Insee Conjoncture Ile-de-FranceL’économie francilienne reste bien orientée avec un marché du travail dynamique Note de conjoncture régionale - 2ᵉ trimestre 2019

Michèle Debosque, Samuel Deheeger, Sylvie Druelle (Insee) , Benoît Trinquier (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi Île-de-France)

Au deuxième trimestre 2019, en Île-de-France, le marché du travail confirme sa bonne tenue : l’emploi salarié progresse de 0,3 % par rapport au trimestre précédent, légèrement au-dessus du niveau national. Le taux de chômage est au plus bas (7,4 % de la population active). Enfin, le nombre de demandeurs d’emploi recule. Par ailleurs, la dynamique des créations d’entreprises perdure avec, ce trimestre, une modération de l’augmentation des défaillances. Le repli de la construction se poursuit, mais les permis de construire et mises en chantier de logements restent à un niveau élevé. Enfin, après un premier trimestre orienté à la baisse, la fréquentation touristique repart à la hausse.

Insee Conjoncture Ile-de-France
No 27
Paru le :Paru le10/10/2019
Michèle Debosque, Samuel Deheeger, Sylvie Druelle (Insee) , Benoît Trinquier (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi Île-de-France)
Insee Conjoncture Ile-de-France No 27- Octobre 2019

La dynamique de l’emploi se consolide en Île-de-France

Au deuxième trimestre 2019, l’Île-de-France compte 19 000 emplois de plus qu’au trimestre précédent. La croissance de l’emploi salarié régional ralentit légèrement durant ce trimestre : + 0,3 % par rapport au premier trimestre 2019 contre + 0,4 % entre le dernier trimestre 2018 et le premier trimestre 2019. La croissance trimestrielle de l’emploi dans la région est supérieure à celle observée sur le territoire national (+ 0,2 %). En un an, les créations nettes d’emplois atteignent 93 000 dans la région . Au cours de cette période, la dynamique régionale (+ 1,6 %) est plus prononcée que la dynamique nationale (+ 1,1 %) (figure 1).

Les emplois créés proviennent majoritairement du secteur tertiaire marchand hors intérim (plus de 10 000 postes), qui progresse de 0,3 % par rapport au premier trimestre 2019. Au sein de ce secteur, l’information et communication voit ses effectifs croître plus lentement (+ 0,3 % contre + 0,7 % au trimestre précédent) pour revenir au même rythme que les autres secteurs des services, une première depuis le dernier trimestre 2016. Dans le secteur de l’hébergement et de la restauration, la progression est forte (+ 0,7 %). Seuls les emplois dans les activités immobilières ont diminué ce trimestre (- 0,3 %).

Après six mois de repli, l’intérim repart à la hausse (+ 1,9 %), largement au-dessus des autres secteurs. L’emploi dans la construction progresse toujours (+ 1,3 % après + 1,9 % au premier trimestre par rapport au quatrième trimestre 2018). Dans l'industrie, les effectifs restent stables (figure 2).

Durant le deuxième trimestre 2019, l’emploi salarié en Seine-Saint-Denis revient à un rythme de progression identique à celui de la région (+ 0,3 %), après deux ans de croissance plus soutenue. Jusqu’alors porteuse de la croissance, la construction y progresse ce trimestre à un niveau comparable aux autres départements (+ 1,6 %), tandis que les effectifs dans l’intérim sont stables. En revanche, dans le Val-de-Marne (+ 0,5 %), en Seine-et-Marne et à Paris (+ 0,4 %), la création d’emplois est plus élevée qu’au niveau régional. Dans le Val-de-Marne, ce regain de l’emploi succède à quatre trimestres de croissance ralentie et s’explique par une nette progression de l’intérim (+ 7,1 %). Dans le département de l’Essonne, le volume de l’emploi est stable malgré une baisse notable dans les services marchands hors intérim (- 0,3 %). Dans les Hauts-de-Seine et dans le Val-d’Oise, la progression est modérée (+ 0,2 %), du fait de la baisse de l’intérim (respectivement - 3,5 % et - 4,4 %). Enfin, dans les Yvelines, l'emploi est stable (+ 0,1 %).

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - Île-de-France Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Île-de-France Emploi salarié privé - France hors Mayotte
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100,29 100,19 100,36 100,26
T2 2011 100,52 100,33 100,63 100,44
T3 2011 100,53 100,24 100,69 100,4
T4 2011 100,65 100,3 100,85 100,42
T1 2012 100,72 100,31 100,82 100,38
T2 2012 100,88 100,28 101,06 100,32
T3 2012 100,77 100,14 100,89 100,07
T4 2012 100,68 100,03 100,82 99,94
T1 2013 100,62 99,96 100,79 99,82
T2 2013 100,73 99,86 100,82 99,58
T3 2013 100,75 100,05 100,84 99,76
T4 2013 101,19 100,37 101,19 99,95
T1 2014 101,28 100,41 101,2 99,9
T2 2014 101,31 100,44 101,32 99,94
T3 2014 101,29 100,32 101,31 99,75
T4 2014 101,44 100,43 101,47 99,83
T1 2015 101,44 100,38 101,53 99,78
T2 2015 101,74 100,62 101,87 100
T3 2015 101,79 100,69 101,94 100,1
T4 2015 101,94 100,89 102,16 100,35
T1 2016 102,03 101,03 102,27 100,52
T2 2016 102,27 101,31 102,55 100,83
T3 2016 102,48 101,59 102,82 101,13
T4 2016 102,6 101,71 102,92 101,27
T1 2017 103,23 102,1 103,68 101,72
T2 2017 103,6 102,46 104,1 102,15
T3 2017 103,88 102,67 104,51 102,47
T4 2017 104,38 103,06 105,14 103,03
T1 2018 104,59 103,25 105,43 103,29
T2 2018 104,77 103,3 105,7 103,43
T3 2018 105,2 103,49 106,16 103,65
T4 2018 105,63 103,75 106,74 103,99
T1 2019 106,1 104,17 107,32 104,53
T2 2019 106,43 104,41 107,73 104,77
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié par secteur en Île-de-France

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié par secteur en Île-de-France (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100,15 99,77 100,4 100,17
T2 2011 100,19 99,41 100,83 100,28
T3 2011 100,12 98,63 100,96 100,22
T4 2011 100,82 98,19 101,23 100,12
T1 2012 101,89 98,26 101,29 100,38
T2 2012 102,23 98,3 101,57 100,37
T3 2012 102,46 98,23 101,38 100,54
T4 2012 102,88 98,35 101,31 100,46
T1 2013 102,43 98,26 101,17 100,54
T2 2013 102,87 97,82 101,14 101,07
T3 2013 102,96 97,03 101,49 100,72
T4 2013 103,84 96,86 101,67 101,76
T1 2014 103,71 96,84 101,78 102
T2 2014 103,34 96,19 102,04 101,73
T3 2014 102,84 95,89 102,16 101,8
T4 2014 101,68 95,52 102,32 102,24
T1 2015 101,12 95,24 102,54 102
T2 2015 100,65 95,04 102,93 102,28
T3 2015 99,41 94,41 103,1 102,2
T4 2015 99,51 94,02 103,3 102,29
T1 2016 99,12 93,47 103,58 102,42
T2 2016 98,93 93,17 103,85 102,58
T3 2016 99,13 92,95 104,1 102,58
T4 2016 99,19 92,51 104,12 102,81
T1 2017 100,08 92,58 104,74 102,98
T2 2017 100,8 92,23 105,09 103,16
T3 2017 101,91 92,21 105,48 103,01
T4 2017 103,55 92,41 106,08 103,06
T1 2018 104,38 92,14 106,31 103,11
T2 2018 105,43 91,85 106,65 102,96
T3 2018 106,33 91,61 107,14 103,26
T4 2018 107,58 91,88 107,78 103,23
T1 2019 109,89 92,14 108,35 103,24
T2 2019 111,31 92,17 108,69 103,32
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié par secteur en Île-de-France

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.
Avertissement

Emploi

Depuis la publication de juillet 2018, portant sur le premier trimestre 2018, le champ des estimations trimestrielles d’emploi (ETE) publiées au niveau localisé (région et département) est étendu aux départements d’outre-mer (hors Mayotte) et à l’ensemble de l’emploi salarié. Par rapport à la situation antérieure, sont donc ajoutés les salariés de la fonction publique, de l’agriculture et de l’ensemble des particuliers employeurs.

De plus, les niveaux de l’emploi « privé » publiés par les Urssaf et par l’Insee diffèrent du fait d’écarts de champ et de concept, et de légères différences peuvent exister sur les taux d’évolution.

Enfin, l’introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge de la DSN.

Un taux de chômage au plus bas depuis dix ans

Après une baisse de 0,2 point en trois mois, le taux de chômage au sens du BIT atteint 7,4 % en Île-de-France (figure 3), un niveau jamais atteint depuis le premier semestre 2009, au plein cœur de la crise. L’écart avec le taux de chômage métropolitain (0,8 point) est stable. En effet, en un an, le taux de chômage a diminué au même rythme qu’en France métropolitaine (- 0,6 point).

Le recul est de 0,2 ou 0,3 point dans chaque département francilien, sauf en Essonne, où il n’est que de 0,1 point. Les taux de chômage les plus faibles de la région s’observent pour Paris et pour les Yvelines (6,4 %). À l’opposé, la Seine-Saint-Denis conserve toujours le taux de chômage le plus élevé (10,8 %). Toutefois, en un an, ce département a connu la plus forte baisse de la région (- 0,9 point contre - 0,5 point dans les autres départements).

Figure 3Taux de chômage

en %
Taux de chômage (en %)
Île-de-France France hors Mayotte
T4 2010 7,9 9,2
T1 2011 7,8 9,1
T2 2011 7,8 9,1
T3 2011 7,9 9,2
T4 2011 8 9,3
T1 2012 8,1 9,5
T2 2012 8,3 9,7
T3 2012 8,3 9,8
T4 2012 8,5 10,1
T1 2013 8,7 10,3
T2 2013 8,8 10,4
T3 2013 8,7 10,3
T4 2013 8,7 10,1
T1 2014 8,7 10,1
T2 2014 8,8 10,2
T3 2014 8,9 10,3
T4 2014 9 10,4
T1 2015 8,8 10,3
T2 2015 9 10,5
T3 2015 9 10,4
T4 2015 8,8 10,2
T1 2016 8,8 10,2
T2 2016 8,6 10
T3 2016 8,6 10
T4 2016 8,7 10
T1 2017 8,3 9,6
T2 2017 8,1 9,5
T3 2017 8,4 9,6
T4 2017 7,7 8,9
T1 2018 8 9,2
T2 2018 8 9,1
T3 2018 7,9 9,1
T4 2018 7,6 8,8
T1 2019 7,6 8,7
T2 2019 7,4 8,5
  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 3Taux de chômage

  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

La demande d’emploi recule

Au deuxième trimestre 2019, le nombre de demandeurs d’emploi franciliens n’ayant exercé aucune activité (catégorie A) diminue de 0,6 %, contre - 0,4 % en France métropolitaine. Sur un an, cette baisse, entamée au quatrième trimestre 2018, atteint  1,8 %, une évolution très proche de celle constatée au niveau national (- 1,9 %).

En prenant en compte l’activité réduite (catégories A, B, C), le nombre de demandeurs d’emploi (991 590 au deuxième trimestre) repart à la baisse (- 0,3 %) après s’être stabilisé au trimestre précédent. En un an, ce recul est moins prononcé en Île-de-France (- 0,6 %) qu’en France métropolitaine (- 0,9 %).

Pour la première fois depuis le troisième trimestre 2014, l’évolution de la demande d’emploi par rapport au trimestre précédent est plus favorable pour les femmes (- 0,5 %) que pour les hommes (- 0,2 %), pour les catégories A, B, C.

Le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie D, principalement en formation, reste en forte hausse dans la région (+ 5,7 % contre + 3,3 % en France métropolitaine). Cette augmentation est liée à la mise en place du Plan d’investissement dans les compétences (PIC) de l’État, appliqué en région à travers les pactes régionaux sur la période 2019-2022.

La dynamique des créations d’entreprises perdure

Au deuxième trimestre 2019, plus de 59 000 entreprises ont été créées en Île-de-France, soit une progression de 16,3 % par rapport au deuxième trimestre 2018, légèrement plus élevée qu’en France métropolitaine (+ 15,6 %) (figure 4).

Plus d’une création d’entreprise sur deux s’effectue sous le régime des micro-entrepreneurs (contre 47,5 % en France métropolitaine). Entre le deuxième trimestre 2018 et le deuxième trimestre 2019, en Île-de-France, leur nombre a augmenté de près de 25 %. Ce régime attire toujours autant les créateurs, notamment dans le secteur des transports. En revanche, c’est dans le secteur du commerce que l’évolution est la plus importante (+ 40,6 % par rapport au deuxième trimestre 2018).

Au deuxième trimestre 2019, deux tiers des créations se situent dans les secteurs des activités de services, des transports, du commerce et de l’information et communication. Ces secteurs enregistrent des hausses annuelles allant de 12,5 % pour les transports à 18,2 % pour les activités de services (soit environ 2 points de plus que la moyenne régionale). Dans le secteur de la construction, la croissance annuelle se poursuit à raison de + 17,5 %.

Figure 4Créations d’entreprises en Île-de-France

Créations d’entreprises en Île-de-France
Total créations d’entreprises Part des micro-entrepreneurs Évolution des créations 2019 T2 / 2018 T2
2018 T2 2019 T2 2019 T2 (en %) Total entreprises (en %) Micro-entreprises (en %)
Industrie 1 128 1 598 43,9 41,7 64,6
Construction 3 476 4 085 25,5 17,5 22,0
Commerce, transports, hébergement, restauration 17 398 19 657 53,4 13,0 24,2
dont Commerce 6 158 7 083 37,9 15,0 40,6
Transports 9 363 10 538 67,0 12,5 19,4
Hébergement 115 140 35,0 21,7 69,0
Restauration 1 762 1 896 36,7 7,6 17,0
Information et communication 3 762 4 314 54,9 14,7 28,3
Activités financières 1 358 1 509 19,8 11,1 25,1
Activités immobilières 1 422 1 872 26,5 31,6 57,0
Activités de services* 15 420 18 231 68,2 18,2 24,8
Enseignement, santé, action sociale 3 623 4 139 67,1 14,2 20,3
Autres activités de services 3 403 3 879 68,8 14,0 16,8
Total Île-de-France 50 990 59 284 56,1 16,3 24,7
Total France métropolitaine 165 269 190 981 47,5 15,6 25,8
  • * Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien (niveau A10, NAF rév 2).
  • Champ : activités marchandes hors agriculture. Données brutes.
  • Source : Insee, Répertoire des entreprises et des établissements.

Une légère décélération de la hausse des défaillances d’entreprises

Entre juillet 2018 et juin 2019, le nombre de défaillances d’entreprises augmente de 3,7 % en Île-de-France par rapport à l’année précédente (de juillet 2017 à juin 2018). En un an, il n’augmente que de 1,5 % au niveau national. La progression dans la région concerne l'ensemble des secteurs d’activité, à l’exception des activités immobilières (- 8,0 %) et de l’industrie (- 9,0 %). Les évolutions les plus défavorables concernent les activités financières et le transport, avec des hausses respectives de 25,8 % et 17,9 % des défaillances en un an.

Encadré 1 : qu'est-ce qu'une défaillance d'entreprise ?

Une entreprise est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre. Cette procédure intervient lorsqu'une entreprise est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible. Il ne faut pas confondre défaillance d’entreprise et cessation d’entreprise. La cessation d’entreprise correspond à l'arrêt total de son activité économique.

Le repli de la construction se poursuit

Entre juillet 2018 et juin 2019, 88 100 logements franciliens ont été autorisés à la construction. Le nombre de permis de construire délivrés sur douze mois baisse ainsi de 7,7 % en un an, au même rythme qu’en France hors Mayotte avec 444 300 logements autorisés (- 7,2 %). En parallèle, durant la même période, le nombre des mises en chantier de logements en Île-de-France s’élève à 82 800, soit une baisse de 4,4 % par rapport aux douze mois précédents. Le fléchissement amorcé au quatrième trimestre 2018 se poursuit. La même tendance est observée au niveau national avec une baisse de 5,0 % (figure 5). Toutefois, le volume de logements reste bien au-dessus de la cible de 70 000 par an, fixée par la loi du Grand Paris.

Entre juillet 2018 et juin 2019, les autorisations de construction de locaux d’activité dans la région continuent leur baisse amorcée depuis fin 2017, avec toutefois un peu plus de 5 millions de m² de surfaces de plancher. Cela représente 5,8 % de moins que de juillet 2017 à juin 2018 (+ 1,3 % au niveau national). En glissement annuel, la surface totale des locaux dont la construction a débuté dans la région (3,4 millions de m²) poursuit sa baisse avec 17,0 % de moins par rapport aux douze mois précédents, tandis qu’elle se maintient au niveau national (- 0,1 %).

En Île-de-France, au deuxième trimestre 2019, les ventes de logements neufs suivent la même tendance qu’au niveau national (respectivement - 8,5 % et - 10,7 %) par rapport au deuxième trimestre 2018. Les prix de vente au m² des appartements neufs augmentent de 2,7 % dans la région par rapport au deuxième trimestre 2018 (+ 2,9 % au niveau national).

Figure 5Évolution du nombre de logements commencés

indice base 100 en décembre 2010
Évolution du nombre de logements commencés (indice base 100 en décembre 2010)
Île-de-France France hors Mayotte
déc. 2010 100 100
janv. 2011 101,42 101,4
févr. 2011 102,23 102,37
mars 2011 104,66 103,46
avril 2011 106,07 103,8
mai 2011 106,88 104,93
juin 2011 106,07 103,72
juil. 2011 107,09 103,29
août 2011 107,29 102,76
sept. 2011 107,29 102,2
oct. 2011 102,02 101,16
nov. 2011 108,1 102,73
déc. 2011 113,77 104,04
janv. 2012 112,55 103,53
févr. 2012 113,16 103,36
mars 2012 115,79 103,63
avril 2012 116,4 102,1
mai 2012 115,79 99,69
juin 2012 118,62 99,85
juil. 2012 121,66 99,32
août 2012 121,66 98,69
sept. 2012 121,46 96,69
oct. 2012 122,87 96,06
nov. 2012 118,83 92,55
déc. 2012 122,06 92,55
janv. 2013 125,71 92,24
févr. 2013 126,92 92,48
mars 2013 124,7 91,44
avril 2013 124,29 92,43
mai 2013 125,51 92,74
juin 2013 124,9 92,6
juil. 2013 122,27 92,33
août 2013 120,65 91,9
sept. 2013 121,26 91,92
oct. 2013 120,04 90,47
nov. 2013 117,61 89,33
déc. 2013 112,96 86,51
janv. 2014 112,96 86,14
févr. 2014 108,7 84,55
mars 2014 108,91 83,24
avril 2014 110,73 82,95
mai 2014 109,11 82,3
juin 2014 108,91 81,48
juil. 2014 110,73 81,55
août 2014 110,32 81,16
sept. 2014 109,11 81,28
oct. 2014 107,09 81,14
nov. 2014 106,48 81,23
déc. 2014 105,47 81,43
janv. 2015 104,05 80,87
févr. 2015 105,67 81,11
mars 2015 104,66 81,23
avril 2015 104,66 80,56
mai 2015 105,06 80,17
juin 2015 105,87 80,87
juil. 2015 107,89 80,51
août 2015 110,12 81,14
sept. 2015 113,77 81,43
oct. 2015 116,8 81,79
nov. 2015 121,66 82,49
déc. 2015 127,73 83,58
janv. 2016 126,72 83,89
févr. 2016 130,36 84,67
mars 2016 131,17 84,28
avril 2016 132,39 84,98
mai 2016 135,63 86,77
juin 2016 137,65 87,09
juil. 2016 137,65 87,67
août 2016 138,46 87,88
sept. 2016 136,84 88,32
oct. 2016 137,45 89,5
nov. 2016 136,84 90,74
déc. 2016 141,09 92,14
janv. 2017 146,36 93,76
févr. 2017 146,56 94,68
mars 2017 152,23 97
avril 2017 153,04 98,19
mai 2017 153,04 98,57
juin 2017 155,06 99,59
juil. 2017 160,12 101,14
août 2017 161,13 101,52
sept. 2017 165,38 102,22
oct. 2017 167,21 102,64
nov. 2017 170,04 103,87
déc. 2017 172,47 105,78
janv. 2018 172,27 105,66
févr. 2018 173,28 105,42
mars 2018 171,26 104,74
avril 2018 170,24 104,45
mai 2018 172,06 104,21
juin 2018 175,3 104,4
juil. 2018 172,27 103,7
août 2018 169,84 103,41
sept. 2018 167,81 103,02
oct. 2018 168,62 103,41
nov. 2018 170,85 102,68
déc. 2018 170,04 101,21
janv. 2019 169,84 101,16
févr. 2019 171,26 101,21
mars 2019 169,64 100,89
avril 2019 172,67 100,73
mai 2019 170,45 100,29
juin 2019 167 99,66
juil. 2019 166,8 99,44
août 2019 168,83 99,44
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 5Évolution du nombre de logements commencés

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

La fréquentation hôtelière repart à la hausse

Au deuxième trimestre 2019, 19,1 millions de nuitées sont enregistrées dans les hôtels franciliens, soit un tiers des nuitées nationales. Après la baisse constatée en début d’année à l’occasion des mouvements sociaux, la fréquentation hôtelière progresse, tant au niveau régional (+ 2,2 % par rapport au deuxième trimestre 2018) que national (+ 2,4 %) (figure 6). En Île-de-France, cette augmentation est principalement due à la clientèle résidente (+ 3,0 %) et, dans une moindre mesure, à la clientèle non résidente (+ 1,7 %). Néanmoins, ce dernier type de clientèle reste prédominant dans la région (57,8 % du total des nuitées). Pour la France métropolitaine, les nuitées des résidents ont moins progressé que celles des non-résidents (+ 2,3 % contre + 2,5 %).

Parmi la clientèle étrangère, la fréquentation des Européens reste majoritaire (52,0 % des nuitées hôtelières franciliennes). En glissement annuel, elle est en hausse (+ 4,2 %). Il en est de même pour celle des clients en provenance des États-Unis (+ 4,5 %) alors que celle des Chinois accuse un repli de 4,9 %.

Depuis le début 2019, excepté les mois d’avril et juin, les taux mensuels d’occupation des hôtels franciliens sont inférieurs à ceux de 2018 (figure 7). En juin 2019, toutefois, le taux d’occupation atteint 88 %, supérieur de 2 points à celui de juin 2018. C’est le plus fort taux d’occupation des neuf dernières années. Cependant, en juillet 2019, il retrouverait un niveau plus faible (78,6 % contre 80,9 % en juillet 2018).

Au niveau départemental, les hôtels parisiens affichent une activité en hausse (+ 4,3 % des nuitées totales), soutenue par la fréquentation des résidents (+ 10,7 %). Le taux d’occupation des hôtels parisiens en juin 2019 avoisine les 90 %, soit 2 points de plus qu’en juin 2018.

Figure 6Évolution de la fréquentation dans les hôtelsÉvolution du nombre de nuitées du trimestre de l’année n par rapport au trimestre de l’année n-1 (en %)

Évolution de la fréquentation dans les hôtels
Période Île-de-France France métropolitaine
2014T1 -1,4 -2,6
2014T2 -0,4 0,1
2014T3 1,4 0,0
2014T4 2,2 1,5
2015T1 -1,2 1,7
2015T2 -1,5 0,7
2015T3 0,9 1,5
2015T4 -9,5 -3,6
2016T1 -5,6 1,9
2016T2 -10,3 -3,4
2016T3 -14,0 -3,9
2016T4 5,1 5,0
2017T1 11,1 2,8
2017T2 12,4 6,0
2017T3 13,3 5,3
2017T4 9,1 5,1
2018T1 7,8 4,7
2018T2 4,0 1,3
2018 T3 6,9 2,0
2018 T4 2,5 1,5
2019 T1 -3,5 -0,9
2019 T2 2,2 2,4
  • Données trimestrielles brutes.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE.

Figure 6Évolution de la fréquentation dans les hôtelsÉvolution du nombre de nuitées du trimestre de l’année n par rapport au trimestre de l’année n-1 (en %)

  • Données trimestrielles brutes.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE.

Figure 7Évolution du taux d'occupation des hôtels en Île-de-France

En %
Évolution du taux d'occupation des hôtels en Île-de-France (En %)
Max. 2011-2015* 2016 2017 2018 2019
Janvier 64,2 57,2 65,2 66,8 64,3
Février 65,9 57,3 63,4 68,2 66,8
Mars 74,1 67,9 72,6 77,3 72,4
Avril 78,2 65,4 73,7 77,7 79,3
Mai 81,3 71,3 75,1 76,6 74,0
Juin 86,2 77,1 82,4 85,8 88,0
Juillet 79,1 67,7 76,5 80,9 78,6
Août 71,8 56,0 63,6 69,7
Septembre 83,6 75,5 81,4 85,1
Octobre 82,9 74,7 79,9 84,5
Novembre 74,1 68,7 75,1 77,3
Décembre 70,2 64,7 70,0 67,8
  • * Fréquentation maximale observée sur la période 2010-2015.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE.

Figure 7Évolution du taux d'occupation des hôtels en Île-de-France

  • * Fréquentation maximale observée sur la période 2010-2015.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE.
Avertissement

Fréquentation touristique - Révision des séries concernant les hôtels à compter du 1er janvier 2019

À partir du 1er janvier 2019, les données des hôtels non répondants sont imputées au moyen d’une nouvelle méthode, en fonction de leurs caractéristiques. Cette nouvelle méthode d’imputation de la non-réponse tend à revoir légèrement à la baisse le nombre total de nuitées mais n’a pas d’impact sur les évolutions (en savoir plus).

Encadré 2 : contexte national - La croissance française résiste au ralentissement mondial

Malgré un contexte international morose, l’activité française a résisté au deuxième trimestre 2019 (+ 0,3 % comme au trimestre précédent), soutenue par la demande intérieure. La consommation a crû à un rythme modeste mais régulier, soutenue par les gains de pouvoir d’achat. L’investissement privé comme public a été dynamique, notamment en construction, porté par le cycle électoral municipal et par des conditions de financement favorables. Avec plus de 50 000 créations nettes d’emploi au deuxième trimestre, le taux de chômage s’est replié à 8,5 %.

Le moral des entrepreneurs et celui des ménages atteignent des niveaux relativement élevés : le PIB français progresserait donc à un rythme régulier d’ici la fin de l’année (+ 0,3 % par trimestre) malgré une contribution nulle du commerce extérieur, selon la Note de conjoncture nationale de l’Insee. En moyenne annuelle, il croîtrait de 1,3 % en 2019 (après + 1,7 % en 2018).

Encadré 3 : contexte international - Au niveau international, les tensions commerciales se concrétisent et les incertitudes s’accroissent

Les perspectives mondiales continuent de s’assombrir, sous l’effet notamment de l’escalade protectionniste entre la Chine et les États-Unis et des incertitudes liées au Brexit. La production industrielle allemande est, par exemple, particulièrement affectée. Prenant acte de ce contexte, les banques centrales assouplissent à nouveau leur politique monétaire, aux États- Unis comme en Europe. À l’image de la plupart des grandes économies, l’activité de la zone euro ralentirait en 2019 (+ 1,2 % en 2019 après + 1,9 %).

Encadré 4 : autres contributeurs du diagnostic conjoncturel

Banque de France : Danièle Koubi

Crocis de la CCI Paris Île-de-France : Mickaël Le Priol

Pôle emploi : Philippe Ricard

Urssaf Île-de-France : Matthieu Goussot

Pour en savoir plus

Pouget J., Tallet F., « Les risques internationaux s'accentuent ; la croissance française résiste », Insee Conjoncture - Point de conjoncture, octobre 2019.

Chevrot J., Debosque M., Rabadeux D., Trinquier B., « L'emploi poursuit sa hausse, le chômage se stabilise, la fréquentation touristique fléchit », Insee Conjoncture Île-de-France n° 26, juillet 2019.