Comptes de l'agriculture en 2020 Comptes nationaux annuels - base 2014

Chiffres détaillés
Paru le :Paru le07/07/2021
Xavier Guillet, Philippe Lauraire (Insee)
- Juillet 2021

Il s'agit de comptes spécifiques relatifs à la branche « Agriculture » dont les modalités d'élaboration diffèrent de celles des comptes nationaux.

Le compte provisoire de l'agriculture pour 2020 Forte baisse de la production céréalière

Xavier Guillet, Philippe Lauraire (Insee)

En 2020, la production agricole en valeur diminue de 1,9 %. La crise sanitaire a globalement moins touché l’agriculture que les autres activités économiques, même si l’impact sur les conditions de production des filières est bien réel. Ses effets sur la demande sont difficiles à mesurer du fait du repli sur la consommation à domicile, entraîné par le confinement et la fermeture des cafés et restaurants. Les conditions météorologiques restent néanmoins le facteur dominant du recul de la production végétale, en particulier de celle de céréales (– 8,9 %). La valeur de la production animale décroît plus modérément de 0,9 %, la hausse des volumes ne compensant pas entièrement la baisse des prix.

Dans le même temps, les consommations intermédiaires des agriculteurs diminuent de 2,0 % du fait essentiellement de la moindre consommation d’engrais et de la baisse des prix de l’énergie. De même que la production, la valeur ajoutée de la branche agricole se replie. Au total, d’après les estimations du compte provisoire de l’agriculture, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif diminuerait de 3,3 % en 2020 en termes réels, après une baisse de 5,1 % en 2019.

Avertissement

Le compte de l’agriculture présenté ici décrit les performances de l’agriculture en tant qu’activité économique. Est estimée notamment la valeur ajoutée, soit la richesse créée par cette activité. Augmenté des subventions et net des impôts au titre de son exercice, ce résultat est qualifié de valeur ajoutée brute au coût des facteurs.

Il ne constitue pas une mesure du revenu disponible des ménages dont la personne de référence est agriculteur.

La production céréalière chute, du fait de conditions climatiques défavorables

En 2020, la production de la hors baisserait en valeur (– 1,9 % ; figures 1, 2 et 3). Les productions végétale et animale se contractent. Le repli de la production végétale (– 2,4 %) est toutefois nettement plus marqué que celui de la production animale (– 0,9 %). En effet, la récolte céréalière a pâti de conditions climatiques défavorables (figure 4).

La production animale fléchit modérément en valeur du fait de la baisse des prix des porcins, du lait et des œufs (figure 5).

Figure 1 - Évolution de la production agricole hors subventions en 2019 et 2020

en %
Figure 1 - Évolution de la production agricole hors subventions en 2019 et 2020 (en %) - Lecture : en 2020, la valeur de la production agricole hors subventions baisse de 1,9 % par rapport à 2019.
2019 2020
Valeur -0,4 -1,9
Volume -0,7 -2,9
Prix 0,3 1,0
  • Lecture : en 2020, la valeur de la production agricole hors subventions baisse de 1,9 % par rapport à 2019.
  • Source : Insee, compte provisoire de l’agriculture arrêté en juin 2021.

Figure 1 - Évolution de la production agricole hors subventions en 2019 et 2020

  • Lecture : en 2020, la valeur de la production agricole hors subventions baisse de 1,9 % par rapport à 2019.
  • Source : Insee, compte provisoire de l’agriculture arrêté en juin 2021.

Figure 2 - Contributions à la variation en valeur de la production hors subventions en 2019 et 2020

en points de %
Figure 2 - Contributions à la variation en valeur de la production hors subventions en 2019 et 2020 (en points de %) - Lecture : la valeur de la production agricole totale hors subventions diminue de 1,9 % en 2020. La production de céréales contribue négativement à cette variation à hauteur de – 1,3 point.
2019 2020
Ensemble -0,4 -1,9
Produits végétaux
Céréales 0,4 -1,3
Autres plantes industrielles¹, y c. betteraves -0,2 -0,3
Vin -2,8 -0,3
Fourrages 0,4 -0,1
Fruits 0,1 0,2
Légumes, pommes de terre, plantes et fleurs 0,9 0,2
Oléagineux et protéagineux -0,4 0,3
Produits animaux
Volailles et œufs -0,1 -0,2
Bétail 0,4 -0,2
Lait et autres produits de l'élevage 0,5 0,1
Services 0,3 -0,2
  • 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, cannes à sucre, etc.
  • Note : les produits sont classés par ordre croissant de leur contribution à l’évolution 2020/2019.
  • Lecture : la valeur de la production agricole totale hors subventions diminue de 1,9 % en 2020. La production de céréales contribue négativement à cette variation à hauteur de – 1,3 point.
  • Source : Insee, compte provisoire de l’agriculture arrêté en juin 2021.

Figure 2 - Contributions à la variation en valeur de la production hors subventions en 2019 et 2020

  • 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, cannes à sucre, etc.
  • Note : les produits sont classés par ordre croissant de leur contribution à l’évolution 2020/2019.
  • Lecture : la valeur de la production agricole totale hors subventions diminue de 1,9 % en 2020. La production de céréales contribue négativement à cette variation à hauteur de – 1,3 point.
  • Source : Insee, compte provisoire de l’agriculture arrêté en juin 2021.

Figure 3 - De la production à la valeur ajoutée

Figure 3 - De la production à la valeur ajoutée
Valeur 2020 (en milliards d'euros) Évolution 2020/2019 (en %)
Volume Prix Valeur
Production hors subventions (a) 75,5 -2,9 +1,0 -1,9
Produits végétaux 44,3 -4,8 +2,5 -2,4
Céréales 10,0 -18,8 +12,2 -8,9
Oléagineux, protéagineux 2,4 -0,9 +12,2 +11,3
Autres plantes industrielles¹ 1,1 -16,2 -2,9 -18,6
Fourrages 5,4 +1,9 -3,5 -1,7
Légumes, pommes de terre, plantes et fleurs 10,2 +0,4 +0,9 +1,3
Fruits 3,3 -6,3 +10,8 +3,7
Vins 11,9 +1,4 -3,4 -2,0
Produits animaux 26,3 +0,4 -1,3 -0,9
Bétail (bovins, porcins, ovins, caprins, équidés) 11,0 +0,2 -1,4 -1,2
Volailles, œufs 4,6 -1,0 -2,5 -3,5
Lait et autres produits de l'élevage 10,7 +1,2 -0,6 +0,6
Services² 4,9 -3,0 -0,2 -3,2
Subventions sur les produits (b) 1,1 -1,6 -0,6 -2,2
Production au prix de base (c) = (a) + (b) 76,6 -2,9 +1,0 -1,9
Consommations intermédiaires, dont : (d) 45,5 -0,6 -1,4 -2,0
achats 38,3 -1,5 -1,4 -2,8
Valeur ajoutée brute (e) = (c) - (d) 31,1 -6,3 +4,7 -1,8
Subventions d'exploitation 7,8 -5,6
Autres impôts sur la production 1,6 -4,0
dont impôts fonciers 0,9 -7,4
Valeur ajoutée brute au coût des facteurs 37,4 -2,6
Emploi agricole³ -1,7
Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif -0,9
Prix du produit intérieur brut +2,5
Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif en termes réels -3,3
  • 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, cannes à sucre, etc.
  • 2. Production des entreprises de travaux agricoles, des coopératives d’utilisation de matériel agricole, services entre agriculteurs, agritourisme, etc.
  • 3. Mesuré en unités de travail annuel (équivalents temps plein de l’agriculture).
  • Source : Insee, compte provisoire de l’agriculture arrêté en juin 2021.

Figure 4 - Contributions à la variation en volume de la production hors subventions en 2019 et 2020

en points de %
Figure 4 - Contributions à la variation en volume de la production hors subventions en 2019 et 2020 (en points de %) - Lecture : le volume de la production agricole totale hors subventions diminue de 2,9 % en 2020. La production de céréales contribue négativement à cette variation à hauteur de – 2,7 points.
2019 2020
Ensemble -0,7 -2,9
Produits végétaux
Céréales 2,0 -2,7
Autres plantes industrielles¹, y c. betteraves 0,0 -0,3
Vin -2,6 0,2
Fourrages -0,2 0,1
Fruits 0,2 -0,3
Légumes, pommes de terre, plantes et fleurs 0,6 0,1
Oléagineux et protéagineux -0,5 0,0
Produits animaux
Volailles et œufs -0,1 -0,1
Bétail -0,3 0,0
Lait et autres produits de l'élevage 0,0 0,2
Services 0,2 -0,2
  • 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
  • Note : l’ordre des produits (classés par ordre croissant de leur contribution à l’évolution en valeur 2020/2019) est identique à celui de la figure 2.
  • Lecture : le volume de la production agricole totale hors subventions diminue de 2,9 % en 2020. La production de céréales contribue négativement à cette variation à hauteur de – 2,7 points.
  • Source : Insee, compte provisoire de l’agriculture arrêté en juin 2021.

Figure 4 - Contributions à la variation en volume de la production hors subventions en 2019 et 2020

  • 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
  • Note : l’ordre des produits (classés par ordre croissant de leur contribution à l’évolution en valeur 2020/2019) est identique à celui de la figure 2.
  • Lecture : le volume de la production agricole totale hors subventions diminue de 2,9 % en 2020. La production de céréales contribue négativement à cette variation à hauteur de – 2,7 points.
  • Source : Insee, compte provisoire de l’agriculture arrêté en juin 2021.

Figure 5 - Contributions à la variation du prix de la production hors subventions en 2019 et 2020

en points de %
Figure 5 - Contributions à la variation du prix de la production hors subventions en 2019 et 2020 (en points de %) - Lecture : le prix de la production agricole totale hors subventions augmente de 1,0 % en 2020. La production de lait et autres produits de l’élevage contribue négativement à cette variation à hauteur de – 0,1 point.
2019 2020
Ensemble 0,3 1,0
Produits végétaux
Céréales -1,6 1,4
Autres plantes industrielles¹, y c. betteraves -0,2 0,0
Vin -0,1 -0,6
Fourrages 0,6 -0,3
Fruits -0,1 0,4
Légumes, pommes de terre, plantes et fleurs 0,3 0,1
Oléagineux et protéagineux 0,1 0,3
Produits animaux
Volailles et œufs 0,0 -0,2
Bétail 0,8 -0,2
Lait et autres produits de l'élevage 0,5 -0,1
Services 0,1 0,0
  • 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
  • Note : l’ordre des produits (classés par ordre croissant de leur contribution à l’évolution en valeur 2020/2019) est identique à celui de la figure 2.
  • Lecture : le prix de la production agricole totale hors subventions augmente de 1,0 % en 2020. La production de lait et autres produits de l’élevage contribue négativement à cette variation à hauteur de – 0,1 point.
  • Source : Insee, compte provisoire de l’agriculture arrêté en juin 2021.

Figure 5 - Contributions à la variation du prix de la production hors subventions en 2019 et 2020

  • 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
  • Note : l’ordre des produits (classés par ordre croissant de leur contribution à l’évolution en valeur 2020/2019) est identique à celui de la figure 2.
  • Lecture : le prix de la production agricole totale hors subventions augmente de 1,0 % en 2020. La production de lait et autres produits de l’élevage contribue négativement à cette variation à hauteur de – 0,1 point.
  • Source : Insee, compte provisoire de l’agriculture arrêté en juin 2021.

Production végétale : forte baisse du volume des céréales

La production végétale (hors subventions) diminue en volume de 4,8 %, du fait du recul de la production de céréales (– 18,8 %) affectée par les conditions climatiques. Elle baisse nettement pour le blé tendre (– 26,1 %) et l’orge (– 24,1 %), mais croît pour le maïs (+ 6,6 %) en lien avec l’augmentation des surfaces. La production de fruits se replie (– 6,3 %), pénalisée notamment par la trop grande douceur hivernale et le gel printanier, ainsi que celle de légumes (– 3,1 %). La production des betteraves industrielles chute (– 30,8 %) affectée par le virus de la jaunisse. En revanche, la production de pommes de terre croît de nouveau (+ 3,4 %). Enfin, la récolte d’oléagineux est stable tandis que la production des protéagineux se replie nettement (– 9,8 %). Celle de vins croît légèrement en volume (+ 1,4 %) après deux années particulièrement heurtées, favorisée par les conditions météorologiques, bien que certaines interprofessions aient décidé de ne pas vendanger pour soutenir les prix.

En 2020, le prix de la production végétale (hors subventions) rebondit (+ 2,5 %). Les prix des céréales (+ 12,2 %) sont soutenus par la demande mondiale de pays structurellement importateurs pour constituer des stocks de précaution. Ceux des fruits se sont renchéris (+ 10,8 %) ainsi que ceux des légumes (+ 6,7 %), en raison probablement de surcoûts liés aux difficultés rencontrées par les filières, et de la consommation à domicile accrue. En revanche, le prix des pommes de terre se replie (– 3,1 %). Le prix du vin fléchit aussi (– 3,4 %). En effet, l’offre bénéficie de stocks de report en hausse. De plus, la demande s’est réduite aux niveaux national et international affectée par les mesures restrictives liées à la pandémie et les droits de douanes américains.

Production animale : hausse modérée des volumes et repli des prix

La production animale (hors subventions) croît légèrement en volume (+ 0,4 %). Elle est quasi stable pour les gros bovins (+ 0,1 %) et augmente plus nettement pour les porcins (+ 1,6 %). À l’inverse, elle baisse nettement pour les veaux (– 3,2 %) ainsi que pour les volailles (– 2,5 %). En revanche, elle croît pour le lait (+ 0,8 %) et rebondit pour les œufs (+ 2,5 % après – 3,5 %).

Le prix de la production animale (hors subventions) baisse (– 1,3 %), du fait essentiellement des porcins (– 4,8 % après + 21,5 %), des œufs (– 6,8 %) et du lait (– 0,7 % après + 3,6 %). Élevé en début d’année, le prix des porcins diminue fortement pendant le premier confinement. Les cours des œufs ont eux chuté en fin d’année du fait, en particulier, de l’attentisme des acheteurs industriels. Le prix de production des gros bovins diminue (– 0,8 %), tandis que celui des ovins-caprins bondit (+ 5,9 %) soutenu par la consommation à domicile et la baisse des importations.

La production agricole augmente sur trois ans malgré le recul des deux dernières années

L’ensemble de la production (hors subventions) en valeur diminue en 2020 pour la deuxième année consécutive mais reste à un niveau supérieur à celui observé trois ans auparavant (+ 4,4 %) du fait du renchérissement des prix (+ 6,4 %) (figure 6). Sur les trois dernières années, la production végétale augmente en valeur (+ 6,1 %) ainsi que la production animale (+ 1,5 % acquis sur les deux dernières années). Le volume de la production végétale se replie de 3,6 % alors que les prix croissent de 10,1 % (+ 0,8 % sur les deux dernières années). La production animale augmente en prix (+ 1,3 %) et plus légèrement en volume (+ 0,2 %).

Figure 6 - Évolution de la production hors subvention, en volume, en prix et en valeur entre 2017 et 2020

en %
Figure 6 - Évolution de la production hors subvention, en volume, en prix et en valeur entre 2017 et 2020 (en %) - Lecture : entre 2017 et 2020, l’ensemble de la production (hors subventions) croît en valeur de 4,4 %.
Valeur Volume Prix
Production animale 1,5 0,2 1,3
Production végétale 6,1 -3,6 10,1
Production agricole* 4,4 -1,9 6,4
  • * Y compris production de services.
  • Lecture : entre 2017 et 2020, l’ensemble de la production (hors subventions) croît en valeur de 4,4 %.
  • Source : Insee, compte provisoire de l’agriculture arrêté en juin 2021.

Figure 6 - Évolution de la production hors subvention, en volume, en prix et en valeur entre 2017 et 2020

  • * Y compris production de services.
  • Lecture : entre 2017 et 2020, l’ensemble de la production (hors subventions) croît en valeur de 4,4 %.
  • Source : Insee, compte provisoire de l’agriculture arrêté en juin 2021.

Baisse des intrants avec les prix de l’énergie et les engrais

En 2020, les de la branche agricole baisseraient en valeur (– 2,0 % après + 3,4 % en 2019), les prix se replient (– 1,4 %) ainsi que les volumes (– 0,6 %).

La consommation en énergies et lubrifiants diminue nettement en valeur (– 14,8 %) du fait de la chute des prix (– 13,9 %), conséquence du repli des cours pétroliers. La baisse en volume est plus modérée (– 1,1 %). Les dépenses en engrais et amendements reculent (– 9,5 % après + 8,1 %), du fait du repli des volumes (– 8,6 %) alors que les prix varient peu (– 0,9 % après + 9,0 %).

En 2020, les achats d’aliments pour animaux auprès des industries agroalimentaires diminuent en volume de 1,2 %, baisse qui s’explique en partie par le recours accru aux aliments intraconsommés, produits directement dans les exploitations agricoles (+ 4,2 % en volume). Les aliments pour animaux s’achètent dans l’ensemble un peu plus cher qu’en 2019 (+ 0,6 %). La baisse des prix des pesticides et produits sanitaires (– 3,2 %) allègent les dépenses de pesticides et produits phytosanitaires (– 3,0 %). Enfin, le prix de l’entretien du matériel se renchérit (+ 3,2 %), ainsi que celui des dépenses vétérinaires (+ 2,5 %).

La valeur ajoutée au coût des facteurs se replie pour la deuxième année

En 2020, la de la branche agricole diminuerait pour la deuxième année consécutive (– 1,8 % après – 5,5 % en 2019), du fait de la baisse de la  (– 1,9 %), c’est-à-dire y compris les subventions sur les produits, qu’atténue cependant la réduction des consommations intermédiaires (– 2,0 %). La baisse en volume de la valeur ajoutée brute serait plus prononcée (– 6,3 %) mais est compensée par la hausse des prix de la production.

En 2020, les s’élèveraient à 7,8 milliards d’euros, en repli de 467 millions par rapport à 2019 en raison principalement de la disparition du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), transformé en allègement de cotisations patronales au 1ᵉʳ janvier 2019, ainsi que dans une moindre mesure de la baisse des aides découplées.

Après prise en compte des subventions d’exploitation et des impôts, la diminuerait de 2,6 % en 2020. L’emploi agricole décroît tendanciellement, sous l’effet de la baisse de l’emploi non salarié. Ainsi, la baisserait de 0,9 %. , elle se réduirait de 3,3 %, après une baisse de 5,1 % en 2019 (figures 3 et 7).

Figure 7 - Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif de la branche agricole en termes réels

indice 100 en 2010
Figure 7 - Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif de la branche agricole en termes réels (indice 100 en 2010) - Lecture : en 2020, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif en termes réels est supérieure de 7,9 % à sa valeur de 2010.
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif en termes réels 82,5 83,1 83,4 83,1 84,8 82,0 88,8 97,1 89,7 79,1 100,0 104,3 105,8 95,3 102,4 105,8 96,2 107,4 117,7 111,7 107,9
Moyenne mobile sur 3 ans 82,6 83,0 83,2 83,8 83,3 85,2 89,3 91,9 88,6 89,6 94,5 103,4 101,8 101,2 101,2 101,5 103,1 107,1 112,3 112,4
  • Note : valeur déflatée par l’indice de prix du produit intérieur brut.
  • Lecture : en 2020, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif en termes réels est supérieure de 7,9 % à sa valeur de 2010.
  • Source : Insee, compte provisoire de l’agriculture arrêté en juin 2021.

Figure 7 - Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif de la branche agricole en termes réels

  • Note : valeur déflatée par l’indice de prix du produit intérieur brut.
  • Lecture : en 2020, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif en termes réels est supérieure de 7,9 % à sa valeur de 2010.
  • Source : Insee, compte provisoire de l’agriculture arrêté en juin 2021.

Encadré 1 - Nette baisse du solde des échanges extérieurs de produits agricoles bruts

Après s’être amélioré en 2018 et 2019, le solde des échanges extérieurs agricoles se réduit de 0,4 milliard d’euros (– 15,7 %) en 2020 et s’élève à 2,3 milliards d’euros. Les importations ont augmenté de 0,5 milliard d’euros (+ 4,0 %) et atteignent 12,1 milliards d’euros, tandis que les exportations varient à peine (+ 24 millions d’euros, + 0,2 %) à 14,5 milliards d’euros. Le déficit commercial est essentiellement celui des fruits, qui se creuse de 0,3 milliard d’euros. En 2020, il se situe à un niveau inédit de 3,0 milliards d’euros. Celui des légumes s’accroît également, de 150 millions d’euros, pour atteindre 0,5 milliard d’euros. Au contraire, pour la troisième année consécutive, l’excédent commercial des céréales progresse en 2020 (+ 0,2 milliard d’euros) et s’élève à 6,4 milliards d’euros (figure), porté par les exportations notamment vers la Chine et les pays tiers.

Figure encadré 1 - Échanges extérieurs de céréales

en milliards d’euros
Figure encadré 1 - Échanges extérieurs de céréales (en milliards d’euros)
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Exportations 4,6 6,5 4,9 5,8 7,8 6,9 8,1 6,7 7,2 5,6 4,9 6,2 6,6 6,8
Importations 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,5 0,4 0,5 0,5 0,4 0,4 0,4
Solde 4,2 6,1 4,5 5,4 7,4 6,6 7,8 6,3 6,7 5,1 4,4 5,8 6,2 6,4
  • Source : Douanes.

Figure encadré 1 - Échanges extérieurs de céréales

  • Source : Douanes.

Encadré 2 - Rappel sur le compte 2020

Les données présentées ici concernent le compte 2020 provisoire de l’agriculture.

En juillet 2021, à l’occasion de la publication du compte 2020 provisoire, l’évolution de la valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif en termes réels a été rehaussée de + 3,2 points par rapport au compte prévisionnel de décembre 2020 (baisse de 3,3 % au lieu de 6,5 %). Les données 2020 seront mises à jour en juillet 2022 (version semi-définitive). Elles seront publiées simultanément avec les comptes 2019 définitif et 2021 provisoire.

Sources

Le compte français de l’agriculture est établi selon la méthode et les concepts du Système européen des comptes (SEC). Le compte provisoire 2020 repose sur des informations disponibles en juin 2021.

Définitions

La branche agricole est le regroupement de toutes les unités d’activité économique qui exercent les activités suivantes : culture de végétaux (y compris maraîchage et horticulture), élevage d’animaux, activités de travaux agricoles à façon, chasse et activités annexes. Outre les exploitations agricoles, les unités caractéristiques de la branche comprennent les groupements de producteurs (coopératives) produisant du vin et de l’huile d’olive et les unités spécialisées qui fournissent des machines, du matériel et du personnel pour l’exécution de travaux agricoles à façon.

Les subventions à l’agriculture comprennent les subventions sur les produits (aides associées à certains types de production), qui ont pour la plupart disparu en 2010, et les subventions d’exploitation, entièrement restructurées dans le cadre de la PAC 2015, telles que le paiement de base (DPB), le paiement vert (aide agro-environnementale), les aides pour calamités agricoles.

Les consommations intermédiaires correspondent aux biens et services qui entrent dans le processus de production.

La valeur ajoutée brute est égale à la production valorisée au prix de base diminuée des consommations intermédiaires.

La production au prix de base est égale à la production valorisée au prix auquel vend le producteur, augmentée des subventions sur les produits qu’il perçoit et diminuée des impôts spécifiques sur les produits qu’il reverse.

La valeur ajoutée brute au coût des facteurs est obtenue par ajout des subventions d’exploitation et déduction des impôts sur la production. Son évolution peut être rapportée à celle du nombre d’unités de travail annuel total (ou équivalents temps plein) : on obtient ainsi l’évolution de la valeur ajoutée brute au coût des facteurs de la branche agricole par actif.

Les indicateurs de résultats sont présentés en termes réels : les évolutions à prix courants sont déflatées par l’indice de prix du produit intérieur brut (PIB), qui couvre l’ensemble du champ de l’économie. Ainsi, l’évolution d’un prix ou d’un résultat calculée en termes réels est positive si elle est supérieure à l’évolution générale des prix. Il s’agit d’une moyenne qui résulte d’une grande diversité de situations individuelles.

Pour en savoir plus

« L’agriculture en 2020 - Les comptes nationaux provisoires de l’agriculture en 2020 », Documents de travail n° E2021\03, Insee, juillet 2021.

Guillet X., Lauraire P., « Le compte prévisionnel de l’agriculture pour 2020 Forte baisse de la production céréalière », Insee Première n° 1831, décembre 2020.

Guillet X., Lauraire P., « L’agriculture en 2020 - Les comptes nationaux prévisionnels de l’agriculture en 2020 », Documents de travail n° E2020/04, Insee, décembre 2020.

Amoureux V., Héam J.-C., Laurent T., « Les comptes de la Nation en 2020 : Baisse historique du PIB, mais résilience du pouvoir d’achat des ménages », Insee Première n° 1860, mai 2021.

« Ouvrir dans un nouvel ongletRésultats économiques des exploitations en 2019 », Agreste Primeur n° 2020-7, SSP, décembre 2020.

«Ouvrir dans un nouvel onglet  Bilan conjoncturel 2020 », Agreste Synthèses Conjoncturelles n° 365, SSP, décembre 2020.

Eurostat, Ouvrir dans un nouvel ongletindicateur « A » (valeur ajoutée nette au coût des facteurs par actif en termes réels) pour l’ensemble des pays de l’Union européenne.

Reynaud D., «  L’agriculture française en Europe de 2000 à 2015 », Insee Première n° 1704, juillet 2018.

Pour comprendre

Le compte de l'agriculture

Le compte spécifique de l'agriculture est un compte de branche. Il retrace l'activité des unités d'activité économique locales (UAEL) exerçant une activité agricole, quelle que soit l'activité principale de l'unité institutionnelle à laquelle elles appartiennent. Il porte sur un champ légèrement différent de celui retenu pour la branche agriculture dans le cadre central de la comptabilité nationale :

  • les établissements produisant des semences certifiées, les entreprises de paysagisme et les jardins familiaux ne font pas partie du compte spécifique, alors qu'ils sont couverts par le cadre central,
  • les activités non agricoles non séparables des exploitations agricoles font partie de la branche agricole du compte spécifique, alors qu'elles n'en font pas partie dans le cadre central. La liste des activités non séparables de l'UAEL agricole est limitée à la fabrication de produits laitiers à la ferme, la champagnisation dans le cadre de l'exploitation viticole, les travaux forestiers des exploitants agricoles, l'agritourisme.

Les séries publiées sont issues des comptes de l'agriculture en base 2010 présentés deux fois par an à la Commission des comptes de l'agriculture de la Nation (CCAN). Les comptes prévisionnels pour l'année en cours sont présentés en décembre. Les comptes provisoires de l'année écoulée sont présentés en juin ou juillet de l'année suivante. Les comptes des deux années qui précèdent sont alors révisés. Les résultats remontent à l'année 1959.

La séquence des comptes

Alors que les comptes de branche du cadre central s'arrêtent au compte d'exploitation, la séquence des comptes CCAN se prolonge au-delà, compte tenu des spécificités de la branche agriculture, qui permettent d'affecter sans ambiguïté certains agrégats comptables à l'activité agricole. Ainsi s'enchaînent le compte de production, le compte d'exploitation et le compte de revenu.

La production (P1) correspond à la production totale de la branche, qu'elle soit marchande ou non marchande. La production est évaluée au moment où elle est effectuée. La production hors subventions (tableau 10.203) est valorisée au prix payé au producteur auquel on soustrait les impôts sur les produits. Les subventions (tableau 10.202) sont présentées séparément compte tenu de l'intérêt qu'elles présentent pour l'agriculture. Elles sont évaluées en montant dû au titre de la production de l'année. Enfin, la production est valorisée au prix de base (tableaux 10.201, 10.204, 10.205, 10.206, 10.207), c'est-à dire au prix payé au producteur, moins les impôts nets sur les produits qu'il reverse, plus les subventions sur les produits qu'il reçoit.

La consommation intermédiaire (P2) correspond à la valeur des biens et services consommés dans le processus de production. Les consommations intermédiaires (tableaux 10.301 à 10.305) sont évaluées au prix d'acquisition, hors TVA déductible. Dans le cas particulier des fourrages, presque exclusivement intraconsommés, l'évaluation est fondée sur des coûts de production.

La valeur ajoutée brute (B1g), solde du compte de production (tableaux 10.101 à 10.103), est égale à la production valorisée au prix de base moins les consommations intermédiaires.

La consommation de capital fixe (P51c) mesure la dépréciation annuelle des actifs fixes liée à l'usure et à l'obsolescence.

Selon que cette estimation est prise en compte ou pas, les agrégats sont qualifiés de nets ou de bruts.

Valeur ajoutée au coût des facteurs = valeur ajoutée + subventions d'exploitation - autres impôts sur la production, dont impôts fonciers (tableaux 10.101 à 10.103).

La valeur ajoutée nette au coût des facteurs est aussi appelée revenu des facteurs de la branche agricole.

L'excédent d'exploitation, solde du compte d'exploitation (tableaux 10.101 à 10.103), est égal à la valeur ajoutée au coût des facteurs moins la rémunération des salariés. Il est aussi appelé revenu mixte, puisqu'il contient implicitement la rémunération du travail non salarié (travail de l'exploitant et de la main-d'œuvre familiale).

Le résultat de la branche agricole est égal à : valeur ajoutée au coût des facteurs - salaires - cotisations sociales à la charge des employeurs - intérêts versés - charges locatives nettes (tableaux 10.101 à 10.103).

Plusieurs indicateurs de résultat (tableau 10.104) sont définis à partir des soldes comptables :

  • l'évolution de la valeur ajoutée au coût des facteurs est rapportée à l'évolution du nombre total d'unités de travail annuel (ou équivalents temps plein) : on obtient ainsi l'évolution de la valeur ajoutée au coût des facteurs par actif (elle est aussi présentée en termes réels, c'est-à-dire déflatée par l'indice de prix du PIB),
  • l'évolution du résultat de la branche agricole est rapportée à celle du nombre d'unités de travail annuel des non-salariés (ou équivalents temps plein) : on obtient l'évolution du résultat de la branche agricole par actif non salarié (elle est aussi présentée en termes réels).