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Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes · Juillet 2021 · n° 28
Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-AlpesL’emploi progresse, l’économie reste perturbée Note de conjoncture régionale - 1ᵉʳ trimestre 2021

Frédéric Lahi, Annelise Robert (Insee)

Un an après le début de la crise sanitaire, qui a entraîné au printemps dernier une baisse de l’activité économique sans précédent dans la région, en France et dans le monde, la reprise a du mal à se concrétiser au premier trimestre 2021. L’emploi salarié augmente un peu mais les différences sectorielles sont très marquées. Construction et tertiaire non marchand sont dynamiques et retrouvent leurs couleurs d’avant-crise. L’industrie et le tertiaire marchand peinent à remonter la pente. L’arrêt de l’intérim a été si fort en début de crise que ce secteur a du mal à se redresser, malgré une belle progression trimestrielle. Le taux de chômage est en hausse plus rapide qu’au niveau national. Le nombre de demandeurs d’emploi augmente, et plus fortement parmi les jeunes. Les autorisations de construction diminuent depuis un an. Les créations d’entreprises marquent le pas, notamment du fait du recul du microentrepreneuriat. Le tourisme fait grise mine du fait de l’absence de saison hivernale et de la fermeture des restaurants.

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes
No 28
Paru le :Paru le08/07/2021

Intercalé entre deux confinements nationaux et marqué par le couvre-feu, le premier trimestre 2021 n’a vu croître l’activité économique régionale que timidement. Le niveau d’heures rémunérées entre janvier et mars 2021 reste 6 % en deçà de la même période en 2019 (figure 1). Cette baisse du volume d’heures rémunérées est particulièrement visible dans le secteur tertiaire marchand (– 10 %) et, dans une moindre mesure, dans l’industrie (jusqu’ à – 4 %). La construction et le tertiaire non marchand parviennent à conserver un niveau d’activité égal à celui d’avant-crise. En avril, avec l’instauration du troisième confinement, le volume d’heures reculerait d’environ 8 % par rapport au même mois en 2019.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Auvergne-Rhône-Alpes

en %
Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Auvergne-Rhône-Alpes (en %)
Industrie Construction Hébergement et restauration Autres services principalement marchands Services principalement non marchands Ensemble - Auvergne-Rhône-Alpes Ensemble - France hors Mayotte
janv. 2020 -0,3 4,8 5,0 2,0 0,9 1,8 1,9
févr. 2020 -0,2 3,7 5,6 2,2 0,6 1,8 1,8
mars 2020 -10,1 -31,3 -35,1 -12,4 -8,1 -14,5 -13,3
avr. 2020 -27,0 -52,0 -81,4 -31,6 -20,3 -33,8 -33,3
mai 2020 -19,6 -18,3 -70,6 -19,5 -12,3 -21,2 -22,5
juin 2020 -10,0 -4,7 -35,3 -7,9 -4,3 -9,2 -10,3
juil. 2020 -8,1 -3,8 -20,2 -4,8 -2,0 -6,1 -6,8
août 2020 -4,6 0,8 -13,1 -2,7 -1,2 -3,4 -4,5
sept. 2020 -4,9 -3,3 -13,6 -2,7 -0,6 -3,6 -4,4
oct. 2020 -4,7 -3,8 -20,7 -2,8 0,0 -3,9 -4,7
nov. 2020 -4,6 -2,5 -60,2 -9,0 -1,3 -8,9 -9,8
déc. 2020 -3,3 -3,7 -65,9 -4,3 0,4 -7,1 -6,7
janv. 2021 -4,7 5,1 -60,4 -3,4 0,7 -6,0 -4,8
févr. 2021 -3,2 2,4 -65,3 -2,8 1,5 -5,8 -5,0
mars 2021 -2,9 2,3 -65,6 -3,0 1,9 -5,8 -4,9
avr. 2021 -4,5 -1,4 -60,2 -5,7 -2,1 -8,0 -7,9
  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Auvergne-Rhône-Alpes

  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Le volume de transactions par cartes bancaires permet d’approximer la consommation des ménages. Au tout début du mois de janvier 2021, les paiements par cartes bancaires avaient un niveau similaire à l’avant-crise, poussés notamment par le lancement des soldes d’hiver. Ils se sont rapidement érodés en février. Dans la région, sur l’ensemble du premier trimestre, le volume de transactions par cartes bancaires reste en dessous du niveau national (figure 2). Enfin, la consommation grimpe en flèche au début du mois d’avril sur la semaine précédant le troisième confinement. La nouvelle fermeture des commerces dits non-essentiels fait ensuite plonger de nouveau la consommation des ménages, mais moins fortement que lors des deux précédents confinements.

Figure 2Évolution hebdomadaire des montants des transactions par carte bancaire CB par rapport à la même semaine de 2019

en %
Évolution hebdomadaire des montants des transactions par carte bancaire CB par rapport à la même semaine de 2019 (en %)
année semaine premier jour de la semaine Auvergne-Rhône-Alpes France entière
2020 2 06/01/2020 4,1 3,3
2020 3 13/01/2020 3,7 4,1
2020 4 20/01/2020 6,9 6,9
2020 5 27/01/2020 4,7 4,5
2020 6 03/02/2020 2,2 2,8
2020 7 10/02/2020 3,0 2,3
2020 8 17/02/2020 6,8 4,0
2020 9 24/02/2020 -2,4 0,0
2020 10 02/03/2020 -0,1 4,1
2020 11 09/03/2020 7,7 8,3
2020 12 16/03/2020 -44,5 -40,5
2020 13 23/03/2020 -60,0 -57,9
2020 14 30/03/2020 -56,4 -54,4
2020 15 06/04/2020 -47,6 -46,6
2020 16 13/04/2020 -48,0 -48,4
2020 17 20/04/2020 -41,1 -41,5
2020 18 27/04/2020 -44,8 -44,9
2020 19 04/05/2020 -33,5 -34,4
2020 20 11/05/2020 5,0 3,9
2020 21 18/05/2020 -0,4 -1,2
2020 22 25/05/2020 6,6 2,9
2020 23 01/06/2020 2,5 2,5
2020 24 08/06/2020 6,5 4,3
2020 25 15/06/2020 9,1 7,2
2020 26 22/06/2020 -2,0 -4,2
2020 27 29/06/2020 0,8 -1,5
2020 28 06/07/2020 6,6 6,0
2020 29 13/07/2020 8,5 8,7
2020 30 20/07/2020 12,6 12,1
2020 31 27/07/2020 7,1 5,8
2020 32 03/08/2020 20,2 15,5
2020 33 10/08/2020 15,6 12,4
2020 34 17/08/2020 13,0 11,0
2020 35 24/08/2020 6,6 4,9
2020 36 31/08/2020 6,6 6,0
2020 37 07/09/2020 5,7 5,4
2020 38 14/09/2020 4,4 4,6
2020 39 21/09/2020 1,9 0,8
2020 40 28/09/2020 2,0 0,9
2020 41 05/10/2020 2,1 2,4
2020 42 12/10/2020 7,2 7,3
2020 43 19/10/2020 1,2 2,2
2020 44 26/10/2020 -0,9 -2,4
2020 45 02/11/2020 -35,1 -33,5
2020 46 09/11/2020 -30,6 -29,7
2020 47 16/11/2020 -27,8 -28,4
2020 48 23/11/2020 -27,6 -27,0
2020 49 30/11/2020 3,0 4,7
2020 50 07/12/2020 -3,7 -1,7
2020 51 14/12/2020 -10,2 -7,7
2020 52 21/12/2020 -7,7 -1,7
2020 53 28/12/2020 -11,3 -3,3
2021 1 04/01/2021 -8,6 -5,5
2021 2 11/01/2021 -10,8 -6,3
2021 3 18/01/2021 0,0 4,4
2021 4 25/01/2021 -0,6 3,0
2021 5 01/02/2021 -14,2 -7,2
2021 6 08/02/2021 -16,2 -6,3
2021 7 15/02/2021 -10,0 -4,3
2021 8 22/02/2021 -11,2 -6,6
2021 9 01/03/2021 -5,4 0,1
2021 10 08/03/2021 -5,7 -1,9
2021 11 15/03/2021 0,5 1,9
2021 12 22/03/2021 -14,6 -21,6
2021 13 29/03/2021 10,7 4,6
2021 14 05/04/2021 -24,5 -24,5
2021 15 12/04/2021 -13,4 -15,5
2021 16 19/04/2021 -11,4 -13,0
2021 17 26/04/2021 -21,4 -22,8
2021 18 03/05/2021 -4,5 -7,7
2021 19 10/05/2021 -13,1 -10,2
2021 20 17/05/2021 11,7 11,5
2021 21 24/05/2021 17,3 12,0
2021 22 31/05/2021 8,8 9,4
2021 23 07/06/2021 19,5 17,4
2021 24 14/06/2021 17,1 14,4
  • Sources : Cartes bancaires CB, calculs Insee.

Figure 2Évolution hebdomadaire des montants des transactions par carte bancaire CB par rapport à la même semaine de 2019

  • Note : transactions par carte bancaire CB en face-à-face qui n'incluent pas la vente à distance (internet). Les traits pointillés permettent d'identifier les périodes pendant lesquelles les commerces « non-essentiels » étaient fermés sur l'ensemble du territoire métropolitain. Le trait vertical plein indique la dernière semaine de 2020.
  • Champ : France
  • Sources : Cartes bancaires CB, calculs Insee.
Avertissement sur le marché du travail

Les données agrégées utilisées proviennent de Cartes Bancaires CB et couvrent l’essentiel des transactions par cartes bancaires hors transactions sur Internet. Ces informations sont sujettes à certaines limites et diffèrent des données des notes de conjoncture nationales de l’Insee.

Reprise de l’emploi salarié total, sans retrouver le niveau d’avant-crise

En Auvergne-Rhône-Alpes, l’emploi salarié total gagne 15 800 unités au premier trimestre 2021. Cela correspond à une reprise de 0,5 %, plus importante qu’en France hors Mayotte (+ 0,3 %), après une baisse de 0,8 % fin 2020 due au deuxième confinement (figure 3). La croissance trimestrielle concerne uniquement l’emploi privé. L’emploi public diminue de 0,2 % (soit la perte de 1 600 emplois) alors qu’il se maintient au niveau national.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - Auvergne-Rhône-Alpes Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Auvergne-Rhône-Alpes Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2010 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2011 100,2 100,2 100,3 100,3
2ᵉ trim. 2011 100,3 100,3 100,5 100,4
3ᵉ trim. 2011 100,2 100,2 100,4 100,4
4ᵉ trim. 2011 100,3 100,3 100,5 100,4
1ᵉ trim. 2012 100,4 100,3 100,5 100,4
2ᵉ trim. 2012 100,4 100,3 100,4 100,3
3ᵉ trim. 2012 100,7 100,1 100,6 100,1
4ᵉ trim. 2012 100,4 100,0 100,3 99,9
1ᵉ trim. 2013 100,6 100,0 100,3 99,9
2ᵉ trim. 2013 100,7 99,9 100,3 99,7
3ᵉ trim. 2013 100,9 100,1 100,7 99,8
4ᵉ trim. 2013 101,2 100,4 100,9 99,9
1ᵉ trim. 2014 101,2 100,4 100,9 99,9
2ᵉ trim. 2014 101,2 100,4 100,8 99,9
3ᵉ trim. 2014 101,0 100,3 100,6 99,8
4ᵉ trim. 2014 101,4 100,4 100,9 99,8
1ᵉ trim. 2015 101,2 100,4 100,7 99,8
2ᵉ trim. 2015 101,4 100,6 100,9 100,0
3ᵉ trim. 2015 101,6 100,7 101,1 100,1
4ᵉ trim. 2015 101,9 100,9 101,5 100,3
1ᵉ trim. 2016 102,0 101,1 101,7 100,5
2ᵉ trim. 2016 102,3 101,3 102,0 100,8
3ᵉ trim. 2016 102,8 101,6 102,5 101,1
4ᵉ trim. 2016 102,8 101,7 102,6 101,3
1ᵉ trim. 2017 103,3 102,1 103,2 101,8
2ᵉ trim. 2017 103,7 102,4 103,8 102,2
3ᵉ trim. 2017 104,2 102,7 104,4 102,6
4ᵉ trim. 2017 104,7 103,1 105,1 103,2
1ᵉ trim. 2018 104,8 103,2 105,3 103,3
2ᵉ trim. 2018 104,8 103,3 105,4 103,5
3ᵉ trim. 2018 104,9 103,4 105,5 103,7
4ᵉ trim. 2018 105,5 103,7 106,2 104,1
1ᵉ trim. 2019 105,9 104,1 106,7 104,6
2ᵉ trim. 2019 105,8 104,3 106,6 104,8
3ᵉ trim. 2019 106,0 104,5 106,8 105,1
4ᵉ trim. 2019 106,6 104,9 107,6 105,5
1ᵉ trim. 2020 104,3 102,9 104,6 102,9
2ᵉ trim. 2020 103,8 102,0 104,2 102,2
3ᵉ trim. 2020 105,6 103,8 106,1 103,9
4ᵉ trim. 2020 104,7 103,7 104,9 103,7
1ᵉ trim. 2021 105,3 104,0 105,7 104,2
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

La région n’a toujours pas retrouvé son niveau d’avant-crise, fin 2019 : 39 000 emplois ont été perdus soit une baisse de 1,3 %, plus marquée qu’en France (– 0,8 %), la région ayant particulièrement subi les effets du deuxième confinement, fin 2020.

Les départements savoyards ont du mal à se relever

À l’exception de la Haute-Loire en légère diminution (– 0,1 %), les départements de la région gagnent des salariés sur les trois premiers mois de l’année. La Savoie (+ 1,0 %) et la Drôme (+ 1,4 %) se redressent sur ces trois mois, grâce à la reprise du secteur tertiaire pour la première et à l’intérim pour la seconde.

En comparant la situation actuelle à l’avant-crise, la Drôme est le seul département à retrouver le niveau de fin 2019. Les pertes restent particulièrement élevées dans les deux Savoie (– 7,9 % pour la Savoie et – 4,5 % pour la Haute-Savoie). Avec une activité pour partie dépendante du tourisme hivernal, ces deux départements ont considérablement ressenti les effets du deuxième confinement au dernier trimestre 2020.

L’intérim continue de panser ses plaies

Dans la région, l’emploi intérimaire augmente de 3,1 % ce trimestre, bien plus que dans l’ensemble du pays (+ 0,3 %). Cette croissance s’explique en grande partie par la progression drômoise à hauteur de 17,5 %, correspondant à plus d’un tiers des gains régionaux. Mais un ralentissement s’observe par rapport à la fin 2020 (+ 5,5 % au trimestre précédent dans la région).

Principal secteur d’ajustement de l’emploi, l’intérim a subi la crise sanitaire de plein fouet. Son niveau actuel n’a toujours pas rejoint sa position d’avant-crise (– 2,0 %). Bien que la région ait globalement moins perdu que la France (– 5,0 %), la situation est très disparate dans les départements. L’Allier et la Drôme dépassent largement le niveau de fin 2019 (respectivement + 9,3 % et + 7,9 %) alors que l’Ardèche, le Cantal, le Rhône et les départements savoyards subissent des reculs compris entre 3,5 % et 17,1 %.

Construction et tertiaire non marchand ont largement dépassé le niveau d’avant-crise

1 100 salariés viennent renforcer le secteur industriel en Auvergne-Rhône-Alpes, soit une augmentation de 0,2 % ce trimestre, plus rapide qu’au national (+ 0,1 %) (figure 4). Alors que les secteurs de l’énergie et de l’agroalimentaire consolident leurs effectifs (respectivement + 1,0 % et + 1,1 %), ceux de la fabrication d’équipements électroniques et d’autres produits industriels se stabilisent. Seule la branche de la fabrication de matériels de transport continue de s’affaisser (– 0,2 %). L’emploi industriel en Haute-Loire, dans le Cantal ainsi qu’en Haute-Savoie est en repli. Le Rhône est stable et les autres départements sont en croissance, allant jusqu’à + 0,9 % dans le Puy-de-Dôme.

Figure 4Emploi salarié par secteur

Emploi salarié par secteur
Secteur d’activité Effectif au 1er trimestre 2021 Évolution par rapport au 4e trimestre 2020 Évolution par rapport à l’avant-crise (T4-2019) (en %)
En effectif En % France hors Mayotte (en %)
Agriculture 25 100 -100 -0,3 -1,1 1,5
Industrie 482 900 1 100 0,2 0,1 -1,4
Construction 190 500 2 500 1,3 1,4 3,5
Tertiaire marchand hors intérim 1 279 600 7 600 0,6 0,4 -3,5
Intérim 107 500 3 200 3,1 0,3 -2,0
Tertiaire non marchand 937 700 1 300 0,1 0,2 1,0
Ensemble 3 023 200 15 800 0,5 0,3 -1,3
  • Note : données corrigées des variations saisonnières et arrondies pour les effectifs.
  • Avertissement : les données du secteur agricole sont provisoires suite à des difficultés de traitement par la MSA. L’Insee réalise une estimation, en prolongeant les tendances des trimestres précédents et à partir des déclarations administratives.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Source : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

L’industrie, à l’arrêt presque complet au premier confinement, n’a pas récupéré son niveau d’emploi de fin 2019. L’emploi a diminué de 1,4 % dans la région (– 1,8 % en France). Seule l’Ardèche dépasse les effectifs d’avant-crise de 0,3 %.

Avec 2 500 salariés supplémentaires début 2021, l’emploi dans la construction se porte bien dans la région, soit une hausse de 1,3 % à peine plus faible qu’au national (+ 1,4 %). Depuis le début de la crise, ce secteur n’a subi qu’un court arrêt au premier trimestre 2020 et il est en constante augmentation depuis. Il compte en effet 3,5 % de salariés en plus que fin 2019. Tous les départements suivent cette tendance. L’Ain et le Cantal, avec des hausses respectives de 0,4 % et 0,8 %, sont les moins dynamiques. Les départements savoyards ont les plus grosses évolutions à hauteur de 5,7 % et 4,9 %.

Le secteur marchand hors intérim, concernant plus de 4 salariés sur 10 dans la région, retrouve une dynamique positive au premier trimestre (+ 0,6 %, soit + 7 600 emplois) après une fin d’année difficile marquée par le deuxième confinement (– 2,7 % au quatrième trimestre). Tous les départements contribuent à cette hausse, avec une croissance comprise entre 0,2 % en Haute-Savoie et dans l’Allier et 1,0 % en Savoie et dans la Drôme. Cependant, depuis le début de la crise, l’emploi tertiaire marchand n’est pas parvenu à remonter au niveau d’avant-crise. La baisse, depuis fin 2019, se chiffre à 3,5 % dans la région, qui se trouve bien plus affectée que la France (– 2,0 %). Cette évolution représente plus de 46 000 salariés régionaux en moins. Près des deux tiers d’entre eux travaillaient dans l’hébergement-restauration, secteur chutant de 21,0 % depuis le début de la pandémie. L’information-communication reste l’unique branche ayant dépassé son niveau de fin 2019 (+ 3,0 %). Savoie et Haute-Savoie, zones à fortes activités touristiques notamment hivernales, sont les plus loin de leur effectif d’avant-crise (respectivement – 18,2 % et – 9,9 %).

Le tertiaire non marchand, dont un tiers appartient au secteur privé, gagne plus de 1 300 salariés soit une hausse de 0,1 %, moins accentuée qu’en France hors Mayotte. La situation est inégale selon les territoires : alors que le Rhône, la Drôme et la Savoie se développent à des rythmes supérieurs à 0,5 %, l’Allier, le Cantal, l’Isère et la Haute-Loire reculent d’au moins 0,5 %.

Ce secteur, comprenant entre autres le personnel médical, recherché en période de pandémie, a dépassé son niveau de fin 2019 au-delà de 1 %, soit 9 600 salariés en plus. L’Allier et le Cantal n’ont toutefois pas retrouvé l’effectif employé avant la crise.

Avertissement

L’introduction de la Déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut transitoirement affecter les comportements déclaratifs des entreprises. Durant la phase de montée en charge de la DSN, des adaptations sont réalisées dans la chaîne de traitement statistique des estimations d’emploi afin de tenir compte de ces changements. Ces modifications sont susceptibles de générer des révisions accrues sur les données. Par ailleurs, depuis le premier trimestre 2017, les données sont établies en coproduction avec l’Acoss (champ hors intérim) et la Dares (sur l’intérim).

La Haute-Savoie et la Savoie subissent une forte hausse du taux de chômage

À la fin du premier trimestre 2021, le taux de chômage régional s’élève à 7,3 % de la population active, soit 0,8 point de moins que dans la France hors Mayotte. Ce taux progresse de 0,3 point dans la région, plus fortement qu’en France (+ 0,1 point) (figure 5). De ce fait, Auvergne-Rhône-Alpes est la région métropolitaine où le taux de chômage croît le plus. Avec l’Île-de-France, ce sont les seules à ne pas retrouver le niveau d’avant-crise (7,1 % fin 2019).

Figure 5Taux de chômage

en %
Taux de chômage (en %)
Auvergne-Rhône-Alpes France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2010 7,9 9,2
1ᵉ trim. 2011 7,9 9,2
2ᵉ trim. 2011 7,8 9,1
3ᵉ trim. 2011 7,9 9,2
4ᵉ trim. 2011 8,0 9,3
1ᵉ trim. 2012 8,2 9,5
2ᵉ trim. 2012 8,4 9,7
3ᵉ trim. 2012 8,4 9,8
4ᵉ trim. 2012 8,8 10,2
1ᵉ trim. 2013 8,9 10,3
2ᵉ trim. 2013 9,0 10,5
3ᵉ trim. 2013 8,8 10,3
4ᵉ trim. 2013 8,6 10,1
1ᵉ trim. 2014 8,7 10,1
2ᵉ trim. 2014 8,7 10,2
3ᵉ trim. 2014 8,8 10,3
4ᵉ trim. 2014 9,0 10,5
1ᵉ trim. 2015 8,9 10,3
2ᵉ trim. 2015 9,1 10,5
3ᵉ trim. 2015 9,0 10,3
4ᵉ trim. 2015 8,9 10,2
1ᵉ trim. 2016 8,9 10,2
2ᵉ trim. 2016 8,8 10,0
3ᵉ trim. 2016 8,6 9,9
4ᵉ trim. 2016 8,8 10,0
1ᵉ trim. 2017 8,3 9,6
2ᵉ trim. 2017 8,3 9,5
3ᵉ trim. 2017 8,3 9,5
4ᵉ trim. 2017 7,7 9,0
1ᵉ trim. 2018 7,9 9,2
2ᵉ trim. 2018 7,8 9,1
3ᵉ trim. 2018 7,8 9,0
4ᵉ trim. 2018 7,5 8,7
1ᵉ trim. 2019 7,5 8,7
2ᵉ trim. 2019 7,3 8,4
3ᵉ trim. 2019 7,4 8,5
4ᵉ trim. 2019 7,1 8,1
1ᵉ trim. 2020 6,8 7,8
2ᵉ trim. 2020 6,4 7,1
3ᵉ trim. 2020 8,1 9,1
4ᵉ trim. 2020 7,0 8,0
1ᵉ trim. 2021 7,3 8,1
  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.

Figure 5Taux de chômage

  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.

Dans les départements, le taux de chômage est compris entre 4,6 % dans le Cantal et 8,7 % en Ardèche. L’Allier et la Drôme ont, tout comme l’Ardèche, un taux supérieur au national. Sur un trimestre, le taux de chômage a rebondi très fortement en Savoie (+ 1,3 point) et en Haute-Savoie (+ 0,6 point), tout en se maintenant sous le seuil national.

Du fait de cette hausse conjuguée à celle du troisième trimestre 2020, ces départements savoyards sont loin de retrouver leur niveau d’avant-crise (+ 1,7 point en Savoie et + 1,2 point en Haute-Savoie). L’Ain est 0,2 point au-dessus du niveau de fin 2019, alors que l’Isère et le Rhône sont stables sur cette même période. Au contraire, les autres départements sont en deçà du taux précédent la crise sanitaire.

Avertissement

À compter du premier trimestre 2021, la refonte de l’enquête Emploi entraîne une révision du taux de chômage dans chaque DOM relativement plus importante qu’en métropole (tout en restant dans l’intervalle de confiance des estimations habituelles du taux de chômage) : – 0,5 point en Guadeloupe, 0,6 point en Martinique, – 1,9 point en Guyane et + 0,1 point à La Réunion (contre 0,0 point sur la France entière). Cette rupture est due à de multiples facteurs, notamment un changement du questionnaire et de concept sur le taux d’emploi et l’introduction d’internet comme mode de réponse en ré interrogation. Afin de préserver la continuité temporelle des indicateurs, la rupture a été rétropolée dans les séries longues trimestrielles de chaque DOM depuis 2014. Les séries présentées dans cette publication sont donc « sans rupture ». À ce stade cependant, les corrections qui ont été apportées aux séries passées des DOM doivent être considérées comme provisoires, car elles ont été déterminées sur de petits échantillons, avec donc une incertitude plus importante que pour celles déterminées pour la France entière (hors Mayotte). Elles sont donc susceptibles d’être revues au printemps 2022, au moment de la publication des résultats annuels de 2021, après une seconde étape d’analyse des ruptures de série.

Les jeunes peinent à trouver un emploi

Le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois de catégorie A (sans emploi) a atteint 412 000 personnes à la fin du mois de mars 2021, en augmentation sur un trimestre dans la région (+ 1,1 %) alors qu’il décroît de 0,4 % en France. Il est supérieur de près de 41 000 aux chiffres connus fin 2019. Cette hausse est à la fois le fait d’une augmentation de la demande d’emploi des jeunes de moins de 25 ans (+ 3,2 %) mais également, dans une moindre mesure, des plus de 50 ans (+ 0,9 %) (figure 6). La hausse du nombre de demandeurs d’emploi est particulièrement marquée en Savoie (+ 10,8 % tous âges confondus) et Haute-Savoie (+ 4,5 %).

Figure 6Évolution du nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois par âge

base 100 au 1ᵉʳ trimestre 2015
Évolution du nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois par âge (base 100 au 1ᵉʳ trimestre 2015)
Date Moins de 25 ans - France Moins de 25 ans - Auvergne-Rhône-Alpes 50 ans ou plus - France 50 ans ou plus – Auvergne-Rhône-Alpes
2015-T1 100,0 100,0 100,0 100,0
2015-T2 100,2 101,0 103,1 103,1
2015-T3 98,2 99,4 105,2 105,7
2015-T4 97,9 99,8 107,0 107,6
2016-T1 96,7 98,1 107,8 108,4
2016-T2 95,3 96,6 108,6 108,9
2016-T3 94,3 95,9 110,2 110,7
2016-T4 92,6 94,8 112,3 113,0
2017-T1 92,2 94,2 114,0 114,8
2017-T2 92,3 94,4 115,3 116,4
2017-T3 92,1 93,8 116,9 118,3
2017-T4 92,4 93,3 117,9 119,6
2018-T1 92,1 93,2 118,8 120,6
2018-T2 91,8 93,3 119,6 121,3
2018-T3 91,6 93,9 120,5 122,3
2018-T4 90,9 93,1 120,8 122,4
2019-T1 91,0 93,3 121,4 123,2
2019-T2 90,8 93,7 121,2 123,6
2019-T3 88,1 90,5 120,8 123,4
2019-T4 86,2 88,9 120,3 123,0
2020-T1 89,5 94,8 121,6 124,9
2020-T2 99,8 104,1 125,1 128,8
2020-T3 93,6 96,3 125,3 129,2
2020-T4 92,5 96,7 125,7 131,0
2021-T1 92,8 97,8 126,5 132,0
  • Note : données CVS-CJO. Catégories A, B et C.
  • Source : Pôle emploi, Dares, STMT.

Figure 6Évolution du nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois par âge

  • Note : données CVS-CJO. Catégories A, B et C.
  • Source : Pôle emploi, Dares, STMT.

En revanche, la hausse du nombre de demandeurs d’emploi des catégories B et C (en activité partielle) est plus contenue : + 0,7 % en Auvergne-Rhône-Alpes contre + 0,9 % au national. L’évolution dans ces catégories concerne peu les jeunes (– 0,8 % dans la région) mais beaucoup plus les personnes de plus de 50 ans (+ 1,7 %).

Les autorisations de constructions chutent sur les douze derniers mois

En Auvergne-Rhône-Alpes, entre avril 2020 et mars 2021, 53 800 permis de construire de logements neufs ont été délivrés dans la région. La crise sanitaire marquant les douze derniers mois, ce cumul annuel est en fort repli par rapport à l’année précédente (– 20,8 %). La baisse est également très marquée au niveau national, mais de plus faible ampleur qu’en région (– 15,2 %). Côté départements, la Haute-Savoie enregistre la plus forte baisse (– 33,0 %) et se maintient tout juste au-dessus des 10 000 unités. Le Puy-de-Dôme et la Drôme suivent de près (respectivement – 30,8 % et – 27,6 %). Seules l’Ardèche et la Haute-Loire restent stables, mais représentent un faible poids dans le total régional.

Sur la même période, la région totalise 50 900 mises en chantier. Le nombre de logements commencés ne recule que très légèrement dans la région : – 0,7 % par rapport au cumul annuel de l’année précédente, contre – 2,2 % en France. La Loire (+ 20,9 %), la Drôme (+ 17,6 %) et la Savoie (+ 7,4 %) tirent la région vers le haut, tandis que la Haute-Savoie et le Puy-de-Dôme pâtissent d’une année peu profitable, avec respectivement – 10,1 % et – 7,9 %. Les autres départements restent proches de la stabilité.

L’entrepreneuriat en recul début 2021

Au premier trimestre 2021, 28 700 entreprises ont été créées en Auvergne-Rhône-Alpes. Par rapport au trimestre précédent, les créations régionales se replient de 7,0 %, alors qu’elles progressent de 1,8 % en France (figure 7). Les services représentent la moitié des créations d’entreprises régionales, mais leur part a diminué l’année dernière au profit du commerce, qui représente maintenant près du tiers du total régional. Le reste se partage entre la construction et l’industrie.

Figure 7Créations d'entreprises

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Créations d'entreprises (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Auvergne-Rhône-Alpes hors micro-entrepreneurs France entière hors micro-entrepreneurs Auvergne-Rhône-Alpes y compris micro-entrepreneurs France entière y compris micro-entrepreneurs
4ᵉ trim. 2010 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2011 99,3 98,9 90,6 91,9
2ᵉ trim. 2011 97,7 98,7 89,7 92,4
3ᵉ trim. 2011 97,9 99,6 90,8 92,9
4ᵉ trim. 2011 99,3 99,2 92,1 93,3
1ᵉ trim. 2012 97,4 95,4 93,8 94,6
2ᵉ trim. 2012 92,1 92,3 91,7 93,5
3ᵉ trim. 2012 91,9 92,6 92,1 93,4
4ᵉ trim. 2012 93,5 92,6 90,2 90,5
1ᵉ trim. 2013 103,0 100,1 88,3 90,9
2ᵉ trim. 2013 105,4 101,7 92,1 91,6
3ᵉ trim. 2013 103,3 101,9 90,0 90,4
4ᵉ trim. 2013 105,6 103,4 93,3 92,3
1ᵉ trim. 2014 106,4 103,3 93,5 92,6
2ᵉ trim. 2014 107,0 104,4 93,5 92,8
3ᵉ trim. 2014 106,4 103,1 96,3 94,5
4ᵉ trim. 2014 103,8 102,2 94,6 93,8
1ᵉ trim. 2015 87,6 93,6 87,1 88,0
2ᵉ trim. 2015 87,6 94,3 87,3 88,5
3ᵉ trim. 2015 92,7 97,4 89,5 89,2
4ᵉ trim. 2015 91,9 97,6 90,7 90,0
1ᵉ trim. 2016 93,4 102,1 90,0 92,3
2ᵉ trim. 2016 94,7 103,6 94,3 95,2
3ᵉ trim. 2016 94,1 102,5 90,9 93,5
4ᵉ trim. 2016 95,1 104,1 91,5 92,6
1ᵉ trim. 2017 96,6 104,5 95,1 95,2
2ᵉ trim. 2017 97,4 104,9 94,9 96,2
3ᵉ trim. 2017 97,1 107,0 100,5 101,5
4ᵉ trim. 2017 104,6 111,5 105,4 108,0
1ᵉ trim. 2018 103,5 111,8 109,7 112,1
2ᵉ trim. 2018 103,4 113,4 112,9 116,9
3ᵉ trim. 2018 102,0 111,6 118,7 117,5
4ᵉ trim. 2018 104,1 112,7 123,4 121,9
1ᵉ trim. 2019 107,9 121,6 134,3 133,9
2ᵉ trim. 2019 108,2 120,1 136,9 134,5
3ᵉ trim. 2019 109,6 120,8 144,1 138,7
4ᵉ trim. 2019 106,9 121,8 153,2 146,9
1ᵉ trim. 2020 104,2 115,4 133,5 130,0
2ᵉ trim. 2020 78,6 84,6 112,1 110,1
3ᵉ trim. 2020 119,0 131,4 168,3 167,3
4ᵉ trim. 2020 121,3 131,6 174,4 169,2
1ᵉ trim. 2021 124,6 135,8 162,1 172,3
  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 7Créations d'entreprises

  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

La baisse régionale s’explique par une chute de 11,4 % du nombre de créations sous le statut de microentrepreneurs ce trimestre. Ce repli est commun à tous les grands secteurs économiques, mais c’est dans le commerce qu’il est le plus marqué (– 12,9 %). Les autres branches suivent de près. Au niveau national, les créations sous le statut de microentrepreneurs progressent de 1,1 % et, à l’inverse de la région, le commerce porte l’essentiel la croissance. Malgré leur repli, les microentrepreneurs représentent les deux tiers des créations. Hors microentrepreneurs, les créations d’entreprises classiques s’accroissent de 2,7 % ce trimestre, poussées par le commerce (+ 7,7 %) et la construction (+ 4,3 %).

En dépit du contexte et du repli en début d’année, le nombre de créations reste supérieur à celui d’avant-crise. Au premier trimestre 2021, il est 6 % plus élevé que celui du quatrième trimestre 2019, qui constituait déjà un point haut depuis plusieurs années.

Enfin, les défaillances d’entreprises continuent de s’affaisser. Entre avril 2020 et mars 2021, 3 000 jugements ont été rendus, soit près de deux fois moins que lors du cumul annuel précédent. Les défaillances du mois d’avril semblent toutefois laisser pressentir une recrudescence, que ce soit en France ou en région.

Tourisme : une quasi-absence de saison hivernale qui pèse lourd

Dans la région, durant l’hiver 2020‑2021, la fermeture administrative des stations de ski et la réduction du tourisme d’affaires entraînent une chute de la fréquentation touristique. Au premier trimestre 2021, les hôtels ont enregistré trois fois moins de nuitées que sur une même période hors crise, alors que seuls quatre hôtels sur dix sont fermés. Ce repli de la fréquentation a de lourdes conséquences économiques sur les hôtels et sur les restaurants, limités à la vente à emporter : par rapport à janvier-mars 2019, leur chiffre d’affaires chute d’environ 75 %. Enfin, le volume d’heures travaillées dans ces deux branches ne redécolle pas. Dans la restauration comme dans l’hébergement, en comparaison avec début 2019, le nombre d’heures rémunérées est divisé par trois.

Encadré 1 - Contexte international – En 2021, l’activité économique dépend encore largement des conditions sanitaires

Début 2021, la conjoncture économique est restée marquée par la crise sanitaire, avec des contrastes entre les pays. Aux États-Unis, le rebond économique a été porté par l’allègement des restrictions sanitaires et les plans de relance massifs, tandis que l’activité chinoise s’est appuyée sur la vigueur de ses exportations. À l’inverse en Europe, les restrictions ont pesé sur l’activité, en recul dans les principales économies et particulièrement en Allemagne et au Royaume-Uni, soumis à des confinements. Sur l’ensemble de l’année 2021, l’activité économique se redresserait dans les principales économies européennes, sous l’hypothèse de stabilisation de la situation sanitaire.

Encadré 2 - Contexte national – En France, l’activité a stagné au premier trimestre 2021, marqué par un renforcement progressif des restrictions sanitaires

La dégradation de la situation sanitaire a conduit au premier trimestre à un renforcement progressif des mesures de restrictions (couvre-feu avancé à 18h, fermetures de centres commerciaux, confinements locaux). Dans ce contexte, l’activité a stagné (– 0,1 % par rapport au trimestre précédent, soit – 4,7 % par rapport à son niveau du quatrième trimestre 2019), se dégradant légèrement au mois le mois, notamment dans les services. La consommation des ménages a été quasi-stable elle aussi (+ 0,1 % par rapport au trimestre précédent, soit – 6,8 % sous son niveau d’avant-crise). En particulier, les restrictions ont pénalisé la consommation de biens, après son dynamisme de fin 2020, tandis que les fermetures d’activité mises en place à l’automne 2020 et maintenues tout l’hiver ont continué de plomber la consommation en hébergement-restauration et en services de transport ou de loisirs.

Publication rédigée par :Frédéric Lahi, Annelise Robert (Insee)

Pour en savoir plus

« Fin 2020, l’emploi régional recule plus fortement qu’en France », Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes n° 26, mars 2021

« Une économie fragile à l’aube de la deuxième vague », Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes n° 25, janvier 2021

« Retour en surface », Note de conjoncture, Insee, juillet 2021

Point de conjoncture du 06 mai 2021

Note de conjoncture du 11 mars 2021