En 2017, la revalorisation du prix du lait stoppe la hausse des abattages de vaches laitières observée en 2016. Ainsi, le cheptel de vaches laitières cesse de s'éroder dans la région et le marché national de la viande bovine retrouve un peu de fluidité. Dans le même temps, celui de génisses de type viande de plus de deux ans progresse, assurant ainsi la production des prochaines années.

La baisse de l’offre en vaches laitières génère une amélioration des cours de la viande bovine, supérieurs à ceux de 2016 (figure 1).

Le bon dynamisme du marché du broutard incite les éleveurs à vendre les jeunes bovins en maigre plutôt que de les engraisser (figure 2).

Les abattages de veaux de race viande, qui représentent les deux tiers des veaux de boucherie produits dans la région, reculent de 1,3 %. Les producteurs de veaux sont confrontés depuis fin 2016 à un renchérissement du prix des aliments d’allaitement, lié à la revalorisation du prix du lait. Or, dans un contexte de marché peu dynamique au niveau national, ils ne peuvent le répercuter sur le prix de vente.

Malgré une reprise de la collecte nationale de lait de vache à partir du mois d'août, les livraisons ne décollent pas au second semestre en Nouvelle-Aquitaine (figure 3). Les prix à la hausse en 2017 ne suffisent pas pour relancer la production laitière régionale, dans un contexte de décapitalisation du cheptel fin 2016.

Bien que le prix du lait de chèvre soit favorable en 2017, la collecte se replie légèrement dans la région (– 1,5 % par rapport à 2016). La fabrication de fromages en bûchettes, spécialité de la région Nouvelle-Aquitaine (95 % de la production française), chute de 4,5 %. Mais ce recul est compensé par la fabrication d’autres fromages de chèvre.

La collecte de lait de brebis poursuit son essor, observé depuis plusieurs années, avec une hausse de 11 % entre 2013 et 2017. Cette tendance est en lien avec le développement de l'appellation d’origine protégée (AOP) Ossau Iraty. Les volumes produits sous cette AOP représentent près d'un tiers des fromages de brebis fabriqués en Nouvelle-Aquitaine en 2017 et progressent de 4,4 % en un an.

Déjà affectée en 2016 par l’influenza aviaire (grippe), la filière des palmipèdes gras est de nouveau touchée en 2017 nécessitant un vide sanitaire en début d’année. La production de volailles grasses recule de 42 % par rapport à 2015, année sans épisode de grippe aviaire (figure 4). Les conséquences des abattages préventifs réalisés en début d'année s’ajoutent aux difficultés d'approvisionnement en canetons et à la mise en place de nouvelles normes de sécurité pour les éleveurs.

Les ateliers de volailles de chair sont, eux aussi, pénalisés par le dépeuplement des élevages pour raison sanitaire.

La diminution de la production favorise l’amélioration des prix.

La baisse des effectifs porcins régionaux se traduit par un repli des abattages de 5,1 % en volume.

Après un début d'année soutenu par les exportations au niveau européen, les cotations stagnent sur l'été. Pénalisées par une demande chinoise en retrait, elles basculent, fin août, sous le niveau moyen de la période 2014-15-16 (figure 5).

Après la stabilisation observée en 2016, les volumes d’agneaux abattus sont de nouveau orientés à la baisse en 2017. Les cours se maintiennent à un bon niveau au second semestre.

La hausse du prix de l’énergie est compensée par la baisse des coûts des engrais et des amendements, des produits de protection des cultures, et des semences. Aussi, l’augmentation globale du prix des intrants est contenue en 2017 (+ 1 %) (figure 6).