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Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes · Janvier 2022 · n° 30
Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-AlpesAu troisième trimestre 2021, la tendance reste positive Note de conjoncture régionale - 3ᵉ trimestre 2021

Frédéric Lahi, Annelise Robert (Insee)

En Auvergne-Rhône-Alpes, durant l’été 2021, l’économie a bien résisté à la quatrième vague, à la faveur de l’allègement des restrictions sanitaires. Le nombre d’heures rémunérées dépasse son niveau d’avant-crise (2019) grâce au dynamisme du secteur tertiaire. Le montant des transactions par cartes bancaires atteint des niveaux élevés. L’emploi salarié, toujours en progression ce trimestre, dépasse son niveau d’avant-crise, atteignant des effectifs historiquement élevés, effaçant ainsi les effets des différents confinements. Le secteur tertiaire est toujours moteur de cette croissance. Le secteur de la construction est exceptionnellement en recul, alors que l’industrie ne se relève que légèrement ce trimestre. Le taux de chômage régional stagne alors que le volume de demandeurs d’emploi sans activité retrouve un niveau proche de l’avant-crise. Les créations d’entreprises conservent un niveau élevé. Enfin, la saison touristique estivale affiche un bilan en demi-teinte.

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes
No 30
Paru le :Paru le10/01/2022

Après un deuxième trimestre en partie affecté par les restrictions sanitaires, l’activité économique, mesurée par le volume d’heures rémunérées par les entreprises, reprend des couleurs en Auvergne-Rhône-Alpes jusqu’en octobre 2021(dernier mois disponible) (figure 1). Le mois de juillet fait exception, avec un nombre d’heures rémunérées inférieur de 0,4 % à celui du même mois, deux ans auparavant. En revanche, l’activité d’août et de septembre 2021 dépasse celle de 2019 de respectivement 0,3 % et 1,0 %.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Auvergne-Rhône-Alpes

en %
Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Auvergne-Rhône-Alpes (en %)
Industrie Construction Hébergement et restauration Autres services principalement marchands Services principalement non marchands Ensemble - Auvergne-Rhône-Alpes Ensemble - France hors Mayotte
janv. 2020 -0,3 4,8 5,0 2,1 0,9 1,8 1,9
févr. 2020 -0,2 3,7 5,6 2,2 0,6 1,8 1,8
mars 2020 -10,1 -31,3 -35,0 -12,3 -8,1 -14,5 -13,3
avr. 2020 -27,0 -51,9 -81,4 -31,4 -20,3 -33,7 -33,2
mai 2020 -19,6 -18,3 -70,6 -19,5 -12,3 -21,1 -22,4
juin 2020 -10,0 -4,6 -35,3 -7,9 -4,3 -9,1 -10,3
juil. 2020 -8,1 -3,8 -20,2 -4,8 -2,0 -6,1 -6,8
août 2020 -4,6 0,9 -13,1 -2,7 -1,2 -3,4 -4,5
sept. 2020 -4,9 -3,3 -13,5 -2,7 -0,7 -3,6 -4,4
oct. 2020 -4,7 -3,8 -20,7 -2,8 -0,1 -3,9 -4,8
nov. 2020 -4,6 -2,5 -60,2 -9,0 -1,3 -8,9 -9,8
déc. 2020 -3,2 -3,7 -65,9 -4,4 0,4 -7,1 -6,7
janv. 2021 -4,7 5,2 -60,4 -4,0 0,7 -6,3 -5,2
févr. 2021 -3,2 2,5 -65,3 -3,6 1,5 -6,1 -5,4
mars 2021 -2,8 2,7 -65,4 -3,6 2,4 -6,0 -5,1
avr. 2021 -3,9 -0,2 -65,6 -6,1 -0,7 -7,7 -7,8
mai 2021 -4,1 -0,2 -43,5 -3,1 1,3 -4,6 -5,7
juin 2021 -1,1 3,1 -12,4 1,4 3,2 0,4 -0,5
juil. 2021 -3,1 -2,4 -1,9 0,9 2,4 -0,4 -0,8
août 2021 -2,4 -2,7 -1,2 1,7 2,1 0,3 -0,2
sept. 2021 -1,6 0,8 -2,6 2,3 2,7 1,0 0,5
oct. 2021 -2,2 -0,7 -1,3 1,7 1,4 0,3 -0,1
  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Auvergne-Rhône-Alpes

  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Reprise de l’activité économique régionale plus marquée qu’au niveau national

La région fait mieux que la France entière, où seules les heures rémunérées du mois d’août étaient supérieures à celles de 2019. L’industrie est toujours en deçà du niveau d’il y a deux ans. La construction connaît un trimestre moins dynamique qu’auparavant, ne retrouvant son niveau d’activité que temporairement en août. La reprise est donc essentiellement portée par le tertiaire marchand (hausse comprise entre 0,6 % en juillet et 0,9 % en septembre) et non marchand (évolution supérieure à 2 % pendant tout l’été). En octobre, l’activité ralentit légèrement dans tous les secteurs pour atteindre globalement un glissement de + 0,3 % par rapport aux heures rémunérées d’octobre 2019.

Les montants agrégés de transactions par cartes bancaires CB, disponibles jusqu’au 5 décembre, permettent d’analyser les comportements de consommation des ménages. Le total des montants, en glissement hebdomadaire par rapport à 2019 (figure 2), se maintient depuis fin juin et au moins jusqu’à novembre à un niveau nettement au-dessus de celui de 2019, tant dans la région qu’au niveau national. Toutefois cette hausse est en partie le fait de l’augmentation du taux de recours à ce moyen de paiement depuis le début de la crise sanitaire.

Figure 2Évolution hebdomadaire des montants des transactions par carte bancaire CB par rapport à la même semaine de 2019

en %
Évolution hebdomadaire des montants des transactions par carte bancaire CB par rapport à la même semaine de 2019 (en %)
année semaine premier jour de la semaine Auvergne-Rhône-Alpes France entière
2020 2 06/01/2020 4,1 3,3
2020 3 13/01/2020 3,7 4,1
2020 4 20/01/2020 6,9 6,9
2020 5 27/01/2020 4,7 4,5
2020 6 03/02/2020 2,2 2,8
2020 7 10/02/2020 3,0 2,3
2020 8 17/02/2020 6,8 4,0
2020 9 24/02/2020 -2,4 0,0
2020 10 02/03/2020 -0,1 4,1
2020 11 09/03/2020 7,7 8,3
2020 12 16/03/2020 -44,5 -40,5
2020 13 23/03/2020 -60,0 -57,9
2020 14 30/03/2020 -56,4 -54,4
2020 15 06/04/2020 -47,6 -46,6
2020 16 13/04/2020 -48,0 -48,4
2020 17 20/04/2020 -41,1 -41,5
2020 18 27/04/2020 -44,8 -44,9
2020 19 04/05/2020 -33,5 -34,4
2020 20 11/05/2020 5,0 3,9
2020 21 18/05/2020 -0,4 -1,2
2020 22 25/05/2020 6,6 2,9
2020 23 01/06/2020 2,5 2,5
2020 24 08/06/2020 6,5 4,3
2020 25 15/06/2020 9,1 7,2
2020 26 22/06/2020 -2,0 -4,2
2020 27 29/06/2020 0,8 -1,5
2020 28 06/07/2020 6,6 6,0
2020 29 13/07/2020 8,5 8,7
2020 30 20/07/2020 12,6 12,1
2020 31 27/07/2020 7,1 5,8
2020 32 03/08/2020 20,2 15,5
2020 33 10/08/2020 15,6 12,4
2020 34 17/08/2020 13,0 11,0
2020 35 24/08/2020 6,6 4,9
2020 36 31/08/2020 6,6 6,0
2020 37 07/09/2020 5,7 5,4
2020 38 14/09/2020 4,4 4,6
2020 39 21/09/2020 1,9 0,8
2020 40 28/09/2020 2,0 0,9
2020 41 05/10/2020 2,1 2,4
2020 42 12/10/2020 7,2 7,3
2020 43 19/10/2020 1,2 2,2
2020 44 26/10/2020 -0,9 -2,4
2020 45 02/11/2020 -35,1 -33,5
2020 46 09/11/2020 -30,6 -29,7
2020 47 16/11/2020 -27,8 -28,4
2020 48 23/11/2020 -27,6 -27,0
2020 49 30/11/2020 3,0 4,7
2020 50 07/12/2020 -3,7 -1,7
2020 51 14/12/2020 -10,2 -7,7
2020 52 21/12/2020 -7,7 -1,7
2020 53 28/12/2020 -11,3 -3,3
2021 1 04/01/2021 -8,6 -5,5
2021 2 11/01/2021 -10,8 -6,3
2021 3 18/01/2021 0,0 4,4
2021 4 25/01/2021 -0,6 3,0
2021 5 01/02/2021 -14,2 -7,2
2021 6 08/02/2021 -16,2 -6,3
2021 7 15/02/2021 -10,0 -4,3
2021 8 22/02/2021 -11,2 -6,6
2021 9 01/03/2021 -5,4 0,1
2021 10 08/03/2021 -5,7 -1,9
2021 11 15/03/2021 0,5 1,9
2021 12 22/03/2021 -14,6 -21,6
2021 13 29/03/2021 10,7 4,6
2021 14 05/04/2021 -24,5 -24,5
2021 15 12/04/2021 -13,4 -15,5
2021 16 19/04/2021 -11,4 -13,0
2021 17 26/04/2021 -21,4 -22,8
2021 18 03/05/2021 -4,5 -7,7
2021 19 10/05/2021 -13,1 -10,2
2021 20 17/05/2021 11,7 11,5
2021 21 24/05/2021 17,3 12,0
2021 22 31/05/2021 8,8 9,4
2021 23 07/06/2021 19,5 17,4
2021 24 14/06/2021 17,1 14,5
2021 25 21/06/2021 -0,2 -2,8
2021 26 28/06/2021 7,7 6,3
2021 27 05/07/2021 13,6 13,0
2021 28 12/07/2021 7,6 7,5
2021 29 19/07/2021 15,8 15,1
2021 30 26/07/2021 8,6 6,4
2021 31 02/08/2021 18,3 15,6
2021 32 09/08/2021 17,7 15,3
2021 33 16/08/2021 11,4 10,2
2021 34 23/08/2021 7,8 5,3
2021 35 30/08/2021 11,0 9,6
2021 36 06/09/2021 10,4 10,1
2021 37 13/09/2021 9,3 10,2
2021 38 20/09/2021 6,5 5,1
2021 39 27/09/2021 6,0 5,2
2021 40 04/10/2021 13,5 13,0
2021 41 11/10/2021 15,7 14,6
2021 42 18/10/2021 8,5 7,3
2021 43 25/10/2021 14,1 11,9
2021 44 01/11/2021 3,0 4,2
2021 45 08/11/2021 12,3 12,1
2021 46 15/11/2021 9,6 7,2
2021 47 22/11/2021 0,1 -2,4
2021 48 29/11/2021 1,4 2,4
  • Sources : Cartes bancaires CB, Calculs Insee.

Figure 2Évolution hebdomadaire des montants des transactions par carte bancaire CB par rapport à la même semaine de 2019

  • Note : transactions par carte bancaire CB en face-à-face qui n'incluent pas la vente à distance (internet). Les traits pointillés permettent d'identifier les périodes pendant lesquelles les commerces « non-essentiels » étaient fermés sur l'ensemble du territoire métropolitain. Le trait vertical plein indique la dernière semaine de 2020.
  • Champ : France.
  • Sources : Cartes bancaires CB, Calculs Insee.
Avertissement

Les données agrégées utilisées proviennent de Cartes Bancaires CB et couvrent l’essentiel des transactions par cartes bancaires hors transactions sur Internet. Ces informations sont sujettes à certaines limites et diffèrent des données des notes de conjoncture nationales de l’Insee.

Niveau record de l’emploi salarié dans la région

Au troisième trimestre 2021, Auvergne-Rhône-Alpes compte plus de 3,1 millions de salariés, soit 60 000 de plus que deux ans auparavant. Sur trois mois, la croissance régionale est de 0,4 %, en ralentissement après + 2,0 % au début de l’été. Le niveau atteint est historiquement haut et prolonge ainsi l’évolution régionale connue avant la pandémie (figure 3). Avec 9 300 emplois supplémentaires, le secteur privé croît de 0,4 %, à peine moins vite qu’en France (+ 0,5 %). Le secteur public dans son ensemble enregistre une hausse de 0,3 % dans la région. Tous secteurs confondus, le niveau d’avant-crise de fin 2019 est nettement dépassé (+ 1,3 %), plus largement qu’au niveau national (+ 1,0 %).

Figure 3Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - Auvergne-Rhône-Alpes Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Auvergne-Rhône-Alpes Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2010 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2011 100,2 100,2 100,3 100,3
2ᵉ trim. 2011 100,3 100,3 100,5 100,4
3ᵉ trim. 2011 100,2 100,2 100,4 100,4
4ᵉ trim. 2011 100,3 100,3 100,5 100,4
1ᵉ trim. 2012 100,4 100,3 100,5 100,4
2ᵉ trim. 2012 100,4 100,3 100,4 100,3
3ᵉ trim. 2012 100,7 100,1 100,6 100,1
4ᵉ trim. 2012 100,4 100,0 100,3 99,9
1ᵉ trim. 2013 100,6 100,0 100,3 99,9
2ᵉ trim. 2013 100,7 99,9 100,3 99,7
3ᵉ trim. 2013 100,9 100,1 100,7 99,8
4ᵉ trim. 2013 101,2 100,4 100,9 99,9
1ᵉ trim. 2014 101,2 100,4 100,9 99,9
2ᵉ trim. 2014 101,2 100,4 100,8 99,9
3ᵉ trim. 2014 101,0 100,3 100,6 99,8
4ᵉ trim. 2014 101,4 100,4 100,9 99,8
1ᵉ trim. 2015 101,2 100,4 100,7 99,8
2ᵉ trim. 2015 101,4 100,6 100,9 100,0
3ᵉ trim. 2015 101,6 100,7 101,1 100,1
4ᵉ trim. 2015 101,9 100,9 101,5 100,3
1ᵉ trim. 2016 102,0 101,1 101,7 100,5
2ᵉ trim. 2016 102,3 101,3 102,0 100,8
3ᵉ trim. 2016 102,8 101,6 102,6 101,1
4ᵉ trim. 2016 102,8 101,7 102,6 101,3
1ᵉ trim. 2017 103,3 102,1 103,3 101,8
2ᵉ trim. 2017 103,8 102,4 103,9 102,2
3ᵉ trim. 2017 104,2 102,7 104,4 102,6
4ᵉ trim. 2017 104,7 103,1 105,1 103,2
1ᵉ trim. 2018 104,9 103,2 105,3 103,4
2ᵉ trim. 2018 104,9 103,3 105,5 103,6
3ᵉ trim. 2018 104,9 103,4 105,5 103,8
4ᵉ trim. 2018 105,5 103,7 106,2 104,1
1ᵉ trim. 2019 105,9 104,1 106,7 104,6
2ᵉ trim. 2019 105,9 104,4 106,7 104,9
3ᵉ trim. 2019 106,0 104,5 106,8 105,1
4ᵉ trim. 2019 106,6 104,8 107,5 105,5
1ᵉ trim. 2020 104,3 102,9 104,6 102,9
2ᵉ trim. 2020 103,8 102,0 104,2 102,2
3ᵉ trim. 2020 105,2 103,6 105,7 103,8
4ᵉ trim. 2020 104,6 103,5 104,7 103,6
1ᵉ trim. 2021 105,4 104,2 105,9 104,4
2ᵉ trim. 2021 107,6 105,5 108,5 106,0
3ᵉ trim. 2021 108,0 105,9 108,9 106,5
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Au niveau départemental, le Rhône est en forte hausse (+ 0,9 % ce trimestre) ; ce département représente 30 % de l’emploi régional, mais plus de 70 % des gains régionaux de ce trimestre. L’Allier connaît également une croissance élevée de 0,8 %. Au contraire, certains départements enregistrent une baisse du volume d’emplois. La Savoie perd 2 900 salariés, soit – 1,6 %. Le Cantal, la Haute-Loire ainsi que la Haute-Savoie sont légèrement en deçà du niveau atteint trois mois auparavant.

Par rapport au 4ᵉ trimestre 2019, tous les départements de la région ont toutefois retrouvé ou dépassé leur niveau d’avant-crise. Cependant, les départements savoyards, avec d’importantes activités touristiques en berne sur une longue période, ne se redressent que de 0,4 % pour la Savoie et de 0,3 % pour la Haute-Savoie. L’Ain, le Cantal ainsi que la Loire affichent une reprise autour de + 0,7 %, alors que les autres départements dépassent + 1 %. Le Rhône et la Drôme se sont particulièrement bien relevés, avec une hausse supérieure à 2 % par rapport à l’avant-crise.

Note d’analyse de l’emploi

Au deuxième trimestre 2021, les estimations d’emploi, corrigées des variations saisonnières (CVS), rebondissent considérablement par rapport au trimestre précédent, notamment dans les secteurs touristiques. Ces estimations doivent être interprétées avec précaution. En effet, les coefficients saisonniers sont calculés à partir des séries trimestrielles d’emplois bruts passées. Or, les évolutions saisonnières de ces séries, régulières jusqu’à la crise, ont été rompues temporairement par le contexte économique et sanitaire. De fait, les estimations corrigées des variations saisonnières affectent fortement les tendances de baisse et de hausse de l’emploi d’un trimestre à l’autre.

La poussée de l’emploi intérimaire plus modérée ce trimestre

En Auvergne-Rhône-Alpes, le recours à l’intérim augmente de 0,9 % au troisième trimestre 2021, soit 930 intérimaires supplémentaires. Ce rythme, bien que dynamique, reste moins élevé qu’en France (+ 1,6 %). Plus des deux tiers de la croissance s’explique par celles de l’Allier (+ 10,1 %) et de la Loire (+ 3,0 %). La région dépasse de 0,6 % le niveau atteint fin 2019, alors qu’en France ce niveau reste en deçà de 0,8 %. L’Ardèche, l’Isère et les départements savoyards n’ont pas retrouvé le niveau d’emploi intérimaire d’avant la pandémie.

L’emploi dans la construction exceptionnellement en repli

La construction perd 1 000 salariés au troisième trimestre 2021, perte inédite depuis quatre ans dans la région, qui peut être reliée à la baisse d’activité de ce secteur. Ce recul de 0,5 % est plus marqué qu’au niveau national (– 0,2 %). Seules l’Isère et la Haute-Loire connaissent une légère croissance. Les autres départements sont en repli, allant jusqu’à – 1,7 % en Haute-Savoie. Malgré ce décrochage trimestriel, la construction a dépassé de 3,6 % le niveau qu’elle avait avant la pandémie, un bilan qui reste moins favorable que dans l’ensemble du pays (+ 4,5 %). L’Ain et le Cantal sont les seuls départements à compter moins d’emplois dans la construction qu’avant la crise.

L’emploi dans le secteur industriel se développe légèrement ce trimestre dans la région, grâce à la création de 1 100 postes supplémentaires, soit une hausse de 0,2 % (figure 4). La fabrication de matériel de transport est la seule activité industrielle déficitaire, avec un recul de 1 % en un trimestre. Cependant, dans les départements ligériens, ainsi que dans le Puy-de-Dôme, les salariés de l’industrie sont moins nombreux qu’il y a trois mois.

Figure 4Emploi salarié par secteur

Emploi salarié par secteur
Secteur d’activité Effectif au 3ᵉ trimestre 2021 Évolution par rapport au 2ᵉ trimestre 2021 Évolution par rapport à l’avant-crise (en %)
En effectif En % France hors Mayotte (en %)
Agriculture 26 200 1 000 4,1 – 0,6 5,9
Industrie 486 100 1 100 0,2 0,1 – 0,7
Construction 190 100 – 1 000 – 0,5 – 0,2 3,6
Tertiaire marchand hors intérim 1 346 300 7 200 0,5 0,8 1,5
Intérim 110 100 900 0,9 1,6 0,6
Tertiaire non marchand 942 900 1 900 0,2 0,1 1,6
Ensemble 3 101 700 11 100 0,4 0,4 1,3
  • Note : données corrigées des variations saisonnières et arrondies pour les effectifs.
  • Avertissement : les données du secteur agricole sont provisoires suite à des difficultés de traitement par la MSA. L’Insee réalise une estimation, en prolongeant les tendances des trimestres précédents et à partir des déclarations administratives.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Source : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

L’industrie est la seule branche de la région à ne pas avoir retrouvé son niveau de fin 2019, avec une baisse de 0,7 %, toutefois moins importante qu’en France (– 1,3 %). Les secteurs de l’agroalimentaire ainsi que celui de l’énergie sont parvenus à dépasser le niveau précédent la crise sanitaire, respectivement de 4,1 % et 1,9 %.

Au troisième trimestre 2021, le tertiaire marchand hors intérim gagne 7 200 salariés, une hausse de 0,5 %, moins forte qu’en France (+ 0,8 %). Cette croissance est freinée par les secteurs du transport-entreposage (– 0,2 %), de l’hébergement-restauration (– 0,7 %), ainsi que par les activités immobilières (– 1,1 %). Les pertes dans le Cantal et les départements savoyards sont compensées par le fort dynamisme du Rhône (+ 1,4 % soit + 6 500 salariés supplémentaires).

Dans la région, le niveau d’emploi actuel dépasse de 1,5 % celui de l’avant-crise dans le tertiaire marchand, grâce essentiellement à la reprise dans le commerce, l’information-communication et les activités scientifiques et de soutien, qui croissent tous d’au moins 2 %. La Savoie et la Haute-Savoie ne sont pas encore parvenues à rattraper le niveau atteint fin 2019.

Avec 1 900 salariés supplémentaires, le secteur tertiaire non marchand est en hausse de 0,2 % ce trimestre, rythme à peine plus soutenu qu’en France (+ 0,1 %). Alors que le Cantal et les départements ligériens sont en léger repli, la Drôme et le Puy-de-Dôme augmentent de 0,5 % et le Rhône de 0,3 %. Tous les départements font mieux que le niveau de fin 2019. La Savoie le dépasse de plus de 3 %, alors que l’Allier, l’Ardèche et l’Isère sont sous la barre de 1 % de croissance.

Le taux de chômage régional se maintient

Au troisième trimestre 2021, le taux de chômage régional s’élève à 7,0 % de la population active, 1,1 point de moins qu’en France (figure 5). Ce niveau reste stable en Auvergne-Rhône-Alpes par rapport au trimestre précédent, alors qu’il progresse de 0,1 point en France. Fortement chahuté en 2020, le taux de chômage régional est resté beaucoup plus stable en 2021. Depuis deux trimestres, il est revenu à son niveau d’avant-crise constaté fin 2019. Cette apparente stabilité, malgré la forte hausse de l’emploi, est liée à une augmentation de la population active.

Figure 5Taux de chômage

en %
Taux de chômage (en %)
Auvergne-Rhône-Alpes France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2010 7,9 9,2
1ᵉ trim. 2011 7,9 9,2
2ᵉ trim. 2011 7,8 9,1
3ᵉ trim. 2011 7,9 9,2
4ᵉ trim. 2011 8,0 9,3
1ᵉ trim. 2012 8,2 9,5
2ᵉ trim. 2012 8,4 9,7
3ᵉ trim. 2012 8,4 9,8
4ᵉ trim. 2012 8,8 10,2
1ᵉ trim. 2013 8,9 10,3
2ᵉ trim. 2013 9,0 10,5
3ᵉ trim. 2013 8,8 10,3
4ᵉ trim. 2013 8,6 10,1
1ᵉ trim. 2014 8,7 10,1
2ᵉ trim. 2014 8,7 10,2
3ᵉ trim. 2014 8,8 10,3
4ᵉ trim. 2014 9,0 10,5
1ᵉ trim. 2015 8,9 10,3
2ᵉ trim. 2015 9,1 10,5
3ᵉ trim. 2015 9,0 10,4
4ᵉ trim. 2015 8,9 10,2
1ᵉ trim. 2016 8,9 10,2
2ᵉ trim. 2016 8,8 10,0
3ᵉ trim. 2016 8,6 9,9
4ᵉ trim. 2016 8,7 10,0
1ᵉ trim. 2017 8,3 9,6
2ᵉ trim. 2017 8,3 9,5
3ᵉ trim. 2017 8,3 9,5
4ᵉ trim. 2017 7,7 9,0
1ᵉ trim. 2018 7,9 9,3
2ᵉ trim. 2018 7,8 9,1
3ᵉ trim. 2018 7,8 9,0
4ᵉ trim. 2018 7,5 8,7
1ᵉ trim. 2019 7,5 8,7
2ᵉ trim. 2019 7,3 8,4
3ᵉ trim. 2019 7,4 8,4
4ᵉ trim. 2019 7,0 8,1
1ᵉ trim. 2020 6,8 7,8
2ᵉ trim. 2020 6,5 7,2
3ᵉ trim. 2020 8,1 9,1
4ᵉ trim. 2020 7,0 8,0
1ᵉ trim. 2021 7,2 8,1
2ᵉ trim. 2021 7,0 8,0
3ᵉ trim. 2021 7,0 8,1
  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.

Figure 5Taux de chômage

  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.

Au niveau départemental, la Savoie (– 0,5 point), la Haute-Savoie et la Drôme (toutes deux à – 0,2 point) enregistrent les plus fortes baisses ce trimestre. Les autres départements restent quasi stables (de – 0,1 point à + 0,1 point). Les taux de chômage départementaux s’échelonnent de 4,3 % pour le Cantal à 9,0 % pour l’Ardèche. Par rapport à l’avant-crise, seuls la Haute-Savoie, l’Ain, l’Ardèche et la Drôme conservent un niveau supérieur. Les autres départements retrouvent un niveau équivalent, voire plus bas, en particulier le Cantal et la Savoie avec respectivement – 0,4 point et – 0,3 point par rapport au quatrième trimestre 2019.

Le volume de demandeurs d’emploi sans activité retrouve un niveau proche de l’avant-crise

Au troisième trimestre 2021, la région compte 372 800 demandeurs d’emploi de catégorie A (sans emploi), près de 25 000 de moins qu’au trimestre précédent (– 6,3 %). Le volume régional de demandeurs d’emploi sans activité retrouve ainsi quasiment son niveau d’avant-crise. La baisse est généralisée dans toute la région, les plus forts reculs étant constatés dans les deux Savoie et dans le Cantal. Toutefois, la Haute-Savoie, l’Ain et le Rhône n’effacent pas encore le pic dû à la crise.

Le volume de demandeurs d’emploi de catégories A, B et C (sans emploi et en activité réduite) se contracte de manière moins marquée ce trimestre (– 2,2 %), notamment à cause d’une franche hausse du nombre de demandeurs de catégorie C (ayant exercé une activité d’au moins 78 heures). Bien que tous les départements d’Auvergne-Rhône-Alpes soient orientés à la baisse sur l’ensemble des trois catégories, une majorité d’entre eux restent au-dessus du niveau d’avant-crise, en particulier et à nouveau la Haute-Savoie, l’Ain et le Rhône.

Avertissement sur le marché du travail

La situation des personnes sur le marché du travail a été fortement affectée depuis le début de la crise sanitaire (en particulier par le recours au chômage partiel et les situations d’arrêt maladie, comptabilisés dans l’emploi). Pour être considéré comme chômeurs, il faut être disponible pour travailler et avoir fait des démarches actives de recherche d’emploi.

L’introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge du dispositif.

Tourisme : une saison estivale en demi-teinte

Durant la saison estivale 2021 (de mai à août), la fréquentation touristique reste en retrait des niveaux habituels dans la région. Par rapport à la saison 2019, tous hébergements confondus, la fréquentation totale baisse de 11,0 %. La clientèle étrangère s’effondre (– 41,2 %), tandis que la clientèle française se maintient à un niveau quasi-normal (– 0,7 %). Dans les hôtels, la fréquentation totale est inférieure de 17,2 %, contre – 5,4 % dans les campings.

En conséquence, durant l’été, l’activité économique dans l’hébergement et la restauration, mesurées par les heures rémunérées dans ces secteurs, est restée largement en retrait d’une saison habituelle (respectivement – 17,5 % et – 11,8 % entre mai et août). Sur septembre-octobre, l’activité dans la restauration retrouve un niveau habituel, alors que l’hébergement reste encore 8 % en retard par rapport à l’avant-crise. Les chiffres d’affaires dans ces deux secteurs sont toujours, en mai et juin, en deçà des niveaux 2019 de ces mêmes mois, tout en bénéficiant de la levée progressive des mesures sanitaires. Puis, sur juillet-août, ils remontent la pente vers des niveaux proches de 2019, voire supérieurs pour la restauration en juillet.

Les créations d’entreprises conservent un niveau proche du record

En Auvergne-Rhône-Alpes, 29 200 entreprises ont été créées au cours du troisième trimestre 2021 (figure 6). Ce niveau reste très élevé, bien qu’en repli de 2,1 % par rapport au trimestre précédent. Malgré ce recul, le niveau de créations demeure proche du record enregistré dans la région fin 2020 (31 000 créations). Au niveau national, le constat est similaire, bien que la baisse sur le trimestre soit plus marquée (– 4,4 %). En cumul sur les quatre derniers trimestres, 118 500 entreprises ont vu le jour en Auvergne-Rhône-Alpes, soit 18 % de plus que le cumul annuel relevé à la fin du troisième trimestre 2020. Ce dernier comprend toutefois le creux dû au premier confinement.

Figure 6Créations d'entreprises

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Créations d'entreprises (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Auvergne-Rhône-Alpes hors micro-entrepreneurs France entière hors micro-entrepreneurs Auvergne-Rhône-Alpes y compris micro-entrepreneurs France entière y compris micro-entrepreneurs
4ᵉ trim. 2010 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2011 99,3 98,9 90,6 91,9
2ᵉ trim. 2011 97,7 98,7 89,7 92,4
3ᵉ trim. 2011 97,9 99,6 90,8 92,9
4ᵉ trim. 2011 99,3 99,2 92,1 93,3
1ᵉ trim. 2012 97,4 95,4 93,8 94,6
2ᵉ trim. 2012 92,1 92,3 91,7 93,5
3ᵉ trim. 2012 91,9 92,6 92,1 93,4
4ᵉ trim. 2012 93,5 92,6 90,2 90,5
1ᵉ trim. 2013 103,0 100,1 88,3 90,9
2ᵉ trim. 2013 105,4 101,7 92,1 91,6
3ᵉ trim. 2013 103,3 101,9 90,0 90,4
4ᵉ trim. 2013 105,6 103,4 93,3 92,3
1ᵉ trim. 2014 106,4 103,3 93,5 92,6
2ᵉ trim. 2014 107,0 104,4 93,5 92,8
3ᵉ trim. 2014 106,4 103,0 96,4 94,5
4ᵉ trim. 2014 103,8 102,2 94,5 93,8
1ᵉ trim. 2015 87,6 93,6 87,1 88,0
2ᵉ trim. 2015 87,6 94,3 87,3 88,5
3ᵉ trim. 2015 92,7 97,4 89,5 89,2
4ᵉ trim. 2015 91,8 97,6 90,7 89,9
1ᵉ trim. 2016 93,4 102,1 90,0 92,3
2ᵉ trim. 2016 94,7 103,6 94,3 95,2
3ᵉ trim. 2016 94,2 102,5 90,9 93,5
4ᵉ trim. 2016 95,1 104,1 91,4 92,6
1ᵉ trim. 2017 96,6 104,5 95,1 95,3
2ᵉ trim. 2017 97,4 104,8 94,9 96,2
3ᵉ trim. 2017 97,3 107,0 100,5 101,5
4ᵉ trim. 2017 104,6 111,5 105,4 107,9
1ᵉ trim. 2018 103,3 111,8 109,6 112,1
2ᵉ trim. 2018 103,4 113,4 112,9 116,9
3ᵉ trim. 2018 102,3 111,6 118,8 117,5
4ᵉ trim. 2018 104,1 112,7 123,3 121,8
1ᵉ trim. 2019 107,6 121,6 134,3 133,9
2ᵉ trim. 2019 108,4 120,1 136,9 134,7
3ᵉ trim. 2019 110,1 120,8 144,3 138,7
4ᵉ trim. 2019 106,9 121,8 153,1 146,6
1ᵉ trim. 2020 103,6 115,4 133,4 130,2
2ᵉ trim. 2020 78,8 84,6 112,2 110,3
3ᵉ trim. 2020 119,8 131,4 168,5 167,1
4ᵉ trim. 2020 121,2 131,6 174,2 168,9
1ᵉ trim. 2021 123,6 135,3 161,9 172,3
2ᵉ trim. 2021 135,9 140,0 168,3 169,6
3ᵉ trim. 2021 129,2 133,5 164,8 162,2
  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 6Créations d'entreprises

  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Les créations de microentrepreneurs se contractent de 0,5 % ce trimestre. La situation est très disparate selon les secteurs : les services et la construction progressent, tandis que le commerce (– 14,4 %) et l’industrie (– 7,4 %) sont dans le rouge. Dans la région comme en France, les microentrepreneurs comptent pour les deux tiers des créations d’entreprises, une part qui reste stable depuis début 2019.

Hors microentrepreneurs, les créations d’entreprises fléchissent de 5,0 % ce trimestre, mais restent au-dessus de la barre des 10 000 créations franchie au deuxième trimestre. Seule l’industrie conserve un niveau équivalent au trimestre précédent ; les créations dans les trois autres grands secteurs reculent, allant jusqu’à – 6,2 % tant dans les services que dans la construction.

Entre octobre 2020 et septembre 2021, 3 000 défaillances d’entreprises ont été enregistrées par les tribunaux de commerce dans la région. Ce niveau reste à un point bas, qui s’explique de nouveau par les mesures exceptionnelles de soutien aux entreprises, comme les reports de paiements de cotisations, mises en place au niveau gouvernemental.

La construction de logements gomme le creux du début de la crise

Entre octobre 2020 et septembre 2021, 52 900 constructions de logements ont débuté dans la région. Par rapport au cumul annuel de l’année précédente, les mises en chantier bondissent de 10 %. Cette croissance est à relativiser car le cumul annuel précédent englobe la chute due au premier confinement du printemps 2020. Toutefois, en comparant avec la période d’avant-crise octobre 2018 – septembre 2019, le niveau de cette année est supérieur de 3 %, dénotant une certaine résilience de la construction régionale malgré le contexte économique. En France, la situation est comparable, bien que l’évolution par rapport à l’avant-crise soit un peu moins favorable (– 1 %). Au niveau départemental, la Savoie, la Drôme et l’Ain restent en deçà du niveau pré-crise. Les autres départements retrouvent un niveau équivalent ou le dépassent.

Sur la même période, 64 000 autorisations de constructions ont été délivrées en Auvergne-Rhône-Alpes, en hausse de 11 % par rapport au cumul annuel précédent. Comme pour les mises en chantier, le nombre de permis de construire progresse de 4 % dans la région par rapport au cumul annuel d’avant-crise ; au niveau national la hausse est encore plus vive (+ 6 %). Seule la Haute-Savoie reste fortement éloignée de son niveau pré-crise, alors que l’Isère, le Puy-de-Dôme et la Savoie l’ont plus ou moins retrouvé. Les autres départements enregistrent des hausses supérieures à 10 %.

Encadré 1 - Contexte national – En France, l’activité a retrouvé son niveau d’avant-crise au troisième trimestre 2021

L’activité a fortement progressé au troisième trimestre (+ 3,0 %), tirée par la réouverture des secteurs auparavant affectés par les restrictions sanitaires (hébergement-restauration, services de transport, services aux ménages…). La consommation des ménages a rebondi (+ 4,9 %) et les échanges extérieurs ont joué positivement sur la croissance, dans un contexte de reprise graduelle du tourisme international. Dans le même temps, les prix de l’énergie continuent de tirer l’inflation à la hausse et les entreprises sont de plus en plus nombreuses à se déclarer contraintes par des difficultés d’approvisionnement. Malgré ce contexte et l’incertitude sanitaire, la reprise se poursuivrait au quatrième trimestre, conduisant à une croissance du PIB de 6,7 % en 2021, après sa chute de 8,0 % en 2020.

Encadré 2 - Contexte international – Reprise mondiale sous contraintes

Au troisième trimestre 2021, la reprise économique s’est poursuivie en Europe, sous l’effet notamment d’une demande intérieure dynamique, sauf en Espagne. Les difficultés de production et les tensions inflationnistes se font cependant sentir de plus en plus. Aux États-Unis, ces contraintes déjà vives et la diminution de l’effet des aides aux ménages ont pesé sur la consommation, provoquant un ralentissement de l’activité. En Chine, des pénuries d’électricité ainsi que l’apparition de foyers épidémiques ont conduit à des fermetures de moyens de production. Fin 2021, la persistance des contraintes d’approvisionnement, auxquelles s’ajoute l’incertitude sanitaire, continuerait d’affecter la croissance mondiale.

Publication rédigée par :Frédéric Lahi, Annelise Robert (Insee)

Pour en savoir plus

« Des signaux concrets de reprise de l’économie régionale », Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes n° 29, octobre 2021

« L’emploi progresse, l’économie reste perturbée », Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes n° 28, juillet 2021

« Reprise sous contraintes », Note de conjoncture, Insee, décembre 2021

« Après l’épreuve, une reprise rapide mais déjà sous tensions », Note de conjoncture, Insee, octobre 2021

« Retour en surface », Note de conjoncture, Insee, juillet 2021

Tableau de bord de la conjoncture