L'économie française - Comptes et dossiers Édition 2018

Comme chaque année, L'Économie française - Comptes et dossiers présente une synthèse des mouvements essentiels ayant affecté les économies française et mondiale au cours de l'année écoulée.

L’ouvrage s’appuie pour cela sur les comptes de la Nation en base 2014 publiés fin mai 2018 par l’Insee.

Insee Références
Paru le :Paru le04/10/2018
Benjamin Vignolles - Nicolas Boudrot, Valentin Guilloton, Bruno Patier
Comptes nationaux- Octobre 2018
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La reprise du commerce mondial soutient la croissance des économies avancées et émergentes - L’économie française progresse avec vigueur en 2017

Benjamin Vignolles - Nicolas Boudrot, Valentin Guilloton, Bruno Patier

En 2017, l’activité mondiale accélère un peu, à + 3,8 % après + 3,3 % en 2016 et + 3,1 % en 2015. Elle retrouve des couleurs dans les économies émergentes : la croissance économique chinoise se stabilise, après cinq années de léger ralentissement, et l’activité reprend chez les grands exportateurs de matières premières que sont le Brésil et la Russie.

Dans les économies avancées, la croissance augmente, a + 2,3 % après + 1,7 %, retrouvant son rythme de 2015. L’accélération est particulièrement marquée aux Etats-Unis, ou l’activité est portée par un rebond de l’investissement des entreprises, notamment dans le secteur extractif qui a cessé de pâtir des baisses passées des cours du pétrole. Elle accélère aussi franchement au Japon, avec la reprise des échanges commerciaux en Asie. Elle s’essouffle toutefois un peu au Royaume-Uni, dans un contexte d’attentisme consécutif au referendum sur le « Brexit ». Dans la zone euro, la reprise se confirme (+ 2,5 % après + 1,8 %). Toutefois, des disparités de croissance demeurent au sein de la zone euro : l’activité progresse à un rythme plus soutenu en Espagne et en Allemagne qu’en France et en Italie, bien que la croissance s’y soit aussi affermie.

Plusieurs facteurs favorisent l’activité européenne. Tout d’abord, la reprise du commerce mondial entraine les exportations des économies de la zone. Par ailleurs, les prix du pétrole et des matières premières, qui ont fortement baisse depuis mi-2015, se sont repris en 2016 et 2017 sans retrouver leur niveau de 2014, ce qui limite leur effet baissier sur le pouvoir d’achat des ménages et donc leur consommation. Enfin, la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) reste accommodante en maintenant les taux d’intérêt a un niveau faible et en soutenant la reprise du crédit aux entreprises, ce qui favorise leur investissement.

En 2017, l’économie française progresse de 2,2 % en volume après + 1,2 % en 2016. Il s’agit de la plus forte croissance depuis le rebond ponctuel de 2010-2011. Cependant, la demande intérieure hors stocks ralentit (contribution de + 1,8 point à la croissance du PIB en 2017 contre + 2,1 points en 2016), freinée par la consommation des ménages. Le ralentissement de la consommation des ménages (+ 1,0 % après + 2,1 %) provient en partie de celui de leur pouvoir d’achat (+ 1,3 % après + 1,8 %). Du côté de la demande publique, la consommation collective des administrations publiques décélère un peu (+ 0,5 % après + 0,7 %), mais leur investissement accélère (+ 1,4 % après + 0,2 % en 2016 et - 4,6 % en 2015).

Compensant ce ralentissement de la demande intérieure, le comportement de stockage des entreprises contribue positivement à la croissance de l’activité en 2017 (+ 0,2 point après - 0,4 point en 2016) tout comme, pour la première fois depuis 2012, le commerce extérieur (+ 0,1 point contre - 0,5 point en 2016) : en effet, les exportations sont particulièrement vigoureuses (+ 4,5 % après + 1,5 %), tandis que les importations accélèrent aussi, mais moins fortement (+ 4,0 % après + 3,0 %).

Insee Références

Paru le :04/10/2018