Insee FocusEn France, comme en Europe, un pic de surmortalité lié à la Covid-19 fin mars-début avril

Umar Dahoo, Lisa Gaudy (Insee)

En France comme en Europe, le pic de mortalité lié à la Covid-19 est intervenu la semaine du 30 mars 2020. Entre le 2 mars et le 26 avril, l’excédent de mortalité toutes causes confondues, par rapport à la moyenne 2016-2019, est un peu supérieur en France à ce qu’il a été en Europe, tout en étant inférieur à celui de l’Espagne, de l’Italie et de la Belgique.

L’excédent des décès a touché légèrement plus les hommes que les femmes et selon une temporalité différente. En France comme en Europe, les personnes âgées de 70 ans ou plus ont été les plus affectées.

En France, entre le 2 mars et le 26 avril 2020, la surmortalité par rapport à la moyenne 2016-2019 est comprise entre 100 % et 150 % dans cinq départements (Haut-Rhin, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Val-d'Oise). Plusieurs provinces espagnoles et italiennes ont enregistré une surmortalité supérieure à 150 %.

Cette publication tire parti des données collectées par Eurostat sur les décès hebdomadaires auprès des instituts nationaux statistiques européens.

Insee Focus
No 200
Paru le :Paru le29/07/2020
Umar Dahoo, Lisa Gaudy (Insee)
Insee Focus No 200- Juillet 2020

Même dynamique des décès en France et en Europe durant les 4 premiers mois de l’année 2020

L’écart entre les décès toutes causes confondues survenus durant les 4 premiers mois de l’année 2020 et en moyenne pour la même période en 2016-2019 a suivi une dynamique similaire en France et dans 21 pays d’Europe considérés dans leur ensemble (sources). Pendant les premières semaines de l’année 2020, jusqu’à la fin du mois de février, la mortalité a été globalement inférieure à celle enregistrée en moyenne entre 2016 et 2019. Ceci s’explique notamment par le fait que la grippe saisonnière n’a pratiquement pas occasionné de surmortalité en Europe en ce début d’année. Alors que les années précédentes le nombre de décès commençait à baisser à partir de début mars, il a au contraire sensiblement augmenté pour atteindre un pic, tant en France qu’en Europe, la semaine du 30 mars 2020. Lors de cette semaine, le surcroît de mortalité a approché 50 % en Europe, c’est-à-dire qu’il y a eu 50 % de décès en plus que la même semaine moyenne de la période 2016-2019 (figure 1). Il a dépassé 60 % en France et a atteint 155 % en Espagne, 91 % en Belgique (avant 107 % la semaine du 6 avril) et 67 % en Italie (après 88 % la semaine précédente puisque le pic a été atteint une semaine plus tôt en Italie). Il s’est ensuite réduit progressivement pour s’annuler quasiment début mai.

Figure 1a - Nombre de décès hebdomadaires en France et dans 21 pays européens du 1er janvier au 10 mai 2020 rapporté à la même semaine de 2016-2019

moyenne 2016-2019 = 100
Figure 1a - Nombre de décès hebdomadaires en France et dans 21 pays européens du 1er janvier au 10 mai 2020 rapporté à la même semaine de 2016-2019 (moyenne 2016-2019 = 100) - Lecture : la semaine du 30 mars 2020, les décès en France et en Europe ont été respectivement supérieurs de 63 % et de 48 % à la moyenne 2016-2019.
Semaine du Europe France
1er janvier 91,5 93,5
6 janvier 94,8 96,4
13 janvier 94,5 94,5
20 janvier 94,4 93,6
27 janvier 96,4 96,1
3 février 94,7 95,5
10 février 96,2 97,2
17 février 93,3 94,5
24 février 93,5 94,2
2 mars 97,2 96,8
9 mars 106,8 104,4
16 mars 123,4 118,3
23 mars 139,9 137,9
30 mars 147,8 162,8
6 avril 141,6 155,9
13 avril 128,4 138,0
20 avril 114,8 116,0
27 avril 106,6 103,6
4 mai 104,3 102,6
  • Note : les données de 2020 sont provisoires. Les données de la semaine du 4 mai pour la Slovaquie et des semaines du 27 avril et du 4 mai pour la République tchèque et le Luxembourg sont des données estimées. Des données sont manquantes pour chaque année pour l'Italie (13 % des municipalités manquantes) et pour la Suède (semaine de décès non connue).
  • Lecture : la semaine du 30 mars 2020, les décès en France et en Europe ont été respectivement supérieurs de 63 % et de 48 % à la moyenne 2016-2019.
  • Champ : 21 pays européens, dont 17 de l’Union européenne et 4 de l’Association européenne de libre échange.
  • Source : Eurostat, extraction au 9 juillet 2020 ; calculs Insee.

Figure 1a - Nombre de décès hebdomadaires en France et dans 21 pays européens du 1er janvier au 10 mai 2020 rapporté à la même semaine de 2016-2019

  • Note : les données de 2020 sont provisoires. Les données de la semaine du 4 mai pour la Slovaquie et des semaines du 27 avril et du 4 mai pour la République tchèque et le Luxembourg sont des données estimées. Des données sont manquantes pour chaque année pour l'Italie (13 % des municipalités manquantes) et pour la Suède (semaine de décès non connue).
  • Lecture : la semaine du 30 mars 2020, les décès en France et en Europe ont été respectivement supérieurs de 63 % et de 48 % à la moyenne 2016-2019.
  • Champ : 21 pays européens, dont 17 de l’Union européenne et 4 de l’Association européenne de libre échange.
  • Source : Eurostat, extraction au 9 juillet 2020 ; calculs Insee.

D’importantes disparités entre les pays et au niveau infra-national

Le niveau de surmortalité a été très différencié selon les pays européens. Entre le 2 mars et le 26 avril 2020, l’essentiel (84 %) de la surmortalité observée dans les 21 pays d’Europe considérés est attribuable à l’Espagne, à l’Italie et à la France (figure 2), la part de ces pays atteignant quasiment le double de leur part habituelle dans les décès globaux (44 % pour la même période de 2016-2019). La surmortalité a été respectivement de 71 % en Espagne, 49 % en Italie, 44 % en Belgique et de 28 % en France sur l’ensemble des 8 semaines comprises entre le 2 mars et le 26 avril. À l’inverse, en Allemagne, pays le plus peuplé en Europe, la surmortalité est beaucoup plus faible (4 % sur la même période). C’est aussi le cas des pays d’Europe centrale et orientale.

Figure 2 - Écarts de mortalité hebdomadaire dans 21 pays européens du 2 mars au 26 avril 2020 par rapport à la même semaine de 2016-2019, par pays

Figure 2 - Écarts de mortalité hebdomadaire dans 21 pays européens du 2 mars au 26 avril 2020 par rapport à la même semaine de 2016-2019, par pays - Lecture : la semaine du 30 mars 2020, il y a eu 33 700 décès supplémentaires en Europe par rapport à la moyenne 2016-2019, dont 82 % dans trois pays (Espagne, France et Italie).
Semaine du Espagne Italie France Allemagne Belgique Autres pays Ensemble
2 mars – 13 1 140 – 407 – 1 715 – 246 – 958 – 2 199
9 mars 840 4 945 537 – 651 – 116 – 460 5 095
16 mars 4 462 8 988 2 195 88 237 1 104 17 074
23 mars 10 942 10 286 4 507 680 961 1 293 28 669
30 mars 12 545 7 669 7 327 2 076 1 908 2 217 33 742
6 avril 9 214 6 019 6 357 2 499 2 211 2 408 28 708
13 avril 5 348 4 082 4 300 1 802 1 670 1 945 19 147
20 avril 2 678 2 230 1 795 994 1 005 1 206 9 908
  • Note : les données de 2020 sont provisoires. Des données sont manquantes pour chaque année pour l'Italie (13 % des municipalités manquantes).
  • Lecture : la semaine du 30 mars 2020, il y a eu 33 700 décès supplémentaires en Europe par rapport à la moyenne 2016-2019, dont 82 % dans trois pays (Espagne, France et Italie).
  • Champ : 21 pays européens, dont 17 de l’Union européenne et 4 de l’Association européenne de libre échange.
  • Source : Eurostat, extraction au 9 juillet 2020 ; calculs Insee.

Figure 2 - Écarts de mortalité hebdomadaire dans 21 pays européens du 2 mars au 26 avril 2020 par rapport à la même semaine de 2016-2019, par pays

  • Note : les données de 2020 sont provisoires. Des données sont manquantes pour chaque année pour l'Italie (13 % des municipalités manquantes).
  • Lecture : la semaine du 30 mars 2020, il y a eu 33 700 décès supplémentaires en Europe par rapport à la moyenne 2016-2019, dont 82 % dans trois pays (Espagne, France et Italie).
  • Champ : 21 pays européens, dont 17 de l’Union européenne et 4 de l’Association européenne de libre échange.
  • Source : Eurostat, extraction au 9 juillet 2020 ; calculs Insee.

Les disparités sont également marquées au niveau infra-national (figure 3). La surmortalité a été particulièrement importante au centre de l’Espagne et au nord de l’Italie. Dans les provinces espagnoles (Ciudad Real, Guadalajara, Madrid et Segovia) et italiennes (Bergamo, Brescia, Cremona, Lodi et Piacenza) les plus touchées, le nombre de décès a été multiplié par plus de 3 (soit un supplément de plus de 200 %) entre le 2 mars et le 26 avril 2020 comparativement à la même période en moyenne sur 2016-2019.

En France métropolitaine, dans les cinq départements les plus touchés (Haut-Rhin, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Val-d'Oise), l’augmentation a été un peu moindre que dans les provinces des autres pays européens citées ci-dessus, avec une augmentation comprise entre 100 % et 150 % relativement à la même période en moyenne sur 2016-2019. À l’inverse, l’arc atlantique englobe des départements (Finistère et Landes) dans lesquels on enregistre une baisse du nombre des décès en 2020 par rapport à la moyenne de 2016-2019. La façade sud-ouest de la péninsule italienne est également dans ce cas (provinces de Roma et Latina notamment).

Figure 3a – Nombre de décès entre le 2 mars et le 26 avril 2020 rapporté à la même période de 2016-2019

Figure 3a – Nombre de décès entre le 2 mars et le 26 avril 2020 rapporté à la même période de 2016-2019
Les données sont disponibles dans le fichier en téléchargement.

    Figure 3a – Nombre de décès entre le 2 mars et le 26 avril 2020 rapporté à la même période de 2016-2019

    • Note : les données de 2020 sont provisoires.
    • Lecture : entre le 2 mars et le 26 avril 2020, en Espagne, les décès sont supérieurs de 219 % à la moyenne 2016-2019 dans la province de Madrid.
    • Source : Eurostat, extraction au 9 juillet 2020 ; calculs Insee.

    Une surmortalité des hommes un peu supérieure à celle des femmes

    Pour la période du 2 mars au 26 avril 2020, en Europe ainsi qu’en France dans une moindre mesure, ces décès supplémentaires ont un peu plus touché les hommes que les femmes (respectivement + 7 % et + 3 % d’écart sur l’ensemble de la période). En outre, la temporalité a été un peu différente en France (figure 4a), et encore plus au niveau européen (figure 4b), l’accélération des décès jusqu’au 30 mars (pic de l’épidémie) a touché en majorité les hommes. Le ratio de mortalité hommes/femmes atteint en France un maximum de 1,07 au cours de la dernière semaine de mars (soit une semaine avant le pic de mortalité) et de 1,06 en Europe. En Europe, la situation s’inverse à partir de début avril : l’excédent de mortalité affecte alors davantage les femmes que les hommes. Le ratio de mortalité hommes/femmes atteint un minimum la semaine du 13 avril, avant de retrouver un seuil proche de 1 en France et un peu inférieur à 1 en Europe.

    Figure 4a - Nombre de décès hebdomadaires pour les hommes et les femmes entre le 2 mars et le 26 avril 2020 rapporté à la même semaine de 2016-2019 et ratio de décès hommes/femmes en France

    Moyenne 2016-2019 = 100
    Figure 4a - Nombre de décès hebdomadaires pour les hommes et les femmes entre le 2 mars et le 26 avril 2020 rapporté à la même semaine de 2016-2019 et ratio de décès hommes/femmes en France (Moyenne 2016-2019 = 100) - Lecture : la semaine du 23 mars 2020, le ratio de décès hommes/femmes s’élève à 1,07 en France. Les décès des hommes et des femmes sont supérieurs respectivement de 44 % et de 32 % à la moyenne de 2016-2019.
    Semaine du Hommes Femmes Ratio décès hommes/femmes
    2 mars 99,4 94,3 1,02
    9 mars 105,6 103,2 0,99
    16 mars 118,4 118,3 0,99
    23 mars 144,3 131,7 1,07
    30 mars 164,7 160,9 1,02
    6 avril 153,6 158,1 0,97
    13 avril 132,2 143,9 0,92
    20 avril 115,2 116,9 0,99
    • Note : les données de 2020 sont provisoires.
    • Lecture : la semaine du 23 mars 2020, le ratio de décès hommes/femmes s’élève à 1,07 en France. Les décès des hommes et des femmes sont supérieurs respectivement de 44 % et de 32 % à la moyenne de 2016-2019.
    • Champ : France.
    • Source : Eurostat, extraction au 9 juillet 2020 ; calculs Insee.

    Figure 4a - Nombre de décès hebdomadaires pour les hommes et les femmes entre le 2 mars et le 26 avril 2020 rapporté à la même semaine de 2016-2019 et ratio de décès hommes/femmes en France

    • Note : les données de 2020 sont provisoires.
    • Lecture : la semaine du 23 mars 2020, le ratio de décès hommes/femmes s’élève à 1,07 en France. Les décès des hommes et des femmes sont supérieurs respectivement de 44 % et de 32 % à la moyenne de 2016-2019.
    • Champ : France.
    • Source : Eurostat, extraction au 9 juillet 2020 ; calculs Insee.

    Les personnes âgées sont les plus touchées

    Entre le 2 mars et le 26 avril 2020, le surcroît de mortalité touche davantage les personnes de 50 ans ou plus, tant en France qu’en Europe. Pour les hommes comme pour les femmes, cette surmortalité affecte, en France et en Europe, plus particulièrement les personnes âgées de 70 ans ou plus (dont 59 % sont des femmes tant en France qu’en Europe). En France, la surmortalité dépasse 40 % chez les hommes et approche 35 % chez les femmes de 70 à 74 ans et de 90 ans ou plus, par rapport à la moyenne 2016-2019 (figure 5). En Europe, cette surmortalité, tant pour les hommes que pour les femmes, est la plus élevée chez les 90 ans ou plus (soit 1 % de la population totale, dont 73 % sont des femmes), où elle atteint respectivement 50 % chez les hommes et 43 % chez les femmes.

    Des différences entre pays difficiles à expliquer

    Cette étude descriptive met en évidence un certain nombre de similarités entre pays européens, dont la France, en ce qui concerne la dynamique de la mortalité observée au cours des premières semaines de l’année 2020 avec un pic de surmortalité enregistré quasi-simultanément fin mars-début avril lié à l’épidémie de Covid-19. De même, la surmortalité a été très différenciée par classe d’âge, les plus âgés ayant été les plus touchés en France comme en Europe. Au-delà de ces similarités, il existe des différences marquées de surmortalité entre pays et entre départements et provinces au sein de chaque pays. Plusieurs facteurs pourraient expliquer ces différences, sans que l’on soit en mesure d’expliquer à ce stade l’importance relative de chacun d’entre eux : différences de structure par âge et de densité de la population ; différences d’état de santé et d’accès aux soins ; existence de clusters surgis de manière parfois accidentelle ; dates et modalités de confinement et de déconfinement différentes selon les pays ; nombre de travailleurs-clé et modalités d’exercice de l’activité professionnelle au cours de la période considérée, etc.

    Figure 5a - Nombre de décès des hommes entre le 2 mars et le 26 avril 2020 rapporté à la même période de 2016-2019 selon l’âge

    moyenne 2016-2019 = 100 pour la classe d’âge
    Figure 5a - Nombre de décès des hommes entre le 2 mars et le 26 avril 2020 rapporté à la même période de 2016-2019 selon l’âge (moyenne 2016-2019 = 100 pour la classe d’âge) - Lecture : entre le 2 mars et le 26 avril 2020, les décès des hommes âgés de 90 ans ou plus en France et en Europe ont été respectivement supérieurs de 42 % et de 50 % par rapport à la moyenne 2016-2019.
    Europe France
    Moins de 49 ans 95,4 100,0
    50-54 ans 106,5 106,4
    55-59 ans 109,9 103,4
    60-64 ans 113,6 110,1
    65-69 ans 118,9 114,5
    70-74 ans 138,2 140,5
    75-79 ans 139,7 134,8
    80-84 ans 139,2 127,1
    85-89 ans 142,9 135,0
    90 ans ou plus 149,6 142,3
    • Note : les données 2020 sont provisoires.
    • Lecture : entre le 2 mars et le 26 avril 2020, les décès des hommes âgés de 90 ans ou plus en France et en Europe ont été respectivement supérieurs de 42 % et de 50 % par rapport à la moyenne 2016-2019.
    • Champ : 20 pays européens, dont 16 de l’Union européenne et 4 de l’Association européenne de libre échange (Allemagne en moins par rapport au groupe des 21 pays).
    • Source : Eurostat, extraction au 9 juillet 2020 ; calculs Insee.

    Figure 5a - Nombre de décès des hommes entre le 2 mars et le 26 avril 2020 rapporté à la même période de 2016-2019 selon l’âge

    • Note : les données 2020 sont provisoires.
    • Lecture : entre le 2 mars et le 26 avril 2020, les décès des hommes âgés de 90 ans ou plus en France et en Europe ont été respectivement supérieurs de 42 % et de 50 % par rapport à la moyenne 2016-2019.
    • Champ : 20 pays européens, dont 16 de l’Union européenne et 4 de l’Association européenne de libre échange (Allemagne en moins par rapport au groupe des 21 pays).
    • Source : Eurostat, extraction au 9 juillet 2020 ; calculs Insee.

    Sources

    Eurostat a collecté, sur la base du volontariat, les données hebdomadaires sur les décès auprès des autorités statistiques des pays européens. Ces données ont fait l’objet d’une première publication par Eurostat le 24 juin 2020, sur la base des données transmises par 21 pays pour la période 2016-2020 : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Hongrie, Islande, Italie, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Norvège, Portugal, République tchèque, Slovaquie, Suède, Suisse. Ces pays ont transmis leurs données par sexe, âge et lieu de résidence ou de survenue des décès (par NUTS 3, découpage territorial de l’Espace économique européen correspondant aux départements pour la France, aux arrondissements administratifs pour la Belgique et aux provinces pour l’Espagne et l’Italie) lorsqu’elles étaient disponibles ; plusieurs pays dont l’Allemagne n’ont pas fourni de données infranationales. En particulier, l'Allemagne n'a pas fourni de données infranationales ni de données par sexe et par âge. Ces données ne renseignent pas sur la cause du décès, il s’agit en effet de données sur les décès toutes causes confondues. Pour la France, l’Insee transmet les données de décès enregistrés dans les statistiques d’état civil.

    Selon le European Centre for Diseases Control (ECDC), les 21 pays couverts dans cette analyse ont enregistré plus de 90 % des décès dus à la Covid-19 dans l’Union européenne (UE) et les pays de l’Association européenne de libre-échange (AELE), hors Suisse. Ils représentent 78 % de la population et 77 % des décès dans l’UE et l’AELE en 2018. Par ailleurs, les données pour 2020 sont provisoires.

    La publication d’Eurostat du 24 juin 2020 sert de base à notre analyse. Néanmoins, les données utilisées ici ont été extraites de la base en ligne d’Eurostat le 9 juillet et peuvent donc être légèrement différentes de celles utilisées pour cette publication.

    Les décès hebdomadaires enregistrés en 2020 sont comparés à une semaine moyenne de la période de référence, établie entre 2016 et 2019.