Le coût de la main-d’œuvre en 2016 Enquête européenne sur le coût de la main-d’œuvre - Insee Résultats

Chiffres détaillés
Insee Résultats
Paru le :Paru le26/02/2020
Séverine Arnault, Anaïs Levieil (division Salaires et revenus d'activité, Insee)
Insee Résultats- Février 2020

Le coût de la main-d'œuvre en France en 2016 : 34,3 euros par heure en moyenne

Séverine Arnault, Anaïs Levieil (division Salaires et revenus d'activité, Insee)

En 2016, le coût moyen de la main-d'œuvre en France est de 34,3 euros par heure travaillée. Les salaires et traitements bruts en constituent les deux tiers, tandis que le tiers restant correspond principalement aux cotisations sociales à la charge des employeurs, minorées des éventuelles subventions perçues par ces derniers.

Le coût horaire de la main-d'œuvre varie sensiblement selon le secteur d’activité, l’implantation géographique ou encore la taille de la société : il est le plus élevé dans le secteur des activités financières et d'assurance (57,9 euros), dans les grandes sociétés (38,9 euros) et en Île-de-France (42,5 euros).

Dans le secteur marchand, la France se situe au 5e rang des pays de l’Union européenne à 15 présentant les coûts horaires les plus élevés.

Insee Focus

No 184

Paru le :18/02/2020

Le coût de la main-d'œuvre en France est de 34,3 euros de l’heure en 2016

En 2016, le annuel en équivalent temps plein (EQTP) d'un salarié s'élève en moyenne à 53 271 euros, soit 34,3 euros de l’heure (figure 1). Le représente l'ensemble des dépenses encourues par les sociétés pour l'emploi des salariés, rapportées au volume total d’heures effectivement travaillées dans l’année (c'est-à-dire hors congés, RTT, absences quelle qu'en soit la raison).

Figure 1 - Coût horaire de la main-d'œuvre selon le secteur d'activité en 2016

en euros
Figure 1 - Coût horaire de la main-d'œuvre selon le secteur d'activité en 2016 (en euros) - Lecture : dans le secteur des activités financières et d'assurance, le coût horaire de la main-d'œuvre en 2016 atteint 57,9 euros, dont 37,3 euros de salaires et traitements.
Coût horaire du travail Salaires et traitements Cotisations employeurs Autres charges1 Subventions (dont CICE)
Hébergement et restauration 21,75 15,36 6,08 1,02 – 0,71
Activités de services administratifs et de soutien 24,89 17,66 7,05 0,92 – 0,72
Autres activités de service 28,81 19,36 8,65 1,62 – 0,81
Commerce ; réparation d'automobiles et de motocycles 29,56 20,63 9,01 0,97 – 1,05
Santé humaine et action sociale 29,66 19,45 8,41 2,27 – 0,46
Eau ; assainissement, déchets et dépollution 30,67 21,23 9,43 0,91 – 0,89
Construction 31,06 21,89 9,05 1,02 – 0,89
Transports et entreposage 31,39 22,37 8,83 0,93 – 0,74
Administration publique2 32,25 20,57 11,11 0,82 – 0,25
Ensemble des secteurs d'activité 34,33 22,91 10,70 1,37 – 0,65
Arts, spectacles et activités récréatives 35,31 24,26 10,32 1,53 – 0,80
Industries extractives 35,74 23,34 11,71 1,47 – 0,77
Industrie manufacturière 36,37 24,67 11,47 1,04 – 0,82
Activités immobilières 37,56 24,61 11,30 2,25 – 0,60
Enseignement2 41,46 23,62 17,24 0,67 – 0,06
Information et communication 45,56 31,23 13,50 1,51 – 0,67
Activités scientifiques et techniques 45,66 30,68 14,02 1,71 – 0,75
Production/distribution d'énergies 49,01 35,60 12,88 1,24 – 0,71
Activités financières et d'assurance 57,90 37,29 16,32 5,10 – 0,81
  • 1. Les autres charges se composent essentiellement de frais de formation, de frais de recrutement et de taxes et impôts sur l'emploi ou les salaires.
  • 2. Pour la fonction publique de l'État, les cotisations sociales à la charge de l'employeur couvrent notamment les contributions patronales imputées au titre de la retraite.
  • Lecture : dans le secteur des activités financières et d'assurance, le coût horaire de la main-d'œuvre en 2016 atteint 57,9 euros, dont 37,3 euros de salaires et traitements.
  • Champ : sociétés de 10 salariés ou plus en France hors Mayotte, hors agriculture, activités des ménages en tant qu’employeurs, activités extraterritoriales et défense, y compris apprentis.
  • Source : Insee, Labour Cost Survey 2016 (LCS 2016).

Figure 1 - Coût horaire de la main-d'œuvre selon le secteur d'activité en 2016

  • 1. Les autres charges se composent essentiellement de frais de formation, de frais de recrutement et de taxes et impôts sur l'emploi ou les salaires.
  • 2. Pour la fonction publique de l'État, les cotisations sociales à la charge de l'employeur couvrent notamment les contributions patronales imputées au titre de la retraite.
  • Lecture : dans le secteur des activités financières et d'assurance, le coût horaire de la main-d'œuvre en 2016 atteint 57,9 euros, dont 37,3 euros de salaires et traitements.
  • Champ : sociétés de 10 salariés ou plus en France hors Mayotte, hors agriculture, activités des ménages en tant qu’employeurs, activités extraterritoriales et défense, y compris apprentis.
  • Source : Insee, Labour Cost Survey 2016 (LCS 2016).

Sur ces 34,3 euros, 66,7 % (soit 22,9 euros) correspondent à des rémunérations assimilables à du salaire : salaires et traitements bruts, primes, épargne salariale, avantages en nature (figure 2). La grande majorité (90,7 %) de ces 22,9 euros est versée aux salariés lors de chaque paie sous forme de rémunération directe, de primes ou encore d'indemnités. Les autres composantes des salaires et traitements bruts ne sont pas versées lors de chaque paie mais peuvent être de périodicité fixe. Elles sont notamment constituées de primes et indemnités (5,1 %) ou encore d'épargne salariale (2,7 %).

Figure 2 - Principales composantes du coût horaire de la main-d'œuvre en 2016

en %
Figure 2 - Principales composantes du coût horaire de la main-d'œuvre en 2016 (en %) - Lecture : les dépenses de formation professionnelle représentent 1,4 % de l'ensemble du coût horaire de la main-d'œuvre. Les rémunérations versées lors de chaque paie (hors celles des apprentis) représentent 90,7 % des salaires et traitements.
Salaires et traitements 66,7
Rémunérations directes, primes et indemnités versées lors de chaque paie* 90,7
Rémunérations directes, primes et indemnités non versées lors de chaque paie* 5,1
Épargne salariale* 2,7
Autres (salaires des apprentis, avantages en nature, jours non ouvrés, etc.) 1,5
Cotisations sociales employeurs 31,2
Formation professionnelle 1,4
Autres dépenses, taxes et impôts, nets de subventions 0,7
  • * Hors apprentis.
  • Lecture : les dépenses de formation professionnelle représentent 1,4 % de l'ensemble du coût horaire de la main-d'œuvre. Les rémunérations versées lors de chaque paie (hors celles des apprentis) représentent 90,7 % des salaires et traitements.
  • Champ : sociétés de 10 salariés ou plus en France hors Mayotte, hors agriculture, activités des ménages en tant qu’employeurs, activités extraterritoriales et défense.
  • Source : Insee, Labour Cost Survey 2016 (LCS 2016).

Les cotisations de protection sociale à la charge des employeurs, qu’elles soient légales, conventionnelles ou facultatives, représentent 31,2 % du coût (10,7 euros). Le taux de cotisations, qui rapporte les cotisations sociales patronales aux salaires et traitements, est ainsi de 46,7 %.

Hors salaire et cotisations, le reste du coût annuel s'élève à 0,7 euro, soit 2,1 % du total, et concerne les frais de formation professionnelle, les autres dépenses comme les frais de recrutement, les différentes taxes et impôts sur la masse salariale ou l’emploi de salariés, déduction faite des subventions. Ces subventions allègent le coût horaire de la main-d'œuvre de 1,9 % en 2016. Elles ont fortement augmenté depuis le début de la décennie, avec la mise en place en 2013 du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) pour les rémunérations n’excédant pas 2,5 Smic. Le CICE est en effet comptabilisé comme subvention au bénéfice de l’employeur jusqu'en 2018 (il est transformé en allègement de cotisations à compter de janvier 2019).

Des écarts de coût importants selon le secteur d'activité

Le secteur de l'hébergement et de la restauration (21,8 euros) et celui des activités de services administratifs et de soutien (24,9 euros) présentent des coûts horaires de la main-d'œuvre très inférieurs à la moyenne. À l'inverse, le coût horaire est le plus élevé dans les activités financières et d'assurance (57,9 euros) et la production et distribution d'énergies (49,0 euros).

Ces écarts reflètent notamment des différences de qualification de la main-d'œuvre entre secteurs d'activité qui se retrouvent aussi sur les salaires horaires. Le salaire horaire moyen est ainsi le moins élevé dans l'hébergement et la restauration avec 15,4 euros, tandis qu’il atteint 37,3 euros dans les activités financières et d'assurance.

Cependant, les écarts de coût total sont plus importants que les écarts de salaire du fait notamment de la progressivité globale des cotisations sociales patronales (allègements sur les bas salaires, taux différenciés selon la catégorie du salarié, etc.) et des subventions plus massives dans certains secteurs. Ainsi, les cotisations s'échelonnent de 6,1 euros par heure travaillée dans le secteur de l'hébergement et la restauration à 16,3 euros dans celui des activités financières et d'assurance, ce qui correspond à des taux de cotisation respectifs de 39,6 % et 43,8 %.

Un coût plus élevé dans les grandes sociétés et en Île-de-France

Le coût horaire moyen s’élève à 38,9 euros dans les sociétés de 1 000 salariés ou plus, soit 12,0 euros de plus que dans celles employant 10 à 49 salariés (figure 3). Cet écart de coût horaire moyen selon la taille de la société est très marqué dans l'industrie manufacturière (19,7 euros entre les sociétés de 1 000 salariés ou plus et celles de 10 à 49 salariés) et le transport et entreposage (16,3 euros). Il est plus faible dans les services, notamment dans les activités financières et d'assurance, les activités immobilières ou encore les services administratifs et de soutien (moins de 4 euros). Cet écart est aussi lié aux différences de composition de la main-d'œuvre employée dans les grandes et les plus petites sociétés.

Figure 3 - Coût horaire de la main-d'œuvre selon la taille de la société et les principaux secteurs d'activité en 2016

en euros
Figure 3 - Coût horaire de la main-d'œuvre selon la taille de la société et les principaux secteurs d'activité en 2016 (en euros) - Lecture : dans les sociétés du secteur de l'industrie de 1 000 salariés ou plus, le coût horaire de la main-d'œuvre en 2016 atteint 46,1 euros, dont 31,7 euros de salaires et traitements.
Coût horaire du travail Salaires et traitements Cotisations employeurs Autres charges* Subventions
(dont CICE)
10 à 49 salariés
Industrie 26,60 18,65 8,22 0,57 – 0,84
Construction 27,15 19,41 7,61 1,00 – 0,90
Services 27,21 19,26 8,17 0,84 – 1,06
Ensemble 26,89 19,02 8,06 0,80 -0,98
50 à 249 salariés
Industrie 32,73 22,21 10,43 0,96 – 0,88
Construction 31,77 22,33 9,45 0,84 – 0,86
Services 31,91 21,52 9,64 1,50 – 0,75
Ensemble 31,52 21,34 9,66 1,28 – 0,76
250 à 499 salariés
Industrie 36,50 24,22 12,05 1,06 – 0,84
Construction 39,07 27,08 11,96 1,13 – 1,09
Services 34,73 23,13 10,45 1,85 – 0,69
Ensemble 34,44 22,98 10,63 1,54 – 0,71
500 à 999 salariés
Industrie 39,62 26,49 12,61 1,33 – 0,81
Construction 38,87 27,07 11,40 1,27 – 0,86
Services 37,71 24,77 11,11 2,46 – 0,64
Ensemble 36,79 24,31 11,11 1,98 – 0,62
1 000 salariés ou plus
Industrie 46,12 31,67 13,84 1,35 – 0,73
Construction 36,53 25,23 11,07 1,15 – 0,92
Services 38,48 24,99 12,10 1,83 – 0,44
Ensemble 38,89 25,31 12,44 1,57 – 0,43
  • * Les autres charges se composent essentiellement de frais de formation, de frais de recrutement et de taxes et impôts sur l'emploi ou les salaires.
  • Lecture : dans les sociétés du secteur de l'industrie de 1 000 salariés ou plus, le coût horaire de la main-d'œuvre en 2016 atteint 46,1 euros, dont 31,7 euros de salaires et traitements.
  • Champ : sociétés de 10 salariés ou plus en France hors Mayotte, hors agriculture, activités des ménages en tant qu’employeurs, activités extraterritoriales et défense, y compris apprentis.
  • Source : Insee, Labour Cost Survey 2016 (LCS 2016)

Figure 3 - Coût horaire de la main-d'œuvre selon la taille de la société et les principaux secteurs d'activité en 2016

  • * Les autres charges se composent essentiellement de frais de formation, de frais de recrutement et de taxes et impôts sur l'emploi ou les salaires.
  • Lecture : dans les sociétés du secteur de l'industrie de 1 000 salariés ou plus, le coût horaire de la main-d'œuvre en 2016 atteint 46,1 euros, dont 31,7 euros de salaires et traitements.
  • Champ : sociétés de 10 salariés ou plus en France hors Mayotte, hors agriculture, activités des ménages en tant qu’employeurs, activités extraterritoriales et défense, y compris apprentis.
  • Source : Insee, Labour Cost Survey 2016 (LCS 2016)

En Île-de-France, le coût de la main-d'œuvre est nettement supérieur à celui des autres régions. En moyenne, l'heure de travail y coûte 42,5 euros contre 31,6 euros sur le reste du territoire. Les salaires y sont en effet plus élevés, avec notamment une surreprésentation de postes très qualifiés (implantation des sièges sociaux où travaillent cadres et dirigeants) et de secteurs d'activité où le coût de la main-d'œuvre est généralement élevé.

Dans le secteur marchand, des disparités marquées de coût horaire de la main-d’œuvre en Europe

En 2016, dans les pays de l’Union européenne (UE) à 15 pays, le coût horaire de la main-d’œuvre dans le secteur marchand s’avère très hétérogène, s’échelonnant de 12,8 euros au Portugal à 42,8 euros au Danemark (figure 4). En France, il s’élève à 35,2 euros en 2016, ce qui la place au 5e rang des pays présentant les coûts horaires les plus élevés après le Luxembourg, la Belgique, la Suède et le Danemark mais avant l’Allemagne.

Figure 4 - Coût horaire de la main-d’œuvre dans le secteur marchand en Europe en 2016

en euros
Figure 4 - Coût horaire de la main-d’œuvre dans le secteur marchand en Europe en 2016 (en euros)
Coût horaire Salaires
et
traitements bruts
Autres*
Portugal 12,76 10,11 2,65
Grèce 15,34 11,79 3,55
Espagne 20,73 15,35 5,38
UE 28 25,62 19,66 5,96
Italie 26,66 19,20 7,46
Royaume-Uni 26,66 22,39 4,27
Irlande 28,95 24,52 4,43
UE 15 29,96 22,94 7,02
Autriche 32,78 23,99 8,79
Allemagne 33,07 26,01 7,06
Pays-Bas 33,33 25,76 7,57
Finlande 34,31 26,84 7,47
France 35,15 24,13 11,02
Luxembourg 38,71 33,59 5,12
Belgique 38,85 28,01 10,84
Suède 40,77 27,58 13,19
Danemark 42,84 37,16 5,68
  • * Les autres éléments de coût incluent les cotisations sociales patronales, les frais de formation et autres dépenses à la charge de l’employeur ainsi que les impôts et taxes sur l’emploi ou les salaires, nets des subventions.
  • Champ : France hors Mayotte, sociétés de 10 salariés ou plus du secteur marchand (sections B à N de la NACE rev. 2), y compris apprentis.
  • Source : Insee, Eurostat, Labour Cost Survey (LCS) 2016.

Figure 4 - Coût horaire de la main-d’œuvre dans le secteur marchand en Europe en 2016

  • * Les autres éléments de coût incluent les cotisations sociales patronales, les frais de formation et autres dépenses à la charge de l’employeur ainsi que les impôts et taxes sur l’emploi ou les salaires, nets des subventions.
  • Champ : France hors Mayotte, sociétés de 10 salariés ou plus du secteur marchand (sections B à N de la NACE rev. 2), y compris apprentis.
  • Source : Insee, Eurostat, Labour Cost Survey (LCS) 2016.

La part des salaires et traitements bruts dans le coût de la main d’œuvre varie sensiblement selon les pays en fonction de la législation sociale et fiscale mais aussi du mode de financement de la protection sociale. Ainsi, dans l’UE à 15, le coût total de la main-d’œuvre danoise est le plus élevé mais les éléments de coûts s’ajoutant aux salaires et traitements bruts y sont réduits (13,3 % du coût total). Inversement, la part des autres éléments de coûts est élevée en Italie (28,0 %) ou en Espagne (26,0 %) alors que le coût total de la main-d’œuvre y est relativement modéré. Pour la France, ces autres éléments de coût représentent 31,4 % du coût total en 2016, soit un des niveaux les plus forts en Europe après la Suède. Ce niveau a néanmoins diminué depuis 2013 avec la mise en place du CICE puis du Pacte de responsabilité et de solidarité (PRS).

Sources

Les données utilisées sont issues de l’enquête Labour Cost Survey 2016 (LCS 2016), enquête européenne sur le coût de la main-d'œuvre réalisée tous les quatre ans dans l’ensemble des pays de l’Union européenne. Le champ couvre les établissements appartenant aux sociétés de dix salariés ou plus (au sens unité légale) des secteurs d’activité B à S de la NAF rév. 2, hors défense, en France hors Mayotte.

Définitions

Le coût de la main-d'œuvre comprend l’ensemble des dépenses directement liées à l’emploi de salariés. Il s’agit en premier lieu de la rémunération assimilable à du salaire (salaire brut, primes, avantages en nature, indemnités), y compris l’épargne salariale. Les autres composantes sont principalement les cotisations sociales - obligatoires, conventionnelles ou facultatives - nettes d’exonération à la charge de l’employeur (sécurité sociale, chômage, retraite, prévoyance, indemnités de départ), et les autres charges assises sur les salaires et l’emploi (dépenses de formation professionnelle, taxes et impôts sur l'emploi ou les salaires, frais de recrutement, etc.), nettes de subventions. Pour la fonction publique de l'État, et notamment dans les secteurs de l’enseignement et de l'administration publique, les cotisations sociales à la charge de l'employeur comprennent aussi les contributions patronales imputées au titre de la retraite, qui couvrent conventionnellement les pensions versées aux anciens fonctionnaires (celles-ci n’étant que partiellement financées par les cotisations des fonctionnaires actifs), alors que dans le privé et les autres versants de la fonction publique, seules les cotisations sociales retraite effectives sont prises en compte.

Le coût horaire moyen de la main-d'œuvre est le rapport entre le coût de la main d’œuvre et le total des heures effectivement travaillées (hors congés et absences quelle qu’en soit la raison).

Les effectifs retenus sont constitués des salariés ayant eu un contrat de travail durant l’année, permanent, occasionnel ou saisonnier, à temps partiel ou à temps complet, y compris apprentis. Ces effectifs sont comptés en équivalent temps plein (EQTP) sur l’année, c’est-à-dire au prorata de leur durée d’emploi dans l’année et de leur quotité d’emploi lorsqu’ils sont à temps partiel : un salarié ayant travaillé six mois à mi-temps compte ainsi pour un quart dans les effectifs.

Pour en savoir plus

« Le coût de la main-d’œuvre en 2016 », Insee Résultats, février 2020.

Borey G., Coudin É., Luciani A., « Une comparaison du coût de la main-d'œuvre en Europe : quelle évolution depuis la crise ? », in Les entreprises en France, coll. « Insee Références », édition 2015.

Avertissement

Issus d’enquêtes, les chiffres publiés ici sont à ce titre soumis à un aléa d'échantillonnage, en particulier aux niveaux de croisement les plus fins. En outre, les données présentées ne sont pas toujours totalement comparables à celles des enquêtes précédentes. En particulier, les données 2016 portent dorénavant sur la France entière (hors Mayotte), alors qu’elles se limitaient auparavant à la France métropolitaine.

Les données pour l'enquête européenne sur le Coût de la main-d'œuvre en 2016

Cette publication a été réalisée à partir des données « Labour Cost Survey (LCS) 2016 » transmises par la France à Eurostat dans le cadre du règlement n°1737/2005 de la commission du 21 octobre 2005 portant modification du règlement (CE) no 1726/1999 concernant la définition et la transmission des informations sur le coût de la main-d'œuvre. Ces données reposent sur la consolidation des enquêtes sur le coût de la main-d'œuvre et la structure des salaires (Ecmoss) 2015 et 2016, volet français des enquêtes servant à fournir les données LCS.

Par ailleurs, les données sur les effectifs et les masses salariales de la fonction publique de l'État (principalement l'enseignement - division 85 - section P et l'administration publique - division 84 - section O), sont issues des données administratives du Système d'information sur les agents des services publics (Siasp) 2016, mais aussi des données de l’enquête de 2014 auprès des salariés de la fonction publique de l'État (FPE 2014) et de la comptabilité nationale.

Sources

Les sources

Les enquêtes annuelles sur le coût de la main-d'œuvre et la structure des salaires (Ecmoss) portent sur les établissements dépendant d'entreprises de 10 salariés ou plus en France (hors Mayotte), hors agriculture, activités des ménages en tant qu'employeurs, activités extraterritoriales et défense. Les données sur la fonction publique d'État proviennent de l'enquête auprès des salariés de l'État (FPE) complémentaire à l'enquête sur le coût de la main-d'œuvre et la structure des salaires. Ces enquêtes sont complétées par de l'information issue de sources administratives.
Des présentations générales de l'enquête annuelle sur le coût de la main-d'œuvre et la structure des salaires / Ecmoss et de l'enquête auprès des salariés de l'État sont accessibles dans la rubrique « Définitions, Méthodes et Qualité » du site insee.fr.

Une présentation de la source portant sur le Système d'information sur les agents des services publics (Siasp) est également disponible dans cette rubrique.

Les questionnaires de l'enquête Ecmoss 2016, volet "Coût de la main-d'œuvre - CMO"

Ils se composent de deux parties :

  • La partie A concerne les rémunérations et les charges sociales versés durant l'année (ici 2016), soit par l'établissement enquêté, soit par l'entreprise dont il fait partie (ce que les répondants doivent préciser). Elle porte notamment sur la masse salariale brute, les cotisations patronales (nettes d'exonérations et d'allègements), les éventuelles cotisations à des caisses de congés payés, les aides et subventions ainsi que les différents montants de taxes et impôts liés à l’emploi de salariés, versés par les établissements;
  • La partie B concerne les compléments sociaux et indemnités : compléments directement versés aux salariés, frais professionnels et indemnités.

Le questionnaire « Salarié » porte sur les rémunérations, les charges et le temps de travail.

  • Rémunérations et charges : les éléments composant le revenu du salarié sont détaillés dans cette partie (y compris les heures supplémentaires, les différentes primes, l'épargne salariale, etc.). On s'intéresse notamment aux primes accordées pour les performances individuelles ou collectives ainsi que pour la pénibilité du travail.
  • Temps travaillé : il s'agit ici du temps total effectif de travail au sein de l'établissement, en détaillant les heures supplémentaires, les différents congés pris et absences (quelle qu'en soit la raison) et le temps indiqué dans le contrat de travail. On mesure ainsi le temps « théorique » au travail et le temps effectivement travaillé.

Définitions

Effectif salarié à temps complet (A11) :

Sont considérés comme salariés à temps complet les travailleurs (à l'exclusion des apprentis) dont la durée du travail régulière est la durée conventionnelle ou usuelle de l'entreprise, même si leur contrat est d'une durée inférieure à l'année.

Effectif salarié à temps partiel (A12) :

Sont considérés comme tels les travailleurs (à l'exclusion des apprentis) dont la durée de travail régulière est inférieure à la durée conventionnelle ou usuelle de l'entreprise, que ce soit par jour, par semaine ou par mois (demi-journée, horaire à trois quarts de temps, à quatre cinquièmes de temps, etc.). L'effectif des salariés à temps partiel (hors apprentis) converti en équivalent temps plein (EQTP) est noté A121.

Effectif d'apprentis (A13) :

Sont considérés comme apprentis tous les salariés qui ne participent pas encore pleinement à la production du fait qu'ils travaillent sous contrat d'apprentissage ou dans des conditions où le souci de la formation professionnelle l'emporte sur celui de la productivité. L'effectif des apprentis converti en équivalent temps plein (EQTP) est noté A131.

Effectif salarié en EQTP (A11+A121+A131) :

À l'effectif salarié à temps complet, est ajouté l'effectif des salariés à temps partiel et apprentis convertis en équivalent temps plein (EQTP).

Heures travaillées (B1) :

Elles incluent toutes les heures de travail effectuées dans l'établissement, y compris les heures supplémentaires, auxquelles sont soustraits les jours de congés payés, de réduction du temps de travail (RTT), les jours fériés et chômés payés ainsi que les absences pour maladie et autres raisons (grèves, familiales...). Ces heures travaillées sont déclinées pour les salariés à temps complet (B11) et pour ceux à temps partiel ou non complet (B12).

Heures travaillées par salarié en EQTP hors apprentis ((B11+B12)/(A11+A121)) :

Correspond au nombre total d'heures travaillées dans l'activité considérée divisé par l'effectif salarié en EQTP hors apprentis.

Heures travaillées par salarié en EQTP (B1/(A11+A121+A131)) :

Correspond au nombre total d'heures travaillées dans l'activité considérée divisé par l'effectif salarié en EQTP.

Rémunération des salariés (D1=D11 + D12) :

La rémunération des salariés correspond à la somme des salaires et traitements et des cotisations sociales à la charge des employeurs.

Salaires et traitements (D11) :

Les salaires et traitements représentent l’ensemble des sommes versées directement ou indirectement à l'employé, sous forme monétaire ou en nature (y compris primes, voitures de société...). Il s’agit de salaires et traitements bruts, c’est-à-dire avant déduction des cotisations de sécurité sociale à la charge de l’employé, de la contribution sociale généralisée (CSG), de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) et avant prélèvement de l’impôt sur le revenu.

Rémunérations directes, primes et indemnités versées lors de chaque paie (D11111) :

Correspondent aux rémunérations (salaire, primes et indemnités, etc.) en espèces payées régulièrement, lors de chaque paie, au cours de l'année. Il s'agit de montants bruts, avant déduction des impôts et des cotisations de sécurité sociale à la charge des salariés.

Rémunérations directes, primes et indemnités non versées lors de chaque paie, déduction faite des versements au titre de la formation d'un patrimoine au profit des salariés (D11112)  :

Correspondent à tous les paiements dont les salariés ne bénéficient pas régulièrement lors de chaque paie, y compris les primes à périodicité fixe non versées lors de chaque paie.

Intéressement, participation, et abondement de l'employeur à un plan d'épargne salariale (D1112)  :

Trois dispositifs permettent aux salariés d'être associés financièrement au développement de leur entreprise et de se constituer une épargne dans un cadre collectif : l'intéressement, la participation aux résultats de l'entreprise et les plans d'épargne salariale (PEE, Perco, PEI, PEG). L'employeur peut abonder les sommes versées par le salarié sur un plan d'épargne salariale.

Rémunérations pour journées non ouvrées (D1113) :

Correspondent aux rémunérations versées au titre des congés payés et jours fériés légaux, contractuels ou volontaires et des autres jours chômés payés.

Cotisations sociales à la charge des employeurs (D12) :

Correspondent à la valeur des cotisations sociales payées par les employeurs pour garantir le bénéfice de prestations sociales à leurs salariés. Les cotisations sociales à la charge des employeurs peuvent être effectives ou imputées.

Cotisations sociales effectives à la charge des employeurs (hors apprentis) (D121) :

Ces cotisations comprennent les versements effectués par les employeurs, au profit de leurs salariés, aux organismes assureurs (administrations de sécurité sociale et régimes privés). Ces versements couvrent à la fois les contributions légales, conventionnelles, contractuelles et volontaires au titre des assurances contre les risques sociaux.

Cotisations légales de sécurité sociale à la charge des employeurs (D1211) :

Correspondent à toutes les cotisations à la charge de l'employeur versées à des organismes de sécurité sociale et rendues obligatoires par les pouvoirs publics. Les montants des cotisations sont nets de toute subvention éventuelle.

Cotisations conventionnelles, contractuelles et volontaires de sécurité sociale à la charge de l'employeur (D1212)  :

Correspondent à toutes les contributions de l'employeur au titre de régimes complémentaires de sécurité sociale, allant au-delà de ce qui est rendu obligatoire par les pouvoirs publics.

Cotisations sociales imputées à la charge des employeurs hors apprentis (D122) :

Les cotisations sociales imputées à la charge des employeurs représentent la contrepartie des prestations sociales fournies directement par les employeurs à leurs salariés, ex-salariés et autres ayants droit (diminuée, le cas échéant, des cotisations sociales à la charge des salariés), sans qu'il y ait, à cet effet, recours à une société d'assurance ou à un fonds de pension autonome ou constitution d'un fonds spécifique ou d'une réserve distincte. Le fait que certaines prestations sociales soient octroyées directement par les employeurs et non par l'intermédiaire des administrations de sécurité sociale ou d'autres organismes assureurs n'enlève rien à leur caractère de prestations sociales.

Frais de formation professionnelle à la charge de l'employeur (D2) :

Ils comprennent : les dépenses des services et installations de formation professionnelle, les amortissements, les petites réparations et les frais d'entretien des bâtiments et équipements, à l'exclusion des frais de personnel ; les dépenses de participation aux cours ; les honoraires des formateurs extérieurs à l'entreprise ; les dépenses pour matériel didactique et outillage utilisés pour la formation ; les sommes versées par l'entreprise à des organismes de formation, etc. Les subventions liées à la formation professionnelle sont déduites.

Autres dépenses à la charge de l'employeur (D3) :

Les autres dépenses comptabilisées comprennent en particulier :

  • a) les frais de recrutement (ce sont les sommes payées à des entreprises de recrutement de personnel, les annonces d'emplois dans la presse, les frais de voyages payés pour interviewer les candidats, les indemnités d'installation payées aux travailleurs nouvellement embauchés, etc). Les dépenses courantes de gestion administrative (frais de bureau, salaires, etc.) sont exclues ;
  • b) les vêtements de travail fournis par l'employeur.
Taxes et impôts à la charge de l'employeur (D4) :

Il s'agit de taxes et impôts basés sur la masse salariale ou sur l'emploi salarié (taxe sur les salaires, versement transport, participation des employeurs à l'effort de construction).

Subventions au bénéfice de l'employeur (D5) :

Ce sont toutes les rentrées de fonds qui ont le caractère de subventions à l'emploi de nature générale et sont destinées à compenser partiellement ou totalement des rémunérations directes et non à couvrir des coûts de sécurité sociale ou de formation professionnelle. En particulier, le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) est comptabilisé dans ce poste. En revanche, ne sont pas inscrits sous ce poste les remboursements effectués à l'employeur par les organismes de sécurité sociale ou les fonds d'assurances complémentaires.

Taux de charges (D12/D11) :

Le taux de charges correspond aux cotisations sociales employeurs rapportées au total des salaires et traitements bruts.

Coût annuel (D = D11+D12+D2+D3+D4-D5) :

Il représente l'ensemble des dépenses encourues par les employeurs pour l'emploi de leur main-d'œuvre. Ce coût de la main-d'œuvre comprend la rémunération des salariés, notamment les salaires et traitements en espèces et en nature (D11), les cotisations sociales à la charge de l'employeur (D12), les frais de formation professionnelle (D2), les autres dépenses (D3), les taxes assises sur les salaires ou l'emploi salarié (D4), déduction faite des subventions obtenues (D5).

Coût annuel par salarié en EQTP (D/(A11+A121+A131)) :

Il représente le coût de la main-d'œuvre sur l'année divisé par l'effectif salarié en EQTP. Le coût mensuel (moyen) est égal au coût annuel divisé par 12.

Coût horaire (D/B1) :

Il représente le coût de la main-d'œuvre par heure effectivement travaillée.

Nomenclatures

NAF21 et NAF88

Ces nomenclatures sont décrites sur le site de l'Insee (nomenclatures).

Région

Il s'agit d'une séparation du territoire en neuf grandes zones (huit pour la France métropolitaine et une pour les DOM), qui correspondent aux Zones d'études et d'aménagement du territoire (ZEAT). Les départements compris dans chaque zone sont détaillés dans les tableaux correspondants.
Ce découpage correspond au niveau géographique NUTS1 (de la nomenclature des unités territoriales statistiques) requis par Eurostat, en vigueur au commencement de la collecte des différentes enquêtes. Depuis lors, le niveau géographique NUTS1 a été modifié et correspond aux nouvelles régions administratives françaises introduites par la loi n°2015-29 du 16 janvier 2015. Ce nouveau découpage sera opérationnel pour les prochaines enquêtes.
Les modalités pour les données « LCS 2016 » sont les suivantes :

  • FR1 : Région parisienne
  • FR2 : Bassin parisien
  • FR3 : Nord - Pas-de-Calais
  • FR4 : Est
  • FR5 : Ouest
  • FR6 : Sud-Ouest
  • FR7 : Centre-Est
  • FR8 : Méditerranée
  • FR9 : DOM

Les départements correspondant à ce découpage en ZEAT sont les suivants :
Région parisienne : Essonne, Hauts-de-Seine, Paris, Seine-Saint-Denis, Seine-et-Marne, Val-d'Oise, Val-de-Marne, Yvelines.
Bassin parisien : Calvados, Manche, Orne, Côte-d'Or, Nièvre, Saône-et-Loire, Yonne, Cher, Eure-et-Loir, Indre, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Loiret, Ardennes, Aube, Haute-Marne, Marne, Eure, Seine-Maritime, Aisne, Oise, Somme.
Nord-Pas-de-Calais : Nord-Pas-de-Calais.
Est : Bas-Rhin, Haut-Rhin, Doubs, Haute-Saône, Jura, Territoire de Belfort, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle, Vosges.
Ouest : Côtes-d'Armor, Finistère, Ille-et-Vilaine, Morbihan, Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe, Vendée, Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres, Vienne.
Sud-Ouest : Dordogne, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Atlantiques, Corrèze, Creuse, Haute-Vienne, Ariège, Aveyron, Gers, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Lot, Tarn, Tarn-et-Garonne.
Centre-Est : Allier, Cantal, Haute-Loire, Puy-de-Dôme, Ain, Ardèche, Drôme, Haute-Savoie, Isère, Loire, Rhône, Savoie.
Méditerranée : Corse-du-Sud, Haute-Corse, Aude, Gard, Hérault, Lozère, Pyrénées-Orientales, Alpes-Maritimes, Alpes-de-Haute-Provence, Bouches-du-Rhône, Hautes-Alpes, Var, Vaucluse.
DOM : Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion.

Taille

Tranche d'effectif des entreprises, ventilée selon les modalités suivantes :

  • E10_49 : 10 à 49 salariés
  • E50_249 : 50 à 249 salariés
  • E250_499 : 250 à 499 salariés
  • E500_999 : 500 à 999 salariés
  • E1000 : 1 000 salariés et plus

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