Insee Flash Hauts-de-FranceUn enfant sur trois vit dans une famille monoparentale ou recomposée

Megan Courthial, Cyril Gicquiaux (Insee)

Les Hauts-de-France sont l’une des trois régions de France métropolitaine où la part d’enfants mineurs vivant en famille recomposée est la plus importante (13 % en 2018). La proportion d’enfants mineurs en famille monoparentale est similaire au niveau national (21 %). Dans la région, un enfant sur trois vit donc dans une famille monoparentale ou recomposée. En moyenne, les parents des familles monoparentales ou recomposées sont moins souvent diplômés et en emploi.

Insee Flash Hauts-de-France
No 86
Paru le :Paru le14/01/2020
Megan Courthial, Cyril Gicquiaux (Insee)
Insee Flash Hauts-de-France No 86- Janvier 2020

Deux enfants sur trois vivent en famille « classique »

En 2018, les Hauts-de-France comptent 1 665 000 familles, dont 700 000 dans le seul département du Nord. Parmi elles, 750 000 ont au moins un enfant mineur dont les deux tiers vivent dans une famille « classique ». Le tiers restant vit dans une famille monoparentale ou recomposée ().

Plus d’enfants vivant en famille recomposée dans les Hauts-de-France

Dans les Hauts-de-France, les enfants vivant en famille recomposée sont surreprésentés : 13 % contre 11 % en France. Cette part est l’une des trois plus élevées parmi les régions métropolitaines.

En France, la part d’enfants vivant en famille recomposée varie de 7 % à 14 % selon les départements. Elle est particulièrement élevée dans l’Aisne, la Somme (14 % pour les deux) et le Pas-de-Calais (13 %), classés parmi les dix premiers départements métropolitains (figure 1). Dans le Nord et l’Oise, elle est plus proche de la moyenne nationale (12 %).

Comme au niveau national, 21 % des enfants mineurs vivent en famille monoparentale dans la région. Alors que cette part s’échelonne de 14 % en Vendée à 29 % dans les Pyrénées Orientales, elle est proche de la moyenne nationale dans les départements des Hauts-de-France : de 19 % dans l’Oise à 22 % dans le Nord.

Figure 1Une forte part d’enfants vivant en famille recomposée dans les Hauts-de-FranceNombre d’enfants en famille recomposée pour 100 enfants mineurs par département en 2018

Une forte part d’enfants vivant en famille recomposée dans les Hauts-de-France
Département Nombre d’enfants en famille recomposée pour 100 enfants mineurs
01 10
02 14
03 12
04 12
05 11
06 11
07 11
08 14
09 13
10 13
11 11
12 11
13 10
14 12
15 10
16 12
17 13
18 11
19 14
21 11
22 10
23 13
24 13
25 10
26 11
27 14
28 12
29 10
2A 10
2B 9
30 11
31 9
32 13
33 12
34 11
35 9
36 13
37 11
38 10
39 12
40 13
41 12
42 9
43 9
44 9
45 11
46 13
47 12
48 11
49 8
50 12
51 12
52 11
53 10
54 12
55 14
56 10
57 11
58 13
59 11
60 12
61 12
62 13
63 10
64 9
65 11
66 12
67 10
68 10
69 9
70 14
71 12
72 11
73 10
74 10
75 8
76 12
77 11
78 8
79 11
80 14
81 11
82 12
83 12
84 10
85 10
86 12
87 14
88 13
89 13
90 11
91 11
92 7
93 11
94 10
95 11
  • Champ : enfants mineurs vivant en famille.
  • Source : Insee, enquête annuelle de recensement 2018.

Figure 1Une forte part d’enfants vivant en famille recomposée dans les Hauts-de-FranceNombre d’enfants en famille recomposée pour 100 enfants mineurs par département en 2018

  • Champ : enfants mineurs vivant en famille.
  • Source : Insee, enquête annuelle de recensement 2018.

Trois enfants sur dix vivent avec un seul de leurs parents

Sur dix enfants mineurs dans la région, trois vivent avec un seul de leurs parents (figure 2), que ce dernier soit en couple (famille recomposée) ou non (famille monoparentale). La plupart d’entre eux vivent avec leur mère (85 %, soit 3 points de plus qu’au niveau national).

Les sept autres vivent avec leurs deux parents dans des familles généralement « classiques ». Une petite part d’entre eux (4 %) vit cependant en famille recomposée (figure 2).

Figure 2Les enfants mineurs en famille recomposée vivent plus souvent avec leur mèreRépartition des enfants par type de famille pour 100 enfants mineurs en 2018 dans les Hauts-de-France

Les enfants mineurs en famille recomposée vivent plus souvent avec leur mère - Lecture : en 2018 dans les Hauts-de-France, 13 enfants mineurs sur 100 vivent en famille recomposée, dont 4 avec leurs parents (et des demi-frères et/ou demi-sœurs), 7 avec leur mère (accompagnée d’un beau-parent), 2 avec leur père (accompagné d’un beau-parent).
Type de famille
Famille « classique » Famille recomposée Famille monoparentale
Vivent avec leurs deux parents 66 4 0
Vivent avec leur mère 0 7 18
Vivent avec leur père 0 2 3
  • Lecture : en 2018 dans les Hauts-de-France, 13 enfants mineurs sur 100 vivent en famille recomposée, dont 4 avec leurs parents (et des demi-frères et/ou demi-sœurs), 7 avec leur mère (accompagnée d’un beau-parent), 2 avec leur père (accompagné d’un beau-parent).
  • Champ : enfants mineurs vivant en famille.
  • Source : Insee, enquête annuelle de recensement 2018.

Figure 2Les enfants mineurs en famille recomposée vivent plus souvent avec leur mèreRépartition des enfants par type de famille pour 100 enfants mineurs en 2018 dans les Hauts-de-France

  • Lecture : en 2018 dans les Hauts-de-France, 13 enfants mineurs sur 100 vivent en famille recomposée, dont 4 avec leurs parents (et des demi-frères et/ou demi-sœurs), 7 avec leur mère (accompagnée d’un beau-parent), 2 avec leur père (accompagné d’un beau-parent).
  • Champ : enfants mineurs vivant en famille.
  • Source : Insee, enquête annuelle de recensement 2018.

Les parents des familles recomposées et monoparentales sont moins diplômés

Les parents des enfants mineurs vivant en famille recomposée ou monoparentale sont moins diplômés. Plus d’un sur deux n’a pas le bac, contre 42 % dans les familles « classiques », des proportions en deçà de la moyenne observée au niveau national (respectivement 48 % et 36 % au niveau national).

Dans les Hauts-de-France, les parents d’enfants mineurs sont également moins souvent en emploi du fait d’un contexte socioéconomique moins favorable. Ainsi, 63 % des enfants de familles « classiques » ont leurs deux parents qui travaillent, soit 5 points de moins qu’au niveau national. Du fait des contraintes de garde d’enfants qui se posent notamment lors d’une séparation, ces proportions sont inférieures dans les familles monoparentales et recomposées. Ainsi, seuls 52 % des enfants de familles recomposées ont leurs deux parents ou beaux-parents en emploi contre 58 % au niveau national. Pour les familles monoparentales, cette part atteint 56 %, soit 9 points de moins qu’au niveau national. Cela fait écho à la pauvreté plus marquée de ce type de familles et à la surreprésentation des familles nombreuses dans la région (encadré).

Dans les villes-centres des pôles urbains de plus de 10 000 emplois, les enfants de couple séparé vivent moins souvent en famille recomposée (11 %) et plus fréquemment en famille monoparentale (29 %). À l’inverse, les enfants en famille recomposée sont surreprésentés dans les pôles de plus petite taille (17 %). Comme au niveau national, les enfants en famille « classique » résident plus fréquemment dans les espaces périurbains des grands pôles, notamment dans leurs couronnes.

Encadré - Davantage de familles nombreuses quel que soit le type de famille

Parmi les 750 000 familles avec au moins un enfant mineur présentes dans la région, 10 % sont recomposées (9 % au niveau national). Dans ces familles, les familles nombreuses sont surreprésentées du fait de la corésidence des enfants du couple et de ceux nés d’autres unions. 43 % d’entre elles ont ainsi trois enfants ou plus, contre 38 % en France. Cette part atteint respectivement 20 % et 24 % dans les familles monoparentales et « classiques », soit 4 points de plus qu’au niveau national.

Sources

Les résultats sont issus de l’enquête annuelle de recensement (EAR) de la population de 2018. Fondées sur une seule année d’enquête et non sur cinq, comme c’est le cas habituellement pour les résultats du recensement, ces informations ne peuvent être exploitées dans la présente étude qu’à des échelons géographiques agrégés. L’étude se concentre sur des indicateurs de structure et non sur des volumes pour garantir la robustesse des résultats. Ces travaux pourront être approfondis à partir de 2023, lorsque les résultats du recensement 2020, qui cumule les cinq EAR de 2018 à 2022, seront disponibles.

Définitions

Dans cette étude, on s’intéresse aux familles avec au moins un enfant mineur (moins de 18 ans en âge révolu), soit un couple et un(des) enfant(s), soit un adulte et un(des) enfant(s).

Au sein des couples avec enfant(s), les familles recomposées sont distinguées des familles « classiques». Une famille recomposée comprend un couple d’adultes, mariés ou non, et au moins un enfant né d’une union précédente de l’un des conjoints. Les enfants qui vivent avec leurs parents et des demi-frères ou demi-sœurs font aussi partie d’une famille recomposée. Si tous les enfants du logement sont ceux du couple, alors la famille est dite « classique ».

Lorsqu’un parent vit avec ses enfants sans résider en couple, il s’agit d’une famille monoparentale. Il peut y avoir plusieurs familles dans un même logement.

L’étude exclut les enfants qui vivent sans leurs parents, ainsi que ceux vivant en communauté ou dans des habitations mobiles. En 2018, cela concerne moins de 2 % des enfants mineurs.

Pour en savoir plus

« En 2018, 4 millions d’enfants mineurs vivent avec un seul de leurs parents au domicile », Insee Première n° 1788, janvier 2020

« 204 600 familles monoparentales dans les Hauts-de-France », Insee Analyses Hauts-de-France n° 43, février 2017

« Une pauvreté forte pour les familles monoparentales et les ménages jeunes dans les zones urbaines », Insee Analyses Hauts-de-France n° 33, décembre 2016

« Les familles : plus en difficulté dans les centres urbains, plus favorisées dans les couronnes périurbaines », Insee Analyses Nord Pas-de-Calais Picardie n° 3, janvier 2016