Insee Conjoncture GuyaneBilan économique 2016 - Guyane

Dans la lignée de 2015, l’économie guyanaise reste atone au premier semestre 2016, marquée par une crise du BTP persistante et des investissements en berne, en partie compensés par une activité intense du secteur spatial, une industrie et un secteur tertiaire marchand dynamiques. Au second semestre 2016, l’activité spatiale se maintient, et la construction montre des signes de reprise avec la concrétisation du redémarrage de grands chantiers.

Le contexte mondial est encore morose. En France, la croissance remonte sans atteindre un niveau très élevé. La zone Amérique latine et Caraïbes reste en grandes difficultés (– 1 %). Les deux pays voisins de la Guyane, le Surinam et le Brésil, sont toujours dans une situation économique et politique difficile.

Insee Conjoncture Guyane
No 3
Paru le :Paru le23/05/2017
Sophie Céleste, Insee
Insee Conjoncture Guyane No 3- Mai 2017
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Chômage - Un taux de chômage élevé mais stable Bilan économique 2016

Sophie Céleste, Insee

En Guyane, en 2016, le taux de chômage au sens du Bureau International du Travail est stable à 23 % de la population active. Les femmes restent les plus touchées ; leur taux de chômage reste de quatre points supérieur à celui des hommes, même si l’écart entre les deux sexes diminue. Fin 2016, le nombre de demandeurs d'emploi toutes catégories confondues s'élève à 24 400, en diminution de 2,7 % sur un an.

Insee Conjoncture Guyane

No 3

Paru le :23/05/2017

Avec 19 000 chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) (définitions), le taux de chômage en Guyane atteint 23 % de la population active. Conséquence d’une progression parallèle du volume d’emplois et de la population, le chômage est stable en 2016. Proche de celui de Guadeloupe, il est supérieur de cinq points à celui de Martinique. En France hexagonale, le taux de chômage est beaucoup plus faible (autour de 10 %).

Une situation plus précaire pour les jeunes et les femmes malgré une légère amélioration

Avec un taux de chômage en baisse de 2,7 points par rapport à 2015, la situation des jeunes actifs de moins de 25 ans s’améliore. Cependant, ils restent les plus touchés par ce phénomène (44 %).

Malgré une légère baisse, le taux de chômage des femmes demeure bien plus important que celui des hommes. Il s'élève à 25 %, soit quatre points de plus que celui de ces derniers. Cependant, chez les 50 ans et plus, la situation s’inverse avec un taux de chômage plus élevé chez les hommes (18 % pour 10 % chez les femmes).

Les femmes sont également plus souvent touchées par le chômage de longue durée : 15 % d’entre elles sont au chômage depuis deux ans ou plus (9 % pour les hommes). Même lorsqu'ils ont un emploi, les femmes et les jeunes sont plus souvent en situation de précarité. Ils sont ainsi souvent à temps partiel : 23 % des femmes (contre seulement 9 % des hommes) et 38 % des jeunes.

Le niveau de diplôme reste un rempart pour échapper au chômage. Ainsi, les personnes sans diplôme ont un taux de chômage cinq fois plus important que les titulaires d'un bac + 2 (respectivement 35 % et 7 %). Pour les titulaires du baccalauréat, le taux de chômage s’élève à 17 %.

La demande d’emploi en baisse en 2016

Fin 2016, 24 400 personnes sont inscrites à Pôle emploi et tenues de rechercher un emploi (DEFM catégories ABC) (définitions), soit une baisse de 2,7 % sur un an . Pour ces catégories, la demande d'emploi diminue chez les moins de 25 ans (– 5,9 %) et dans une moindre mesure chez les 25 à 49 ans (– 3,3 %). En revanche, elle augmente légèrement pour les 50 ans et plus (+ 1,1 %).

La demande d'emploi de catégorie A diminue également (– 2,6 %). Les jeunes de 15-24 ans sont les principaux bénéficiaires de cette baisse (– 6,8 %). A contrario, la demande augmente de 1,3 % pour les personnes âgées de plus de 50 ans.

Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à pôle emploi depuis plus d'un an diminue de 9,5 %.

Les dispositifs d’aide à l’emploi s’essoufflent

Entre 2015 et 2016, tous les dispositifs d’aide à l’emploi sont en baisse. En particulier, les contrats en alternance chutent de 38 %. Les contrats d’avenir de et les Contrats Uniques d’Insertion (CUI)-Contrats d’accompagnement à l’emploi (CAE) diminuent chacun de 26 %. Seuls les Contrats Uniques d’Insertion (CUI)-Contrats Initiative Emploi (CIE) dans l’emploi marchand, affichent des résultats à la hausse (+ 28 %).

Figure 1Chiffres-clés

Chiffres-clés ( ) -
Taux de chômage BIT 2016 (en %) Variation 2016/2015 (en point)
Ensemble 23 1,1
Hommes 21 3,2
Femmes 25 -1,6
  • Source : Insee, enquête Emploi en continu 2016.
( ) -
Demandeurs d'emploi 2016 (en nombre) Evolution 2016/2015 (en %)
Ensemble catégories A, B, C 25,3 -2,7
Moins de 25 ans 3,5 -5,9
De 25 à 49 ans 16,4 -3,3
50 ans ou plus 5,4 1,1
  • Source : Pôle emploi - DARES, STMT.

Figure 2Le nombre de demandeurs d'emploi en baisseÉvolution des demandeurs d'emploi en fin de mois

en milliers
Le nombre de demandeurs d'emploi en baisse (en milliers) -
Catégories A Catégories A,B,C
2007 11,7 12,9
2008 12,8 14,1
2009 14,6 16,2
2010 16,2 18,0
2011 16,9 18,7
2012 18,9 21,0
2013 21,2 23,2
2014 22,3 24,6
2015 22,9 25,3
2016 22,1 24,4
  • Source : Pôle emploi-DARES, STMT.

Figure 2Le nombre de demandeurs d'emploi en baisseÉvolution des demandeurs d'emploi en fin de mois

  • Source : Pôle emploi-DARES, STMT.

Figure 3Le nombre de demandeurs seniors en hausseDemandeurs d'emploi en fin de mois en données brutes

Le nombre de demandeurs seniors en hausse ( ) -
Demandeurs d'emploi au 31/12/2016 (en millier) Glissement annuel (1) (en %)
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C Catégorie A
Hommes 10,3 9,3 -3,3 -3,5
Femmes 14,2 12,8 -2,3 -2,0
Moins de 25 ans 3,2 2,9 -5,9 -6,8
25 à 49 ans 15,8 14,2 -3,3 -3,1
50 ans ou plus 5,4 5,0 1,1 1,3
Inscrits depuis plus d'un an 7,8 nd -9,5 nd
Guyane 24,4 22, 1 -2,7 -2,6
France métropolitaine 5 546,7 3 529,6 -0,1 -3,0
  • nd : données non disponibles.
  • (1) : évolution de l'indicateur entre le 31/12/2015 et le 31/12/2016.
  • Sources : Pôle emploi ; DARES.

Figure 4Des contrats aidés en baisse Les dispositifs d'aide à l'emploi (en nombre)

Des contrats aidés en baisse ( ) -
2015 2016 (p) Évolution 2016/2015 (en %)
Contrats en alternance 318 196 -38,4
Emploi marchand aidé (1)
dont Contrat unique d'insertion(CUI) - Contrat Initiative Emploi (CIE) 152 195 28,3
dont Emplois d'Avenir 315 234 -25,7
Emploi non marchand aidé (1)
dont Contrat unique d'insertion (CUI) - Contrat d'Accomp. à l'Emploi (CAE) 2730 2008 -26,4
dont Emplois d'Avenir 608 603 -0,8
Accompagnement des jeunes 428 220 ///
  • p : données provisoires.
  • Source : Dares.

Figure 5Le diplôme protège du chômageTaux de chômage par sexe et niveau de diplôme (en %)

Le diplôme protège du chômage ( ) -
Hommes Femmes Ensemble
Sans diplôme ou CEP 30,0 41,0 35,0
Brevet des collèges, CAP, BEP 22,0 27,0 23,0
Baccalauréat 17,0 18,0 17,0
Bac+2 9,0 5,0 7,0
Diplôme supérieur au Bac+2* 0,0 0,0 0,0
  • * données non significatives.
  • Source : Enquête Emploi en Continu 2016.

Figure 5Le diplôme protège du chômageTaux de chômage par sexe et niveau de diplôme (en %)

  • * données non significatives.
  • Source : Enquête Emploi en Continu 2016.

Figure 619 000 chômeurs guyanais au sens du BITRépartition de la population de 15 ans et plus par statut d'activité en 2016 (en milliers)

19 000 chômeurs guyanais au sens du BIT ( ) -
Hommes (p) Femmes (p) Ensemble (p)
Actifs 43,0 40,0 83,0
Actifs ayant un emploi 34,0 30,0 64,0
Chômeurs 9,0 10,0 19,0
Inactifs 31,0 42,0 73,0
Ensemble 74,0 82,0 156,0
  • (p) : données provisoires.
  • Source : Insee, enquête Emploi en continu 2016.

Figure 7L'emploi plus précaire pour les jeunes et les femmesStatut d'emploi selon le sexe en 2016 (en %)

L'emploi plus précaire pour les jeunes et les femmes ( ) -
Hommes (p) Femmes (p) 15-24 ans (p) Ensemble (p)
Temps complet 91,0 77,0 62,0 84,0
Temps partiel 9,0 23,0 38,0 16,0
Taux de sous-emploi 6,8 13,9 25 9,9
  • (p) : données provisoires.
  • Source : Insee, enquête Emploi en continu 2016.

Chômeurs et demandeurs d’emplois

Entre 2014 et 2016, le nombre de chômeurs au sens du BIT est resté quasiment stable en moyenne annuelle, de même que le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (définitions) inscrits à Pôle emploi. Si ces deux indicateurs évoluent souvent dans le même sens, ils peuvent aussi diverger. Cette différence s’explique alors en partie par la hausse concomitante du « halo » autour du chômage. Il est ainsi possible que, face aux difficultés rencontrées sur le marché du travail, certaines personnes inscrites à Pôle emploi ne cherchent plus activement d’emploi ou déclarent ne plus souhaiter travailler, s’éloignant ainsi du marché du travail.

Le halo autour du chômage : l’exception guyanaise

En Guyane, en moyenne sur 2014-2016, parmi les 70 000 personnes dites « inactives », 22 000 appartiennent au halo autour du chômage. Dans ce halo, 2 000 personnes recherchent un emploi mais ne sont pas disponibles dans les deux semaines pour travailler et 16 000 souhaitent un emploi, n’en recherchent pas mais seraient disponibles pour en prendre un. Enfin, 4 000 personnes souhaitent un emploi même s’ils n’en recherchent pas et ne sont pas disponibles pour en prendre un. En Guyane, 15 % de la population des plus de 15 ans est dans le halo autour du chômage, alors que cette proportion est proche de 2 % en France hexagonale et de 8 % aux Antilles.

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Remarque :

Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».

En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.

L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur les listes de France Travail est soumise à certaines conditions, mais les demandeurs d’emploi peuvent être ou non indemnisés, certains peuvent occuper un emploi. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, ils sont regroupés en cinq catégories :

  • catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;
  • catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
  • catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) ;
  • catégorie D : demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie, etc.), y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;
  • catégorie E : demandeurs d'emploi non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Remarque :

Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du travail (BIT).