Revenu, niveau de vie et pauvreté en 2015 Enquête Revenus fiscaux et sociaux (ERFS) - Insee Résultats
Les niveaux de vie en 2015
Julie Argouarc’h, Marie-Cécile Cazenave-Lacrouts, division Revenus et patrimoine des ménages, Insee
En 2015, en France, le niveau de vie médian de la population s’élève à 20 300 euros annuels, soit un montant légèrement plus élevé que celui de 2014 en euros constants. Dans le haut de la distribution, les niveaux de vie repartent à la hausse après plusieurs années de baisse, l’augmentation étant particulièrement marquée pour les plus aisés. Dans le bas de la distribution, les niveaux de vie stagnent à l’exception du premier décile dont l’augmentation compense le léger repli de l’année précédente. En 2015, les 10 % de personnes les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à 10 860 euros. Les 10 % les plus aisées ont un niveau de vie au moins 3,5 fois supérieur, au-delà de 37 510 euros.
Après une forte baisse en 2013, les inégalités globales, mesurées par l’indice de Gini, restent stables depuis 2014.
Le seuil de pauvreté monétaire, qui correspond à 60 % du niveau de vie médian de la population, s’établit à 1 015 euros mensuels. La pauvreté ainsi définie touche 14,2 % de la population, proportion stable par rapport à 2014 ; cependant, l’intensité de la pauvreté diminue.
La situation vis-à-vis de la pauvreté est très liée au statut d’activité. En 2015, 37,6 % des chômeurs vivent au-dessous du seuil de pauvreté contre 6,5 % des salariés. Pour les actifs, occupés ou au chômage, le taux de pauvreté varie fortement selon la catégorie socioprofessionnelle : 15,3 % des ouvriers sont pauvres selon l’approche monétaire contre 3,1 % des cadres et professions intellectuelles supérieures.
- Le niveau de vie médian augmente faiblement et reste quasi stable depuis 2008
- Le niveau de vie des plus aisés repart à la hausse
- Comme en 2014, les indicateurs d’inégalités sont quasiment stables
- Le taux de pauvreté est de 14,2 % en 2015
- Le niveau de vie s’améliore pour les actifs occupés et se dégrade pour les chômeurs
- Le taux de pauvreté des ouvriers augmente en 2015 et celui des commerçants baisse
- Encadré - Passage à l’enquête Patrimoine 2014-15 pour l’estimation des revenus financiers
Le niveau de vie médian augmente faiblement et reste quasi stable depuis 2008
En 2015, selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux, le niveau de vie médian des personnes vivant dans un ménage (sources) de France métropolitaine est de 20 300 euros, soit 1 692 euros par mois. Ce montant partage la population en deux, la première moitié ayant moins et la seconde ayant plus. Pour une famille composée d’un couple avec deux enfants de moins de quatorze ans, ce montant correspond à un revenu disponible de 42 630 euros par an, soit 3 553 euros par mois.
En 2015, le niveau de vie médian (D5) est en hausse de 0,4 % en euros constants (figure 1). Cette augmentation de faible ampleur ne remet pas en cause le constat de longue stagnation du niveau de vie médian depuis 2008, après la progression soutenue d’avant la crise. Il reste notamment toujours en deçà du niveau de 2008.
tableauFigure 1 - Évolution de quelques quantiles de niveau de vie entre 1996 et 2015
D1 | D3 | D5 | D7 | D9 | C95 | |
---|---|---|---|---|---|---|
1996 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
1997 | 100,2 | 99,3 | 99,8 | 100,0 | 99,7 | 100,2 |
1998 | 104,6 | 102,1 | 102,1 | 101,9 | 101,8 | 102,2 |
1999 | 107,1 | 103,7 | 103,6 | 103,5 | 105,0 | 106,8 |
2000 | 108,8 | 106,0 | 105,6 | 105,3 | 108,4 | 110,2 |
2001 | 112,3 | 108,5 | 108,0 | 107,7 | 109,6 | 111,9 |
2002 | 116,2 | 111,5 | 110,8 | 110,2 | 112,3 | 115,0 |
2003 | 115,8 | 111,9 | 110,5 | 109,3 | 110,4 | 113,2 |
2004 | 116,0 | 111,6 | 110,0 | 109,1 | 109,1 | 112,6 |
2005 | 116,2 | 112,8 | 111,9 | 110,2 | 110,8 | 115,7 |
2006 | 117,7 | 114,3 | 113,5 | 112,2 | 114,3 | 118,3 |
2007 | 120,1 | 116,6 | 116,0 | 114,8 | 115,9 | 120,1 |
2008 | 122,9 | 120,0 | 117,9 | 115,7 | 118,2 | 121,9 |
2009 | 121,4 | 119,6 | 118,3 | 117,1 | 119,1 | 122,2 |
2010 | 119,7 | 117,8 | 117,7 | 116,9 | 118,6 | 123,7 |
2011 | 118,8 | 117,4 | 117,7 | 117,5 | 121,2 | 126,2 |
2012 | 117,4 | 116,8 | 116,6 | 116,3 | 118,7 | 122,2 |
2013 | 119,2 | 116,9 | 116,4 | 115,5 | 116,7 | 119,4 |
2014 | 118,8 | 117,5 | 116,6 | 115,0 | 115,9 | 117,2 |
2015 | 119,1 | 117,0 | 117,1 | 115,7 | 117,5 | 119,9 |
- Lecture : les déciles D1 à D9 partagent la population en dix : 10 % des personnes ont un niveau de vie inférieur à D1, 20 % à D2, etc. Le vingtile C95 est le niveau de vie plancher des 5 % de personnes les plus aisées. En 2015, le niveau de vie médian (D5) augmente de 0,4 %.
- Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré au fisc est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
- Sources : Insee ; DGI, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux rétropolées de 1996 à 2004 - Insee ; DGFiP ; Cnaf ; Cnav ; CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2005 à 2015.
graphiqueFigure 1 - Évolution de quelques quantiles de niveau de vie entre 1996 et 2015
Le niveau de vie des plus aisés repart à la hausse
De 2012 à 2014, le niveau de vie des personnes les plus aisées a diminué fortement tandis qu’il s’est stabilisé dans le reste de la distribution. En 2015, le niveau de vie des 10 % de personnes les plus aisées repart à la hausse : le neuvième décile (D9) et le 95e centile (C95) augmentent significativement (respectivement + 1,4 % et + 2,3 %), leurs niveaux restant toutefois inférieurs de 3 % à 5 % à leurs pics de 2011. Cette inversion de tendance peut s’expliquer par le dynamisme des salaires et des pensions dans le haut de la distribution en 2015. Plus généralement, les niveaux de vie supérieurs à la médiane sont en hausse en 2015, après avoir baissé l’année précédente. L’augmentation est de plus en plus marquée à mesure que le niveau de vie s’élève (de + 0,6 % pour les septième et huitième déciles à + 2,3 % pour le 95e centile).
Dans le bas de la distribution, les niveaux de vie stagnent en 2015 à l’exception du premier décile, dont l’augmentation de 0,3 % compense le léger repli de l’année précédente (après réestimation, cf. encadré). Cette augmentation s’explique essentiellement par des hausses de prestations sociales (prestations familiales, allocations logement et minima sociaux), sachant que ces dernières représentent la moitié du revenu disponible des ménages les plus modestes (au-dessous du premier décile). Ces hausses de prestations sociales résultent en partie de mesures de 2015 ciblées sur les populations les plus fragiles : majoration de 9 % du complément familial versé aux familles nombreuses les moins aisées, revalorisation de l’allocation de soutien familial réservée aux parents isolés ne percevant pas de pension alimentaire, et nouvelle revalorisation de 2 % du revenu de solidarité active (RSA). Les personnes vivant dans les 10 % de ménages au niveau de vie immédiatement supérieur sont aussi en grande partie concernées par ces mesures. Cependant, leur niveau de vie tend à stagner, les hausses de prestations sociales étant en moyenne compensées par une baisse des revenus salariaux.
Comme en 2014, les indicateurs d’inégalités sont quasiment stables
En 2015, les principaux indicateurs d’inégalités sont stables ou suggèrent une faible hausse des inégalités, les niveaux de vie augmentant davantage dans le haut de la distribution que dans le bas. Ainsi, l’indice de Gini s’accroît de 0,3 point de pourcentage (de 0,289 en 2014 à 0,292 en 2015) après être resté stable en 2014. L’indice demeure cependant inférieur aux niveaux atteints dans les années 2010 à 2012 (où il était au-dessus de 0,300). La hausse de l’indice de Gini en 2015 n’est du reste pas significative d’un point de vue statistique, c’est-à-dire si l’on prend en compte l’incertitude inhérente à l’utilisation d’une enquête par sondage. Le rapport entre la masse des niveaux de vie détenue par les 20 % de personnes les plus aisées et celle détenue par les 20 % les plus modestes est stable à 4,4. Enfin, le rapport entre le neuvième décile, niveau de vie plancher des 10 % les plus aisés, et le premier décile, plafond des 10 % les plus modestes, se maintient à 3,5 (figure 2).
tableauFigure 2 - Niveaux de vie annuels et indicateurs d'inégalités de 1996 à 2015
1996 | 2002 | 2008 | 2010 | 2010* | 2011 | 2012 | 2012** | 2013 | 2014 | 2015 | |||
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Seuils de niveau de vie (en milliers d'euros 2015) | |||||||||||||
Niveau de vie médian (D5) | 17,3 | 19,2 | 20,4 | 20,4 | 20,2 | 20,2 | 20,0 | 20,2 | 20,2 | 20,2 | 20,3 | ||
Premier décile de niveau de vie (D1) | 9,2 | 10,7 | 11,3 | 11,0 | 11,0 | 10,9 | 10,8 | 10,7 | 10,9 | 10,8 | 10,9 | ||
Neuvième décile de niveau de vie (D9) | 32,2 | 36,3 | 38,1 | 38,3 | 37,9 | 38,7 | 38,0 | 37,9 | 37,2 | 37,0 | 37,5 | ||
Rapports interdéciles | |||||||||||||
D9/D1 | 3,5 | 3,4 | 3,4 | 3,5 | 3,5 | 3,6 | 3,5 | 3,5 | 3,4 | 3,4 | 3,5 | ||
D9/D5 | 1,9 | 1,9 | 1,9 | 1,9 | 1,9 | 1,9 | 1,9 | 1,9 | 1,8 | 1,8 | 1,8 | ||
D5/D1 | 1,9 | 1,8 | 1,8 | 1,8 | 1,8 | 1,9 | 1,9 | 1,9 | 1,9 | 1,9 | 1,9 | ||
Masses de niveau de vie détenues | |||||||||||||
S20 (en %) | 9,0 | 9,3 | 9,0 | 8,7 | 8,7 | 8,6 | 8,6 | 8,5 | 8,8 | 8,8 | 8,8 | ||
S50 (en %) | 31,0 | 31,1 | 30,9 | 30,2 | 30,1 | 29,8 | 30,0 | 30,1 | 30,8 | 30,8 | 30,6 | ||
S80 (en %) | 63,0 | 62,3 | 61,6 | 61,0 | 60,7 | 60,5 | 60,8 | 60,9 | 62 | 62 | 61,7 | ||
(100-S80)/S20 | 4,1 | 4,1 | 4,3 | 4,5 | 4,5 | 4,6 | 4,6 | 4,6 | 4,3 | 4,3 | 4,4 | ||
Indice de Gini | 0,279 | 0,281 | 0,289 | 0,299 | 0,303 | 0,306 | 0,303 | 0,302 | 0,288 | 0,289 | 0,292 |
- * De 2011 à 2012, les estimations de revenus financiers mobilisent l'enquête Patrimoine 2009-10. Une nouvelle version du millésime 2010 a également été produite avec l'enquête Patrimoine 2009-10, afin de pouvoir apprécier les évolutions entre 2010 et 2011 à méthode constante.
- ** Cette série a été recalculée à partir des données de l'année 2012 en cohérence avec les modifications méthodologiques intervenues sur les données de l'année 2013. De plus, une nouvelle version rétropolée des millésimes 2012, 2013 et 2014 a été produite avec l'enquête Patrimoine 2014-15 (encadré).
- Lecture : les 20 % de personnes les plus modestes (S20) disposent en 2015 de 8,8 % de la somme des revenus disponibles par unité de consommation (UC), les 20 % les plus aisés perçoivent 38,3 % de la somme des revenus disponibles par UC (complément à 100 de S80), soit 4,4 fois plus.
- Sources : Insee ; DGI, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux rétropolées de 1996 à 2004 - Insee ; DGFiP ; Cnaf ; Cnav ; CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2005 à 2015.
Le taux de pauvreté est de 14,2 % en 2015
En 2015, 8,9 millions de personnes vivent au-dessous du seuil de pauvreté monétaire, qui s’élève à 1 015 euros par mois (figure 3). À titre de comparaison, pour une personne seule, le socle du RSA s’élève à 514 euros au 1er janvier, puis 524 euros au 1er septembre, et l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) à 800 euros (au 1er avril), sachant que d’autres prestations complètent souvent le revenu disponible de ces allocataires. Ainsi, en 2015, 66,2 % des ménages bénéficiaires du RSA socle vivent au-dessous du seuil de pauvreté (+ 0,3 point en un an) et 42,0 % des ménages qui perçoivent le minimum vieillesse (+ 0,3 point).
tableauFigure 3 - Indicateurs de pauvreté
2010 | 2012 | 2012* | 2013 | 2014 | 2015 | ||
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Seuil à 60 % de la médiane | |||||||
Nombre de personnes pauvres (en milliers) | 8 520 | 8 540 | 8 760 | 8 563 | 8 732 | 8 875 | |
Taux de pauvreté (en %) | 14,0 | 13,9 | 14,2 | 13,8 | 14,0 | 14,2 | |
Seuil de pauvreté (euros 2015/mois) | 1 011 | 1 001 | 1 010 | 1 008 | 1 010 | 1 015 | |
Niveau de vie médian des personnes pauvres (euros 2015/mois) | 819 | 795 | 794 | 807 | 807 | 815 | |
Intensité de la pauvreté (en %) | 19,0 | 20,5 | 21,4 | 20,0 | 20,1 | 19,6 | |
Seuil à 50 % de la médiane | |||||||
Nombre de personnes pauvres (en milliers) | 4 677 | 4 977 | 5 231 | 4 917 | 4 964 | 5 020 | |
Taux de pauvreté (en %) | 7,7 | 8,1 | 8,5 | 7,9 | 8,0 | 8,0 | |
Seuil de pauvreté (euros 2015/mois) | 843 | 834 | 842 | 840 | 842 | 846 | |
Niveau de vie médian des personnes pauvres (euros 2015/mois) | 694 | 681 | 683 | 696 | 690 | 705 | |
Intensité de la pauvreté (en %) | 17,7 | 18,3 | 18,8 | 17,2 | 18,0 | 16,6 |
- * Voir note ** de la figure 2.
- Lecture : en 2015, 14,2 % de la population vit avec un niveau de vie au-dessous du seuil de pauvreté (taux de pauvreté). La moitié des personnes pauvres a un niveau de vie inférieur à 815 euros par mois, soit 19,6 % de moins que le seuil de pauvreté (intensité de la pauvreté).
- Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré au fisc est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
- Sources : Insee ; DGFiP ; Cnaf ; Cnav ; CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2010 à 2015.
Le taux de pauvreté monétaire s’élève en 2015 à 14,2 % de la population, légèrement supérieur à celui de 2014 (14,0 %). L’écart n’étant pas significatif d’un point de vue statistique, on ne peut néanmoins pas conclure à une hausse du taux de pauvreté en 2015. Tout comme l’évolution de l’indice de Gini, ce résultat confirme celui de l’estimation avancée du taux de pauvreté réalisée en décembre 2016 (bibliographie).
On observe dans le même temps une hausse contenue du niveau de vie médian des personnes pauvres (+ 1,0 % au seuil de 60 % et + 2,2 % au seuil de 50 %). Il atteint 815 euros par mois au seuil de 60 % en 2015 (contre 807 euros en 2014 en euros constants), en progression depuis 2012.
Le fait notable de l’année 2015 est la diminution de l’intensité de la pauvreté : elle baisse de 0,5 point au seuil de 60 % et de 1,4 point au seuil de 50 %. Dans les deux cas, le niveau de vie médian des personnes pauvres augmente en effet davantage que le seuil de pauvreté. C’est, en partie, la conséquence des mesures sociales ciblées sur les personnes pauvres évoquées précédemment.
Par ailleurs, la structure de la population pauvre est à peu près inchangée (figure 4).
tableauFigure 4 - Niveau de vie et taux de pauvreté selon le statut d'activité
2014* | 2015 | |||||||
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Répartition de la population (%) | Niveau de vie médian (euros 2015) | Personnes pauvres (milliers) | Taux de pauvreté (%) | Répartition de la population (%) | Niveau de vie médian (euros 2015) | Personnes pauvres (milliers) | Taux de pauvreté (%) | |
Actifs de 18 ans ou plus | 45,5 | 21 580 | 3 074 | 10,8 | 45,3 | 21 790 | 3 079 | 10,8 |
Actifs occupés | 40,8 | 22 310 | 1 974 | 7,8 | 40,7 | 22 500 | 1 987 | 7,8 |
Salariés | 36,1 | 22 310 | 1 423 | 6,3 | 36,0 | 22 490 | 1 475 | 6,5 |
Indépendants | 4,7 | 22 340 | 551 | 18,7 | 4,7 | 22 680 | 512 | 17,3 |
Chômeurs | 4,7 | 14 230 | 1 100 | 37,3 | 4,6 | 14 060 | 1 092 | 37,6 |
Inactifs de 18 ans ou plus | 32,0 | 19 510 | 2 885 | 14,4 | 32,3 | 19 560 | 3 005 | 14,9 |
Retraités | 22,3 | 20 880 | 1 000 | 7,2 | 22,4 | 21 080 | 1 028 | 7,3 |
Autres inactifs (dont étudiants) | 9,7 | 15 620 | 1 885 | 30,9 | 9,9 | 15 260 | 1 977 | 32,1 |
Enfants de moins de 18 ans | 22,5 | 18 330 | 2 773 | 19,8 | 22,4 | 18 370 | 2 791 | 19,9 |
Ensemble de la population | 100,0 | 20 210 | 8 732 | 14,0 | 100,0 | 20 300 | 8 875 | 14,2 |
- * Série rétropolée avec l'enquête Patrimoine 2014-15 (encadré).
- Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré au fisc est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
- Sources : Insee ; DGFiP ; Cnaf ; Cnav ; CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2014 et 2015.
Le niveau de vie s’améliore pour les actifs occupés et se dégrade pour les chômeurs
En 2015, le taux de pauvreté des actifs occupés reste stable, mais leur niveau de vie médian augmente de 0,9 % en euros constants. L’augmentation est plus forte pour les indépendants (+ 1,5 %) que pour les salariés (+ 0,8 %). La situation des indépendants s’améliore donc après deux années de détérioration, comme en témoigne également la baisse de 1,4 point de leur taux de pauvreté (de 18,7 % à 17,3 %). Elle ne compense toutefois pas les fortes hausses de 2013 et 2014 (+ 2,6 points sur deux ans) : le risque de pauvreté reste bien plus élevé pour les travailleurs indépendants dans leur ensemble que pour les salariés, dont 6,5 % vivent sous le seuil de pauvreté.
Le niveau de vie médian des retraités augmente de 1,0 % en 2015. En effet, alors que la proportion de retraités dans la population est stable, les pensions de retraites versées sont en hausse (près de 1 % en moyenne), du fait principalement du remplacement des générations anciennes de retraités par des générations avec de meilleurs niveaux de retraite (« effet de noria »). Cela n’a toutefois pas d’incidence sur le taux de pauvreté, qui se stabilise à 7,3 % après avoir baissé depuis 2010.
À l’inverse, le niveau de vie médian des autres inactifs baisse de 2,3 % pour atteindre 15 260 euros en 2015, soit un niveau légèrement supérieur au seuil du deuxième décile pour la population générale. Leur taux de pauvreté est très élevé (32,1 %), en particulier celui des autres inactifs hors étudiants, égal à celui des chômeurs.
Enfin, le niveau de vie médian des chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) se replie de 1,2 %. Cela s’explique par une augmentation du nombre de chômeurs auparavant ouvriers (+ 2 %) ou n’ayant jamais travaillé (+ 1 %) alors que l’effectif diminue pour les chômeurs issus de professions mieux rémunérées (– 2 % de cadres et professions intermédiaires). Il en résulte une baisse notable des montants d’allocations chômage perçues (– 2,5 % en moyenne par rapport à l’année 2014). Cette évolution de la population des chômeurs ne conduit pas à une hausse significative de leur taux de pauvreté global. Mais celui-ci reste très important : 37,6 % des personnes au chômage sont pauvres contre moins de 8 % des actifs occupés.
Le taux de pauvreté des ouvriers augmente en 2015 et celui des commerçants baisse
Le niveau de vie des actifs et leur situation vis-à-vis de la pauvreté monétaire varient aussi selon leur catégorie socioprofessionnelle (définie uniquement pour les actifs ayant déjà travaillé). Avec 18 450 euros en 2015, les ouvriers ont le niveau de vie médian le plus faible (figure 5) ; il représente 56 % du niveau de vie médian des cadres et professions intellectuelles supérieures. De même, 15,3 % des ouvriers sont pauvres contre 5,3 % des professions intermédiaires (techniciens, commerciaux, instituteurs, infirmiers...) et 3,1 % des cadres et professions intellectuelles supérieures (y compris professions libérales).
Les travailleurs indépendants ont un niveau de vie médian proche de celui de la population générale, mais l’emploi non salarié concerne un large éventail de professions et de rémunérations. Les chefs d’entreprises et les professions libérales, qui représentent 20 % des indépendants, ont un niveau de vie médian supérieur au neuvième décile. Leur situation contraste fortement avec celle des agriculteurs et des artisans, qui représentent 40 % des indépendants et dont le niveau de vie médian est proche de celui des ouvriers. Ces deux catégories se caractérisent aussi par un taux de pauvreté particulièrement élevé, qui dépasse 20 % pour les artisans et 25 % pour les agriculteurs. L’amélioration de la situation des indépendants observée entre 2014 et 2015 ne concerne d’ailleurs pas toutes les professions, mais plus particulièrement les commerçants.
Une partie des écarts de niveau de vie entre catégories socioprofessionnelles s’explique par un risque de chômage différent : en 2015, le taux de chômage est inférieur à 6 % pour les professions intermédiaires, les cadres et professions intellectuelles supérieures et les non-salariés, mais atteint 10 % pour les employés et un peu plus de 15 % pour les ouvriers. La hausse du taux de pauvreté des ouvriers de 0,9 point s’expliquerait en partie par une augmentation de leur taux de chômage et en partie par une baisse du revenu salarial moyen des ouvriers ayant un emploi.
tableauFigure 5 – Niveau de vie et taux de pauvreté des adultes actifs ayant déjà travaillé selon la catégorie socioprofessionnelle
2014* | 2015 | |||||||
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Répartition de la population (%) | Niveau de vie médian (euros 2015) | Personnes pauvres (milliers) | Taux de pauvreté (%) | Répartition de la population (%) | Niveau de vie médian (euros 2015) | Personnes pauvres (milliers) | Taux de pauvreté (%) | |
Agriculteurs, artisans, commerçants, chefs d'entreprise | 7,9 | 19 290 | 528 | 23,7 | 7,7 | 20 070 | 480 | 22,0 |
Cadres | 16,6 | 32 380 | 155 | 3,3 | 17,0 | 32 780 | 150 | 3,1 |
Professions intermédiaires | 25,2 | 23 810 | 354 | 5,0 | 25,1 | 23 920 | 373 | 5,3 |
Employés | 28,9 | 19 370 | 1 004 | 12,3 | 28,5 | 19 480 | 958 | 11,9 |
Ouvriers | 21,4 | 18 520 | 876 | 14,4 | 21,7 | 18 450 | 936 | 15,3 |
Ensemble | 100,0 | 21 660 | 2 917 | 10,4 | 100,0 | 21 890 | 2 897 | 10,3 |
- * Série rétropolée avec l'enquête Patrimoine 2014-15 (encadré).
- Champ : France métropolitaine, actifs de 18 ans ou plus ayant déjà travaillé, vivant dans un ménage dont le revenu déclaré au fisc est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
- Sources : Insee ; DGFiP ; Cnaf ; Cnav ; CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2014 et 2015.
Encadré - Passage à l’enquête Patrimoine 2014-15 pour l’estimation des revenus financiers
Certains revenus financiers sont absents de la déclaration de revenus (notamment les livrets exonérés, tels le livret A) ou mal appréhendés (l’assurance-vie, par exemple). Aussi, dans l’enquête Revenus fiscaux et sociaux (ERFS), une partie des revenus financiers est imputée à partir des données provenant de l’enquête Patrimoine de l’Insee. Dans les ERFS de 2011 à 2014, ces revenus étaient imputés à partir de l’enquête Patrimoine 2009-10. Pour l’ERFS 2015, l’imputation s’appuie sur l’enquête Patrimoine 2014-15, dont les informations plus récentes permettent une meilleure cohérence avec les portefeuilles actuels de produits financiers détenus par les ménages. La méthode d’imputation a été revue afin d’intégrer les améliorations de l’enquête Patrimoine. Notamment, les montants d’actifs déclarés par les ménages sont plus fiables, désormais recueillis directement et non plus sous forme d’intervalles. Cela engendre une estimation des revenus financiers plus proche de la réalité, en particulier pour l’assurance-vie.
Une nouvelle version des ERFS 2012, 2013 et 2014 a également été produite avec l’enquête Patrimoine 2014-15, afin de pouvoir apprécier les évolutions depuis 2012 à méthode constante. Cela conduit à de légères révisions des résultats publiés en septembre 2016 sur les niveaux de vie en 2014. En particulier, l’indice de Gini est révisé à la baisse, de 0,293 à 0,289, du fait d’une moindre dispersion des revenus financiers. De même, la stagnation du premier décile entre 2013 et 2014 (– 0,2 %) est révisée en une légère baisse (– 0,3 %). En revanche, les autres déciles, les taux de pauvreté et les seuils correspondants (50 % et 60 %) restent quasiment inchangés : le niveau de vie médian est plus élevé de 0,3 % et les taux de pauvreté à 50 % et 60 % ne varient que de 0,1 point.
Sources
Les statistiques présentées ici sont tirées des enquêtes Revenus fiscaux et sociaux (ERFS) rétropolées de 1996 à 2004 et des enquêtes Revenus fiscaux et sociaux de 2005 à 2015. En 2015, l’enquête s’appuie sur un échantillon représentatif d’environ 50 000 ménages de France métropolitaine, issu de l’enquête Emploi de l’Insee, sur leurs déclarations fiscales, ainsi que sur les prestations sociales qu’ils ont perçues. Le champ retenu est celui des personnes vivant en France métropolitaine et appartenant à des ménages ordinaires dont la personne de référence n’est pas étudiante et dont le revenu déclaré est positif ou nul. Il exclut donc notamment les personnes résidant en institution ainsi que les personnes sans domicile et recouvre une population de 62,6 millions de personnes fin 2015.
Le délai de mise à disposition de l’ERFS (21 mois) a conduit l’Insee à expérimenter depuis deux ans la production d’indicateurs précoces sur la pauvreté et les inégalités ; ils sont obtenus près d’un an avant, par microsimulation à partir de l’ERFS de l’an passé.
Définitions
Niveau de vie : revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation. Les unités de consommation (UC) sont calculées selon l’échelle d’équivalence dite de l’OCDE modifiée, qui attribue 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans. Le niveau de vie est donc le même pour toutes les personnes d’un même ménage. Le niveau de vie médian, qui partage la population en deux, est tel que la moitié des personnes disposent d’un niveau de vie inférieur et l’autre moitié d’un niveau de vie supérieur.
Ménage : ensemble des occupants d’un même logement sans que ces personnes soient nécessairement unies par des liens de parenté (en cas de cohabitation par exemple). Un ménage peut être composé d’une seule personne. Ne font pas partie des ménages les personnes vivant dans des habitations mobiles ou dans des communautés.
Revenu disponible : il comprend les revenus déclarés à l’administration fiscale (revenus d’activité, retraites et pensions, indemnités de chômage et certains revenus du patrimoine), les revenus financiers non déclarés, qui sont ici imputés (produits d’assurance-vie, livrets exonérés, plans d’épargne en actions, livrets d’épargne populaire, comptes épargne logement, plans épargne logement), les prestations sociales perçues et la prime pour l’emploi. Tous ces revenus sont nets des impôts directs (impôt sur le revenu, taxe d’habitation, contribution sociale généralisée, contribution à la réduction de la dette sociale et autres prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine). Ce revenu disponible est ainsi proche du concept de revenu disponible brut au sens de la comptabilité nationale, mais son champ est moins étendu (notamment : pas de loyer imputé aux ménages propriétaires occupants).
Indice de Gini : indice mesurant le degré d’inégalité d’une distribution (ici, le niveau de vie) pour une population donnée. Il varie entre 0 et 1, la valeur 0 correspondant à l’égalité parfaite (tout le monde a le même niveau de vie), la valeur 1 à l’inégalité extrême (une personne a tout le revenu et les autres n’ont rien).
Pauvreté monétaire : une personne est considérée comme pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Ce seuil est calculé par rapport à la médiane de la distribution nationale des niveaux de vie. C’est le seuil à 60 % du niveau de vie médian qui est privilégié en Europe. Le taux de pauvreté correspond à la proportion de personnes dont le niveau de vie est inférieur à ce seuil, soit 1 015 euros par mois en France métropolitaine en 2015.
Intensité de la pauvreté : indicateur qui permet d’apprécier à quel point le niveau de vie de la population pauvre est éloigné du seuil de pauvreté. L’Insee mesure cet indicateur comme l’écart relatif entre le niveau de vie médian de la population pauvre et le seuil de pauvreté.
Pour en savoir plus
André M. et alii, « Les réformes des prestations et prélèvements intervenues en 2015 opèrent une légère redistribution des 30 % les plus aisés vers le reste de la population », in « France, portrait social », Insee Références, édition 2016.
Argouarc’h J. et Boiron A., « Les niveaux de vie en 2014 », Insee Première n° 1614, septembre 2016.
Beck S. et Vidalenc J., « Une photographie du marché du travail en 2015 - Le chômage se stabilise, mais les chômeurs de longue durée restent nombreux », Insee Première n° 1602, juin 2016.
Ferrante A., Guillas D., Solotareff R., « Entre 2010 et 2015, les inégalités de patrimoine se réduisent légèrement », Insee Première n° 1621, novembre 2016.
Schmitt K. et Sicsic M., « Estimation avancée du taux de pauvreté et des indicateurs d’inégalités », Insee focus n° 70, décembre 2016.
« Revenu, niveau de vie et pauvreté en 2014 - Enquête Revenus fiscaux et sociaux (ERFS) », Insee résultats, septembre 2017.
« Ouvrir dans un nouvel ongletLes retraités et les retraites - édition 2017 », Panoramas de la Drees, mai 2017.
Sources
Enquête Revenus fiscaux et sociaux (ERFS)
Une présentation générale de l'enquête Revenus fiscaux et sociaux / ERFS est accessible dans la rubrique « Définitions, Méthodes et Qualité » du site insee.fr.
Historique des changements méthodologiques
À l'origine quadriennales, les enquêtes « revenus fiscaux » sont, depuis 1996, reconduites chaque année grâce à un processus d'appariement mis en place entre les données de l'enquête emploi et celles des fichiers fiscaux.
Depuis lors, l'enquête a été améliorée à plusieurs reprises. La première de ces améliorations, courant à partir de 2002 (année de revenu), a consisté à adapter l'enquête « revenus fiscaux » (ERF) à l'enquête emploi devenue trimestrielle.
La seconde, opérée à partir de l'année de revenu 2005 et qui a donné lieu à une nouvelle dénomination « enquête revenus fiscaux et sociaux » (ERFS), porte sur l'intégration des prestations sociales réelles (auparavant estimées sur barème) et la prise en compte plus complète des revenus du patrimoine. Les enquêtes revenus fiscaux 1996 à 2004 ont été rétropolées afin de constituer une nouvelle série d'enquêtes Revenus fiscaux et sociaux (ERFS) sans rupture.
Par ailleurs, pour le millésime 2011, la méthode d'imputation des revenus financiers absents de la déclaration fiscale a été revue et s'appuie désormais sur l'enquête Patrimoine 2010. Auparavant, dans les ERFS de 2005 à 2010, ces revenus étaient imputés à partir de l'enquête Patrimoine 2004. Néanmoins, une nouvelle version de l'ERFS 2010 a également été produite avec l'enquête Patrimoine 2010, afin de pouvoir apprécier les évolutions entre 2010 et 2011 à méthode constante, notamment dans les tableaux de séries longues.
À partir de l'ERFS 2013, un changement méthodologique a été introduit sur l'impôt qui intervient dans le calcul du revenu disponible : c'est maintenant l'impôt payé en N sur les revenus de l'année N-1 qui est pris en compte dans le calcul du revenu disponible de l'année N (et non plus l'impôt payé l'année suivante sur les revenus de l'année en cours).
Dans l'ERFS 2013, outre ce changement de millésime d'impôts, d'autres améliorations importantes ont été introduites.
La première a été la prise en compte des évolutions introduites dans l'enquête Emploi en continu de 2013 (qui constitue le socle de l'ERFS), visant notamment à mieux cerner certaines populations difficiles à appréhender par l'enquête, comme les étudiants.
Deux changements fiscaux importants ont été introduits à compter de 2013 :
- D'une part, les majorations de pensions de retraite pour avoir élevé trois enfants ou plus sont désormais prises en compte dans le revenu déclaré à l'administration fiscale.
- D'autre part, l'avantage en nature constitué par la participation des employeurs aux contrats collectifs de complémentaire santé est maintenant intégré dans les salaires déclarés à l'administration.
Ces ressources sont désormais comptabilisées dans le revenu disponible calculé dans l'ERFS.
A partir de l’ERFS 2015, l'imputation s'appuie sur l'enquête Patrimoine 2014-15, dont les informations plus récentes permettent une meilleure cohérence avec les portefeuilles actuels de produits financiers détenus par les ménages. La méthode d'imputation a été revue afin d'intégrer les améliorations de l'enquête Patrimoine. Notamment, les montants d'actifs déclarés par les ménages sont plus fiables, désormais recueillis directement et non plus sous forme d'intervalles. Cela engendre une estimation des revenus financiers plus proche de la réalité, en particulier pour l'assurance vie.
Une nouvelle version des ERFS 2012, 2013 et 2014 a été produite avec l'enquête Patrimoine 2014-15, afin de pouvoir apprécier les évolutions depuis 2012 à méthode constante.
Définitions
Il s'agit de l'activité au sens du selon l'interprétation communautaire, telle qu'elle est définie dans l'enquête Emploi de l'Insee. Elle existe sous deux formes dans les données détaillées :
- dans les tableaux annuels, on présente une variable d'activité ayant pour modalités : « Salarié », « Indépendant », « Chômeur », « Retraité », « Autre inactif » ;
- dans les séries longues, on présente une variable d'activité ayant pour modalités : « Actif occupé », « Chômeur », « Étudiant », « Retraité », « Autre inactif ».
Ces deux variables ont été recalculées dans l'ERFS à partir de différentes variables : l'activité au sens du BIT en 6 postes, le statut (issus de l'enquête Emploi) et la catégorie socioprofessionnelle.
Cependant, la variable activité au sens du BIT de l'enquête Emploi est impactée par le changement de périodicité de l'enquête en 2002 (passage d'une enquête annuelle à une enquête en continu). En outre, cette variable a connu d'autres modifications, notamment en 2007, destinées à rapprocher sa construction de la définition retenue dans l'interprétation communautaire. Ces deux éléments expliquent la présence de certaines ruptures observées à ces dates dans les séries longues.
Avec le passage à la NAF rév. 2 (nomenclature d'activités française révisée au 1er janvier 2008), la nomenclature économique de synthèse (NES) associée à la NAF rév. 1 disparaît en tant que telle. En effet, cette nomenclature strictement française ne permettait pas de comparaisons internationales car elle ne s'emboîtait pas dans l'arborescence de la CITI et de la NACE.
La NAF rév. 2 contient deux niveaux agrégés « standard » : les sections et divisions en, respectivement, 21 et 88 postes. Ces niveaux sont communs à la nomenclature internationale d'activités CITI rév. 4, à la nomenclature européenne d'activités NACE rév. 2 et à la NAF rév. 2.
Il était toutefois nécessaire de disposer de niveaux de regroupements supplémentaires pour répondre aux besoins de l'analyse économique et de la diffusion en matière de données de synthèse.
Sept niveaux d'agrégation sont ainsi associés à la NAF rév. 2, dénommés « A xx » où xx représente le nombre de postes du niveau. Ils constituent la nomenclature agrégée (NA) :
· A 10 : niveau international, regroupement de sections ;
· A 17 : niveau français intermédiaire entre les niveaux A 10 et A 38.
Au niveau des sections (A 21), l'industrie manufacturière est détaillée en cinq postes et, inversement, certaines activités de services sont regroupées.
· A 21 : sections, niveau standard de l'arborescence de la NAF rév. 2 ;
· A 38 : niveau international, intermédiaire entre sections et divisions ;
· A 64 : niveau européen, intermédiaire entre les niveaux A 38 et divisions (A 88), provisoire ;
· A 88 : divisions, niveau standard de l'arborescence de la NAF rév. 2 ;
· A 129 : niveau français intermédiaire entre les niveaux divisions (A 88) et groupes.
Le Bureau international du travail (BIT) est un organisme rattaché à l’ONU et chargé des questions générales liées au travail dans le monde. Il réside à Genève. Il harmonise les concepts et définitions relatifs au travail, à l’emploi et au chômage.
Un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui répond simultanément à trois conditions : être sans emploi durant une semaine donnée ; être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines ; avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.
Les démarches actives considérées sont variées : étudier des annonces d’offres d’emploi, se rendre à un salon professionnel, mobiliser son réseau social ou prendre des conseils auprès de France Travail, etc.
Si on ordonne une distribution de salaires, de revenus, de chiffres d'affaires, etc., les déciles sont les valeurs qui partagent cette distribution en dix parties d’effectifs égaux.
Ainsi, pour une distribution de salaires :
- le premier décile (noté généralement D1) est le salaire au-dessous duquel se situent 10 % des salaires ;
- le neuvième décile (noté généralement D9) est le salaire au-dessous duquel se situent 90 % des salaires.
Le premier décile est, de manière équivalente, le salaire au-dessus duquel se situent 90 % des salaires ; le neuvième décile est le salaire au-dessus duquel se situent 10 % des salaires.
La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.
Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du travail (BIT).
Impôt sur le revenu, taxe d'habitation, contribution sociale généralisée (CSG), contribution à la réduction de la dette sociale (CRDS), prélèvement libératoire sur valeurs mobilières et autres prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine.
Les inactifs sont les personnes âgées de 15 ans ou plus qui ne sont ni en emploi ni au chômage.
L'indice (ou coefficient) de Gini est un indicateur synthétique permettant de rendre compte du niveau d'inégalité pour une variable et sur une population donnée. Il varie entre 0 (égalité parfaite) et 1 (inégalité extrême). Entre 0 et 1, l'inégalité est d'autant plus forte que l'indice de Gini est élevé.
Il est égal à 0 dans une situation d'égalité parfaite où la variable prend une valeur identique sur l’ensemble de la population. À l'autre extrême, il est égal à 1 dans la situation la plus inégalitaire possible, où la variable vaut 0 sur toute la population à l’exception d’un seul individu.
Les inégalités ainsi mesurées peuvent porter sur des variables de revenus, de salaires, de niveau de vie, etc.
L'intensité de la pauvreté permet d'apprécier à quel point le niveau de vie de la population pauvre est éloigné du seuil de pauvreté. Comme Eurostat, l'Insee mesure cet indicateur comme l'écart relatif entre le niveau de vie médian de la population pauvre et le seuil de pauvreté. Plus cet indicateur est élevé et plus la pauvreté est dite intense, au sens où le niveau de vie des plus pauvres est très inférieur au seuil de pauvreté.
Formellement, il est calculé de la manière suivante : (seuil de pauvreté - niveau de vie médian de la population pauvre) / seuil de pauvreté.
Estimation de l'équivalent monétaire de l'avantage que procure au ménage la propriété de sa résidence principale, net de la taxe foncière.
Les minima sociaux visent à assurer un revenu minimal à une personne (ou à sa famille) en situation de précarité. Ces prestations sont non contributives, c'est-à-dire versées sans contrepartie de cotisations.
Le revenu de solidarité active (RSA), l'allocation aux adultes handicapés (AAH), l'allocation spécifique de solidarité (ASS) et l'allocation spécifique aux personnes âgées (Aspa) sont les principaux minima sociaux.
Ce type de prestations est versé sous conditions de ressources et permettent aux bénéficiaires de parvenir au niveau du minimum concerné.
Le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d'unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d'un même ménage.
Le niveau de vie correspond à ce qu’Eurostat nomme « revenu disponible équivalent ».
Les unités de consommation sont généralement calculées selon l'échelle d'équivalence dite de l'OCDE modifiée qui attribue 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans.
Nombre d'enfants célibataires dans le logement sans limite d'âge :
- T : Ensemble
- 0 : Aucun enfant
- 1 : Un enfant
- 2 : Deux enfants
- 3 : Trois enfants ou plus
Un enfant fiscalement à charge est un enfant de la personne de référence ou de son conjoint dans l’enquête emploi retrouvé à charge dans une déclaration fiscale du ménage.
Un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre lorsqu'il vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. En France et en Europe, le seuil est le plus souvent fixé à 60 % du niveau de vie médian.
L'Insee, comme Eurostat et les autres pays européens, mesure en effet la pauvreté monétaire de manière relative alors que d'autres pays (comme les États-Unis ou le Canada) ont une approche absolue.
Dans l'approche en termes relatifs, le seuil de pauvreté est déterminé par rapport à la distribution des niveaux de vie de l'ensemble de la population. Eurostat et les pays européens utilisent en général un seuil à 60 % de la médiane des niveaux de vie. La France privilégie également ce seuil, mais publie des taux de pauvreté selon d'autres seuils (40 %, 50 % ou 70 %), conformément aux recommandations du rapport du Cnis sur la mesure des inégalités.
Les pensions et retraites comprennent les retraites au sens strict, les pensions alimentaires et les rentes viagères ainsi que les pensions d’invalidité.
Les prestations sociales (ou transferts sociaux) sont des transferts versés (en espèces ou en nature) à des individus ou à des familles afin de réduire la charge financière que représente la protection contre divers risques.
Elles sont associées à six grandes catégories de risques :
- La vieillesse et la survie (pensions de retraite, pensions de réversion, prise en charge de la dépendance).
- La santé (prise en charge totale ou partielle de frais liés à la maladie, à l'invalidité, aux accidents du travail et aux maladies professionnelles).
- La maternité-famille (prestations familiales : prestations liées à la maternité, allocations familiales, aides pour la garde d'enfants).
- La perte d'emploi (indemnisation du chômage) et les difficultés d'insertion ou de réinsertion professionnelle.
- Les difficultés de logement (aides au logement).
- La pauvreté et l'exclusion sociale (minima sociaux : revenu minimum d'insertion- RSA, minimum vieillesse, etc.).
Les rapports interdéciles des revenus sont utilisés pour mettre en évidence les disparités (ou écarts) entre les plus riches et les plus pauvres.
Les revenus d'activité comprennent les salaires, les bénéfices agricoles, les bénéfices industriels et commerciaux, les bénéfices non commerciaux et les indemnités de chômage.
C'est le revenu porté sur le formulaire n° 2042 (formulaire fiscal de déclaration de revenus).
Il correspond à la somme des revenus catégoriels (nets de cotisations sociales), diminuée des pensions alimentaires versées. C'est un revenu net de CSG déductible précomptée. Les revenus exceptionnels et les plus-values mentionnées sur la n°2042 en sont exclus.
C'est le revenu à la disposition du ménage pour consommer et épargner.
Il comprend le revenu déclaré augmenté des prestations sociales, de la prime pour l’emploi et des revenus financiers imputés, et diminué de :
- l'impôt sur le revenu ;
- l'impôt sur les revenus de valeurs mobilières soumises à prélèvement libératoire ;
- la taxe d'habitation sur la résidence principale ;
- la CSG, de la CRDS et les prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine ;
- la CSG imposable (ou non déductible) et de la CRDS sur les revenus d'activité ou de remplacement.
Il s'agit de l'ensemble des revenus d'activité, de remplacement et du patrimoine avant toute imposition.
C'est donc le revenu déclaré augmenté de la CSG déductible sur les revenus d'activité et de remplacement afin de reconstituer un revenu avant toute imposition. Sont ajoutés les revenus financiers non déclarés mais imputés.
C'est le revenu effectivement encaissé.
C'est le revenu déclaré augmenté des revenus financiers imputés (non déclarés) et diminué :
- de la part de CSG non déductible (ou imposable) et de la CRDS (toujours non déductible), sur les revenus d'activité et de remplacement (qui sont précomptées par l'employeur) ;
- des contributions sociales (CSG, CRDS et prélèvements sociaux) sur les revenus financiers soumis au prélèvement forfaitaire libératoire (déclarés ou imputés) ;
- de l'impôt prélevé à la source sur les produits de placements à revenus fixes (prélèvement libératoire).
Revenus fonciers et revenus de valeurs et de capitaux mobiliers, hors plus values. Les revenus du patrimoine ne sont que partiellement couverts dans la déclaration fiscale : plusieurs types de revenus du patrimoine sont exonérés d'impôts (épargne réglementée notamment) ou en partie seulement appréhendés dans les déclarations. Ils sont complétés, à partir de 2005, dans la nouvelle série sur les revenus fiscaux et sociaux par des revenus imputés (produits d'assurance-vie, livrets jeune, PEA, LEP, CEL, PEL, autres livrets exonérés).
- T : Ensemble
- 1 : Accédant à la propriété
- 2 : Propriétaire (non accédant) du logement, ou de la maison où se trouve le logement y compris en indivision
- 3 : Locataire d'un logement HLM
- 4 : Locataire ou sous-locataire d'un logement loué vide non-HLM
- 5 : Locataire ou sous-locataire d'un logement loué meublé ou d'une chambre d'hôtel
- 6 : Logé gratuitement par des parents, des amis ou l'employeur (y compris le cas des personnes occupant un logement qu'elles ont vendu en viager, etc.) ; usufruitier (sans nue-propriété), y compris en viager
Le taux de pauvreté monétaire correspond à la proportion d'individus (ou de ménages) étant en situation de pauvreté monétaire.
Dans le cadre de la diffusion des résultats de l'Enquête Revenus fiscaux et sociaux, la variable « type de ménage » est recalculée pour être conforme au concept « ménage » dans le recensement de la population.
En effet, les familles monoparentales et les couples avec enfant(s), mais sans enfant célibataire, sont considérés comme des ménages complexes et donc reclassés dans la catégorie correspondante.
Pour en savoir plus
« Les revenus et le patrimoine des ménages », Insee Références, édition 2016.
« Fiches thématiques - Niveaux de vie et redistribution », France, portrait social, édition 2017, collection Insee Références.
« Fiches Niveaux de vie », Tableaux de l'Économie Française, édition 2016, collection Insee Références.
« Les nouvelles mesures des revenus dans les enquêtes Revenus fiscaux et sociaux », Les revenus et le patrimoine des ménages, collection Insee Références, mai 2009.
« Revenu, niveau de vie et pauvreté en 2014 », Insee Résultats, septembre 2017.
« Ouvrir dans un nouvel ongletRapport du groupe de travail du Cnis « Niveaux de vie et inégalités sociales » », Conseil national de l'information statistique (Cnis) n° 103, mars 2007.
« La prise en compte des revenus du patrimoine dans la mesure des inégalités », Économie et Statistique n° 414, janvier 2009.
« Indicateurs d'inégalités sociales », France, portrait social édition 2008, collectionInsee Références.