 1,7
août-2010 1,4
sept.-2010 1,6
oct.-2010 1,6
nov.-2010 1,6
déc.-2010 1,8
janv.-2011 1,7
févr.-2011 1,7
mars-2011 2,0
avr.-2011 2,1
mai-2011 2,0
juin-2011 2,1
juil.-2011 1,9
août-2011 2,2
sept.-2011 2,2
oct.-2011 2,3
nov.-2011 2,5
déc.-2011 2,5
janv.-2012 2,4
févr.-2012 2,3
mars-2012 2,3
avr.-2012 2,1
mai-2012 2,0
juin-2012 1,9
juil.-2012 1,9
août-2012 2,1
sept.-2012 1,9
oct.-2012 1,9
nov.-2012 1,4
déc.-2012 1,3
janv.-2013 1,2
févr.-2013 1,0
mars-2013 1,0
avr.-2013 0,7
mai-2013 0,8
juin-2013 0,9
juil.-2013 1,1
août-2013 0,9
sept.-2013 0,9
oct.-2013 0,6
nov.-2013 0,7
déc.-2013 0,7
janv.-2014 0,6
févr.-2014 0,9
mars-2014 0,6
avr.-2014 0,7
mai-2014 0,7
juin-2014 0,5
juil.-2014 0,5
août-2014 0,4
sept.-2014 0,3
oct.-2014 0,5
nov.-2014 0,3
déc.-2014 0,1
janv.-2015 -0,4
févr.-2015 -0,3
mars-2015 -0,1
avr.-2015 0,1
mai-2015 0,3
juin-2015 0,3
juil.-2015 0,2
août-2015 0,0
sept.-2015 0,0
oct.-2015 0,1
nov.-2015 0,0
déc.-2015 0,2
janv.-2016 0,2
févr.-2016 -0,2
mars-2016 -0,1
avr.-2016 -0,2
mai-2016 0,0
juin-2016 0,2
juil.-2016 0,2
août-2016 0,2
sept.-2016 0,4
oct.-2016 0,4
nov.-2016 0,5
déc.-2016 0,6
janv.-2017 1,3
févr.-2017 1,2
mars-2017 1,1
avr.-2017 1,2
mai-2017 0,8
juin-2017 0,7
juil.-2017 0,7
août-2017 0,9
sept.-2017 1,0
oct.-2017 1,1
nov.-2017 1,2
déc.-2017 1,2
janv.-2018 1,3
févr.-2018 1,2
mars-2018 1,6
avr.-2018 1,6
mai-2018 2,0
juin-2018 2,0
juil.-2018 2,3
août-2018 2,3
sept.-2018 2,2
oct.-2018 2,2
nov.-2018 1,9
déc.-2018 1,6
janv.-2019 1,2
févr.-2019 1,3
mars-2019 1,1
avr.-2019 1,3
mai-2019 0,9
juin-2019 1,2
juil.-2019 1,1
août-2019 1,0
sept.-2019 0,9
oct.-2019 0,8
nov.-2019 1,0
déc.-2019 1,5
janv.-2020 1,5
févr.-2020 1,4
mars-2020 0,7
avr.-2020 0,3
mai-2020 0,4
juin-2020 0,2
juil.-2020 0,8
août-2020 0,2
sept.-2020 0,0
oct.-2020 0,0
nov.-2020 0,2
déc.-2020 0,0
janv.-2021 0,6
févr.-2021 0,6
mars-2021 1,1
avr.-2021 1,2
mai-2021 1,4
juin-2021 1,5
juil.-2021 1,2
août-2021 1,9
sept.-2021 2,2
oct.-2021 2,6
nov.-2021 2,8
déc.-2021 2,8
janv.-2022 2,9
févr.-2022 3,6
mars-2022 4,5
avr.-2022 4,8
mai-2022 5,2
juin-2022 5,8
juil.-2022 6,1 (P)
  • Champ : France hors Mayotte, ensemble des ménages.
  • Source : Insee, indice des prix à la consommation, base 2015.

Figure 1Évolution de l'indice des prix à la consommation en glissement annuel

  • Champ : France hors Mayotte, ensemble des ménages.
  • Source : Insee, indice des prix à la consommation, base 2015.

La hausse des prix de l’énergie est la première cause d’inflation

La hausse des prix actuelle s’explique principalement par l’envolée des tarifs de l’énergie qui contribue à l’inflation pour 2,5 points en juillet 2022 (figure 2). Le cours du pétrole, qui avait reflué en avril, a rebondi en mai et surtout en juin. Le glissement sur un an des prix de l’énergie a cependant été atténué par le « bouclier tarifaire » relatif aux tarifs réglementés du gaz et de l’électricité ainsi que par la « remise à la pompe » de 18 centimes d’euros mise en place en avril 2022. Ces mesures ont permis d’éviter environ deux points d’inflation supplémentaires.

Depuis avril, les autres biens et services entretiennent également la dynamique de l’inflation. Ainsi, l’augmentation du prix des services (notamment des transports) a contribué à hauteur de 1,9 point à la hausse des prix en juillet. Les prix des produits alimentaires et notamment de ceux à base de céréales, dont la hausse s’accélère dans le contexte du conflit ukrainien, contribuent quant à eux à l’inflation à hauteur de 1,1 point en juillet. Sur un an, les prix de l’alimentation augmentent de 6,8 % en juillet 2022. Cette accélération concerne surtout les produits frais (+ 5,2 %), la viande (+ 8,8 %), le pain et les céréales (+ 7,6 %) mais aussi le lait, le fromage et les œufs (+ 8,0 %) et enfin les huiles et les graisses (+ 21,2 %).

Enfin, les produits manufacturés, du fait de la hausse des coûts liés au transport et de la pénurie de certains composants, continuent également d’alimenter la hausse des prix (contribution de + 0,7 point en juillet).

Figure 2Glissement annuel de l’indice des prix à la consommation et contributions

Glissement annuel de l’indice des prix à la consommation et contributions - Lecture : en juillet 2022, l’inflation en glissement annuel s’élève à 6,1 % dont 2,5 points sont imputables à la hausse des prix de l’énergie, 1,9 point à celle des services, 1,1 point à celle de l’alimentation et 0,7 point à celle des produits manufacturés.
Contributions sectorielles à l'inflation (Contributions en points) Inflation (Glissements annuels en %)
Alimentation Produits manufacturés Services Énergie Tabac Inflation d'ensemble
janv.-2017 0,2 -0,1 0,4 0,8 0,0 1,3
févr.-2017 0,3 -0,4 0,5 0,9 0,0 1,2
mars-2017 0,1 -0,3 0,5 0,7 0,1 1,2
avr.-2017 0,1 -0,2 0,5 0,7 0,1 1,2
mai-2017 0,1 -0,2 0,5 0,4 0,1 0,8
juin-2017 0,1 -0,1 0,4 0,1 0,1 0,7
juil.-2017 0,1 -0,1 0,5 0,1 0,1 0,7
août-2017 0,1 -0,2 0,6 0,4 0,1 0,9
sept.-2017 0,2 -0,1 0,5 0,4 0,1 1,0
oct.-2017 0,3 -0,1 0,5 0,4 0,1 1,1
nov.-2017 0,3 -0,1 0,5 0,4 0,1 1,2
déc.-2017 0,2 0,0 0,5 0,4 0,2 1,2
janv.-2018 0,2 0,0 0,6 0,4 0,1 1,3
févr.-2018 0,2 0,0 0,5 0,4 0,1 1,2
mars-2018 0,3 -0,1 0,7 0,4 0,4 1,6
avr.-2018 0,3 -0,1 0,7 0,5 0,4 1,6
mai-2018 0,3 0,0 0,7 0,8 0,4 2,0
juin-2018 0,3 -0,1 0,6 0,9 0,4 2,0
juil.-2018 0,4 0,0 0,6 1,1 0,4 2,3
août-2018 0,4 0,0 0,6 1,0 0,4 2,3
sept.-2018 0,5 -0,1 0,5 1,0 0,4 2,2
oct.-2018 0,4 -0,1 0,6 1,0 0,4 2,3
nov.-2018 0,4 -0,1 0,5 0,8 0,4 1,9
déc.-2018 0,5 -0,1 0,4 0,6 0,3 1,6
janv.-2019 0,5 -0,1 0,5 0,1 0,3 1,2
févr.-2019 0,5 -0,1 0,4 0,2 0,3 1,3
mars-2019 0,4 -0,1 0,3 0,4 0,2 1,1
avr.-2019 0,4 -0,1 0,5 0,4 0,2 1,3
mai-2019 0,4 -0,2 0,3 0,3 0,2 0,9
juin-2019 0,5 -0,2 0,6 0,2 0,2 1,2
juil.-2019 0,5 -0,2 0,5 0,1 0,2 1,1
août-2019 0,6 -0,2 0,5 0,1 0,2 0,9
sept.-2019 0,4 -0,2 0,6 0,0 0,2 0,9
oct.-2019 0,3 -0,1 0,6 -0,1 0,2 0,6
nov.-2019 0,4 -0,2 0,6 -0,1 0,4 1,0
déc.-2019 0,4 -0,1 0,7 0,2 0,4 1,3
janv.-2020 0,4 -0,1 0,6 0,3 0,4 1,5
févr.-2020 0,3 0,1 0,7 0,1 0,4 1,4
mars-2020 0,3 -0,1 0,5 -0,3 0,3 0,7
avr.-2020 0,7 -0,1 0,3 -0,6 0,3 0,3
mai-2020 0,6 -0,2 0,6 -0,8 0,3 0,4
juin-2020 0,5 -0,3 0,5 -0,7 0,3 0,2
juil.-2020 0,2 0,5 0,4 -0,6 0,3 0,8
août-2020 0,2 -0,1 0,4 -0,5 0,3 0,2
sept.-2020 0,2 0,0 0,3 -0,6 0,3 0,1
oct.-2020 0,3 0,0 0,2 -0,6 0,3 0,1
nov.-2020 0,4 -0,1 0,3 -0,6 0,3 0,2
déc.-2020 0,2 -0,2 0,3 -0,5 0,3 0,0
janv.-2021 0,2 0,2 0,4 -0,4 0,3 0,6
févr.-2021 0,2 -0,1 0,4 -0,1 0,3 0,6
mars-2021 0,2 -0,1 0,5 0,4 0,1 1,1
avr.-2021 -0,1 -0,1 0,6 0,7 0,1 1,2
mai-2021 -0,1 0,0 0,5 0,9 0,1 1,4
juin-2021 0,0 0,2 0,4 0,8 0,1 1,5
juil.-2021 0,2 -0,4 0,3 0,9 0,1 1,2
août-2021 0,2 0,3 0,3 0,9 0,1 1,9
sept.-2021 0,2 0,1 0,7 1,1 0,1 2,2
oct.-2021 0,1 0,1 0,8 1,5 0,1 2,6
nov.-2021 0,1 0,2 0,9 1,6 0,0 2,8
déc.-2021 0,2 0,3 0,8 1,4 0,0 2,8
janv.-2022 0,3 0,2 0,9 1,5 0,0 2,9
févr.-2022 0,4 0,6 1,1 1,7 0,0 3,6
mars-2022 0,5 0,5 1,1 2,4 0,0 4,5
avr.-2022 0,7 0,7 1,4 2,1 0,0 4,8
mai-2022 0,7 0,7 1,5 2,2 0,0 5,2
juin-2022 0,9 0,7 1,7 2,5 0,0 5,9
juil.-2022 1,1 0,7 1,9 2,5 0,0 6,1
  • Lecture : en juillet 2022, l’inflation en glissement annuel s’élève à 6,1 % dont 2,5 points sont imputables à la hausse des prix de l’énergie, 1,9 point à celle des services, 1,1 point à celle de l’alimentation et 0,7 point à celle des produits manufacturés.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Source : Insee.

Figure 2Glissement annuel de l’indice des prix à la consommation et contributions

  • Lecture : en juillet 2022, l’inflation en glissement annuel s’élève à 6,1 % dont 2,5 points sont imputables à la hausse des prix de l’énergie, 1,9 point à celle des services, 1,1 point à celle de l’alimentation et 0,7 point à celle des produits manufacturés.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Source : Insee.

La hausse des prix affecte moins les ménages jeunes que les ménages âgés

Selon la composition de leurs dépenses et particulier l’importance relative des dépenses d’énergie et d’alimentation, certaines catégories de ménages sont exposées à une inflation pouvant diverger de plus d’un point par rapport à la moyenne (figure 3). Après une année 2020 où les prix ont évolué très modérément, ces écarts se sont accentués depuis début 2021. Ainsi, pour un niveau moyen de 4,9 % au mois d’avril 2022 en France métropolitaine, l’inflation peut aller de 3,9 % pour les moins de 30 ans à 5,7 % pour les 75 ans et plus. L’essentiel du différentiel entre ces deux tranches d’âge s’explique par une consommation d’énergie beaucoup plus importante de la part des plus âgés.

De même, en avril 2022, les ménages vivant en milieu rural subissent une inflation plus marquée que ceux des grandes villes (5,9 % contre 4,4 %). Cette différence s’explique d’une part par des déplacements domicile-travail plus longs et essentiellement effectués en voiture et d’autre part par des habitations plus énergivores du fait de leur taille, de leur caractère individuel ou de leur moins bonne isolation. Les agriculteurs sont la catégorie socio-professionnelle la plus touchée par l’inflation, pénalisés par une consommation énergétique qui augmente leur inflation de 1,1 point par rapport au ménage moyen.

Figure 3Impact différencié de l’inflation selon les types de ménages

en points
Impact différencié de l’inflation selon les types de ménages (en points) - Lecture : en avril 2022, l’inflation pour les ménages dont la personne de référence a plus de 75 ans a été supérieure de 0,8 point à l’inflation d’ensemble. L’énergie contribue à cet écart à hauteur de + 1,0 point et l’alimentation à + 0,2 point. Inversement, les biens manufacturés contribuent négativement pour - 0,2 point et les services pour - 0,1 point.
Alimentation Biens manufacturés Énergie Services Total
Âge Moins de 30 ans -0,2 0,0 -0,9 0,2 -0,9
75 ans et plus 0,2 -0,2 1,0 -0,1 0,8
Catégorie socio-professionnelle Cadre -0,1 0,1 -0,6 0,4 -0,4
Employé 0,0 0,0 -0,1 -0,1 -0,3
Ouvrier 0,0 0,0 0,0 -0,1 -0,2
Agriculteur 0,2 0,0 1,1 -0,3 1,1
Type de communes Grandes villes 0,0 0,0 -0,5 0,0 -0,5
Rural 0,0 0,0 1,0 -0,1 1,0
Niveau de vie 1er décile 0,1 -0,1 0,4 0,0 0,4
5e décile 0,0 0,0 0,2 -0,1 0,1
10e décile -0,1 0,1 -0,4 0,2 -0,1
  • Lecture : en avril 2022, l’inflation pour les ménages dont la personne de référence a plus de 75 ans a été supérieure de 0,8 point à l’inflation d’ensemble. L’énergie contribue à cet écart à hauteur de + 1,0 point et l’alimentation à + 0,2 point. Inversement, les biens manufacturés contribuent négativement pour - 0,2 point et les services pour - 0,1 point.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : Insee, indice des prix à la consommation, enquête Budget de famille.

Figure 3Impact différencié de l’inflation selon les types de ménages

  • Lecture : en avril 2022, l’inflation pour les ménages dont la personne de référence a plus de 75 ans a été supérieure de 0,8 point à l’inflation d’ensemble. L’énergie contribue à cet écart à hauteur de + 1,0 point et l’alimentation à + 0,2 point. Inversement, les biens manufacturés contribuent négativement pour - 0,2 point et les services pour - 0,1 point.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : Insee, indice des prix à la consommation, enquête Budget de famille.

Davantage de ménages modestes dans la région

Les ménages les moins aisés, qui consacrent une plus grande partie de leurs revenus à des dépenses de consommation, sont davantage touchés par l’inflation.

Dans les Hauts-de-France, 27,4 % de la population, soit 1,6 million d’individus, est considérée comme en 2019. Cette part, la plus élevée de France métropolitaine, est supérieure de 5 points à la moyenne. Les ménages modestes sont surreprésentés dans certains territoires tels que le bassin minier, l’est du département du Nord, le nord de l’Aisne et la communauté d’agglomération du Grand Calais Terres et Mers (figure 4).

Figure 4Part des ménages « modestes » au sein des EPCI des Hauts-de-France

en %
Part des ménages « modestes » au sein des EPCI des Hauts-de-France (en %) - Lecture : au sein de la Métropole européenne de Lille, 28 % des ménages sont « modestes », c’est-à-dire que leur niveau de vie est inférieur à 70 % du revenu disponible médian, soit 1 270 euros pour une personne seule.
EPCI Libellé Part de la population « modeste »
200068047 CA Creil Sud Oise 42,1
200043404 CC du Sud Avesnois 41,0
200043396 CA Maubeuge Val de Sambre 38,9
240200600 CC des Trois Rivières 37,7
246200364 CA de Lens - Liévin 36,2
240200634 CC des Portes de la Thiérache 35,8
200071983 CC Thiérache Sambre et Oise 35,1
200042190 CA de la Porte du Hainaut 34,1
245901160 CA Valenciennes Métropole 34,0
200030633 CA du Caudrésis et du Catésis 33,7
246200299 CA d'Hénin-Carvin 33,6
200090751 CA Grand Calais Terres et Mers 33,5
200071892 CA du Saint-Quentinois 32,9
245901152 CC Cœur d'Ostrevent 31,2
246200729 CA du Boulonnais 31,0
240200477 CA Grand Soissons Agglomération 31,0
200043495 CA du Pays de Laon 31,0
200044618 CA Douaisis Agglo 30,6
200071785 CA Chauny-Tergnier-La Fère 30,5
200043263 CC Cœur de l'Avesnois 29,7
200072460 CA de Béthune-Bruay, Artois-Lys Romane 29,7
240200444 CC de la Thiérache du Centre 29,7
200069235 CC du Haut Pays du Montreuillois 29,4
200044030 CC des Sept Vallées 29,2
245900428 CU de Dunkerque 29,0
200069672 CC du Ternois 28,9
248000531 CA Amiens Métropole 28,7
240200493 CC du Pays du Vermandois 28,6
200070985 CC de l'Est de la Somme 28,3
246000756 CC du Pays Noyonnais 28,2
200070993 CA de la Baie de Somme 28,1
200093201 Métropole Européenne de Lille 27,7
200069037 CA du Pays de Saint-Omer 27,4
200037059 CC de la Haute-Somme 27,2
240200469 CC du Pays de la Serre 26,6
200068500 CA de Cambrai 26,6
245901038 CC du Pays Solesmois 26,2
200070928 CC Terre de Picardie 26,0
200072478 CC Pays d'Opale 26,0
200070977 CC du Grand Roye 25,9
200067999 CA du Beauvaisis 25,4
246200380 CC de la Terre des Deux Caps 24,6
200071769 CC Picardie des Châteaux 24,0
200070944 CC du Vimeu 23,8
246201016 CC du Pays de Lumbres 23,8
200070936 CC Ponthieu-Marquenterre 23,7
200018083 CC de Desvres-Samer 23,7
200040426 CC du Val de l'Oise 23,6
248000747 CC du Pays du Coquelicot 23,5
200072031 CA de la Région de Château-Thierry 23,4
200035442 CC du Sud-Artois 23,2
200033579 CU d'Arras 23,0
200068005 CC de l'Oise Picarde 22,8
200043321 CC du Pays de Mormal 22,7
200069029 CA des Deux Baies en Montreuillois 22,6
200067965 CA de la Région de Compiègne et de la Basse Automne 22,4
200070951 CC du Territoire Nord Picardie 21,9
200071223 CC Nièvre et Somme 21,9
246000848 CC de la Picardie Verte 21,6
240200592 CC du Chemin des Dames 21,4
246200844 CC de la Région d'Audruicq 21,4
240200576 CC de la Champagne Picarde 21,0
200071181 CC Somme Sud-Ouest 20,8
200071991 CC Retz-en-Valois 20,1
240200501 CC du Val de l'Aisne 20,0
246000566 CC du Plateau Picard 19,1
200069482 CC des Campagnes de l'Artois 18,8
200040954 CC des Hauts de Flandre 18,8
240200519 CC du Canton d'Oulchy-le-Château 18,7
240200584 CC du Canton de Charly-sur-Marne 18,7
245900758 CC Flandre Lys 18,7
200044048 CC Osartis Marquion 18,3
246000582 CC des Sablons 18,2
200040947 CC de Flandre Intérieure 18,2
246000772 CC des Deux Vallées 18,2
245901061 CC de la Haute-Deûle 17,7
246000129 CC du Liancourtois 17,5
246000913 CC du Pays de Bray 17,0
200070969 CC Avre Luce Noye 16,5
248000499 CC du Val de Somme 16,1
246000921 CC des Pays d'Oise et d'Halatte 15,9
246000376 CC du Clermontois 15,7
246000855 CC du Pays des Sources 15,7
246000749 CC des Lisières de l'Oise 15,3
246000871 CC du Pays de Valois 12,6
200041960 CC Pévèle-Carembault 12,5
200067973 CC Thelloise 12,2
200066975 CC Senlis Sud Oise 12,0
246000707 CC du Vexin-Thelle 11,5
246000897 CC de la Plaine d'Estrées 11,1
246000764 CC de l'Aire Cantilienne 9,9
  • Lecture : au sein de la Métropole européenne de Lille, 28 % des ménages sont « modestes », c’est-à-dire que leur niveau de vie est inférieur à 70 % du revenu disponible médian, soit 1 270 euros pour une personne seule.
  • Sources : Insee; DGFiP; Cnaf; Cnav; CCMSA; Fichier localisé social et fiscal (FiLoSofi) 2019.

Figure 4Part des ménages « modestes » au sein des EPCI des Hauts-de-France

  • Lecture : au sein de la Métropole européenne de Lille, 28 % des ménages sont « modestes », c’est-à-dire que leur niveau de vie est inférieur à 70 % du revenu disponible médian, soit 1 270 euros pour une personne seule.
  • Sources : Insee; DGFiP; Cnaf; Cnav; CCMSA; Fichier localisé social et fiscal (FiLoSofi) 2019.

Des déplacements domicile-travail plus longs dans la région

Dans la région, la moitié des actifs en emploi parcourent plus de 10,4 km contre 9,3 km en moyenne de France métropolitaine hors Île-de-France pour aller travailler. Il s’agit de la distance la plus élevée des régions de province (figure 5). Or, les prix des carburants ont connu une très forte hausse durant le premier semestre 2022.

Dans les Hauts-de-France, lorsque les trajets domicile-travail dépassent 5 km, 89 % d’entre eux s’effectuent en voiture (contre 90 % en France de province et 80 % pour la France entière). Même pour les trajets de moins de 5 km, la voiture reste privilégiée dans 68 % des cas (67 % en France de province et 60 % pour la France entière). Faute d’alternative satisfaisante, ce moyen de transport s’impose souvent dans les territoires éloignés des villes. Dans l’Aisne, 12 % de la population vit «  » et dans la Somme 11 % (4,6 % en Hauts-de-France et 6,7 % en France métropolitaine). Les actifs de ces départements ont donc recours plus fréquemment à leur voiture.

Figure 5Distances domicile-travail médianes selon la région de résidence

en km
Distances domicile-travail médianes selon la région de résidence (en km) - Lecture :  dans la région, 50 % des actifs en emploi qui se déplacent pour aller travailler parcourent plus de 10,4 km contre 9,3 km en moyenne en France de province.
Région de résidence Distance domicile-travail médiane
Hauts-de-France 10,4
Province 9,3
France entière 9,2
  • Lecture :  dans la région, 50 % des actifs en emploi qui se déplacent pour aller travailler parcourent plus de 10,4 km contre 9,3 km en moyenne en France de province.
  • Champ : actifs en emploi qui se déplacent pour aller au travail.
  • Source : Insee, recensement de la population 2017, exploitation complémentaire, distancier Metric (distance par la route).

Figure 5Distances domicile-travail médianes selon la région de résidence

  • Lecture :  dans la région, 50 % des actifs en emploi qui se déplacent pour aller travailler parcourent plus de 10,4 km contre 9,3 km en moyenne en France de province.
  • Champ : actifs en emploi qui se déplacent pour aller au travail.
  • Source : Insee, recensement de la population 2017, exploitation complémentaire, distancier Metric (distance par la route).

Des logements chauffés au gaz dans le Nord, au fioul dans l’Aisne et la Somme

En juin, sur un an, le coût des principales énergies servant au chauffage a augmenté. Le prix du fioul a doublé, celui du gaz a augmenté de près de 50 % (figure 6). La hausse du prix de l’électricité s’élève quant à elle à 8 %. Dans la région, les logements étant plus souvent chauffés au gaz ou au fioul et moins à l’électricité, les ménages sont plus exposés à l’augmentation des prix de l’énergie.

Figure 6Évolution des prix de l’énergie

en %
Évolution des prix de l’énergie (en %) - Lecture : en juin 2022, sur un an, le prix du fuel a augmenté de 90 %, celui du gaz de 49 % et pour l’électricité, la hausse s’élève à 8 % sur la période.
Période Fioul Gaz de ville Électricité
janv.-2016 -5,7 -8,2 4,1
févr.-2016 -14,1 -8,8 4,1
mars-2016 -11,1 -8,5 4,1
avr.-2016 -10,5 -12,1 4,1
mai-2016 -5,7 -11,6 4,1
juin-2016 1,5 -11,2 4,1
juil.-2016 2,0 -9,4 4,1
août-2016 5,0 -7,7 1,8
sept.-2016 6,9 -7,8 1,8
oct.-2016 15,0 -7,2 1,8
nov.-2016 20,2 -5,7 1,8
déc.-2016 30,1 -2,2 1,8
janv.-2017 37,7 1,6 -0,3
févr.-2017 39,9 2,9 -0,3
mars-2017 29,9 8,6 -0,3
avr.-2017 27,3 11,8 -0,3
mai-2017 13,4 9,0 -0,3
juin-2017 4,3 9,0 -0,3
juil.-2017 4,4 4,4 -0,3
août-2017 11,3 1,7 1,5
sept.-2017 11,6 1,3 1,5
oct.-2017 11,7 3,3 1,5
nov.-2017 11,4 4,1 1,5
déc.-2017 10,9 2,6 1,5
janv.-2018 10,5 4,4 1,7
févr.-2018 8,6 6,1 2,1
mars-2018 10,5 0,8 2,1
avr.-2018 14,3 0,5 2,1
mai-2018 23,9 4,1 2,1
juin-2018 29,7 6,0 2,1
juil.-2018 33,9 18,8 2,1
août-2018 30,5 19,8 0,2
sept.-2018 29,8 20,7 0,2
oct.-2018 30,3 22,7 0,2
nov.-2018 27,8 26,2 0,2
déc.-2018 18,8 22,5 0,2
janv.-2019 2,8 12,7 0,2
févr.-2019 8,4 11,9 -0,3
mars-2019 11,6 15,2 -0,3
avr.-2019 9,7 14,0 -0,3
mai-2019 5,9 13,1 -0,3
juin-2019 -0,4 10,5 5,7
juil.-2019 -0,5 -2,8 5,7
août-2019 -0,8 -3,3 7,3
sept.-2019 -1,9 -4,6 7,3
oct.-2019 -4,8 -9,4 7,3
nov.-2019 -6,9 -11,9 7,3
déc.-2019 -0,4 -9,6 7,3
janv.-2020 6,8 -8,3 7,3
févr.-2020 -3,7 -11,1 9,7
mars-2020 -12,7 -14,4 9,7
avr.-2020 -21,3 -15,7 9,7
mai-2020 -28,1 -16,1 9,7
juin-2020 -21,6 -16,8 3,6
juil.-2020 -20,2 -13,0 3,6
août-2020 -20,4 -11,9 3,9
sept.-2020 -23,3 -10,9 3,9
oct.-2020 -26,0 -5,3 3,8
nov.-2020 -23,7 -6,1 3,8
déc.-2020 -21,5 -5,4 3,8
janv.-2021 -18,2 -4,3 3,8
févr.-2021 -8,4 0,7 3,0
mars-2021 3,5 8,7 3,0
avr.-2021 13,7 9,5 3,0
mai-2021 24,6 11,4 3,1
juin-2021 21,4 16,7 3,1
juil.-2021 23,3 27,8 3,1
août-2021 24,0 31,2 2,2
sept.-2021 28,2 38,8 2,2
oct.-2021 44,0 50,2 2,6
nov.-2021 50,2 50,8 3,4
déc.-2021 37,6 50,9 3,1
janv.-2022 38,2 50,9 3,9
févr.-2022 43,6 47,1 4,8
mars-2022 84,1 41,3 6,0
avr.-2022 81,4 54,4 6,9
mai-2022 79,2 55,0 6,5
juin-2022 90,2 49,3 7,6
  • Lecture : en juin 2022, sur un an, le prix du fuel a augmenté de 90 %, celui du gaz de 49 % et pour l’électricité, la hausse s’élève à 8 % sur la période.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : Insee, indice des prix à la consommation, base 2015.

Figure 6Évolution des prix de l’énergie

  • Lecture : en juin 2022, sur un an, le prix du fuel a augmenté de 90 %, celui du gaz de 49 % et pour l’électricité, la hausse s’élève à 8 % sur la période.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : Insee, indice des prix à la consommation, base 2015.

Dans les Hauts-de-France, près de la moitié des logements utilisent le gaz de ville comme source principale de chauffage, contre environ 30 % des logements de France de province. C’est dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais que, cette forme d’énergie est la plus utilisée avec respectivement 60 % et 49 % des logements concernés. Dans le bassin minier et notamment dans les communautés d’agglomération de Porte du Hainaut, Valenciennes Métropole, Hénin-Carvin et Lens-Liévin, ce sont plus de deux logements sur trois qui sont chauffés au gaz. Les départements de la Somme, de l’Oise et de l’Aisne quant à eux se situent dans la moyenne avec environ un tiers des logements chauffés au gaz.

Le fioul est moins utilisé comme moyen de chauffage dans les Hauts-de-France (9 % des logements contre 12 % en moyenne en France de province). Les départements de l’Aisne et la Somme se distinguent avec plus de 17 % des logements chauffés au fioul. Dans les communautés de communes du canton d’Oulchy-le- Château et des Portes de la Thiérache dans l’Aisne et les communautés de communes de Terre de Picardie et de la Haute-Somme dans la Somme, plus d’un tiers des logements sont chauffés au fioul.

Enfin, seulement 27 % des résidents des Hauts-de-France chauffent leur logement à l’électricité, soit 10 points de moins qu’en France de province. Toutefois, dans l’Oise, cette part s’élève à 33 %.

Une population régionale déjà vulnérable face aux dépenses énergétiques du logement

Deux facteurs exposent les ménages à la  : les caractéristiques de leur logement et/ou leur niveau de vie. Grande et mal isolée, une habitation est plus coûteuse à chauffer et cette dépense pèse d’autant plus que le niveau de vie du ménage est modeste.

Dans les Hauts-de-France, avant les hausses du prix de l’énergie du début de l’année 2022, près d’un ménage sur cinq (19 %) était déjà en situation de vulnérabilité énergétique, une proportion supérieure de 4 points à la moyenne de province. La région se situe ainsi à la troisième place des régions les plus touchées derrière le Grand Est et la Bourgogne-Franche-Comté. Cette surexposition s’explique par le bas niveau de revenus, les caractéristiques d’un parc de logement davantage constitué d’habitations individuelles, et les températures relativement plus basses de la région. Les ménages aux revenus les plus modestes, notamment les personnes âgées ainsi que les familles monoparentales, sont les plus exposés.

Dans les zones urbaines, cette vulnérabilité est relativement moins présente, les logements étant souvent moins coûteux à chauffer en raison de leur petite taille. Elle concerne en premier lieu les ménages ayant de faibles revenus.

Dans les zones très éloignées des pôles, certains ménages font face à une double vulnérabilité en cumulant bas revenus et dépenses énergétiques élevées. Ainsi, certains territoires situés à l’est de la région se caractérisent par une précarité monétaire et des dépenses énergétiques importantes (figure 7). Dans les communautés de communes du Sud Avesnois, des Trois Rivières et des Portes de la Thiérache, la vulnérabilité énergétique touche environ 35 % des ménages (contre 19 % dans la région). Ces intercommunalités à dominante rurale abritent en effet des ménages aux revenus modestes et un parc de logements énergivore.

Figure 7Profils de vulnérabilité énergétique au sein des EPCI

Profils de vulnérabilité énergétique au sein des EPCI - Lecture : on parle de vulnérabilité liée à l’habitat lorsque celle-ci provient de dépenses énergétiques relativement élevées dues à la classe énergétique du logement, à sa date de construction et à sa taille. La vulnérabilité liée aux revenus concerne des ménages ayant un revenu disponible inférieur au seuil retenu pour calculer le taux de pauvreté ; cela dépend donc de la structure du ménage.
Code EPCI Libellés Profils de vulnérabilité dans la région
200030633 CC du Caudrésis et du Catésis Double vulnérabilité
200033579 CU d'Arras Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
200035442 CC du Sud-Artois Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200037059 CC de la Haute Somme (Combles - Péronne - Roisel) Double vulnérabilité
200040947 CC de Flandre Intérieure Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
200040954 CC des Hauts de Flandre Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200041960 CC Pévèle-Carembault Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200042190 CA de la Porte du Hainaut Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200043263 CC Coeur de l'Avesnois Double vulnérabilité
200043396 CA Maubeuge Val de Sambre Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200043495 CA du Pays de Laon Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200044048 CC Osartis Marquion Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200044618 CA du Douaisis (C.A.D.) Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
200067965 CA de la Région de Compiègne et de la Basse Automne Vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale
200067973 CC Thelloise Vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale
200067999 CA du Beauvaisis Vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale
200068047 CA Creil Sud Oise Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
200068500 CA de Cambrai Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200069029 CA des Deux Baies en Montreuillois Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
200069037 CA du Pays de Saint-Omer Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200069482 CC des Campagnes de l'Artois Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200069672 CC du Ternois Double vulnérabilité
200070936 CC Ponthieu-Marquenterre Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200070951 CC du Territoire Nord Picardie Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200070993 CA de la Baie de Somme Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200071181 CC Somme Sud-Ouest Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200071223 CC Nièvre et Somme Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200071785 CA Chauny Tergnier la Fère Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200071892 CA du Saint-Quentinois Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200071991 CC Retz-en-Valois Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
200072460 CA de Béthune-Bruay Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
240200477 CA du Soissonnais Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
240200493 CC du Pays du Vermandois Double vulnérabilité
245900428 CU de Dunkerque Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
245900758 CC Flandre Lys Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
245901152 CC Coeur d'Ostrevent [C.C.C.O.] Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
245901160 CA Valenciennes Métropole Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
246000566 CC du Plateau Picard Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
246000582 CC des Sablons Vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale
246000848 CC de la Picardie Verte Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
246000871 CC du Pays de Valois Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
246000921 CC des Pays d'Oise et d'Halatte Vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale
246200299 CA d'Hénin-Carvin Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
246200364 CA de Lens - Liévin Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
246200729 CA du Boulonnais Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
246200844 CC de la Région d'Audruicq Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
248000531 CA Amiens Métropole Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
248000747 CC du Pays du Coquelicot Double vulnérabilité
247600588 CC du Vimeu + CC Interrégionale Aumale - Blangy-sur-Bresle + CC des Villes Soeurs Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200070944 CC du Vimeu + CC Interrégionale Aumale - Blangy-sur-Bresle + CC des Villes Soeurs Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200069722 CC du Vimeu + CC Interrégionale Aumale - Blangy-sur-Bresle + CC des Villes Soeurs Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200090751 CA du Calaisis + CC Pays d'Opale Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200072478 CA du Calaisis + CC Pays d'Opale Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200018083 CC de la Terre des Deux Caps + CC de Desvres-Samer + CC du Pays de Lumbres Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
246201016 CC de la Terre des Deux Caps + CC de Desvres-Samer + CC du Pays de Lumbres Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
246200380 CC de la Terre des Deux Caps + CC de Desvres-Samer + CC du Pays de Lumbres Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200044030 CC du Haut Pays du Montreuillois + CC des Sept Vallées Double vulnérabilité
200069235 CC du Haut Pays du Montreuillois + CC des Sept Vallées Double vulnérabilité
245901038 CC du Pays Solesmois + CC du Pays de Mormal Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200043321 CC du Pays Solesmois + CC du Pays de Mormal Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200070969 CC de l'Oise Picarde + CC Avre Luce Noye + CC du Grand Roye + CC du Val de Somme Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200070977 CC de l'Oise Picarde + CC Avre Luce Noye + CC du Grand Roye + CC du Val de Somme Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200068005 CC de l'Oise Picarde + CC Avre Luce Noye + CC du Grand Roye + CC du Val de Somme Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
248000499 CC de l'Oise Picarde + CC Avre Luce Noye + CC du Grand Roye + CC du Val de Somme Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200070985 CC Terre de Picardie + CC de l'Est de la Somme Double vulnérabilité
200070928 CC Terre de Picardie + CC de l'Est de la Somme Double vulnérabilité
246000756 CC du Pays des Sources + CC du Pays Noyonnais Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
246000855 CC du Pays des Sources + CC du Pays Noyonnais Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
246000749 CC des Deux Vallées + CC des Lisières de l'Oise Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
246000772 CC des Deux Vallées + CC des Lisières de l'Oise Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
246000376 CC de la Plaine d'Estrées + CC du Clermontois + CC du Liancourtois Vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale
246000129 CC de la Plaine d'Estrées + CC du Clermontois + CC du Liancourtois Vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale
246000897 CC de la Plaine d'Estrées + CC du Clermontois + CC du Liancourtois Vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale
200066975 CC Senlis Sud Oise + CC de l'Aire Cantilienne Vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale
246000764 CC Senlis Sud Oise + CC de l'Aire Cantilienne Vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale
240200584 CA de la Région de Château-Thierry + CC du Canton de Charly-sur-Marne Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200072031 CA de la Région de Château-Thierry + CC du Canton de Charly-sur-Marne Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200071769 CC Picardie des Châteaux + CC du Val de l'Aisne + CC du Canton d'Oulchy-le-Château Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
240200519 CC Picardie des Châteaux + CC du Val de l'Aisne + CC du Canton d'Oulchy-le-Château Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
240200501 CC Picardie des Châteaux + CC du Val de l'Aisne + CC du Canton d'Oulchy-le-Château Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
240200592 CC du Chemin des Dames + CC de la Champagne Picarde Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
240200576 CC du Chemin des Dames + CC de la Champagne Picarde Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200040426 CC du Pays de la Serre + CC du Val de l'Oise Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
240200469 CC du Pays de la Serre + CC du Val de l'Oise Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200071983 CC Thiérache Sambre et Oise + CC de la Thiérache du Centre Double vulnérabilité
240200444 CC Thiérache Sambre et Oise + CC de la Thiérache du Centre Double vulnérabilité
200043404 CC du Sud Avesnois + CC des Trois Rivières + CC des Portes de la Thiérache Double vulnérabilité
240200634 CC du Sud Avesnois + CC des Trois Rivières + CC des Portes de la Thiérache Double vulnérabilité
240200600 CC du Sud Avesnois + CC des Trois Rivières + CC des Portes de la Thiérache Double vulnérabilité
246000913 CC du Pays de Bray + CC du Vexin-Thelle + CC du Vexin Normand Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
246000707 CC du Pays de Bray + CC du Vexin-Thelle + CC du Vexin Normand Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
200071843 CC du Pays de Bray + CC du Vexin-Thelle + CC du Vexin Normand Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
245901061 CC de la Haute-Deûle + Métropole Européenne de Lille Vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale
200093201 CC de la Haute-Deûle + Métropole Européenne de Lille Vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale
  • Lecture : on parle de vulnérabilité liée à l’habitat lorsque celle-ci provient de dépenses énergétiques relativement élevées dues à la classe énergétique du logement, à sa date de construction et à sa taille. La vulnérabilité liée aux revenus concerne des ménages ayant un revenu disponible inférieur au seuil retenu pour calculer le taux de pauvreté ; cela dépend donc de la structure du ménage.
  • Champ : ménages des EPCI au 1ᵉʳ janvier 2018, région Hauts-de-France.
  • Sources : Insee, Filosofi 2015, Fideli 2015, recensement de la population 2013; SDES, enquête Phébus 2013, Pegase 2015.

Figure 7Profils de vulnérabilité énergétique au sein des EPCI

  • Lecture : on parle de vulnérabilité liée à l’habitat lorsque celle-ci provient de dépenses énergétiques relativement élevées dues à la classe énergétique du logement, à sa date de construction et à sa taille. La vulnérabilité liée aux revenus concerne des ménages ayant un revenu disponible inférieur au seuil retenu pour calculer le taux de pauvreté ; cela dépend donc de la structure du ménage.
  • Champ : ménages des EPCI au 1ᵉʳ janvier 2018, région Hauts-de-France.
  • Sources : Insee, Filosofi 2015, Fideli 2015, recensement de la population 2013; SDES, enquête Phébus 2013, Pegase 2015.
Publication rédigée par :Kévin Fusillier (Insee)

Définitions

L’indice des prix à la consommation (IPC) est l’instrument de mesure de l’inflation. Il permet d’estimer, entre deux périodes données, la variation moyenne des prix des produits consommés par les ménages. C’est une mesure synthétique de l’évolution de prix des produits, à qualité constante.

Un individu (ou un ménage) est considéré comme modeste lorsqu’il vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur à 70 % du niveau de vie médian, soit 1 290 € par mois pour une personne seule.

Une aire d’attraction des villes est un ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué d’un pôle de population et d’emploi, et d’une couronne qui regroupe les communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle. La commune la plus peuplée du pôle est appelée commune-centre. Les communes qui envoient au moins 15 % de leurs actifs travailler dans le pôle constituent la couronne de l’aire d’attraction du pôle.

Un ménage est en situation de vulnérabilité énergétique si son taux d’effort énergétique (part des dépenses en énergie dans le revenu du ménage) est supérieur à un certain seuil. Celui-ci correspond au double de la médiane des taux d’effort observés en France métropolitaine, soit 8,2 %. Seules les dépenses énergétiques liées au chauffage et à l’eau chaude sanitaire des logements des ménages sont prises en compte.

L’inflation est la perte du pouvoir d’achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix.

Les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) sont des regroupements de communes ayant pour objet l’élaboration de « projets communs de développement au sein de périmètres de solidarité ». Ils sont soumis à des règles communes, homogènes et comparables à celles de collectivités locales. Dans l’étude, les EPCI retenus sont ceux définis au 1er janvier 2018.