Grâce à la première enquête de victimation menée en 2020 à Mayotte, l’ampleur des violences subies, notamment par les femmes, est un peu mieux connue. Ainsi, au cours des deux années précédant l’enquête, 9 % des femmes adultes déclarent avoir subi des violences, physiques ou sexuelles, dans ou à l’extérieur du cercle familial, contre 5 % en France métropolitaine. Ce sont les violences sexuelles, principalement commises par des personnes extérieures au ménage, qui génèrent l’écart le plus fort : 5 % des femmes déclarent en avoir été victimes à Mayotte, soit quatre fois plus que dans l’Hexagone. Les violences physiques relèvent quant à elles principalement du cercle familial, et concernent aussi 5 % des femmes.

Les femmes vivant à Mayotte sont également plus souvent victimes de vols sur la personne que celles résidant dans l’Hexagone, mais beaucoup moins que les hommes de Mayotte. En revanche, les menaces, insultes ou discriminations sont moins fréquentes à Mayotte. Mais lorsqu’une femme est victime de discrimination, celle-ci porte principalement sur ses origines ou sa couleur de peau, alors que dans l’Hexagone, c’est une discrimination de genre qui est plus souvent mentionnée.

Dans un contexte de forte délinquance, avec un niveau de violence élevé, les deux tiers des femmes se sentent en insécurité à Mayotte, dans leur village ou à leur domicile. La moitié d’entre elles renoncent souvent ou de temps en temps à sortir de chez elles pour des raisons de sécurité. Elles invoquent la délinquance comme le problème majeur dans la société actuelle, ainsi que dans leur village.