Regards sur les quartiers prioritaires de la politique de la ville en Nouvelle-Aquitaine

Grégory Bodeau, Bénédicte Casteran-Sacreste, Céline Galinier, Hervé Huart, Cédric Lacour, Insee

La loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine de 2014 a redéfini le périmètre d’intervention de la géographie prioritaire de la politique de la ville pour concentrer les moyens vers les territoires les plus en difficulté. En Nouvelle-Aquitaine, ce nouveau périmètre – les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) – concerne à des degrés divers tous les départements, y compris désormais de nouveaux territoires, centres dégradés de villes moyennes ou zones rurales.

Si pauvreté et écarts de niveaux de vie définissent ici le contour des quartiers, d’autres problématiques peuvent éclairer la mise en œuvre des politiques publiques : caractéristiques de l’habitat, cadre de vie, chômage et accès à l’emploi, structures familiales, amélioration du lien social sur les territoires, temps d’accès aux équipements selon la population résidente.

Les 81 QPV néo-aquitains, comparés aux zonages englobants pertinents, affichent nécessairement des profils différenciés au regard de ces problématiques. L’intérêt des typologies construites ici réside notamment dans le regroupement des quartiers selon différents profils, en spécifiant pour chacun son degré d’appartenance à ce profil.

Insee Dossier Nouvelle-Aquitaine
No 5
Paru le :Paru le26/02/2018
Cédric Lacour, Insee
Insee Dossier Nouvelle-Aquitaine No 5- Février 2018
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Des écarts de revenus élevés, signe d’une variété de situations et de difficultés

Cédric Lacour, Insee

La région Nouvelle-Aquitaine compte 81 quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) dans lesquels résident 200 000 personnes. Par construction, ils constituent des lieux de décrochage en termes de niveau de vie des ménages au regard de leur environnement immédiat, leur unité urbaine d’appartenance. Ainsi, le revenu médian des populations résidant dans les quartiers prioritaires est inférieur de 7 000 euros à celui de leurs unités urbaines englobantes. Cependant, cet écart est modulé selon la taille de l’unité urbaine et la concentration de populations défavorisées ou à l’inverse, aisées. Appartenant à l’unité urbaine la plus riche de la région, les quartiers prioritaires de l’agglomération bordelaise accueillent des ménages dont les revenus sont moins faibles que ceux des autres quartiers prioritaires de la région. Cependant, l’écart entre les quartiers et leur environnement est notable. À l’inverse, les habitants de certains quartiers prioritaires situés dans de petites unités urbaines perçoivent des revenus plutôt bas, mais assez proches de leur environnement. La taille se double parfois de la concentration des populations les plus aisées, qui peut encore accroître l’écart de revenu avec l’environnement.

Au sein même des quartiers, les niveaux de vie connaissent des dispersions très variables. Dans certains QPV, les écarts élevés de revenus caractérisent une relative mixité sociale qui paraît absente d’autres quartiers, souvent en plus grande difficulté. Dans d’autres QPV, le poids des minima sociaux dans la structure des revenus témoigne d’une distance économique plus grande ou de la concentration de populations en difficultés sociales.

Insee Dossier Nouvelle-Aquitaine

Paru le :26/02/2018