Insee FocusEn 2015 en France, 1,8 million d’emplois dans les entreprises sous contrôle étranger

Anne-Lise Duplessy, pôle Liaisons financières, Insee

En 2015, les firmes multinationales étrangères emploient 1,8 million de personnes en France, hors secteurs agricoles et financiers. Ces emplois se concentrent principalement dans des entreprises de taille intermédiaire ainsi que dans l’industrie et le commerce. Parmi les 118 pays contrôlant des entreprises en France, les États-Unis et l’Allemagne arrivent en tête.

En France, les entreprises sous contrôle étranger réalisent 16 % de la valeur ajoutée et 22 % des dépenses de recherche et développement de l’ensemble des secteurs marchands non agricoles et non financiers.

Insee Focus
No 109
Paru le :Paru le01/02/2018
Anne-Lise Duplessy, pôle Liaisons financières, Insee
Insee Focus No 109- Février 2018

L’emploi sous contrôle étranger se concentre principalement dans des ETI...

En 2015, 28 100 entreprises au sens unités légales et entreprises profilées sont firmes multinationales étrangères en France. Ces entreprises représentent moins de 1 % des entreprises en France, dans les secteurs marchands non agricoles et non financiers (figure 1). Leur part dans l’emploi est beaucoup plus élevée : elles emploient 1,8 million de personnes (salariés et non-salariés), soit 11 % des effectifs de fin d’année des entreprises présentes sur le sol français.

La moitié de l’emploi en France des firmes multinationales étrangères se concentre dans des entreprises de taille intermédiaire (ETI). En comparaison, les deux tiers de l’emploi en France des firmes multinationales françaises se concentrent dans les grandes entreprises.

Parmi les 118 pays étrangers contrôlant des entreprises en France, 16 représentent 95 % de l’emploi en France sous contrôle étranger. Les pays européens en concentrent 70 % : au premier rang, l’Allemagne avec 312 000 emplois (figure 2), suivie par la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et la Belgique. Hors Union européenne, ce sont surtout les multinationales des États-Unis qui emploient le plus en France (312 600 emplois), puis vient la Suisse et plus loin le Japon et le Canada.

Figure 1 - Contribution des différents types de firmes à différents agrégats

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Figure 1 - Contribution des différents types de firmes à différents agrégats (en %) - Lecture : les firmes multinationales étrangères contrôlent 1,0 % du nombre total d'entreprises, au sens unités légales et entreprises profilées, les firmes multinationales françaises 1,6 %. Les autres entreprises françaises représentent 97,4 % des entreprises en France.
Firmes multinationales étrangères Firmes multinationales françaises Autres entreprises françaises
Nombre d'entreprises 1,0 1,6 97,4
Nombre de personnes employées 11,2 28,9 59,9
Investissement 12,7 48,3 39,0
Valeur ajoutée 16,5 40,1 43,4
Coûts de personnel 17,6 38,3 44,1
Chiffre d'affaires 21,3 39,9 38,8
  • Lecture : les firmes multinationales étrangères contrôlent 1,0 % du nombre total d'entreprises, au sens unités légales et entreprises profilées, les firmes multinationales françaises 1,6 %. Les autres entreprises françaises représentent 97,4 % des entreprises en France.
  • Champ : France, unités légales et entreprises profilées des secteurs marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Lifi 2015, Ésane 2015.

Figure 1 - Contribution des différents types de firmes à différents agrégats

  • Lecture : les firmes multinationales étrangères contrôlent 1,0 % du nombre total d'entreprises, au sens unités légales et entreprises profilées, les firmes multinationales françaises 1,6 %. Les autres entreprises françaises représentent 97,4 % des entreprises en France.
  • Champ : France, unités légales et entreprises profilées des secteurs marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Lifi 2015, Ésane 2015.

Figure 2 - Emplois sous contrôle étranger, par pays d'origine

Figure 2 - Emplois sous contrôle étranger, par pays d'origine - Lecture : 312 600 emplois en France sont dans une entreprise contrôlée par une firme multinationale américaine.
Pays Emplois
États-Unis 312 587
Allemagne 311 993
Grande-Bretagne 183 184
Pays-Bas 165 657
Suisse 140 051
Belgique 134 168
Luxembourg 107 184
Suède 67 681
Italie 67 621
Espagne 56 577
Japon 47 424
Danemark 39 590
Irlande 20 648
Canada 15 920
Hong Kong 11 758
Autriche 11 157
Afrique du Sud 10 043
Finlande 9 291
Chine 8 137
Portugal 5 666
  • Lecture : 312 600 emplois en France sont dans une entreprise contrôlée par une firme multinationale américaine.
  • Champ : France, unités légales et entreprises profilées des secteurs marchands non agricoles et non financiers contrôlées par des firmes multinationales étrangères.
  • Source : Insee, Lifi 2015, Ésane 2015.

Figure 2 - Emplois sous contrôle étranger, par pays d'origine

  • Lecture : 312 600 emplois en France sont dans une entreprise contrôlée par une firme multinationale américaine.
  • Champ : France, unités légales et entreprises profilées des secteurs marchands non agricoles et non financiers contrôlées par des firmes multinationales étrangères.
  • Source : Insee, Lifi 2015, Ésane 2015.

… et dans le secteur industriel

Les emplois dans le secteur industriel sont surreprésentés dans les entreprises contrôlées par des firmes multinationales étrangères (figure 3). L’industrie manufacturière concentre 37 % de l'emploi sous contrôle étranger en France, contre 25 % pour les multinationales françaises et 13 % pour les autres entreprises françaises.

Le commerce est le deuxième secteur le plus important (30 % des emplois sous contrôle étranger), en particulier grâce au commerce de gros. Ce dernier regroupe 16 % des emplois dépendant de multinationales étrangères, contre 6 % pour les multinationales françaises.

À l’inverse, seuls 2 % des emplois sur le sol français des entreprises sous contrôle étranger sont dans le secteur de la construction.

Figure 3 - Répartition de l'emploi entre les secteurs, par type de contrôle des entreprises

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Figure 3 - Répartition de l'emploi entre les secteurs, par type de contrôle des entreprises (en %) - Lecture : l'industrie emploie 37,6 % des effectifs des entreprises contrôlées par des firmes multinationales étrangères.
Secteurs Firmes multinationales étrangères Firmes multinationales françaises Autres entreprises françaises
Autres 7,5 7,8 16,2
Construction 2,0 7,2 15,7
Hébergement et restauration 4,3 3,3 10,2
Transports et entreposage 5,3 16,9 5,8
Information et communication 6,4 8,8 3,7
Services aux entreprises 7,0 7,0 8,6
Commerce ; réparation d'automobiles et de motocycles 29,9 17,7 26,0
Industrie 37,6 31,3 13,8
Ensemble 100,0 100,0 100,0
  • Note : dans ce tableau, l'industrie regroupe les secteurs B à E et non la seule industrie manufacturière (secteur C). « Autres » regroupe les secteurs L, M et S95.
  • Lecture : l'industrie emploie 37,6 % des effectifs des entreprises contrôlées par des firmes multinationales étrangères.
  • Champ : France, unités légales et entreprises profilées des secteurs marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Lifi 2015, Ésane 2015.

Figure 3 - Répartition de l'emploi entre les secteurs, par type de contrôle des entreprises

  • Note : sur ce graphique, l'industrie regroupe les secteurs B à E et non la seule industrie manufacturière (secteur C). « Autres » regroupe les secteurs L, M et S95.
  • Lecture : l'industrie emploie 37,6 % des effectifs des entreprises contrôlées par des firmes multinationales étrangères.
  • Champ : France, unités légales et entreprises profilées des secteurs marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Lifi 2015, Ésane 2015.

Leurs coûts salariaux moyens par tête sont plus élevés que dans les firmes françaises

Les emplois salariés dans les entreprises contrôlées par des multinationales étrangères génèrent 107 milliards d’euros de coûts salariaux en France, hors intérim. S’élevant à 61 100 euros, les coûts salariaux moyens par tête sont plus élevés dans ces entreprises que dans les multinationales sous contrôle français (55 500 euros) et dans les autres entreprises françaises (43 700 euros). Ces écarts tiennent principalement au secteur du commerce. Dans ce secteur, les coûts salariaux moyens par tête en France s’élèvent à 56 100 euros dans les entreprises sous contrôle étranger, contre 42 200 euros dans les entreprises contrôlées par des multinationales françaises.

Elles réalisent 150 milliards d’euros de valeur ajoutée

Les entreprises contrôlées par des multinationales étrangères réalisent 150 milliards d’euros de valeur ajoutée, soit 16 % de la valeur ajoutée totale des entreprises en France, dans les secteurs marchands non agricoles et non financiers (figure 4). L’industrie, le commerce ainsi que les activités de services administratifs et de soutien réalisent les trois quarts de la valeur ajoutée des entreprises sous contrôle étranger, contre un peu moins de la moitié pour les multinationales françaises.

Cette création de valeur ajoutée correspond à 19 % du chiffre d’affaires des entreprises sous contrôle étranger en France : c’est moins que dans les multinationales françaises (25 %). Cette plus faible part s’explique par des consommations intermédiaires plus élevées, de biens, mais aussi de services externalisés.

Figure 4 - Chiffre d'affaires et valeur ajoutée par secteur en fonction des types de contrôle des entreprises

en milliards d'euros
Figure 4 - Chiffre d'affaires et valeur ajoutée par secteur en fonction des types de contrôle des entreprises (en milliards d'euros) - Lecture : en France, les firmes multinationales étrangères réalisent un chiffre d'affaires de 265 milliards d'euros et dégagent une valeur ajoutée de 57 milliards d'euros dans l'industrie.
Type d'entreprise Chiffre d'affaires dont valeur ajoutée
Construction Firmes multinationales étrangères 9,0 2,4
Firmes multinationales françaises 81,1 22,2
Autres entreprises françaises 180,1 58,5
Hébergement et restauration Firmes multinationales étrangères 9,4 2,4
Firmes multinationales françaises 15,3 5,8
Autres entreprises françaises 66,4 26,7
Transports et entreposage Firmes multinationales étrangères 23,6 6,3
Firmes multinationales françaises 125,2 56,3
Autres entreprises françaises 60,5 22,4
Services aux entreprises Firmes multinationales étrangères 36,8 18,7
Firmes multinationales françaises 44,6 23,1
Autres entreprises françaises 64,5 31,1
Information et communication Firmes multinationales étrangères 30,7 11,0
Firmes multinationales françaises 108,0 42,6
Autres entreprises françaises 40,9 20,2
Autres Firmes multinationales étrangères 37,3 14,9
Firmes multinationales françaises 88,6 37,5
Autres entreprises françaises 167,3 83,4
Industrie Firmes multinationales étrangères 264,8 57,2
Firmes multinationales françaises 548,4 129,0
Autres entreprises françaises 197,2 61,8
Commerce ; réparation d'automobiles et de motocycles Firmes multinationales étrangères 358,7 37,0
Firmes multinationales françaises 427,9 48,2
Autres entreprises françaises 623,8 91,2
  • Note : dans ce tableau, l'industrie regroupe les secteurs B à E et non la seule industrie manufacturière (secteur C). « Autres » regroupe les secteurs L, M et S95.
  • Lecture : en France, les firmes multinationales étrangères réalisent un chiffre d'affaires de 265 milliards d'euros et dégagent une valeur ajoutée de 57 milliards d'euros dans l'industrie.
  • Champ : France, unités légales et entreprises profilées des secteurs marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Lifi 2015, Ésane 2015.

Figure 4 - Chiffre d'affaires et valeur ajoutée par secteur en fonction des types de contrôle des entreprises

  • Note : dans ce tableau, l'industrie regroupe les secteurs B à E et non la seule industrie manufacturière (secteur C). « Autres » regroupe les secteurs L, M et S95.
  • Lecture : en France, les firmes multinationales étrangères réalisent un chiffre d'affaires de 265 milliards d'euros et dégagent une valeur ajoutée de 57 milliards d'euros dans l'industrie.
  • Champ : France, unités légales et entreprises profilées des secteurs marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Lifi 2015, Ésane 2015.

Elles investissent moins que les firmes françaises, mais dépensent davantage en R&D

Les entreprises contrôlées par des firmes multinationales étrangères réalisent moins d’investissements corporels que les autres. Leur investissement global de 23 milliards d’euros correspond à 15 % de leur valeur ajoutée en France contre 24 % pour les multinationales françaises. Le moindre poids de certains secteurs très investisseurs tels que l’énergie et les activités immobilières n’explique qu’en partie l’investissement plus modéré des entreprises sous contrôle étranger. Ainsi, leur investissement ne correspondrait qu’à 19 % de leur valeur ajoutée, même si leur structure sectorielle était identique à celle des entreprises contrôlées par des multinationales françaises en France.

Les entreprises sous contrôle européen concentrent les trois quarts des investissements étrangers. Avec un total de 5 milliards d’euros d’investissements en France, les entreprises contrôlées par des multinationales allemandes arrivent en tête, suivies par les États-Unis, les Pays-Bas, le Luxembourg et la Grande-Bretagne. Les entreprises sous contrôles allemand et luxembourgeois sont parmi celles qui investissent en France une plus grande part de leur valeur ajoutée : respectivement 21 et 24 %. A contrario, cette part est assez faible dans les firmes américaines (12 %) et britanniques (11 %).

En 2015, les dépenses de recherche et développement (R&D) des entreprises contrôlées par des multinationales étrangères, hors tertiaire et agriculture, s’élèvent à 5,4 milliards d’euros, soit 22 % des dépenses de R&D des entreprises en France. La quasi-totalité (96 %) est le fait d’entreprises industrielles. Dans les entreprises contrôlées par des multinationales étrangères, les fonctions R&D occupent l’équivalent de 41 000 personnes, soit 6 % des effectifs, contre 3 % dans l’ensemble des entreprises de ces secteurs présentes sur le sol français.

Sources

Les résultats sont issus de la réponse « Inward » au règlement européen Foreign Affilia Tes Statistics (FATS). Cette réponse provient de deux sources : le dispositif d’élaboration des statistiques annuelles d’entreprises (Ésane), qui produit des statistiques structurelles d’entreprise, à partir de données administratives et d’enquêtes ; le répertoire des groupes (Lifi), qui identifie les groupes de sociétés opérant en France et détermine leur contour et leur nationalité.

Définitions

Entreprise :

L'entreprise est la plus petite combinaison d'unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d'une certaine autonomie de décision, notamment pour l'affectation de ses ressources courantes.

Unité légale / Entreprise-unité légale / Siren :

L'unité légale est une entité juridique de droit public ou privé. Cette entité juridique peut être :

  • une personne morale, dont l'existence est reconnue par la loi indépendamment des personnes ou des institutions qui la possèdent ou qui en sont membres ;
  • une personne physique, qui, en tant qu'indépendant, peut exercer une activité économique.

Elle est obligatoirement déclarée aux administrations compétentes (greffes des tribunaux de commerce, Sécurité sociale, DGFiP...) pour exister. L'existence d'une telle unité dépend du choix des propriétaires ou de ses créateurs (pour des raisons organisationnelles, juridiques ou fiscales). L'unité légale est l'unité principale enregistrée dans Sirene.

Remarque :

Cette définition de l'unité légale ne doit pas être confondue avec celle de l'entreprise, considérée comme unité statistique.

Le champ de cette étude est défini par l’ensemble des entreprises sous contrôle étranger. Celles-ci comportent principalement les entreprises sous contrôle de firmes multinationales étrangères (92 %), mais aussi les unités indépendantes de nationalité étrangère (8 %). Ces dernières regroupent à la fois des unités locales implantées en France et des unités étrangères ayant une activité en France, mais sans implantation. Dans l’étude, on parlera indifféremment d’entreprises sous contrôle étranger ou sous contrôle de firmes multinationales étrangères.

Firme multinationale étrangère :

Une firme multinationale étrangère est un groupe de sociétés dont le centre de décision est situé à l'étranger et qui contrôle au moins une filiale en France.

Entreprise de taille intermédiaire / ETI :

Une entreprise de taille intermédiaire (ETI) est une entreprise qui a entre 250 et 4 999 salariés, et soit un chiffre d'affaires n'excédant pas 1,5 milliard d'euros soit un total de bilan n'excédant pas 2 milliards d'euros.

Une entreprise qui a moins de 250 salariés, mais plus de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires et plus de 43 millions d'euros de total de bilan est aussi considérée comme une ETI.

Les ETI constituent une catégorie d'entreprises intermédiaire entre les petites et moyennes entreprises (PME) et les grandes entreprises.

Remarque :

Cette catégorie d'entreprises est définie par le décret d'application (n°2008-1354) de l'article 51 de la loi de modernisation de l'économie, relatif aux critères permettant de déterminer la catégorie d'appartenance d'une entreprise pour les besoins de l'analyse statistique et économique.

Firme multinationale française :

Une firme multinationale française est un groupe de sociétés dont le centre de décision est situé en France et qui contrôle au moins une filiale à l'étranger.

Grande entreprise :

Une grande entreprise est une entreprise qui vérifie au moins une des deux conditions suivantes :

  • avoir au moins 5 000 salariés ;
  • avoir plus de 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires et plus de 2 milliards d'euros de total de bilan.
Remarque :

Cette catégorie d'entreprises est définie par le décret d'application (n°2008-1354) de l'article 51 de la loi de modernisation de l'économie, relatif aux critères permettant de déterminer la catégorie d'appartenance d'une entreprise pour les besoins de l'analyse statistique et économique.

Coût salarial :

Le coût salarial est constitué par l'ensemble des dépenses qui incombent à l'employeur pour l'emploi d'un salarié. Il se répartit en :

  • un coût direct, composé principalement des salaires bruts et différents avantages salariaux ;
  • un coût indirect formé essentiellement des cotisations patronales légales et conventionnelles et de diverses charges.

Dans le coût direct, les avantages salariaux correspondent notamment aux avantages en nature, à l'intéressement et à la participation.

Dans le coût indirect les charges autres que les cotisations patronales correspondent notamment à la formation professionnelle, aux frais de transport et aux œuvres sociales.

Valeur ajoutée :

Solde du compte de production. Elle est égale à la valeur de la production diminuée de la consommation intermédiaire.

Chiffre d'affaires :

Le chiffre d'affaires représente le montant des affaires (hors taxes) réalisées par une unité statistique (entreprise, unité légale) avec les tiers dans l'exercice de son activité professionnelle normale et courante.

Il correspond à la somme des ventes de marchandises, de produits fabriqués, des prestations de services et des produits des activités annexes.

Remarque :

Le chiffre d'affaires témoigne du volume d'affaires généré par l'activité courante de l'entreprise et permet ainsi d'en apprécier la dimension. Cependant, pour mesurer l'activité d'une entreprise ou d'un secteur, et effectuer des comparaisons, le chiffre d'affaires n'est pas toujours un indicateur significatif car il peut inclure ou non des achats pour la revente et des sous-traitances selon le mode de comptabilisation retenu.

Consommation intermédiaire :

La consommation intermédiaire (P2) correspond aux biens et services transformés ou entièrement consommés au cours du processus de production. L’usure des actifs fixes utilisés dans le processus de production n’est pas prise en compte ; elle est enregistrée dans la consommation de capital fixe (P51C).

Investissements corporels :

Les investissements corporels sont les investissements en actifs physiques destinés à être utilisés durablement par l'entreprise comme moyens de production (constructions, installations techniques, matériel et outillage industriels…).

Recherche et développement expérimental / R&D / Travaux de recherche et développement :

La recherche et le développement expérimental (R&D) englobent les activités créatives et systématiques entreprises en vue d’accroître la somme des connaissances et de concevoir de nouvelles applications à partir des connaissances disponibles. Elle englobe la recherche fondamentale, la recherche appliquée et le développement expérimental.

Pour être considérée comme relevant de la R&D, une activité doit remplir cinq critères de base. Elle doit comporter un élément :

  • de nouveauté
  • de créativité
  • d’incertitude

et être :

  • systématique
  • transférable et/ou reproductible

Même exécutées par différents acteurs, les activités de R&D présentent un ensemble de caractéristiques communes. Que ses objectifs soient spécifiques ou généraux, la R&D vise toujours à obtenir des résultats nouveaux à partir de concepts (et de leur interprétation) ou d’hypothèses présentant un caractère original. On ignore pour une grande part à quoi elle aboutira (ou tout au moins le temps et le volume de ressources nécessaires pour obtenir un résultat) ; son exécution est planifiée et les modalités de son financement établies (même quand les exécutants sont des individus) et ses résultats sont censés pouvoir être librement transférés ou négociés sur un marché.

Remarque :

La catégorie d’entreprise est définie par le décret n° 2008-1354 en application de la loi de modernisation de l’économie de 2008. Pour une entreprise sous contrôle étranger, cette catégorie est calculée sur sa partie française et non sur l’entreprise au niveau mondial.

Pour en savoir plus

Baraton M., Lemasson J., « Dans l’économie marchande, un salarié sur huit travaille dans une firme sous contrôle étranger », Insee Première n° 1611, juillet 2016.

Bigot J.-F., Fesseau M., « 123 000 groupes implantés en France en 2015, dont seuls 220 ont 5 000 salariés ou plus », Insee Première n° 1679, décembre 2017.

Dauré N., Fesseau M., « Les firmes multinationales françaises en 2015 : 5,5 millions de salariés employés hors de France », Insee Focus n° 104, décembre 2017.