Insee
Insee Première · Janvier 2021 · n° 1834
Insee PremièreBilan démographique 2020 Avec la pandémie de Covid-19, nette baisse de l’espérance de vie et chute du nombre de mariages

Sylvain Papon, Catherine Beaumel (Insee)

Au 1ᵉʳ janvier 2021, la France compte 67,4 millions d’habitants. Au cours de l’année 2020, la population a augmenté de 0,3 %. Cette progression est due pour moitié au solde naturel (+ 82 000 personnes), différence entre les nombres de naissances et de décès. Il a fortement baissé du fait de la forte hausse des décès liée à la pandémie de Covid-19.

En 2020, 740 000 bébés sont nés en France. En recul depuis 2015, l’indicateur conjoncturel de fécondité s’établit à 1,84 enfant par femme en 2020. La France reste, en 2018, le pays le plus fécond de l’Union européenne.

En 2020, 658 000 personnes sont décédées en France, soit 7,3 % de plus qu’en 2019. La pandémie de Covid-19 a particulièrement affecté les décès au printemps et en fin d’année. L’espérance de vie à la naissance s’établit à 85,2 ans pour les femmes et à 79,2 ans pour les hommes. Elle diminue nettement par rapport à 2019 (– 0,4 an pour les femmes et – 0,5 an pour les hommes). La baisse est bien plus forte qu’en 2015, année marquée par une forte grippe hivernale (– 0,3 an et – 0,2 an).

En 2020, 148 000 mariages ont été célébrés, en recul de 34 % par rapport à 2019, la pandémie ayant empêché la tenue des célébrations ou incité à les repousser en raison de la limitation du nombre d’invités.

Une version actualisée a été publiée le 29 mars 2021 ( Insee Première n° 1846 ). Cette version du bilan démographique avait été établie à partir d’estimations pour les évènements survenus en fin d’année, estimations réalisées courant novembre 2020. La version actualisée s’appuie sur les données d’état civil couvrant l’ensemble de l’année 2020.

Le solde naturel atteint à nouveau un point bas

Au 1ᵉʳ janvier 2021, la France compte 67 422 000 habitants (figure 1) : 65 250 000 résident en métropole et 2 172 000 dans les cinq départements d’outre-mer. La population augmente de 0,3 % en 2020, comme en 2019. De 2014 à 2018, la population augmentait en moyenne de 0,4 % par an.

Figure 1 - Évolution générale de la situation démographique

en milliers
Figure 1 - Évolution générale de la situation démographique (en milliers) - Lecture : la population est de 66 774 482 habitants au 1er janvier 2017 d'après le recensement de 2017, et de 66 992 159 habitants au 1er janvier 2018 d'après le recensement de 2018. La population évolue donc en apparence de + 217 677 habitants : + 163 279 dû au solde naturel, + 154 661 dû au solde migratoire et – 100 263 dû au changement de questionnaire. L'évolution de la population à questionnaire identique est donc estimée à + 317 940 habitants, soit une hausse de la population de 0,48 % en un an.
Population au 1ᵉʳ janvier Nombre de naissances vivantes Nombre de décès Solde naturel Solde migratoire évalué Ajustement1 Évolution de la population2 (en %)
2015 66 422 798,9 593,7 + 205,3 + 40 – 65 0,37
2016 66 603 783,6 593,9 + 189,8 + 65 – 83 0,38
2017 66 774 769,6 606,3 + 163,3 + 155 – 100 0,48
2018 66 992 758,6 609,7 + 148,9 + 87p – 84p 0,35p
2019 67 144p 753,4 613,3 + 140,1 + 87p – 84p 0,34p
2020 67 287p 740,0p 658,0p + 82,0p + 87p – 34p 0,25p
2021 67 422p
  • p : données provisoires fin novembre 2020 ; … : résultat non disponible.
  • 1. Du fait d'un changement de questionnaire du recensement de la population visant à améliorer la connaissance des situations de multi-résidence, un ajustement a été introduit pour estimer les évolutions de population à questionnement inchangé. Cet effet de questionnaire sera visible pendant huit ans compte tenu de la méthode de recensement [Insee, 2020].
  • 2. Le taux de variation de la population une année donnée correspond à la somme du solde naturel et du solde migratoire divisée par la population au 1er janvier de cette année.
  • Lecture : la population est de 66 774 482 habitants au 1er janvier 2017 d'après le recensement de 2017, et de 66 992 159 habitants au 1er janvier 2018 d'après le recensement de 2018. La population évolue donc en apparence de + 217 677 habitants : + 163 279 dû au solde naturel, + 154 661 dû au solde migratoire et – 100 263 dû au changement de questionnaire. L'évolution de la population à questionnaire identique est donc estimée à + 317 940 habitants, soit une hausse de la population de 0,48 % en un an.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, estimations de population et statistiques de l'état civil réalisées fin novembre 2020.

En 2020, le , différence entre les nombres de naissances et de décès, s’établit à + 82 000. En 2016, il avait atteint son niveau le plus bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale (figure 2). Il n’a cessé de baisser depuis lors et atteint de nouveau un point très bas en 2020. Cette baisse est due au recul des naissances qui se poursuit, mais surtout à la forte hausse du nombre des décès pendant la pandémie de Covid-19. La moitié de la croissance de la population en 2020 est ainsi due au solde naturel et l’autre moitié au , estimé à + 87 000 personnes.

Figure 2a - Nombre de naissances, de décès et solde naturel

en milliers
Figure 2a - Nombre de naissances, de décès et solde naturel (en milliers) - Lecture : en 2019, il y a eu 743,9 milliers de naissances.
Naissances Décès Solde naturel
1957 851,5 542,2 309,3
1958 847,2 510,7 336,5
1959 864,6 518,6 346,0
1960 856,5 530,6 325,9
1961 875,2 509,4 365,8
1962 870,5 550,5 320,0
1963 907,3 567,2 340,1
1964 916,1 529,2 386,9
1965 904,7 552,8 351,9
1966 902,0 538,9 363,2
1967 877,5 551,9 325,6
1968 872,9 562,4 310,6
1969 877,1 582,5 294,6
1970 883,7 551,3 332,4
1971 916,4 562,6 353,8
1972 911,2 558,5 352,7
1973 888,8 567,4 321,4
1974 832,1 560,8 271,3
1975 774,5 568,4 206,2
1976 747,2 565,2 182,0
1977 770,2 544,0 226,2
1978 761,0 554,7 206,3
1979 782,4 549,4 233,1
1980 826,1 555,0 271,1
1981 831,0 562,4 268,6
1982 823,3 550,7 272,5
1983 775,4 567,8 207,7
1984 787,4 550,3 237,2
1985 796,1 560,4 235,7
1986 805,5 554,7 250,8
1987 795,8 535,4 260,4
1988 800,6 532,5 268,0
1989 796,1 537,5 258,6
1990 793,1 534,4 258,7
1991 790,1 532,9 257,2
1992 774,8 529,8 244,9
1993 741,3 540,5 200,8
1994 740,8 528,1 212,7
1995 759,1 540,3 218,7
1996 764,0 544,6 219,4
1997 757,4 539,3 218,1
1998 767,9 543,4 224,5
1999 775,8 547,3 228,5
2000 807,4 540,6 266,8
2001 803,2 541,0 262,2
2002 792,7 545,2 247,5
2003 793,0 562,5 230,6
2004 799,4 519,5 279,9
2005 806,8 538,1 268,7
2006 829,4 526,9 302,4
2007 818,7 531,2 287,5
2008 828,4 542,6 285,8
2009 824,6 548,5 276,1
2010 832,8 551,2 281,6
2011 823,4 545,1 278,3
2012 821,0 569,9 251,2
2013 811,5 569,2 242,3
2014 811,4 558,7 252,7
2015 790,1 593,1 197,1
2016 774,3 593,2 181,2
2017 760,1 605,6 154,5
2018 749,3 608,9 140,4
2019 743,9 612,5 131,4
2020p 730,0 657,0 73,0
  • p : données provisoires fin novembre 2020.
  • Lecture : en 2019, il y a eu 743,9 milliers de naissances.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Source : Insee, statistiques de l'état civil réalisées fin novembre 2020.

Figure 2a - Nombre de naissances, de décès et solde naturel

  • p : données provisoires fin novembre 2020.
  • Lecture : en 2019, il y a eu 743,9 milliers de naissances.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Source : Insee, statistiques de l'état civil réalisées fin novembre 2020.

Six années de baisse des naissances

En 2020, 740 000 bébés sont nés en France, soit 13 000 naissances de moins qu’en 2019 (– 1,8 %). Le nombre de naissances diminue chaque année depuis six ans. Si la baisse semblait marquer le pas en 2019 (– 0,7 %), elle repart de nouveau en 2020. En 2020, il y a eu 79 000 naissances de moins qu’en 2014.

Le nombre de naissances dépend à la fois du nombre de femmes en âge de procréer et de leur fécondité. La population féminine de 20 à 40 ans, âges où les femmes sont les plus fécondes, a globalement diminué depuis le milieu des années 1990, bien qu’elle semble marquer un palier depuis 2016. Les évolutions récentes s’expliquent donc davantage par la baisse de la fécondité (figure 3).

Figure 3 – Évolution du nombre de naissances, de femmes en âge de procréer et ICF*

Figure 3 – Évolution du nombre de naissances, de femmes en âge de procréer et ICF* - Lecture : entre 1995 et 2020, le nombre de femmes âgées de 15 à 50 ans a diminué de 3,1 %.
Nombre de femmes âgées de 15 à 50 ans Nombre de femmes âgées de 20 à 40 ans Nombre de naissances Indicateur conjoncturel de fécondité pour 100 femmes
(indice 100 en 1995)
1995 100,0 100,0 100,0 173,0
1996 100,6 99,3 100,7 175,0
1997 101,1 98,6 99,8 174,5
1998 101,0 97,9 101,2 177,9
1999 100,6 97,3 102,2 180,8
2000 100,5 97,0 106,4 189,3
2001 100,5 96,8 105,8 189,5
2002 100,5 96,7 104,4 188,1
2003 100,6 96,6 104,5 189,1
2004 100,7 96,4 105,3 191,5
2005 100,9 96,0 106,3 193,8
2006 101,0 95,8 109,3 199,7
2007 100,9 95,5 107,9 197,7
2008 100,7 95,1 109,1 200,7
2009 100,3 94,8 108,6 200,4
2010 100,0 94,5 109,7 202,9
2011 99,6 94,1 108,5 201,0
2012 99,2 93,6 108,2 200,8
2013 98,9 93,0 106,9 198,8
2014 98,7 92,3 106,9 199,0
2015 98,4 91,6 104,1 194,3
2016 98,0 91,1 102,0 191,0
2017 97,6 91,0 100,1 187,8
2018p 97,4 91,0 98,7 185,6
2019p 97,1 90,9 98,0 185,0
2020p 96,9 90,8 96,2 182,2
  • p : données provisoires fin novembre 2020.
  • * Indicateur conjoncturel de fécondité.
  • Lecture : entre 1995 et 2020, le nombre de femmes âgées de 15 à 50 ans a diminué de 3,1 %.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Source : Insee, estimations de population et statistiques de l'état civil réalisées fin novembre 2020.

Figure 3 – Évolution du nombre de naissances, de femmes en âge de procréer et ICF*

  • p : données provisoires fin novembre 2020.
  • * Indicateur conjoncturel de fécondité.
  • Lecture : entre 1995 et 2020, le nombre de femmes âgées de 15 à 50 ans a diminué de 3,1 %.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Source : Insee, estimations de population et statistiques de l'état civil réalisées fin novembre 2020.

Fécondité : 1,84 enfant par femme en 2020

En 2020, l’ (ICF) s’établit à 1,84 enfant par femme, après 1,86 en 2019 (figure 4). L’ICF diminue depuis six ans, même si la baisse s’était atténuée en 2019 (– 0,01). L’ICF oscillait autour de 2,0 enfants par femme entre 2006 et 2014.

Figure 4a – Taux de fécondité par groupe d'âge

Figure 4a – Taux de fécondité par groupe d'âge - Lecture : en 2020, 100 femmes âgées de 30 à 34 ans (âge atteint dans l'année) ont eu en moyenne 12,5 enfants.
Nombre de naissances pour 100 femmes ICF pour 100 femmes1 Âge moyen des mères 2
15-24 ans 25-29 ans 30-34 ans 35-39 ans 40-50 ans
2000 3,3 13,4 11,7 5,0 0,5 189,3 29,3
2010 3,3 12,9 13,3 6,4 0,7 202,9 29,9
2015 2,7 11,9 12,9 7,0 0,8 195,5 30,4
2016 2,6 11,5 12,9 7,0 0,8 192,4 30,5
2017 2,4 11,2 12,7 6,9 0,9 189,3 30,5
2018p 2,3 11,0 12,7 6,9 0,9 187,0 30,6
2019p 2,3 10,8 12,6 7,0 0,9 186,4 30,7
2020p 2,2 10,6 12,5 7,0 0,9 183,7 30,8
  • p : données provisoires fin novembre 2020.
  • 1. Indicateur conjoncturel de fécondité.
  • 2. Âge calculé pour une génération fictive de femmes qui auraient à tous les âges la fécondité de l'année considérée.
  • Lecture : en 2020, 100 femmes âgées de 30 à 34 ans (âge atteint dans l'année) ont eu en moyenne 12,5 enfants.
  • Champ : France hors Mayotte jusqu'en 2013 et y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Source : Insee, estimations de population et statistiques de l'état civil réalisées fin novembre 2020.

L’âge moyen à la maternité continue de croître régulièrement : il atteint 30,8 ans en 2020, contre 29,3 ans vingt ans plus tôt. Les femmes les plus fécondes sont celles ayant entre 25 et 34 ans. Toutefois, le des femmes de moins de 30 ans baisse depuis les années 2000 et cette diminution s’accentue depuis 2015. En 2020, 100 femmes âgées de 25 à 29 ans donnent naissance à 10,6 enfants, contre 12,9 en 2010 et 13,4 en 2000. La baisse du taux de fécondité des femmes de 30 à 34 ans est plus récente : 12,5 enfants pour 100 femmes en 2020 contre 13,3 en 2010.

En 2018, la France reste le pays de l’Union européenne (UE) le plus fécond (ICF de 1,87), suivie par la Suède (1,76), la Roumanie (1,76) et l’Irlande (1,75). Trois pays ont des ICF inférieurs à 1,3, principalement des pays méditerranéens : Malte, l’Espagne et l’Italie. L’Allemagne, qui faisait partie il y a dix ans des pays les moins féconds de l’UE, figure désormais dans la moyenne (ICF de 1,57, contre 1,56 pour l’ensemble de l’UE).

Un fort excédent de décès lié à la pandémie

En 2020, 658 000 personnes sont décédées en France (selon les estimations arrêtées fin novembre 2020 [Insee, 2021]) ; c’est 45 000 de plus qu’en 2019, soit une hausse de 7,3 %. L’augmentation est particulièrement importante pour les personnes de 65 ans ou plus, dont le nombre de décès en 2020 est supérieur de 43 000 par rapport à 2019, soit une hausse de 8,3 %. Du fait de l’arrivée des générations nombreuses du baby-boom à des âges de forte , le nombre de décès a tendance à augmenter ces dernières années (+ 0,7 % par an en moyenne entre 2004 et 2014, puis + 1,9 % entre 2014 et 2019), mais l’augmentation en 2020 est sans commune mesure. L’épidémie de Covid-19 a eu un impact fort sur la mortalité lors de la première vague, entre mars et mai, puis lors de la deuxième vague, à partir d’octobre. Le nombre de décès associés à la première vague de l’épidémie est évalué entre 25 000 et 30 000, malgré le confinement et les consignes sanitaires [Ouvrir dans un nouvel ongletSanté publique France, 2020]. En comparaison, la grippe de l’hiver 2019-2020 a entraîné environ 4 000 décès, après 10 000 décès pour la grippe de l’hiver précédent [Ouvrir dans un nouvel ongletSanté publique France, 2020].

L’excédent de mortalité, toutes causes confondues, lors de la première vague de la pandémie (en mars et avril 2020) par rapport à la moyenne 2016-2019 est plus élevé en Espagne (70 %), en Italie (47 %), au Royaume-Uni et en Belgique (43 %) qu’en France (28 %) [Barhoumi et al., 2020]. À l’inverse, il est beaucoup plus faible en Allemagne (4 %). Si le pic des décès a été atteint en France comme en Espagne la semaine du 30 mars [Dahoo, Gaudy, 2020], il a eu lieu plus tôt en Italie, et plus tard en Belgique et au Royaume-Uni. En Suède, l’excédent de mortalité s’est prolongé tout le mois de mai. La hausse des décès constatée en France depuis la mi-octobre, avec un pic au cours de la première semaine de novembre, est nettement plus accentuée en Belgique. Selon les données disponibles début décembre 2020 (Eurostat), le surplus de décès depuis début octobre jusqu’à la troisième semaine de novembre est le plus élevé en Belgique (42 %), suivie de l’Espagne (26 %) et de la France (22 %) ; il est moindre au Royaume-Uni (11 %) et limité en Allemagne (moins de 5 %).

En 2020, la pandémie a fait perdre 0,4 an d’espérance de vie aux femmes et 0,5 an aux hommes

En 2020, l’ est de 85,2 ans pour les femmes et de 79,2 ans pour les hommes (figure 5). Les femmes perdent 0,4 an d’espérance de vie par rapport à 2019 et les hommes 0,5 an. Cette baisse est deux fois plus marquée qu’en 2015 (respectivement – 0,3 an et – 0,2 an), où la grippe hivernale avait été très meurtrière. Ces dernières années, les gains d’espérance de vie s’étaient ralentis pour les hommes comme pour les femmes : entre 2010 et 2019, soit avant 2020, les femmes avaient gagné 1,0 an contre 1,7 an entre 2001 et 2010 ; pour les hommes, les gains étaient de 1,7 an après 2,6 ans.

En 2020, les espérances de vie à 60 ans baissent par rapport à 2019 de la même durée que les espérances de vie à la naissance : – 0,4 an pour les femmes, passant de 27,8 ans à 27,4 ans ; et – 0,5 an pour les hommes, passant de 23,4 ans à 22,9 ans. L’espérance de vie à 80 ans baisse de 0,3 an pour les femmes comme pour les hommes. En 2015, la baisse était un peu moins forte, et plus marquée pour les femmes (– 0,3 an à 60 comme à 80 ans pour les femmes, – 0,2 an pour les hommes).

Figure 5a - Espérance de vie à divers âges et mortalité infantile

Figure 5a - Espérance de vie à divers âges et mortalité infantile - Lecture : en 2020, l'espérance de vie des femmes de 60 ans est de 27,4 ans. Ce chiffre représente le nombre d'années restant à vivre aux femmes de 60 ans dans les conditions de mortalité à chaque âge observées en 2020.
Femmes (en années) Hommes (en années) Taux de mortalité infantile pour 1 000 enfants nés vivants *
0 an 1 an 20 ans 60 ans 80 ans 0 an 1 an 20 ans 60 ans 80 ans
2010 84,6 83,9 65,1 27,1 10,7 78,0 77,3 58,6 22,4 8,5 3,6
2014 85,4 84,7 65,8 27,7 11,1 79,2 78,5 59,8 23,1 9,0 3,5
2015 85,1 84,4 65,6 27,4 10,8 79,0 78,3 59,6 22,9 8,8 3,7
2016 85,3 84,6 65,7 27,6 11,0 79,3 78,6 59,8 23,1 9,0 3,7
2017 85,3 84,6 65,8 27,6 11,1 79,4 78,7 60,0 23,2 9,0 3,9
2018p 85,4 84,7 65,9 27,7 11,2 79,5 78,8 60,1 23,3 9,1 3,8
2019p 85,6 84,9 66,0 27,8 11,3 79,7 79,0 60,3 23,4 9,2 3,8
2020p 85,2 84,5 65,7 27,4 11,0 79,2 78,5 59,7 22,9 8,9 3,5
  • p : données provisoires fin novembre 2020.
  • * Rapport entre le nombre d’enfants décédés avant leur premier anniversaire et l’ensemble des enfants nés vivants.
  • Lecture : en 2020, l'espérance de vie des femmes de 60 ans est de 27,4 ans. Ce chiffre représente le nombre d'années restant à vivre aux femmes de 60 ans dans les conditions de mortalité à chaque âge observées en 2020.
  • Champ : France hors Mayotte jusqu'en 2013 et y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Source : Insee, estimations de population et statistiques de l'état civil réalisées fin novembre 2020.

La population vieillit avec l’avancée en âge des baby-boomers

Fortes du dynamisme de leur fécondité depuis plus de quinze ans, l’Irlande et la France ont la proportion de jeunes de moins de 15 ans la plus élevée de l’UE en 2019 (respectivement 20,5 % et 18,0 %). Cette part est inférieure à 14 % dans quatre pays (Allemagne, Italie, Malte, Portugal) et elle est de 15,5 % pour l’ensemble de l’UE.

Au 1ᵉʳ janvier 2021, plus d’une personne sur cinq (20,7 %) en France a 65 ans ou plus (figure 6). Cette part augmente depuis plus de 30 ans et le vieillissement de la population s’accélère depuis le milieu des années 2010, avec l’arrivée à ces âges des premières générations nombreuses nées après-guerre [Athari, Papon, Robert-Bobée, 2019]. La part des personnes âgées de 65 ans ou plus augmente dans tous les pays de l’UE. En 2019, elles représentent 20,0 % de la population de l’UE, contre 17,4 % en 2009. Leur part varie de 14,1 % en Irlande à 22,8 % en Italie.

Figure 6a - Pyramide des âges au 1er janvier 2021

en milliers
Figure 6a - Pyramide des âges au 1er janvier 2021 (en milliers )
Âge Femmes Hommes
0 341 355
1 351 364
2 354 370
3 364 377
4 373 389
5 383 399
6 397 409
7 398 416
8 404 425
9 410 426
10 420 437
11 413 432
12 416 437
13 412 432
14 419 439
15 410 433
16 408 431
17 404 426
18 400 423
19 399 424
20 400 424
21 376 395
22 373 385
23 363 370
24 369 370
25 367 365
26 361 354
27 364 356
28 384 373
29 393 382
30 405 391
31 413 390
32 419 396
33 422 397
34 430 403
35 430 402
36 426 400
37 421 397
38 444 421
39 447 425
40 451 430
41 426 408
42 414 400
43 414 402
44 404 391
45 415 406
46 436 426
47 460 446
48 467 457
49 464 456
50 455 444
51 449 437
52 446 429
53 443 428
54 454 437
55 456 437
56 461 438
57 456 431
58 441 416
59 441 414
60 440 408
61 438 403
62 429 391
63 426 387
64 424 380
65 421 373
66 416 370
67 408 360
68 413 362
69 400 351
70 412 361
71 405 350
72 401 346
73 391 335
74 369 311
75 278 229
76 270 221
77 261 210
78 241 190
79 213 164
80 220 164
81 228 165
82 220 155
83 212 143
84 207 135
85 196 119
86 191 111
87 174 96
88 168 87
89 150 73
90 137 62
91 112 47
92 98 38
93 80 29
94 67 22
95 53 16
96 41 12
97 31 8
98 23 5
99 16 3
100 11 2
101 4 1
102 3 0
103 2 0
104 1 0
105 ou plus 1 0
  • Note : données provisoires fin novembre 2020.
  • 1. Âge atteint le 1er janvier.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, estimations de population et statistiques de l'état civil réalisées fin novembre 2020.

Figure 6a - Pyramide des âges au 1er janvier 2021

  • Note : données provisoires fin novembre 2020.
  • 1. Âge atteint le 1er janvier.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, estimations de population et statistiques de l'état civil réalisées fin novembre 2020.

Une chute historique du nombre des mariages en 2020 liée au contexte sanitaire

En 2020, 148 000 mariages ont été célébrés [Insee, 2021], dont 144 000 entre personnes de sexe différent et 4 000 entre personnes de même sexe (figure 7). Il s’agit d’un recul historique : – 34,1 % par rapport à 2019. En effet, les célébrations de mariages ont été interdites durant le confinement du printemps, puis autorisées, mais avec une stricte limitation du nombre d’invités. De nombreux mariages ont ainsi été annulés et des projets de mariages reportés. Il n’y a eu presque aucun mariage en avril-mai, et nettement moins que les années précédentes en juin-juillet.

L’âge moyen des mariés pour les unions de couple de sexe différent augmente régulièrement depuis plus de vingt ans. En 2020, les femmes se marient en moyenne à 36,4 ans et les hommes à 38,9 ans. Pour les couples de même sexe, l’âge au mariage est de 38,3 ans pour les femmes et de 44,3 ans pour les hommes. Pour la première fois depuis la promulgation de la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe, le nombre de mariages de femmes est supérieur au nombre de mariages d’hommes.

En 2019, 196 000 pactes civils de solidarité (Pacs) ont été conclus, soit 13 000 de moins qu’en 2018. Le nombre de Pacs a augmenté chaque année de 2002 à 2018 à l’exception de 2011, année depuis laquelle les couples ne peuvent plus signer trois déclarations de revenus différentes l’année de leur union. À partir de novembre 2017, la possibilité de contractualiser un Pacs en mairie plutôt qu’au tribunal a pu entraîner un report calendaire de 2017 à 2018 expliquant la forte progression du nombre de Pacs en 2018, tant pour les couples de sexe différent que pour les couples de même sexe.

Figure 7a - Mariages et Pacs

Figure 7a - Mariages et Pacs - Lecture : en 2020, 148 000 mariages ont eu lieu, dont 144 000 entre personnes de même sexe.
Mariages de personnes de sexe différent Mariages de personnes de même sexe Ensemble des mariages Pacs* de personnes de sexe différent Pacs* de personnes de même sexe Ensemble des Pacs*
2000 305 234 /// 305 234 16 859 5 412 22 271
2001 295 720 /// 295 720 16 306 3 323 19 629
2002 286 169 /// 286 169 21 683 3 622 25 305
2003 282 756 /// 282 756 27 276 4 294 31 570
2004 278 439 /// 278 439 35 057 5 023 40 080
2005 283 036 /// 283 036 55 597 4 865 60 462
2006 273 914 /// 273 914 72 276 5 071 77 347
2007 273 669 /// 273 669 95 772 6 206 101 978
2008 265 404 /// 265 404 137 766 8 194 145 960
2009 251 478 /// 251 478 166 192 8 437 174 629
2010 251 654 /// 251 654 196 405 9 145 205 550
2011 236 826 /// 236 826 144 714 7 499 152 213
2012 245 930 /// 245 930 153 715 6 975 160 690
2013 231 225 7 367 238 592 162 609 6 083 168 692
2014 230 770 10 522 241 292 167 469 6 262 173 731
2015 228 565 7 751 236 316 181 930 7 017 188 947
2016 225 612 7 113 232 725 184 425 7 112 191 537
2017 226 671 7 244 233 915 188 233 7 400 195 633
2018 228 349 6 386 234 735 200 282 8 589 208 871
2019 218 468 6 272 224 740 188 014 8 356 196 370
2020p 144 000 4 000 148 000
  • p : mariages 2020, Pacs 2018 et 2019 : résultats provisoires à la fin 2020. /// : absence de résultat due à la nature des choses. … : résultat non disponible.
  • * Pacte civil de solidarité.
  • Lecture : en 2020, 148 000 mariages ont eu lieu, dont 144 000 entre personnes de même sexe.
  • Champ : France hors Mayotte jusqu'en 2013 et y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Sources : Insee, statistiques de l'état civil (mariages) ; ministère de la Justice, Conseil supérieur du notariat (pacs).

Figure 7a - Mariages et Pacs

  • p : mariages 2020, Pacs 2018 et 2019 : résultats provisoires à la fin 2020.
  • Lecture : en 2020, 148 000 mariages ont eu lieu, dont 144 000 entre personnes de sexe différent.
  • Champ : France hors Mayotte jusqu'en 2013 et y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Sources : Insee, statistiques de l'état civil (mariages) ; ministère de la Justice, Conseil supérieur du notariat (pacs).
Publication rédigée par :Sylvain Papon, Catherine Beaumel (Insee)

Sources

Le recensement de la population sert de base aux estimations annuelles de population. Il en fixe les niveaux de référence pour les années où il est disponible. Pour les années 2019 et suivantes, les estimations de population sont provisoires. Elles sont réalisées en actualisant la population du dernier recensement de 2018 grâce à des estimations, d’une part, du solde naturel et, d’autre part, du solde migratoire et d’un ajustement, introduit pour tenir compte de la rénovation du questionnaire du recensement en 2018 et rendre comparables les niveaux de population annuels successifs. Le nouveau questionnaire permet de mieux appréhender les liens familiaux qui unissent les personnes habitant un même logement et d’améliorer la connaissance des lieux d’habitation des personnes ayant plusieurs résidences, notamment des enfants de parents séparés. Une explication détaillée est disponible dans la documentation relative au recensement de la population sur insee.fr. Le recensement est quinquennal à Mayotte. Aussi, pour ce département, l’Insee réalise des estimations de population au 1ᵉʳ janvier à partir du dernier recensement disponible qui a eu lieu en 2017 et grâce à des estimations du solde naturel et du solde migratoire, comme pour les autres départements français.

Les statistiques d’état civil sur les naissances, les mariages et les décès sont issues d’une exploitation des informations transmises par les mairies à l’Insee. Pour 2020, il s’agit d’une estimation provisoire, et plus particulièrement sur les derniers mois de l’année [Insee, 2021]. Les statistiques concernant le pacte civil de solidarité (Pacs) sont fournies conjointement par le ministère de la Justice, le Conseil supérieur du notariat et l’Insee et sont disponibles plus tardivement que les données d’état civil.

Le solde migratoire d’une année est mesuré indirectement par différence entre l’évolution de la population mesurée à deux recensements successifs et le solde naturel déduit de l’état civil. Pour le solde migratoire à partir de 2015, on retire en plus l’ajustement. Les évolutions de ce solde migratoire peuvent refléter des fluctuations des entrées et des sorties, mais également l’aléa de sondage du recensement. Le dernier recensement disponible étant celui du 1ᵉʳ janvier 2018, les soldes migratoires de 2018, 2019 et 2020 sont estimés provisoirement par la moyenne des trois derniers soldes connus.

Les données sur l’Union européenne sont les plus récentes publiées par Eurostat. Selon la thématique, elles s'arrêtent en 2018, 2019 ou 2020. Dans cette publication, l’Union européenne comprend le Royaume-Uni. Afin de suivre l’évolution de la pandémie, Eurostat a compilé, sur la base du volontariat, des données hebdomadaires sur les décès dans les pays européens. Les estimations figurant ici sont fondées sur les données téléchargées au 8 décembre 2020.

Définitions

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période.

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours d’une période.

L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) est la somme des taux de fécondité par âge observés une année donnée. Il peut être interprété comme le nombre moyen d’enfants qu’aurait une génération fictive de femmes qui connaîtraient, tout au long de leur vie féconde, les taux de fécondité par âge observés cette année-là. Il est exprimé en nombre d’enfants par femme. C’est un indicateur synthétique des taux de fécondité par âge de l’année considérée.

Le taux de fécondité à un âge donné (ou pour une tranche d’âges) est le nombre d’enfants nés vivants des femmes de cet âge au cours de l’année, rapporté à la population moyenne de l’année des femmes de même âge.

Le taux de mortalité à un âge donné (ou pour une tranche d’âges) est le nombre de décès à cet âge au cours de l'année rapporté à la population moyenne de l’année des personnes de même âge.

L'espérance de vie à la naissance est égale à la durée de vie moyenne d’une génération fictive qui connaîtrait tout au long de son existence les conditions de mortalité par âge de l’année considérée. C’est un indicateur synthétique des taux de mortalité par âge de l’année considérée.

Pour en savoir plus

Insee, « Estimations des naissances, décès et mariages 2020 pour le bilan démographique », Insee, janvier 2021.

Insee, « Conseils pour l’utilisation des résultats statistiques », janvier 2021.

Insee, « Nombre de décès quotidiens : France, régions et départements », Chiffres détaillés, janvier 2021.

Barhoumi et al., « Les inégalités sociales à l’épreuve de la crise sanitaire : un bilan du premier confinement », in France, portrait social, coll. « Insee Références », édition 2020.

Dahoo U., Gaudy L., « En France, comme en Europe, un pic de surmortalité lié à la Covid-19 fin mars-début avril », Insee Focus n° 200, juillet 2020.

Beaumel C., Papon S., « La situation démographique en 2018 », Insee Résultats, juin 2020.

Santé publique France, « Ouvrir dans un nouvel ongletBulletin épidémiologique grippe. Bilan de la surveillance, saison 2019-2020 », 2020.

Santé publique France, « Ouvrir dans un nouvel ongletSurveillance de la mortalité au cours de l’épidémie de COVID-19 du 2 mars au 31 mai 2020 en France », juillet 2020.

Athari E., Papon S., Robert-Bobée I., « Quarante ans d’évolution de la démographie française : le vieillissement de la population s’accélère avec l’avancée en âge des baby-boomers  », in France, portrait social, coll. « Insee Références », édition 2019.