Insee Analyses Hauts-de-FranceLes dépenses énergétiques du logement fragilisent près d’un ménage sur cinq

Benjamin Bour, Guillaume Braun, Julie Dufeutrelle (Insee)

Dans les Hauts-de-France, près d’un ménage sur cinq est en situation de vulnérabilité énergétique (contre 15 % en France de province). La région est la troisième région de France la plus touchée. Cette surexposition s’explique par le bas niveau de revenus, les caractéristiques du parc de logement et le climat plus rigoureux de la région. Les ménages aux revenus les plus modestes, notamment les personnes âgées ainsi que les familles monoparentales, sont les plus exposées.

Dans les zones urbaines, la vulnérabilité est moins présente, mais touche un volume important de ménages. Elle concerne en premier lieu les ménages ayant de faibles revenus, alors même que leur logement est souvent moins coûteux à chauffer en raison de leur petite taille. Hors des espaces urbains, la vulnérabilité est liée à des logements plus grands, plus anciens et donc plus énergivores. Certains territoires situés à l’est de la région cumulent précarité monétaire et dépenses énergétiques importantes. La part de ménages vulnérables y atteint parfois 35 %.

Insee Analyses Hauts-de-France
No 103
Paru le :Paru le07/11/2019
Benjamin Bour, Guillaume Braun, Julie Dufeutrelle (Insee)
Insee Analyses Hauts-de-France No 103- Novembre 2019

Près d’un ménage sur cinq en situation de vulnérabilité énergétique

Dans les Hauts-de-France, 448 000 ménages, soit 19 % de l’ensemble des ménages, sont en situation de (méthode). Avec 4 points de plus que la moyenne de France de province (15 %), la région est la troisième la plus exposée (figure 1).

La différence s’explique d’abord par le niveau de la pauvreté qui touche près de 19 % des ménages dans la région (15 % en France de province). Le revenu disponible des ménages est par ailleurs le plus faible de France métropolitaine. Un grand nombre d’entre eux vit ainsi avec des revenus modestes. Le climat est par ailleurs plus rigoureux qu’en moyenne au niveau national. Les Hauts-de-France sont ainsi la 4région avec les températures les plus froides.

Seules les régions Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté sont plus exposées à la vulnérabilité énergétique. La proportion de ménages vulnérables y est supérieure de 5 points (24 %) à celle des Hauts-de-France, malgré un taux de pauvreté inférieur (respectivement 15 % et 13 %). L’écart s’explique avant tout par la rigueur du climat dans ces deux régions.

Figure 1Les Hauts-de-France, troisième région la plus vulnérable de France métropolitainePart de ménages vulnérables dans les régions de France métropolitaine (en %)

Les Hauts-de-France, troisième région la plus vulnérable de France métropolitaine
Code région Libellé Part de ménages vulnérables (en %)
93 PACA 7,4
11 Île-de-France 7,5
94 Corse 8,3
52 Pays de la Loire 11,6
76 Occitanie 12,9
75 Nouvelle Aquitaine 13,9
53 Bretagne 13,9
24 Centre-Val de Loire 15,8
28 Normandie 16,9
84 Auvergne-Rhône-Alpes 18,6
32 Hauts-de-France 18,8
27 Bourgogne-Franche-Comté 24,0
44 Grand Est 24,3
  • Sources : Insee, Filosofi 2015, Fideli 2015, recensement de la population 2013 ; SDES, enquête Phébus 2013, Pegase 2015.

Figure 1Les Hauts-de-France, troisième région la plus vulnérable de France métropolitainePart de ménages vulnérables dans les régions de France métropolitaine (en %)

  • Sources : Insee, Filosofi 2015, Fideli 2015, recensement de la population 2013 ; SDES, enquête Phébus 2013, Pegase 2015.

Les ménages les plus pauvres sont les plus exposés…

En moyenne, un ménage français consacre 1 700 € chaque année aux dépenses énergétiques de son logement, soit 5 % de son . Les foyers disposant de faibles revenus doivent ainsi consacrer une part plus importante de leurs ressources à leurs dépenses énergétiques.

Ainsi, parmi les 370 900 ménages des Hauts-de-France vivant sous le seuil de pauvreté, 54 % sont vulnérables énergétiquement, c’est-à-dire qu’ils consacrent plus de 8 % de leur revenu aux dépenses énergétiques de leur logement. Parmi les 10 % les plus pauvres, près des trois quarts sont vulnérables (figure 2). À l’opposé, parmi les 30 % des foyers les plus aisés, cette vulnérabilité tombe à moins de 1 %.

Figure 2Une part de ménages vulnérables qui décroît avec les revenusPart et nombre de ménages vulnérables énergétiquement par décile de revenus

Une part de ménages vulnérables qui décroît avec les revenus
Décile de revenus Part de ménages vulnérables (en %) Nombre de ménages vulnérables
1er décile 73,5 184 122
2e décile 39,3 100 625
3e décile 26,2 65 276
4e décile 17,5 44 713
5e décile 10,1 26 241
6e décile 5,5 13 804
7e décile 4,7 11 308
8e décile 0,5 1 225
9e décile 0,4 759
10e décile 0,0 2
  • Note de lecture : 180 000 ménages vulnérables se situent dans le premier décile de revenus (10 % des ménages les plus pauvres). Les déciles de revenus sont déterminés à partir de l’ensemble des ménages de France de province.
  • Champ : ménages de la région Hauts-de-France.
  • Sources : Insee, Filosofi 2015, Fideli 2015, recensement de la population 2013 ; SDES, enquête Phébus 2013, Pegase 2015.

Figure 2Une part de ménages vulnérables qui décroît avec les revenusPart et nombre de ménages vulnérables énergétiquement par décile de revenus

  • Note de lecture : 180 000 ménages vulnérables se situent dans le premier décile de revenus (10 % des ménages les plus pauvres). Les déciles de revenus sont déterminés à partir de l’ensemble des ménages de France de province.
  • Champ : ménages de la région Hauts-de-France.
  • Sources : Insee, Filosofi 2015, Fideli 2015, recensement de la population 2013 ; SDES, enquête Phébus 2013, Pegase 2015.

…en particulier les personnes assumant seules les dépenses

Assumer seul les dépenses énergétiques du logement augmente le risque d’être vulnérable, en particulier pour les femmes (figure 3). Quatre femmes vivant seules sur dix sont ainsi exposées dans la région. Parmi elles, près de la moitié (45 %) ont plus de 75 ans. Veuves, séparées ou célibataires, ces femmes âgées occupent un logement, que des revenus faibles rendent difficile à chauffer. Ayant été moins souvent en emploi, phénomène encore plus marqué dans la région qu’ailleurs, elles perçoivent des petites retraites (souvent sous forme de pension de réversion) et ont de ce fait davantage de difficultés à subvenir aux dépenses énergétiques de leurs logements. Les hommes vivant seuls (32 %) et les familles monoparentales (25 %) sont également plus souvent exposés à la vulnérabilité énergétique.

Figure 3Les femmes seules sont les plus touchées par la vulnérabilité énergétiquePart de ménages vulnérables par type (en %)

Les femmes seules sont les plus touchées par la vulnérabilité énergétique
Type de ménages Part de ménages vulnérables (en %)
Femme seule 40
Homme seul 32
Famille monoparentale 25
Couple sans enfant 12
Couple avec enfant(s) 6
Autre 8
  • Note de lecture : 40 % des femmes seules sont vulnérables dans les Hauts-de-France.
  • Champ : ménages de la région Hauts-de-France.
  • Sources : Insee, Filosofi 2015, Fideli 2015, recensement de la population 2013 ; SDES, enquête Phébus 2013, Pegase 2015.

Figure 3Les femmes seules sont les plus touchées par la vulnérabilité énergétiquePart de ménages vulnérables par type (en %)

  • Note de lecture : 40 % des femmes seules sont vulnérables dans les Hauts-de-France.
  • Champ : ménages de la région Hauts-de-France.
  • Sources : Insee, Filosofi 2015, Fideli 2015, recensement de la population 2013 ; SDES, enquête Phébus 2013, Pegase 2015.

Dans les familles monoparentales, le référent fiscal est une femme dans huit cas sur dix. Cette dernière doit assumer seule les dépenses d’énergie du logement alors qu’elle est dans une situation fréquemment plus précaire. Le taux de chômage des mères seules est ainsi deux fois et demi supérieur à celui des mères vivant en couple. Ces femmes seules vivent avec leur(s) enfant(s) plus souvent sous le seuil de pauvreté : 38 % dans les Hauts-de-France, soit 6 points de plus que la moyenne nationale. La monoparentalité est par ailleurs plus fréquemment répandue dans la région qu’ailleurs (10 % des ménages contre 8 % pour la France de province). La situation de ces ménages contraste avec celle des couples avec ou sans enfant, où seulement un ménage sur dix est vulnérable.

De grands logements anciens alourdissent la facture énergétique

Au-delà des revenus, la taille et la qualité de l’habitat interviennent dans la vulnérabilité (encadré).

La vulnérabilité énergétique est ainsi plus fréquente pour les ménages vivant dans de grands logements. Elle touche 23 % des propriétaires ou locataires de logements de plus de 100 m². En moyenne, les ménages vivant dans ce type de logements dépensent plus de 2 400 € par an pour se chauffer, soit presque 1 100 € de plus que pour un logement de moins de 100 m². Ces grands logements ne sont toutefois pas surreprésentés dans la région, malgré un habitat individuel plus répandu (17 points de plus qu’en France de province).

En dehors de la taille, la date de construction du logement joue également sur l’exposition énergétique des ménages. Plus le logement est ancien, plus les ménages sont vulnérables. Les propriétaires ou locataires de logements construits avant 1970, soit 1,3 million de logements dans la région,sont ainsi les plus exposés : 23 % d’entre eux sont en situation de vulnérabilité énergétique contre 7 % pour ceux vivant dans des logements construits après 2000. Ainsi, la dépense annuelle énergétique d’un logement de plus de 100 m² construit avant 1970 est supérieure de 1 200 € à celle d’un logement de même taille construit après 2000. La région est particulièrement concernée puisqu’elle compte davantage de logements anciens qu’ailleurs : 54 % des logements ont été construits avant 1970, contre 45 % en France de province.

Souvent présent à l’origine dans les logements anciens et grands, le fuel peut contribuer à alourdir la facture énergétique. Dans les Hauts-de-France, 10 % des ménages se chauffent au fuel, soit 2 points de plus que la moyenne nationale. Un tiers d’entre eux est en situation de vulnérabilité énergétique.

Le sud et le nord de la région moins exposés à la vulnérabilité énergétique

Au sein de la région, la vulnérabilité énergétique des ménages varie selon qu’ils vivent à proximité ou éloignés des grandes agglomérations.

Les des grandes agglomérations de la région (Lille, Amiens, Dunkerque) et ceux proches abritent une moindre proportion de ménages vulnérables que la moyenne régionale (15 % contre 19 %) (figure 4). Dans ces intercommunalités, la densité de population est particulièrement importante. Les ménages ont aussi des moyens plus élevés et sont en moyenne plus jeunes (34 ans contre 38 ans au niveau régional).

Au sein de ces EPCI, le sud de l’Oise et la Métropole européenne de Lille (MEL) se démarquent avec un taux de vulnérabilité inférieur à la moyenne nationale (15 %). À titre d’exemple, la MEL concentre 14 % de ménages vulnérables, et les communautés de communes de Senlis Sud Oise et de l’Aire Cantilienne 9 %. Pour d’autres intercommunalités comme celles du Pays de Bray et du Vexin-Thelle, la part de ménages vulnérables se situe entre la moyenne nationale et régionale, autour de 17 %.

Figure 4Des facteurs multiples de vulnérabilité au sein de la régionProfils de vulnérabilité énergétique au sein des EPCI

Des facteurs multiples de vulnérabilité au sein de la région
Code EPCI Libellés Profils de vulnérabilité dans la région
200030633 CC du Caudrésis et du Catésis Double vulnérabilité
200033579 CU d'Arras Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
200035442 CC du Sud-Artois Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200037059 CC de la Haute Somme (Combles - Péronne - Roisel) Double vulnérabilité
200040947 CC de Flandre Intérieure Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
200040954 CC des Hauts de Flandre Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200041960 CC Pévèle-Carembault Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200042190 CA de la Porte du Hainaut Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200043263 CC Coeur de l'Avesnois Double vulnérabilité
200043396 CA Maubeuge Val de Sambre Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200043495 CA du Pays de Laon Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200044048 CC Osartis Marquion Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200044618 CA du Douaisis (C.A.D.) Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
200067965 CA de la Région de Compiègne et de la Basse Automne Vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale
200067973 CC Thelloise Vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale
200067999 CA du Beauvaisis Vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale
200068047 CA Creil Sud Oise Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
200068500 CA de Cambrai Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200069029 CA des Deux Baies en Montreuillois Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
200069037 CA du Pays de Saint-Omer Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200069482 CC des Campagnes de l'Artois Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200069672 CC du Ternois Double vulnérabilité
200070936 CC Ponthieu-Marquenterre Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200070951 CC du Territoire Nord Picardie Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200070993 CA de la Baie de Somme Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200071181 CC Somme Sud-Ouest Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200071223 CC Nièvre et Somme Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200071785 CA Chauny Tergnier la Fère Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200071892 CA du Saint-Quentinois Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200071991 CC Retz-en-Valois Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
200072460 CA de Béthune-Bruay Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
240200477 CA du Soissonnais Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
240200493 CC du Pays du Vermandois Double vulnérabilité
245900428 CU de Dunkerque Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
245900758 CC Flandre Lys Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
245901152 CC Coeur d'Ostrevent [C.C.C.O.] Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
245901160 CA Valenciennes Métropole Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
246000566 CC du Plateau Picard Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
246000582 CC des Sablons Vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale
246000848 CC de la Picardie Verte Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
246000871 CC du Pays de Valois Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
246000921 CC des Pays d'Oise et d'Halatte Vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale
246200299 CA d'Hénin-Carvin Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
246200364 CA de Lens - Liévin Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
246200729 CA du Boulonnais Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
246200844 CC de la Région d'Audruicq Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
248000531 CA Amiens Métropole Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
248000747 CC du Pays du Coquelicot Double vulnérabilité
247600588 CC du Vimeu + CC Interrégionale Aumale - Blangy-sur-Bresle + CC des Villes Sours Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200070944 CC du Vimeu + CC Interrégionale Aumale - Blangy-sur-Bresle + CC des Villes Sours Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200069722 CC du Vimeu + CC Interrégionale Aumale - Blangy-sur-Bresle + CC des Villes Sours Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
246201149 CA du Calaisis + CC Pays d'Opale Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200072478 CA du Calaisis + CC Pays d'Opale Vulnérabilité plutôt liée aux revenus
200018083 CC de la Terre des Deux Caps + CC de Desvres-Samer + CC du Pays de Lumbres Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
246201016 CC de la Terre des Deux Caps + CC de Desvres-Samer + CC du Pays de Lumbres Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
246200380 CC de la Terre des Deux Caps + CC de Desvres-Samer + CC du Pays de Lumbres Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200044030 CC du Haut Pays du Montreuillois + CC des Sept Vallées Double vulnérabilité
200069235 CC du Haut Pays du Montreuillois + CC des Sept Vallées Double vulnérabilité
245901038 CC du Pays Solesmois + CC du Pays de Mormal Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200043321 CC du Pays Solesmois + CC du Pays de Mormal Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200070969 CC de l'Oise Picarde + CC Avre Luce Noye + CC du Grand Roye + CC du Val de Somme Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200070977 CC de l'Oise Picarde + CC Avre Luce Noye + CC du Grand Roye + CC du Val de Somme Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200068005 CC de l'Oise Picarde + CC Avre Luce Noye + CC du Grand Roye + CC du Val de Somme Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
248000499 CC de l'Oise Picarde + CC Avre Luce Noye + CC du Grand Roye + CC du Val de Somme Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200070985 CC Terre de Picardie + CC de l'Est de la Somme Double vulnérabilité
200070928 CC Terre de Picardie + CC de l'Est de la Somme Double vulnérabilité
246000756 CC du Pays des Sources + CC du Pays Noyonnais Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
246000855 CC du Pays des Sources + CC du Pays Noyonnais Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
246000749 CC des Deux Vallées + CC des Lisières de l'Oise Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
246000772 CC des Deux Vallées + CC des Lisières de l'Oise Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
246000376 CC de la Plaine d'Estrées + CC du Clermontois + CC du Liancourtois Vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale
246000129 CC de la Plaine d'Estrées + CC du Clermontois + CC du Liancourtois Vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale
246000897 CC de la Plaine d'Estrées + CC du Clermontois + CC du Liancourtois Vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale
200066975 CC Senlis Sud Oise + CC de l'Aire Cantilienne Vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale
246000764 CC Senlis Sud Oise + CC de l'Aire Cantilienne Vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale
240200584 CA de la Région de Château-Thierry + CC du Canton de Charly-sur-Marne Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200072031 CA de la Région de Château-Thierry + CC du Canton de Charly-sur-Marne Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200071769 CC Picardie des Châteaux + CC du Val de l'Aisne + CC du Canton d'Oulchy-le-Château Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
240200519 CC Picardie des Châteaux + CC du Val de l'Aisne + CC du Canton d'Oulchy-le-Château Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
240200501 CC Picardie des Châteaux + CC du Val de l'Aisne + CC du Canton d'Oulchy-le-Château Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
240200592 CC du Chemin des Dames + CC de la Champagne Picarde Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
240200576 CC du Chemin des Dames + CC de la Champagne Picarde Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200040426 CC du Pays de la Serre + CC du Val de l'Oise Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
240200469 CC du Pays de la Serre + CC du Val de l'Oise Vulnérabilité plutôt liée à l’habitat
200071983 CC Thiérache Sambre et Oise + CC de la Thiérache du Centre Double vulnérabilité
240200444 CC Thiérache Sambre et Oise + CC de la Thiérache du Centre Double vulnérabilité
200043404 CC du Sud Avesnois + CC des Trois Rivières + CC des Portes de la Thiérache Double vulnérabilité
240200634 CC du Sud Avesnois + CC des Trois Rivières + CC des Portes de la Thiérache Double vulnérabilité
240200600 CC du Sud Avesnois + CC des Trois Rivières + CC des Portes de la Thiérache Double vulnérabilité
246000913 CC du Pays de Bray + CC du Vexin-Thelle + CC du Vexin Normand Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
246000707 CC du Pays de Bray + CC du Vexin-Thelle + CC du Vexin Normand Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
200071843 CC du Pays de Bray + CC du Vexin-Thelle + CC du Vexin Normand Vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale
245901061 CC de la Haute-Deûle + Métropole Européenne de Lille Vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale
245900410 CC de la Haute-Deûle + Métropole Européenne de Lille Vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale
  • Champ : ménages des EPCI au 1er janvier 2018, région Hauts-de-France.
  • Sources : Insee, Filosofi 2015, Fideli 2015, recensement de la population 2013 ; SDES, enquête Phébus 2013, Pegase 2015.

Figure 4Des facteurs multiples de vulnérabilité au sein de la régionProfils de vulnérabilité énergétique au sein des EPCI

  • Champ : ménages des EPCI au 1er janvier 2018, région Hauts-de-France.
  • Sources : Insee, Filosofi 2015, Fideli 2015, recensement de la population 2013 ; SDES, enquête Phébus 2013, Pegase 2015.

Dans ces EPCI urbains, la présence d’un parc immobilier moins énergivore et le mode de chauffage utilisé tendent à réduire la facture énergétique. Les logements y sont plus petits et plus récents qu’en moyenne régionale. Les ménages ont par ailleurs recours majoritairement au gaz de ville moins onéreux que le fuel ou encore l’électricité. Dans le Dunkerquois, le Boulonnais et Amiens Métropole, respectivement 67 %, 64 % et 58 % des ménages se chauffent ainsi au gaz. Dans les intercommunalités du Chemin des Dames et de Champagne Picarde, où la vulnérabilité est particulièrement marquée, seulement 2 % des ménages utilisent le gaz.

Ces EPCI urbains où vivent 62 % de la population et 80 % des personnes pauvres de la région, concentrent toutefois 204 300 foyers vulnérables, soit 46 % du total régional.

Dans les intercommunalités à dominante urbaine éloignées de ces grandes agglomérations, la vulnérabilité énergétique est davantage liée aux revenus des ménages. Elle atteint respectivement 24 % et 23 % dans les EPCI de Maubeuge Val de Sambre et du Saint-Quentinois. Dans ces territoires, la vulnérabilité s’explique par des revenus moyens plus faibles et un taux de pauvreté élevé (22 % et 18 %). Les dépenses liées au logement y restent cependant modérées, la part de logements énergivores étant dans la moyenne régionale.

Dans les intercommunalités à dominante rurale, les dépenses énergétiques sont souvent plus élevées. La vulnérabilité est liée à la taille des logements et l’ancienneté du parc : quatre logements sur dix font plus de 100 m² et plus de la moitié ont été construits avant 1970. À titre d’exemple, près de 70 % des logements sont classés énergivores dans les communautés de communes du Chemin des Dames et de la Champagne Picarde où la part de ménages vulnérables atteint 30 %.

À l’est de la région, certaines communautés de communes comme le Sud Avesnois, les Trois Rivières et les Portes de la Thiérache connaissent les parts les plus élevées de ménages vulnérables de la région (de l’ordre de 35 %) (figure 5). Ces EPCI à dominante rurale abritent des ménages aux revenus modestes et un parc de logements énergivore. À un degré moindre (entre 26 % et 34 %), cette vulnérabilité touche d’autres EPCI situés au centre de la région, notamment le long de l’Authie, à la frontière ouest entre les deux anciennes régions.

Figure 5Une vulnérabilité énergétique très marquée à l’est de la régionPart des ménages en situation de vulnérabilité énergétique au sein de la région (moyenne communale lissée) (en %)

  • Sources : Insee, Filosofi 2015, Fideli 2015, recensement de la population 2013 ; SDES, enquête Phébus 2013, Pegase 2015.

Encadré : une forte proportion de logements énergivores dans les Hauts-de-France

Dans les Hauts-de-France, la part des logements considérés comme est encore importante. Plus de 40 % des logements vendus ou loués dans la région sont dans les classes énergétiques les plus consommatrices : E, F ou G. Les classes F et G considérées comme très énergivores représentent 16 % du parc total, contre 14 % en France.

Parmi les 576 000 logements sociaux que comptent les Hauts-de-France au 1er janvier 2018, 76 % (82 % en France métropolitaine) ont fait l’objet d’un diagnostic de performance énergétique. Même si ces logements sont mieux classés que ceux du secteur privé, 27 % d’entre eux sont en étiquette E à G, soit 7 points de plus que la moyenne nationale, mais seulement 7 % d’entre eux (contre 5 % en France) se classent parmi les plus énergivores (classes F et G).

Sources : Cerc, données Ademe, RPLS 2018.

Pour comprendre

Dans le cadre de la présente étude, seules les dépenses énergétiques liées au chauffage et à l’eau chaude sanitaire des logements des ménages sont prises en compte. Faute de sources de données exploitables, d’autres dépenses énergétiques, comme celles liées aux déplacements notamment domicile-travail, ne sont en effet pas mesurées.

En 2015, le sujet de la vulnérabilité énergétique des ménages avait déjà fait l’objet de deux études sur les anciennes régions du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie. Les évolutions méthodologiques survenues depuis ne permettent pas d’appréhender les évolutions entre les deux éditions.

Les niveaux de dépenses de chauffage et d’eau chaude sanitaire correspondent à des estimations, et non à des consommations réelles. Par choix, ces estimations résultent d’une approche qualifiée de « conventionnelle » : elles correspondent à une consommation théorique, déterminée uniquement en fonction des caractéristiques du climat et des logements. Ni le nombre de leurs occupants, ni leurs spécificités éventuelles, ne sont donc prises en compte. Tous les comportements de surconsommation ou de restriction sont ainsi exclus par principe, de manière à pouvoir disposer d’un aperçu des ménages susceptibles d’éprouver des difficultés pour s’acquitter des factures énergétiques dans le cadre d’une consommation « standard ». Concrètement, un ménage est en situation de vulnérabilité énergétique lorsque la part de son budget consacrée aux dépenses d’énergie excède un certain seuil. Faute de définition officielle, ce seuil correspond au double du taux d’effort énergétique national médian, soit 8,2 %.

Différents paramètres contribuent à la vulnérabilité énergétique : climat, isolation du logement, revenus, structure du ménage, âge, etc. Certains de ces déterminants sont liés entre eux. Par exemple, les dépenses énergétiques sont fortement corrélées à la classe énergétique du logement, à la date de construction du logement et à sa taille. Les revenus sont quant à eux corrélés au taux de pauvreté et à la structure du ménage. Afin de mettre en avant des phénomènes distincts, l’analyse se base sur deux variables très faiblement corrélées ayant par construction une influence importante sur la vulnérabilité énergétique : les revenus moyens (avant transferts sociaux et impôts) et les dépenses énergétiques moyennes.

Dans l’étude, les EPCI ont fait l’objet d’une classification dont l’objectif est de caractériser la vulnérabilité des ménages qui y vivent. Ceux pour lesquels la part de ménages vulnérables est inférieure au taux moyen national de 14,7 % ont été regroupés dans la catégorie « vulnérabilité inférieure à la moyenne nationale ». Ceux dont la part est supérieure à la moyenne nationale mais inférieure à la moyenne régionale (18,8 %) sont classés dans la catégorie « vulnérabilité inférieure à la moyenne régionale ».

Parmi les EPCI restants, c’est-à-dire les EPCI pour lesquels la part de ménages vulnérable est supérieure à la moyenne régionale, sont distingués :

  • les EPCI dont la « vulnérabilité est plutôt liée au logement » : dépenses énergétiques et revenus plus élevés qu’en moyenne régionale ;
  • les EPCI dont la « vulnérabilité est plutôt liée aux revenus » : dépenses énergétiques et revenus plus faibles qu’en moyenne régionale ;
  • les EPCI cumulant les deux types de vulnérabilité (« double vulnérabilité ») : dépenses énergétiques supérieures et revenus inférieurs à la moyenne régionale.

Pour des raisons de robustesse statistique, certains EPCI au 1er janvier 2018 ont fait l’objet de regroupement.

Définitions

Un ménage est en situation de vulnérabilité énergétique si son taux d’effort énergétique (part des dépenses en énergie dans le revenu du ménage) est supérieur à un certain seuil. Celui-ci correspond au double de la médiane des taux d’effort observés en France métropolitaine, soit 8,2 %.

Le revenu disponible d’un ménage comprend les revenus d’activité (nets des cotisations sociales), les revenus du patrimoine, les transferts en provenance d’autres ménages et les prestations sociales (y compris les pensions de retraite et les indemnités de chômage), nets des impôts directs.

Les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) sont des regroupements de communes ayant pour objet l’élaboration de « projets communs de développement au sein de périmètres de solidarité ». Ils sont soumis à des règles communes, homogènes et comparables à celles de collectivités locales. Dans l’étude, les EPCI retenus sont ceux définis au 1er janvier 2018.

Un logement est dit énergivore si son étiquette DPE (diagnostic de performance énergétique) est supérieure ou égale à E. La classification DPE est ici estimée à partir des données du recensement de la population en prenant en compte l’année de construction du logement, le type de logement, le combustible utilisé pour se chauffer et la zone géographique.

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